
ce bel homme
a volé mon coeur...
un jour
faudra que je porte plainte
mais j'ai comme une idée
que ce ne sera pas
ni aujourd'hui
ni demain
On en prend vit’fait, et l’on s’en va ...
Il est midi
Dans la rue du Cherche-Midi
Tel un Auguste de Buffet
Dansant autour d’horloges immenses
Lui ... que cherches-il ?
Comme un pantin surfant contre la théorie des cordes
Sans s'y faire prendre
Sans s'y faire pendre
Ton vol est suspendu dans la boucle du temps
Il est midi
Est-ce le fruit du hasard ou celui du génie ?
Une perle photographique
Courant sur ton film d’argent
Émerge de la pluie de clics et de déclics
Sous ton presse-bouton
Fruit défendu, défense d’y voir
Trop d’humour
De la part d’un artiste phare
Contre celui qui
Subit déjà les contre-coups du sort :
L’aumône d’une pièce
La lutte pour un carton
Il est midi
Dans un instant, toi et ta photo, vous serez loin
... Mais lui.
René Maltête, La rue du Cherche-Midi
Inspiré par
https://lintervalle.blog/2021/09/10/klepto-man-voleur-dimages-par-mathieu-van-assche-photographe/
"Klepto Man pourrait d’ailleurs être un surnom, celui d’un artiste voleur d’images comme il y eut des voleurs de feu durant la Préhistoire."
Après ses mésaventures au poulailler avec Bruno, Simone et Iris
Ronchonchon a décidé d'aller faire une ballade au parc.
Il aime observer les écureuils et tous les Walrus
qui promènent leur chien, ça l'aide à réfléchir.
Au
moment où il se préparait à partir, il assista à une scène étrange :
un
écureuil était en train de subtiliser discrètement le chien d'un Walrus.
Intrigué Ronchonchon décida de le suivre jusqu'à sa cachette.
Démasqué,
le bougre expliqua à Ronchonchon qu'il ne pouvait pas s'empêcher,
dès
qu'il voyait un chien en laisse, de le récupérer.
Pourquoi ???
L'écureuil
lui expliqua qu'il était Kleps-tomane, c'était assez rare.
Généralement
les écureuils étaient plutôt bouffe-tomane ou noisette-tomane,
mais lui, il
avait eu des problèmes dans son enfance.
Ses parents s'étaient fait
chassés par une sorte de Walrus en tenue kaki
avec des chiens qui
couraient en liberté.
Il s'était retrouvé en famille d'accueil chez ses
voisins.
Et puis, un jour au Parc,
il a éprouvé une irrépressible
envie de libérer ce chien,
ça lui a fait tellement du bien, que depuis,
il recommence.
Et ce n'est pas facile d'être discret.
Comme dirait Joye, c'est un "haut-voleur" !
aux bas-ics instrincts ? non ça c'est Ronchonchon !
Jacques amoureux et jaloux
La kleptomanie ? L'invention de la kleptomanie ? Daterait du 19ème siècle, vers 1830. Et avant, c'était quoi ? Vol, larcin, chapardage ?
L'histoire des mots, en lien avec l'histoire de la langue... Tout un programme !
Et donc la kleptomanie ne serait plus du vol ? Comment l'a-t-on découverte, inventée ? Pourquoi ?
La science et ses progrès, me direz-vous ! La médecine, la psychologie, leurs liens... Certes !
Et si cette kleptomanie décrite comme étant majoritairement "féminine", comme je l'ai lu ici ou là, elle toucherait alors aussi les hommes, donc !
Bref, qui ne souhaiterait pas avoir la photo de la personne dont on est tombé amoureux, qui nous attire, ou tout simplement comme on le dit aujourd'hui celle pour laquelle on a un "crush" ?
Si au XXIème siècle, il n'est pas difficile de trouver ou de prendre une photo de la personne en question, même sans qu'elle le sache, au XVIIème siècle, que pouvait-on faire ? Trouver ? Prendre ? Voler ? S'emparer ? Subtiliser quelque objet ?...
Ma première participation au Défi sur le thème "la merveille" était directement inspirée de la lecture d'un classique de la littérature française (à côté duquel j'étais bizarrement passée au cours de mes études), survenu sur le devant de la scène et de l'actualité en 2006 en raison d'une remarque présidentielle mémorable.
Pourtant, le "Lagarde et Michard" (édition 1970, Bordas), mettait "La Princesse de Clèves" à l'honneur avec plusieurs extraits,
tout comme le "XVII ème siècle" de Nathan (édition 1987),
et comme le "XVII ème siècle" de Hatier, (édition 1988).
Les mêmes extraits, notamment celui-ci :
(extrait et illustration Nathan),
des commentaires variables et sur ce court et saisissant passage :
une note (la note 5) dans le "Lagarde et Michard" page 360, absente dans les deux autres éditions du "XVIIème siècle" en ma possession. Que dit-elle ?
Voyons : "amour et jalousie" : c'est bien vu, ça, messieurs !... et ça explique doublement son acte : oser prendre ce portrait de Madame de Clèves et s'en emparer prestement, sans sa boîte, ce qui fera dire à Monsieur de Clèves (quelle ironie !) que ce doit être le fait d'un amant car un voleur aurait pris la boîte aussi...
Jacques de Nemours, amoureux et jaloux
(illustration Nathan)
Dès l'âge de la maternelle
en pleine guerre des boutons
des parties de saute-mouton
je volais de mes propres ailes
Des encriers de porcelaine
aux bons points du premier de classe
sur les traces de Fantômas
je piquais tout, mes poches pleines
A trop effeuiller Marguerite
on me disait érotomane
quand je n'étais qu'un kleptomane
j'ai volé sa pipe à Magritte !
Marguerite n'en voulait pas
« Ce n'en est pas une » dit-elle
mais l'occasion était trop belle
quand je dérobai un Vespa
On a roulé jusqu'à Paname
califourchon et amazone
avant d'avoir franchi la zône
elle m'avait volé mon âme
Planquez tout dans le placard
Et fermez bien à clé
Mais mettez la clé sous clefs
Aujourd’hui vient Aurélien
Mon kleptomane préféré
Il aime les clés ce garçon
Toutes les clés d’la création
La clé d’fa et la clé d’sol
Les clés à molette et les clés USB
Les clés mâles et les clés mixtes
Les clés plates et les clés doubles
Et même … la clé des
songes
Pour tenter de guérir
Sa persistante kleptomanie
Et pour combler son vide de clés
Inspirée, Je lui ai acheté
La clé universelle
Croyez-vous ça l’a piqué
Que j’aie pu deviner
La clé de son mystère
Furieux et fort vexé
Il a mis la clé sous la porte
Et a pris la clé des champs
Il fixait depuis plusieurs minutes les plis de son pantalon.
Les fines rayures blanches sur fond de flanelle gris anthracite étaient légèrement plus épaisses
sur la jambe droite que sur la gauche. Cette asymétrie commençait à générer chez lui un profond
Sentiment d’inconfort. Si au moins j’avais pris le temps d’aller dans la cabine d’essayage au lieu de le glisser dans mon sac à dos !!Il sentait la sueur glisser depuis le sommet de son crâne, à travers ses cheveux
Clairsemés et coiffés vers l’arrière, jusque dans son dos. Le col de sa chemise collait à sa peau et il passait régulièrement une main entre le tissu et son cou pour en détacher le coton. Au dos de la chemise il détecta à la pointe de ses doigts l’étiquette et le prix encore accrochés à l’étoffe de la chemise .Qu’est-ce que je suis nul se dit il .
Il avait beau essayer, son cerveau refusait de lui obéir : il n’arrivait pas à cligner des yeux et à détacher le regard de ses cuisses.
Le parc étaient silencieux et la lumière du jour tombant donnait au blanc de la villa une teinte
bleutée. Les arbres se réfléchissaient sur son enveloppe vitrée qui en multipliait le nombre.
Ses mains, posées sur les accoudoirs de la chaise, étaient moites. Le métal froid et le cuir chaud
Provoquaient sur ses paumes une sensation étrange.
Il se souvenait du jour où il l’avait dessinée. Le soleil frappait la fenêtre de son bureau perché
au 50e étage d’une tour de Chicago. La vue sur le Michigan Lake était imprenable. Son déjeuner avait été copieux et il avait eu chaud en regagnant les locaux de son agence. Il craignait d’avoir été suivi quand il s’enfuit sans payer la note du restaurant. Il avait rêvé d’une chaise qui lui aurait permis de s’assoupir quelques instants. Une chaise si large qu’elle s’apparenterait à un lit
Ce soir pourtant, il n’arrivait pas à se détendre malgré l’assise accueillante. Sa ceinture le
Ligotait, sa chemise l’emprisonnait. Son menton recouvrait l’embouchure de son col, jusqu’à se superposer à l’amorce de sa cravate ; il ne respirait plus. Ses chaussettes, trop serrées, coupaient la circulation de son sang et ses chaussures semblaient appartenir à un enfant. Plus, il regardait son corps
et plus celui-ci lui semblait appartenir à un autre.
L’envie le démangeait d’allumer le cigare qu’il gardait en cas d’urgence dans une poche
Intérieure de sa veste. Il ne cessait d’ouvrir et fermer le capuchon amovible de son briquet d’un geste nerveux. Rien ne lui avait été donné dans la vie de ça ,il en été persuadé .Ce n’était pas une bonne idée de voler tout ce qu’il désirait mais c’était plus fort que lui .Il semblait réparer un préjudice
Il regarda autour de lui, comme le font les fugitifs.
Un gusse (ou une mecque) qui ne peut pas s'empêcher de dérober (j'allais dire "voler" mais je veux pas d'ennuis avec les pilotes ni surtout les hôtesses de l'air comme Dutronc) des choses, ce n'est pas un·e kleptomane, c'est un·e récidiviste !
(Oui, c'est pile ici que sont censés intervenir les psys)
Nous avons tous entendu des récits locaux à propos de kleptomane n'est-ce pas...
Ainsi dans le patelin natal de mon épouse, on racontait que celle du notaire local faisait main basse discrétos sur des marchandises et que son mari allait tout aussi discrètement solder ses diverses "ardoises" chez les commerçants lésés.
Ça me rappelle un épisode de la série anglaise Inspecteur Barnaby (Midsomer Murders en angliche) dans lequel la mère d'un industriel local barbotait des objets de déco en porcelaine victorienne chez l'antiquaire du coin, lequel venait se faire rembourser par le fils de la voleuse le préjudice subi.
On apprenait par la suite que l'antiquaire assortissait la note d'un "petit" supplément qu'il rétrocédait à la soi-disant kleptomane qui avait trouvé cet arrangement pour agrémenter son intérieur et se faire par la même occasion un brin d'argent de poche !
Récidivistes je vous dis ! (et escrocs sur les bords pour compléter le portrait...)