Walrus ; joye ; Kate ; Yvanne ; Nana Fafo ;
... au bas mot
Quand
Les jetons d’ivoire se dament le pion
Aux premiers postillons,
Aux palets noircis sycomores,
More and more, éperdus,
Pas perdus, qui
Sous les dés joués,
Déjoués, enjoués …
Quand
Les cuirs des gobelets
Se lancent des défis,
Les flèches vertes et claires
S’alternent en feutrines
Et se piquent de marquetteries,
Sous les dés entrevus,
Touchés. Mais pas joués …
Sous les dés retrouvés, qui
S’alignent
En lignes,
Malignes,
Pour en découdre …
Alors,
Aux rebords des étages,
Qui errent,
Qui gèrent,
Dans l’air,
Mine de rien …
Mais, les dés décollés, bien collés, qui
Arrangés,
Réarrangés,
Bientôt,
Dans les massifs noyés bruts,
... Seront enfin bien rangés.
Lothar
Jouer avec un coffret ginger joli en bois de noyer massif
PS : pour le fun
Et surtout, tant que Disaster Girl n’est pas là ... Tout va !
A force qu'Iris botte en touche
Ronchonchon comprit qu'il allait se faire bouffer.
Il élabora un plan d'action pour se replier.
Il cria haut et court appartenir à la famille de la Jacquette
et hésita à coder son opération sous le nom de :
Pindemie ou 1/2 pain.
Tant que la farine coule à flot, ils pourront s'y rouler !
Finalement il choisit le code "La-pine"
plus discret, plus parlant.
Dans la famille Jacquette on élabore des coups du sort
en échafaudant des stratégies tirées par les cheveux.
Au départ, sortir tout son matériel est essentiel
pour ensuite emmener à bon "porc"
tous les participants à la recette d'Ore Jye, spécialiste de La-Pine.
L'ingrédient secret de la réussite est de parsemer
le jeu d'un ou deux godets d'alcool
comme dans l'autre famille Jacquet.
Iris commença les manœuvres d'approches, l'air innocent.
Pour elle, les passes ne l'intéressaient pas,
jouer à la baballe était une idée à deux ba-lles
tirer les dés ce n'était pas son turc,
et tirer un turc ce n'était pas l'aider.
Elle avait d'autres chat à fouetter.
Elle mijotait un truc sérieux :
"On ne joue pas avec la nourriture !"
Heureusement que Walrus a mis ce A pour le défi de la semaine,
si nous avions eu un O, on aurait pédalé dans le yaourt
ou joué aux petits chevaux !
Quoi qu'il en soit, comment Ronchonchon est sorti vivant
de cette mission d'infiltration La-Pine
je vous laisse le découvrir en vidéo.
Je ne suis pas une adepte des jeux de table tels que les dames, l'oie, le jacquet dont je n'avais jamais entendu parler. En revanche, j'aime bien les jeux de cartes. Ils me rappellent mon enfance et les veillées d'hiver en famille, entre voisins ou amis.
C'était la fête le samedi soir. On invitait un ou deux couples du village pour partager la soirée ou bien on se rendait chez eux. Mais finalement, c'était un peu la routine pour moi, même si cela égayait la fin de semaine.
Je me rappelle surtout les visites chez un oncle et une tante qui habitaient à une douzaine de km de la maison. Bien sûr, nous ne nous y rendions pas à pied. Mes parents ne possédant pas de voiture faisaient appel à notre ami Jean toujours prêt à rendre service.
Les préparatifs étaient déjà le début de l'aventure. Il fallait bien se couvrir car la vieille guimbarde de Jean était une bétaillère bâchée, ouverte à l'arrière qui servait à conduire les animaux à la foire. Jean posait une banquette défoncée à même les planches. Nous nous installions dessus, mes frères, ma sœur et moi, pelotonnés sous une couverture que maman avait pris soin de nous donner. C'était grisant de regarder défiler la route éclairée par la lune et les étoiles. Un peu mystérieux aussi. Nous n'aurions pas laissé notre place aux adultes pour un empire. Personne ne parlait mais nous étions tellement bien, là, la fratrie, tous ensemble ! On pouvait rêver voyages comme moi, se faire délicieusement peur ou bien simplement se laisser bercer par le ronronnement de la camionnette. Personne ne dormait. Il ne fallait pas en perdre une bribe .
Le trajet ne durait pas longtemps. Un grand feu dans le cantou – l'âtre – nous attendait chez nos oncle et tante. C'était agréable de se réfugier dans un coin bien chauffé. Tout le monde était heureux de se retrouver. Les adultes bavardaient, commentaient les nouvelles, assis sur les coffres en bois qui meublaient la grande cheminée. Nous, les enfants ne restions pas longtemps en place. Nous allions dans les chambres des cousins et cousines et les jeux pouvaient commencer. Nous, les filles comparions nos toilettes, échangions des secrets de filles, lisions. Les garçons chahutaient, jouaient à la guerre avec des soldats de plomb et ne manquaient pas de se battre à l'occasion.
Après les parlottes les adultes passaient aux choses sérieuses. Ils prenaient place autour de la table de la cuisine où était déjà posé le tapis vert et le jeu de cartes. S'en suivaient des parties de belotte ou de manille coinchée très animées. Maman, qui n'aimait pas perdre bougonnait pour la forme. L'oncle Louis, un peu farceur, faussait quelquefois le jeu et les femmes, maman et tante Ida qui faisaient équipe contre les hommes, menaçaient de jeter les cartes. On riait beaucoup. J'adorais suivre le jeu. L'ami Jean somnolait devant les flammes et sursautait aux éclats de voix, ce qui nous amusait bien entendu.
Les heures passaient très vite dans cette ambiance chaleureuse. Tante Ida donnait le signal. On rangeait les cartes. Personne n'aurait laissé partir ses invités sans les nourrir. C'était impensable et cela prolongeait la soirée de façon festive. La grosse tourte de pain de campagne était mise sur la table avec des charcuteries diverses et du fromage, le tout maison. S'en suivait un énorme clafoutis aux cerises. On buvait du vin ou du cidre et de l'eau légèrement colorée pour les enfants. Un bon casse croûte apprécié par petits et grands.
Après une tisane bien chaude, on reprenait la route pour la maison. L'excitation tombait et nous nous écroulions sur la mauvaise banquette, à l'arrière de la fourgonnette de Jean, recrus de fatigue. Il fallait nous secouer à l'arrivée et se mettre au lit s'avérait difficile.
Que de merveilleux souvenirs je garde de ces moments où les échanges étaient empreints d'amitié, d'affection. Tout n'était pas rose bien sûr et il s'en faut mais au moins les liens qui nous unissaient étaient tellement importants que l'on savait pouvoir compter les uns sur les autres sans la moindre faille. Les veillées d'hiver étaient une véritable institution que tout le monde appréciait dans les campagnes corréziennes et sûrement ailleurs. Que sont-elles devenues ?
Jacques et Bill jouent
Il pleuvait des cordes et on était tombés en panne avec la Deuche de Bill, vraiment débile !
J'étais plutôt artiste et lui philosophe, alors la mécanique... Par chance, on s'était trouvés à proximité d'un garage qui s'apprêtait à fermer et le gars pourrait nous en dire plus le lendemain matin.
Alors, si le rassemblement des véhicules de collection semblait bien compromis, on était en ville et non en pleine campagne. On avait trouvé deux chambres dans un hôtel et après avoir avalé un sandwich, on avait cherché un coin sympa où passer la soirée.
- Jacques, on entre ?
- Hein ? Là-dedans, Bill ?
- C'est marqué "Bar culturel".
- Ouais, on tente.
Autour de deux bières pression, dans une ambiance plutôt étudiante, au fond, une salle avec des joueurs de cartes : belote, tarot et, plus à l'écart des joueurs d'échecs.
- Vous voulez jouer ?
À cette proposition du patron, Bill sursauta et ne répondit pas. Je saisis donc la balle au bond.
- Oui, un jeu à deux, vous avez ça ?
- Il me reste un jeu de jacquet et un jeu de dominos.
- Le jacquet, s'il vous plaît.
- Tenez.
- Mais Jacques, on n'a pas joué depuis des années...
- Facile, Bill !
Joli jeu, quasiment neuf. J'ai rappelé les règles à mon cousin qui s'est écrié :
- "Eurêka !"
- Pourquoi tu dis ça ?
- C'est un signe du ciel !
- Quoi ? La pluie ? La panne ?
- Oui, tout ça !
- Mais enfin, Bill, explique-toi !
- "Bar culturel" : c'est bien ça !
- Tu rigoles, Jacques ? Des étudiants plus ou moins attardés et des vieux qui tapent le carton dans ce troquet...
- Ce bistroquet, même !
- On hésitait à rentrer...
- Mais il pleuvait trop !
- Et on avait soif, Bill !
- Soif de boisson et soif de culture !
- Quelle culture ?
- Regarde le plateau du jeu de jacquet.
- Oui, je vois...
- Les douze champs sur chaque partie du plateau représentent les douze mois de l'année...
- Hein ?
- La division du terrain en quatre parties symbolise les saisons...
- Quoi ?
- Il y a vingt-quatre domaines comme le nombre d'heures dans une journée et une nuit.
- Je commence à suivre. Et les trente pions, c'est le nombre de jours dans un mois ?
- Tu piges, frangin. Le mouvement circulaire représente le mouvement des étoiles dans le ciel, les couleurs noir et blanc symbolisent...
- Le jour et la nuit !
- Bien vu ! La somme des points sur les faces opposées d'un dé est égale à sept, ce qui correspond...
- Aux sept jours de la semaine ?
- Non, pas si vite ! Au nombre des planètes connues à l'époque...
- Eh ben...
Nos bières terminées, on avait commandé des cafés et joué toute la soirée avec nos deux dés lancés à partir du cornet : ils disaient le hasard avec lequel on inventait une stratégie.
La vie, quoi ! Enfin, d'après mon cousin...
- Bill, je crois qu'on ferme !
- On a fini, Jacques, je range le jeu. Et arrête de m'appeler Bill, ça m'énerve !
- Alors, Henri !
- Merci, oui, Henri, Henri Boquet, pas Henri III non plus, hein Jacques !
(photos des figurines chinoises extraites du livre "Jeux du monde" :
)
Je sais que je me répète... mais je le fais quand même :
Quand je choisis le mot de la semaine pour asticoter un brin les participants, j'oublie toujours que j'en fais partie.
Ici, on dit, dans une syntaxe boiteuse, "Il faut être pris pour être appris"
Encore une sentence à la mords-moi le nœud, vu que j'ai toujours rien appris ou, pire que j'ai appris mais que j'ai oublié, ce qui explique pourquoi j'évoque Saint AloÏs dans le titre du billet que vous êtes en train de lire, tant pis pour vous, vous aviez qu'à pas commencer !
Mais venons en aux mains au jeu!
Dans ma jeunesse (ouais, je sais : "Ça remonte !" vous l'avez déjà dit...) dans presque toutes les maisons, on trouvait le coffret (pour les riches) ou la boîte (pour les autres) de ce jeu de jacquet.
J'y ai joué !
Intermezzo :
J'ai aussi joué au nain jaune, aux petits chevaux, aux échelles et serpents, au jeu de l'oie, aux dames, inutile pour ça de me prendre pour une drag queen ou de conclure que suis "de la jaquette". Là faudrait creuser pour voir s'il y a un lien entre jaque, jacques, jacquet et jaquette, ce devrait être passionnant et révélateur, mais j'ai pas que ça à faire : je suis retraité!
J'y ai joué donc, mais je ne me rappelle plus les règles, ce qui renforce mes craintes du côté de ma mémoire. Je me rappelle tout au plus qu'on jetait un (ou deux ?) dé(s) et que l'on posait des pions (ceux d'un jeu de dames ?) sur des triangles, qu'il y avait une stratégie dans l'occupation de ces "cases" et qu'il fallait être le premier à amener tous ses pions à l'autre bout du jeu. Le reste est flou, très flou...
Bien sûr, je pourrais retrouver et relire les règles de ce jeu, mais à quoi bon : il n'y a plus chez nous aucun coffret de jeu, dieu sait pourtant s'il y en a eu ! Les enfants les ont emportés ou ils se sont perdus dans les déménagements.
Pourtant, ça en mettait de l'animation !
C'est pas comme aujourd'hui où chacun joue sur son smartphone mais que voulez-vous : il faut (sur)vivre avec son temps n'est-ce pas....