À tout à l'heure !
En ce début mars, mon amie Hortense m'avait téléphoné pour me demander un service, un petit... Hum ! Plutôt un grand.. J'avais d'abord dit non, lui disant que si écrire ne me posait pas problème, écrire sur les vitrines de commerces de la ville n'était pas pour moi.
- Mais combien y en a-t-il ?
- Une vingtaine... une trentaine...
- Quoi !
- Et on est plusieurs ?
- Non, tu sais bien, il faut que ça soit partout la même écriture...
- Je ne pourrai pas, désolée.
- Mais j'ai la grippe et ça doit se faire ce weekend.
- Non.
- Tu peux commencer par le resto où bosse mon frère, il t'expliquera.
- Paul ? Il est pas jardinier ?
- Euh non, géologue, et là il dépanne un pote...
- Ah...
- Tiens, je t'envoie une photo, tu verras, c'est pas compliqué.
- Je sais pas...
- Vas-y demain, je le préviens, il te fournira les textes et la liste des commerces qui participent.
Moi qui croyais pouvoir flâner en campagne, photographier quelques fleurs, quelques nuages, bercée par la symphonie des éclairs qui dit qu'il fait toujours beau quelque part, me retrouver, retrouver un peu d'espoir... J'avais envie de finir d'oublier qu'Antoine m'avait quittée sans explication le lendemain de Noël...
J'allais donc écrire en blanc sur des vitrines et commencer par rencontrer ce Paul à huit heures samedi matin.
Il m'a reçue avec un café et m'a expliqué comment faire. J'ai essayé, effacé puis recommencé pour bien centrer le texte et me conformer à la mise en forme prévue sur une sorte de schéma en rapport avec l'espace disponible et je me suis lancée dans la copie sur vitrine, nouvelle expérience.
J'ai ainsi parcouru le centre ville pendant deux jours et je devais lui rendre le matériel le lundi matin.
Il m'a remerciée de la part de sa soeur et de l'Association organisatrice dont, c'est vrai, je connaissais quelques membres. Je n'avais pas chômé, à peine mangé un sandwich, bu ma gourde et fait plein de rencontres avec des commerçants, des passants, des flics, des curieux, des touristes...
Paul voulait m'inviter au resto ce midi mais je n'étais pas libre et le soir le resto où il dépanne un ami était fermé.
Il m'a proposé de venir dîner chez lui. J'ai hésité. Je visualisais très bien l'endroit, enfin la porte, reconnaissable entre mille, à côté de la fac d'anglais.
- Un repas tout simple ?
J'étais trop tentée, sur un petit nuage. Hortense m'avait dit que le jardin de Paul, n'avait que des fleurs, un vrai paradis, où il invitait rarement...
- Juste un verre, si tu veux. C'est à côté de ta fac.
- D'accord Paul, alors. Dix-sept heures trente ?
- Parfois, on boira un thé dans le jardin. La sonnette ne marche plus, tu frapperas ? Ou plutôt, je te donne mon numéro de portable.
- Merci.
- À tout à l'heure !
Comme Antoine me semblait loin, avec ses séries télé qui n'en finissaient pas, ses cours de la bourse, ses bagnoles et puis me quitter le 26 décembre alors qu'on devait partir chez ses parents ! Hortense m'avait vraiment aidée et m'avait même fait rire en me disant un peu n'importe quoi et même que l'étymologie d'Antoine signifiait "celui qui mange des fleurs", lui qui aimait la viande et les patates par-dessus tout, comme dans l'ex de Florence !
"Allez, à tout à l'heure...". J'y vais, j'y vais pas ? J'ai son téléphone, je peux annuler. Enfin, l'heure du thé ? Comme la chanson de Vincent ? Oh, non !
Oui, j'irai. Pour voir. Comme disait Antoine et qui était insupportable mais que je prenais avec humour : "Allez, ose, Iris !"
Bravo, mais fais attention après la calligraphie sur vitrine tu vas devoir recoudre les fragments d'Osiris... ;-)
RépondreSupprimerHum !... Iris va de l'avant, on dirait...,)
SupprimerBelle chute Kate ! Quelle bonne idée ces bribes de poèmes sur les vitrines à l'occasion du printemps des poètes. A suggérer. Et puis j'admire l'écriture d'Iris. ;-)
RépondreSupprimerMerci Yvanne, oui, j'adore ces textes sur les vitrines qui apportent vraiment une touche de poésie dans la ville et j'en photographie certains ! C'est vrai qu'écrire sur les vitrines joliment n'est pas si facile... )
SupprimerTout à fait d'accord avec Yvanne. Excellentissime. (je suis en manque d'Europe ces jours-ci, c'est un joli rappel d'une des raisons pourquoi...)
RépondreSupprimerMerci Joye ! Encore une fois, mes photos et mon environnement citadin ont guidé facilement mon inspiration...,)
SupprimerTiens, Kate, on copie sur toi en Iowa ! C'est un des bistrots en ville... https://jojofrance.blogspot.com/2024/04/blog-post.html
SupprimerAh ! Verre et ouate ! J’adore !🌷🌈😘
SupprimerWhatever. ;-)
Supprimercomme quoi même ceux qui mangent des fleurs peuvent avoir des expressions à la noix pleine de sens ! Peut-être qu'un cultivateur sera plus sensible à une jolie fleur... merci pour cette jolie histoire
RépondreSupprimerC'est vrai que j'adore les fleurs et, je l'avoue, m'amuser aussi avec les prénoms !,)
SupprimerBravo Osiris !
RépondreSupprimerEt Iris ose !😉
RépondreSupprimeroriginalite à tous les étages andy warhol peut aller se recoucher tu veilles!!
RépondreSupprimerAh ! Anonyme ? Ne porterais-tu pas un nom de ville ? Je veille en ville aussi ! Merci TOKYO !,)
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