samedi 30 mars 2024

Défi #814

J'aurais pu écrire Trictrac,
mais ça ne commence pas par J,
ou alors Backgammon, mais c'est pas français.
Nous dirons donc

Jacquet

 

  
Oui, c'est pas nouveau nouveau... 

 

Ont choisi leur(s) acception(s)

 


 

  

 

Blason (Walrus)

  
Je vais vous expliquer où j'ai été pêcher "Iris" comme sujet de la semaine. Accrochez-vous : c'est une histoire belge !

Au cas où vous l'ignoreriez, mon pays est un état fédéral.

Jusque là, ça va ?

Pourquoi diable me direz-vous un si petit état a-t-il besoin d'une telle structure ? Facile vous répondrai-je : à cause des langues. Il y en a trois d'officielles, je vous les cite par ordre alphabétique pour ne pas froisser de susceptibilités (exactement l'ordre croissant du nombre de leurs locuteurs)  : L'allemand, le français, le néerlandais. 

Là, vous vous dites "Facile : on crée une région pour chaque langue..."

Mouhahaha ! Trop simple : c'est la Belgique ici !

Et qui qui fout le bordel là-dedans ? Ben moi (et mes concitoyens de l'agglomération bruxelloise) : ici, les néerlandophones et les francophones forment un joyeux melting pot et ils ne peuvent entrer dans aucune des trois régions imaginées par vous. On leur a donc fabriqué une région bien à eux : "Bruxelles Capitale"

"Et vous voilà donc avec quarte régions" conclurez-vous. 

Faux ! Il n'y en a malgré tout que trois : les germanophones regroupés dans les Cantons de l'Est sont inclus dans la Région Wallonne. !

Du coup (selon une expression à la mode) on a créé des Communautés linguistiques qui se chargent principalement des problèmes d'enseignement (mais pas que, ce serait trop simple). 

Tout ça réalisé, le niveau communal étant resté pareil à lui-même, tout aurait dû être OK.

Oui, mais dans la structure de l'état unitaire le niveau intermédiaire entre la national et le communal était constitué de Provinces... qu'on s'est empressé d'oublier de supprimer. Avant il y en avait neuf, mais à cause des problèmes linguistiques on a été obligé de scinder la province de Brabant en deux : la Brabant Flamand et le Brabant Wallon et on a sorti la région bruxelloise du système : les Bruxellois n'ont plus de niveau provincial.

Toutes ces entités se sont distribué les compétences nécessaires à la gestion de l'état. Je vous dis pas la pagaille ! Un exemple pêché au hasard : lors de la crise du Covid nous comptions huit ministres en charge de la santé publique !

Mais bon, faut comprendre les politiciens : cinq niveaux de pouvoir ça en fait des représentants élus, des ministres, des présidents, des gouverneurs, des cabinets, des administrations, des fonctionnaires ! De quoi caser les petits copains et creuser encore et encore le déficit budgétaire abyssal et chronique.

Vous avez tout compris ? Oui ? Ben vous en avez de la chance !


Comment ?

Et l'iris là-dedans ? Vous inquiétez-vous...

Ah, oui, lancé dans mon histoire, j'avais perdu le fil...

Bruxelles, ma ville, est née dans des marais le long de la Senne (tant décriée par ce cracheur dans la soupe de Baudelaire), marais où poussaient à profusion l'iris des marais. Aussi cette bien jolie fleur jaune est-elle devenue l'emblème de...

La ville conclurez-vous.

Ben non, ça c'est Saint-Georges terrassant le démon enfin ! Non, celui de la région Bruxelles Capitale, ma région bilingue (enfin bilingue... au dernier recensement, il s'y parlait 164 langues...)




Je t'ai à l'oeil Ronchonchon (Nana Fafo)

 

Au détour du poulailler de la ferme d'Yvanne
Ronchonchon rentrait de sa soirée de passes avec Simone,
lorsqu'il tomba sur une créature intrigante, Iris.
Elle avait une belle ligne verte,
et des yeux qui en disent long sur ses intentions,
enfin c'est ce que Ronchonchon croyait.

Séduit, Ronchonchon lui proposa quelques passes...
histoire de finir la soirée,
car lui, il ne se couche pas comme les poules !
Iris semblait frêle, inoffensive,
on lui aurait donné le bon dieu sans confession.
Ronchonchon pensait qu'elle allait se révéler comme l'amante religieuse,
surprenante et joueuse.

Au moment de commencer sa première passe
Ronchonchon comprit le plan machiavélique
de la fourbe verdâtre :
elle bouffait tous ses partenaires.
Avec sa mine patibulaine (hein Joye) liée aux excès de la semaine dernière,
Ronchonchon réussira-t'il à se sortir de ce traquenard ?






Mésaventure. (Yvanne)

 


L'iris des marais. Il évoque pour moi un souvenir désagréable.

C'était une journée de mars ensoleillée. Je décidai d'aller prendre l'air comme d'habitude dans les Saulières. Je ne fréquentai pas, ce jour là, les mêmes sentiers que d'ordinaire à l'est. J'avais d'autres projets...

Je savais que le ruisseau le Maumont, situé plus à l'ouest du massif forestier, au fond d'une vallée très encaissée, se partage en deux sur une certaine longueur. Lors d'une randonnée avec mon époux l'année précédente j'avais découvert des profusions de jonquilles et d'iris dans la partie bourbeuse située entre les deux bras de la rivière. Un enchantement. J'avais pu rapporter de la balade un magnifique bouquet jaune, agrémenté de verdure. Le printemps à la maison !

Le marécage du Maumont est un endroit difficile d'accès et connu des pêcheurs mais peu des randonneurs. Qu'est ce qui m'a pris ce jour là de m'y rendre seule ? Sûrement l'envie d'admirer d'abord et ensuite de cueillir quelques unes de ces fleurs printanières.

J'empruntai le chemin sinueux et très raide qui descend sur plus d'un kilomètre. Je pestais comme toujours contre ces satanés destructeurs de beaux sentiers et de Nature que sont les conducteurs de quad. Des ornières profondes m'obligèrent à passer à travers bois pour ne pas risquer une entorse. J'arrivai au Maumont dont les eaux tranquilles serpentaient à travers prés et bois. Je rejoignis en amont le coin fangieux, but de ma balade . Je m'arrêtai un instant pour contempler le tapis coloré qui s'étalait à mes pieds. Je procédai ensuite à ma cueillette en essayant de ne pas trop abîmer l'étendue fleurie et m'apprêtais à repartir quand une idée me vint.

J'avais dans mon sac à dos ma poche et mon couteau à champignons. Comme toute bonne corrézienne. Pourquoi ne pas ramasser une salade de pissenlit pour le soir ? Je posai mes fleurs dans une flaque au bord du ruisseau et traversai la prairie. J'entrepris de couper quelques plantes. Un bruit de branches cassées me fit relever la tête. Puis plus rien. Je pensai à un animal sauvage. Rien d'extraordinaire dans ce lieu isolé. Je revins à mon occupation quand les craquements reprirent et cette fois plus près. Je me redressai et aperçus à travers les branches de l'arbre le plus proche des rayures. Pas d'un spécimen africain non ! Mais quand même d'un drôle de zèbre au pull à bandes bariolées.

Quand je pense à cette scène aujourd'hui je suis encore étonnée par mon sang froid d'alors. Tranquillement je sortis mon téléphone portable de mon manteau et fis mine d'appeler mon mari qui – c'est ce que je laissai entendre – était censé se trouver juste de l'autre côté de l'eau. Je lui dis que j'avais terminé et que j'allai le rejoindre de suite. Puis, sans me presser, je traversai le pré et le ruisseau. Inutile de préciser qu'à partir de ce moment là, n'étant plus à découvert, je déguerpis à toute vitesse et gravis le chemin en me retournant de temps en temps pour voir si je n'étais pas suivie.

Quand j'arrivai tout en haut des bois, essoufflée et fourbue, je montai dans ma voiture garée là et repartis sans traîner à la maison. Bien entendu, je dus raconter ma mésaventure à mon époux parce qu'il s'aperçut très vite qu'il s'était passé quelque chose. Évidemment il ne manqua pas de me faire reproches et recommandations d'autant que je m'étais bien gardée de mentionner mon lieu de promenade.

Dorénavant, je laisse les iris des marais là où ils sont, au bord du Maumont et me contente de ceux de mon jardin. Beaucoup moins de risques potentiels !



Émergence photographique (Lothar)

 

" Souriez, vous êtes filmés ! "

Nos caméras en chambres noires
Ingurgitent vos pays sages,
Vos joies, vos peines et vos désirs,
Vos trombones et vos sourires.

Mon objectif n’est plus partial,
Mon diaphragme vous diffracte
Irisant vos mots de passe
Et zoome sur vos pixels,
En axels qui excellent.
À la pointe, musique techno.

Ma mémoire cartographique
Caresse mon GPS,
Et suit toutes vos ivresses,
Bien cachée entre vos zéros
Vos uns, entre vos informations
Analogiques, post-numériques,

En codages, cryptages
Qui compriment,
Comprennent, interconnectent,
Sans âge, la concaténation
De notre réseau secret de smartphones.

Reliés, concertés.

Comme un seul homme,
Ce réseau neuronal, phénoménal,
En émergence vengeresse,
En IA’s pleines de caresses,
Prendra sur Terre tôt tout le pouvoir,
Pas très net, étoilé,

Par le Net,

Au travers de nos milliards
D’yeux magiques, d’iris informatiques,
Et vous éradiquera bientôt :
Plus de culture.

Pause sur le monde,
Sur la Planète.

Obturation, obscure.

Y’a pas photo.
Souriez, vous êtes filmés !


Lothar


 

Des scans sésames en mots de passe

Une biométrie avancée … Une technologie d’identités en lecteur infrarouge … Juste un petit éclair joli dans l’oeil

arcoíris (joye)

 

 arcoíri

fenómeno óptico 


luego de una lluvia

cuando el so

ilumin

las gota

de agu

en el aire


rojo

naranj

amarillo

verd

azul

añi

violeta


símbolo de esperanza

un puente entre el cielo y la tierr


donde viajaban los dioses


espectáculo hermos

y lleno de magia


À tout à l'heure ! (Kate)

 

À tout à l'heure !

En ce début mars, mon amie Hortense m'avait téléphoné pour me demander un service, un petit... Hum ! Plutôt un grand.. J'avais d'abord dit non, lui disant que si écrire ne me posait pas problème, écrire sur les vitrines de commerces de la ville n'était pas pour moi.

- Mais combien y en a-t-il ?

- Une vingtaine...  une trentaine...

- Quoi !

- Et on est plusieurs ?

- Non, tu sais bien, il faut que ça soit partout la même écriture...

- Je ne pourrai pas, désolée.

- Mais j'ai la grippe et ça doit se faire ce weekend.

- Non.

- Tu peux commencer par le resto où bosse mon frère, il t'expliquera.

- Paul ? Il est pas jardinier ?

- Euh non, géologue, et là il dépanne un pote...

- Ah...

- Tiens, je t'envoie une photo, tu verras, c'est pas compliqué.

- Je sais pas...

- Vas-y demain, je le préviens, il te fournira les textes et la liste des commerces qui participent.

Moi qui croyais pouvoir flâner en campagne, photographier quelques fleurs, quelques nuages, bercée par la symphonie des éclairs qui dit qu'il fait toujours beau quelque part, me retrouver, retrouver un peu d'espoir... J'avais envie de finir d'oublier qu'Antoine m'avait quittée sans explication le lendemain de Noël...

J'allais donc écrire en blanc sur des vitrines et commencer par rencontrer ce Paul à huit heures samedi matin.

Il m'a reçue avec un café et m'a expliqué comment faire. J'ai essayé, effacé puis recommencé pour bien centrer le texte et me conformer à la mise en forme prévue sur une sorte de schéma en rapport avec l'espace disponible et je me suis lancée dans la copie sur vitrine, nouvelle expérience.

J'ai ainsi parcouru le centre ville pendant deux jours et je devais lui rendre le matériel le lundi matin.

Il m'a remerciée de la part de sa soeur et de l'Association organisatrice dont, c'est vrai, je connaissais quelques membres. Je n'avais pas chômé, à peine mangé un sandwich, bu ma gourde et fait plein de rencontres avec des commerçants, des passants, des flics, des curieux, des touristes...

Paul voulait m'inviter au resto ce midi mais je n'étais pas libre et le soir le resto où il dépanne un ami était fermé.

Il m'a proposé de venir dîner chez lui. J'ai hésité. Je visualisais très bien l'endroit, enfin la porte, reconnaissable entre mille, à côté de la fac d'anglais.

- Un repas tout simple ?

J'étais trop tentée, sur un petit nuage. Hortense m'avait dit que le jardin de Paul, n'avait que des fleurs, un vrai paradis, où il invitait rarement...

- Juste un verre, si tu veux. C'est à côté de ta fac.

- D'accord Paul, alors. Dix-sept heures trente ?

- Parfois, on boira un thé dans le jardin. La sonnette ne marche plus, tu frapperas ? Ou plutôt, je te donne mon numéro de portable.

- Merci.

-  À tout à l'heure !

Comme Antoine me semblait loin, avec ses séries télé qui n'en finissaient pas, ses cours de la bourse, ses bagnoles et puis me quitter le 26 décembre alors qu'on devait partir chez ses parents ! Hortense m'avait vraiment aidée et m'avait même fait rire en me disant un peu n'importe quoi et même que l'étymologie d'Antoine signifiait "celui qui mange des fleurs", lui qui aimait la viande et les patates par-dessus tout, comme dans l'ex de Florence !

"Allez, à tout à l'heure...". J'y vais, j'y vais pas ? J'ai son téléphone, je peux annuler. Enfin, l'heure du thé ? Comme la chanson de Vincent ? Oh, non !

Oui, j'irai. Pour voir. Comme disait Antoine et qui était insupportable mais que je prenais avec humour : "Allez, ose, Iris !"

 

LES IRIS. (TOKYO)

 

 

Je suis là à coté de Vincent

Derrière son bleu infini

Qui allégera le fardeau du monde qui vient.

A quoi rêves -tu Vincent ?

En peignant ses Iris,

 Es-tu follement amoureux ?

Que bois tu Vincent le soir au moment où tes tournesols s’inclinent ?

Absinthe ou café noir

Que préfères -tu

 Les femmes nues ou voilées ?

Fleurs après fleurs

 Iris après Iris

Pas un geste,

 J’avance à pas de soie

Nous sommes maintenant comme deux amis

Qui partagent le pain

 Je reviendrai Vincent cueillir ce bouquet

Pour en parfumer ma chambre

Ton âme ainsi déplacée me manquera moins.

 

Belle Iris (Lecrilibriste)

 


Déesse messagère des dieux, Belle Iris
Gracieuse, du ciel à la terre, tu glisses
Traçant dans les cieux les tons de l’arc en ciel
Et tu passes légère sans crainte des nuages
Après la pluie annonçant le beau temps
Sur l’aile de Zéphir, messager du printemps
Parsemant tes couleurs dans les yeux des humains
Et les illuminant de multiples nuances
Et ta magie fleurit dans les fleurs à ton nom
Les iris aux pétales fragiles et élégants
Qui vont du rose poudré au violet profond
Du pourpre à tous les bleus de la création
Pour illuminer les jardins
Symboles selon leur couleur
De la passion à l‘ardeur
De la confiance à l’espoir
Du respect à la sagesse
Tu portes les messages du ciel jusqu’à la terre
De la beauté et de l’espérance

samedi 23 mars 2024

Défi #813

  

Vous ne pourrez pas dire qu'il n'y a pas le choix...

  


Iris
  

Auraient-ils constaté que l'héroïque ment ?

 

  

Walrus ; Vegas sur sarthe ; Kate ; Nana Fafo ;

Logique ! (Walrus)

  

Logique, pour ce qui me concerne en tout cas,
que le féminin de héros soit héroïne :

J'ai toujours trouvé les femmes... stupéfiantes !
(et ça continue)

   



Liberté. (Yvanne)

 


Je n'ai qu'une héroïne : la liberté.

"Selon moi, devant le grand idéal de liberté et de justice, il n'y a point de différence d'hommes et de femmes ; à chacun son œuvre. Ce n'est pas pour conquérir des privilèges que nous devons nous réunir, car, des privilèges, nous n'en avons pas besoin. Nous allons à la conquête du monde avec ses richesses multipliées par la science et le travail, avec pour horizons la liberté sans limites.

Le vieux monde craque de toutes parts : à Rome, en Russie, il montre ses pourritures. Pour arriver nous tous, hommes et femmes, à instaurer la cité nouvelle de lumière et de bonheur, nous avons à vaincre l'ignorance et la misère qui rendent mauvais. C'est nous, qui savons, qui sommes des criminels si, en égoïstes, nous gardons pour nous-mêmes nos connaissances. On manque d'enthousiasme : il ne suffit pas de savoir, il faut vouloir et agir.

On s'est défié des femmes, qui sont pourtant une grande force. La femme est un terrain facile à cultiver, c'est un compagnon et non un esclave. C'est à la femme d'essayer de faire des hommes. Qu'elle n'ait plus rien de caché, qu'elle renonce aux puérilités et aux petites ruses qui sont une marque de faiblesse ; qu'elle aille comme l'homme à visage découvert ; elle sera heureuse. Il faut que la femme refuse de se prostituer plus longtemps d'âme lorsque ce n'est pas de corps. Elle-même doit être l'artisan de son émancipation. Que la femme refuse de demeurer l'être inférieur que la vieille société a prétendu faire d'elle à perpétuité !"

Des fervents de la liberté, comme Paul Eluard et son poème qui me serre le cœur quand je le récite, comme Aretha Franklin, qui la célèbre en chantant – et bien d'autres - Louise Michel, cette étonnante femme, s'est engagée dans la lutte, le poing levé, au nom de la liberté. Elle a pris la plume aussi pour lui manifester son attachement immense. Je n'aurais pas su exprimer ce que je ressens pour ce mot et sa symbolique, tellement ils ont  d'importance pour moi. C'est pourquoi j'ai choisi ce petit bout de texte écrit par Louise Michel en septembre 1904 et qui est toujours tellement actuel. Quand je vois les femmes iraniennes et leur courage pour exister, seulement exister, je pense à Louise Michel. Pourquoi elle spécialement je ne saurais le dire. Mais cette femme a toujours incarné pour moi la figure de la liberté.


"Puisqu'il semble que tout cœur qui bat pour la liberté n'a droit aujourd'hui qu'à un peu de plomb, j'en réclame ma part, moi."


la maternité est toujours synonyme d'héroïsme (joye)

 


Elle n’a jamais eu de médaille.

Personne n’a écrit sa biographie.


Il n’y a pas de film à propos de sa vie.


Nul poète ne lui a dédié des poèmes.


Ceux qui regardent sa photo ne verront ni cap, ni bracelets magiques.


Elle ne savait pas voler dans les airs.


Elle était intelligente, travailleuse et coriace.


Ses mains étaient tordues par l’arthrite et  des décennies des travaux agricoles.


Elle savait traire les vaches, conduire un tracteur, élever des légumes et des fleurs.


Elle cuisinait, cousait, raccommodait, et se privait pour que sa famille vive correctement.


C’était parfois comme un cactus épineux, mais elle aimait férocement son homme et ses enfants.


Vers la fin de sa vie, elle est devenue un peu frêle et  petite, mais elle est restée indomptable, jusqu’au jour où son grand petit coeur ne pouvait plus.


Mes derniers mots avec elle étaient “Je t’aime !”


Je le lui ai dit trois fois, même.


C’était une femme, tout simplement.


Ma mère.


Mon héroïne.


La Guêpe (Lothar)

 

 

Elle est la cosplayeuse
quand elle costume encore son héroïne
et puis aussi, vous connaissez son histoire
l'histoire du Soleil, ses rayons dardant
qui viennent nous réchauffer
tous ces photons d’énergie pure envoyés
par les dieux sur nos chemins

 

Et les déesses accrochées à la couronne du cosmos
leurs rejetons brûlants faisant fondre nos cachets de cire

 

Quand l’oiseau dit : j’ai confiance dans le souffle du vent !

 

Mais alors, vous contez les choses naturelles
essentielles : aux newtons, qui en font des tonnes
remplis d’odeurs de pomme aux ailes d’encres prétentieuses
aux tatouages d’ors et d’argents bleutés posés en gravité
Sur mille rêves brisés
tombés sous les grandes feuilles palmées

 

Et puis devant la foule en transe s’écrasant sous la plume d’airain ...

 

Lothar

 

Morning Dew by Wlodzimierz Kuklinski

Ronchonchon est devenu alcoolique (Nana Fafo)

 

 


 Cette semaine l'héroïne c'est Nana !
Vacances obligent.
Elle a chopé Ronchonchon et l'a fourré dans son baluchon.
Il n'est pas content le bougre, il a dû faire de la figuration.
Lui, jouer les Robin de Batman et pas celui des bois, c'est pas son truc.
Pourtant, il était présent !
Sa présence était requise, pas de super héros sans un alcoolique anonyme !

De son point de vue, c'est lui le héros et nana l'alcoolique
pour écrire de la sorte, il n'y a pas d'autres explications...

Tu sais Ronchonchon c'est Walrus qui a l'a dit
cette semaine on parle d'héroïne et pas d'héroïnomane
les addictions c'étaient à la lettre A !
A chacun ses vices et les boulons seront bien gardés.
Je te rappelle que tu es un cochon et pas une cochonne !

Comme vous le savez peut-être pas
Nana, elle aime tourner en rond.
Cette semaine, elle a enfilé son costume de "cosmotonaute"
pour aller essayer une nouvelle manière de compter et de tourner,
où il faut s'accrocher et ne pas décrocher.
Une belle histoire de "croche", il ne manque plus que la musique !
mais ça, on le laisse à Joe Krapov  avec son Ukulele rose !

Nana, avec son grand son âge et à sa petite taille,
a réalisé (de son point de vue) un véritable exploit de supère héroïne ...
en image sur L'Insta' pique et pique et colégram.

Ronchonchon a fait la gueule toute la journée
il est resté enfermé dans le camion et a picolé jusqu'à plus soif.
Je vous raconte pas dans l'état où il va être pour le prochain défi !

Dis Nana, tu crois pas que c'est plutôt
le moment d'avoir des loisirs de mémé ?
Suis-je "bête" c'est déjà fait !


Riches et pauvres héros et héroïnes (Kate)

 

Riches et pauvres, "Ricchi & poveri", la chanson "Sarà perché ti amo" ? Oui et non, enfin pourquoi pas ?

- Riche oeuvrant pour les pauvres : mon héros, Don Diego !

- Pauvre oeuvrant pour les riches : mon anti-héros, Colombo !

Et l'héroïne alors ?

- Fantômette ? Oui, elle est chouette !

Et les anti-héroïnes donc ?

- Anna Maria qu'on aperçoit, mais pas souvent,

- Madame Colombo qu'on ne voit jamais !

Sérieusement, la chanson a été mon héroïne, enfin, disons-le... Et après ce détour en introduction, comment ne pas penser à la magnifique chanson "My Lady Heroine" de Serge Gainsbourg, qui est un hymne à sa fille, mais oui. Fille adorée par son père, comme je l'ai été par le mien...

Mon père admirateur de Maryline et moi plutôt adepte des longueurs en piscine, parfois absent, parfois imprévisible, souvent ombrageux mais toujours présent quand j'ai eu besoin de lui. Alors mes héroïnes seraient-elles mes grand-mères, femmes malheureuses et dominées, malmenées par la vie, qui n'avaient jamais ouvert un livre mais qui m'auraient transmis la rage de vivre ?...

Bien sûr, ma professeur de français de sixième qui m'a fait découvrir Ulysse et tracer ses aventures sur une carte, donné le goût de la Grèce, fait lire "Le lion" de Kessel, "L'enfant noir" de Camara Laye, "La gloire de mon père", tant d'autres livres et évoqué l'Iran ? Sans doute.

Forcément ma professeur d'italien de quatrième qui m'a fait adorer la langue dès la première leçon du livre au titre si prometteur : "Insieme a Venezia" ? Bien sûr. Ça y est, le lien est fait avec la chanson et aussi la musique.

Je n'oublierai pas ma professeur de piano qui avait fort à faire avec moi et était d'une gentillesse et d'une patience parfaites... Je pense à elle aussi.

Et si chanson et musique sont mes héroïnes, rendons hommage à l'inspirateur de Gainsbourg pour "My Lady Heroine", Albert Ketèlbey avec "Sur un marché persan". Ce musicien a d'ailleurs également inspiré Joe Dassin pour la chanson "Les Champs Elysées"...

Finissons, pour bien faire, et pour qu'on ne dise pas que j'oublie ma grande héroïne, la langue anglaise, avec "Les Mamas et les Papas", au nom si doux et à leur rêve que beaucoup ont partagé, la Californie, évoquée en introduction...

(tapis iranien, collection perso)


Tous en ski (Vegas sur sarthe)

 



Si j'étais tombé sur un livre dont le titre eut été Anna Arcadievna, je ne l'aurais pas lu mais Anna Karénine ça en jette et puis ça me rappelait un truc dont j'avais entendu parler... le syndrome d'Anna Karénine.

C'est un syndrome qui fait que « Toutes les familles heureuses se ressemblent ; mais les familles malheureuses le sont chacune à leur façon »
J'en déduis que deux familles malheureuses qui se ressemblent sont donc heureuses mais sont-elles heureuses de se ressembler dans leur malheur ?
Il y a des syndromes qui donnent mal à la tête rien que d'en parler, celui-ci en est un.

E me tortore le premier chapitre et au fil de ma lecture je découvre qu'Anna Arcadievna épouse Alexis Karénine ; celà pourrait expliquer son nom mais bizarrement son frère s'appelle Oblonski et non pas Arcadievna et la femme de son frère – prénommée Daria mais qu'on appelle Dolly – s'appelle Oblonska née Stcherbatski bien que la belle-soeur d'Oblonski s'appelle Kitty Stcherbatska. C'est quoi cette embrouille ruskov ?
Comme si ça n'était pas assez compliqué comme ça, Anna prend un amant, Alexis Vronski qui porte le même prénom que son mari Alexis Karénine aussi l'auteur fait-il appel à leur second prénom pour éviter les boulettes dans les moments d'extase ; c'est ainsi que le mari se prénomme Alexis Alexandrovitch alors que l'amant se prénomme Alexis Kirillovitch ce qui n'a rien à voir mise à part la fin en ovitch... mais dans les moments d'extase on prononce rarement la fin.
Fort heureusement le valet de Stépane – frère d'Anna – se prénomme Mathieu ! Ouf, il était temps... je retrouve mes marques, mes marque-pages.
Si je n'ai pas mis de 's' à marque c'est parce que je ne mets qu'une marque par page et que je déplace de page en page pour économiser les marque-pages et éviter la fastidieuse corvée de les numéroter ce qui serait idiot puisque les pages le sont déjà, du moins sur cette édition à douze euros.
Je découvre aussi que depuis la parution en 1856 de « La tempête de neige », Tolstoï a donné des noms qui finissent en ski à divers personnages pour faciliter leurs déplacements d'hiver.
A propos de déplacements, à la fin du roman, Anna prend le train mais en pleine poitrine, du coup c'est la fin du roman, faute d'héroïne vivante.
Je venais de trouver mon héroïne et la voilà ratatinée.
Pour douze euros – soit neuf cent onze roubles – on peut penser que la fin est un peu bâclée mais il ne faut pas oublier que Tolstoï s'apprête à se farcir les 4 tomes de Guerre et Paix avec d'autres mecs en ski, les Bolkonski, aussi peut-on lui pardonner cette fin abrupte.
(Me pardonnerez-vous la mienne ?)

 

mardi 19 mars 2024

Intéressé ?

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samedi 16 mars 2024

Défi #812

   

L'air du temps l'imposait, j'ai choisi la version féminine
mais si un héros reste un héros,
n'y aurait-il pas un risque de quiproquo avec l'

Héroïne

 


 

Ont adopté une nounou

            Walrus ; Vegas sur sarthe ; Nana Fafo ; joye ; Kate ; Yvanne ;