J’étais comme un nouveau-né dans mon berceau ,observé par une association de sorcières bénévoles. Et pour être dans le ton, tel un astéroïde dans l’espace je prononçais le mot qui tue
Et si on le disséquait !!
J’avais
survécu à Proust, à l’Assommoir, aux Thibault je pouvais affronter
KAFKA et sa métamorphose. J’avais la sensation que la dissection d’une
œuvre pouvait monter que d’une lecture attentive et collégiale. Alors
maintenant je peux le dire /Ils nous arrivaient d’être pris d’une
quinte soudaine et de suffoquer et j’avais toujours le regret de ne pas
être en compagnie du capitaine Nemo pour affronter la bête .Certains
disaient que c’était mal construit mal écrit sans doute par un enfant
qui aurait préféré se pendre que d’écrire .Une dissection ressemblait à
une scène de théâtre ,on taillait dans l’œuvre et moi je volais
au-dessus de ce nid . on aurait dit qu’on était entré dans une maison de
campagne pour la fouiller de fond en comble .Avec sa voix de castafiore
ma voisine lisait à haute voix.je voulais quitter la pièce finir
croupier dans un casino mais c’était inenvisageable . Tout me
convoquait dans ce voyage des entrailles Au fond du bloc opératoire le
cœur de Kafka saignait ;et comme l’agneau a survécu au loup Kafka a
survécu à notre lecture dévoratrice . Mais au fond je regrette de ne
pas avoir travaille sur les lettres de madame de Sévigné !!
« Voilà. Vous savez tout Docteur. Alors voyez-vous de quoi il s'agit ? » Le docteur transpirait abondamment ; il fixait un point sur le mur derrière moi et dit « Je crains de devoir ouvrir » « Euh. Ouvrir ? C'est grave à ce point ? » Il renifla « Vous ne sentez pas déjà l'odeur ? » Je reniflai à mon tour « Quelle odeur ? » « C'est normal » dit-il «les gens finissent par s'habituer mais le mal progresse et si on ne fait rien ... » Je me résignai «Ouvrir oui, mais de quelle manière? » « Voyez-vous j'ai un confrère qui se contente d'entrouvrir mais ça ne sert à rien. Moi j'ouvre en grand afin d'y voir clair » Je transpirais à mon tour « Et il faudrait faire ça quand ? » « Maintenant … je vais le faire sans tarder » Je tentai de gagner du temps « C'est que Germaine attend dans la voiture » Il sourit «C'est l'affaire de dix minutes. Pensez-vous qu'elle aura le courage d'attendre dix minutes ? » « Oui, Docteur mais normalement il y a une liste d'attente» « Pourquoi attendre ? » s'étonna t-il « vous voulez aggraver la situation ? » Je ne voulais rien aggraver du tout. Comme
il se levait de son fauteuil je cherchai sur le fouillis du bureau
quelque scalpel, quelques écarteurs ou un de ces instruments de torture
qui vous fait fuir à toutes jambes.
Le
docteur alla droit vers la fenêtre et l'ouvrit en grand puis se tourna
vers moi avec un soupir d'aise « Voilà. Il était grand temps d'aérer » J'étais pâle comme un cadavre et je crois avoir entendu le bruit de ma chute en tombant.
C'est par cette belle journée de février que Ronchonchon s'est retrouvé devant les dix yeux des cinq têtes hirsutes de la section Dys. Quand on lui a confié cette mission on lui a dit "bon courage, on peut rien en tirer de ceux-là".
Vous ne le savez peut-être pas, mais en éducation, on adore le collage... comme Ronchonchon d'ailleurs, il colle des tableaux.
En éducation, on colledes feuilles polycopiées dans des cahiers, histoire de faire des économies sur l'achat d'un classeur recyclable et d'une perforatrice surnommée Trouyoteuse.
Connaissez-vous la plus grosse peur dans le monde de l'éducation ? Apprendre à utiliser un nouveau outil ! Paradoxe ? Absolument !
La
Trouyoteuse est un appareil qui te fout tellement la trouille que tu
préfères utiliser de la colle. Il faudrait quand même pas percer au
mauvais endroit, ça a l'air super technique comme geste !
On colle
les dysfonctionnels pour les rendre fonctionnel, parfois ça marche,
souvent ça ne marche pas. Alors on garde espoir, car parfois ça marche.
C'est sûr qu'en faisant plus de la même chose, on obtient
généralement...
On colle aussi des étiquettes et pas que sur les livres ! Il est impératif d'étiqueter correctement tout ce petit monde.
Dis Ronchonchon t'es pas un peu remonté ? Absolument !
Lors de cette rencontre avec la section Dys Ronchonchon doit leur montrer l'affirmation du "ça va de soi" : Chacun a besoin de réaliser sa dysférence. Disséquons ces 5 têtes troublées par la présence d'un cochon en classe :
Lexie, elle fait les gros yeux dès qu'on sort un livre, mais ça lui permet d'être très attentive.
Phasy, il met 15 plombes pour sortir 3 mots, mais ça lui permet de ne pas dire d'ânerie.
Graphie, elle perd sa trousse à la moindre occasion mais ça lui permet de rester en relation avec les autres.
Calc', il ne sait jamais si il manque quelqu'un dans sa classe mais ça lui permet d'être généreux.
Prax, il se cogne souvent contre les meubles mais ça lui permet d'attirer l'attention et la compassion des autres.
Ronchonchon espère que la section Dys comprenne que c'est dans leur dysférence qu'elle trouvera ses plus grandes forces.
J'étais encore bien jeune lorsque j'ai effectué ma première dissection :
Au moyen d'instruments dérobés à mon père, j'ai ouvert le ventre de mon réveille-matin !
Me croirez-vous ?
À l'intérieur de ce corps, sous mes yeux hébétés, tout un mécanisme grouillant de roues dentées brillantes, de minuscules ressorts et fourchettes s'activait à fabriquer du temps sous l'œil de rubis étincelants...
Horreur ! Dans ma soif de connaître, je m'étais lancé dans une vivisection !
On gâte la plus belle femme en en faisant la dissection ; c'est son portrait qu'il faudrait faire ... (Stendhal, Journal, 1809-11, p. 95)
Oui. Faire une dissection et/ou un portrait. Bien sûr, j’aurais pu vous parler de Jeanne Mas, que je viens d’ailleurs de voir dans une interview sur la chaîne Melody. Mais pour vous parler d’une femme et aussi vous décrire un peu comment je réalise ces défis du samedi, ici, j’ai choisi plutôt un tableau de l’époque victorienne :
Jacques-Joseph dit James Tissot. La galerie du HMS Calcutta (Portsmouth) (v. 1876) Huile sur toile, 69 × 92 cm, Tate Britain, Londres
James Tissot a fait donc un portrait de la jolie femme blonde au premier plan. J’ai d’abord demandé à Madame IA de me disséquer un peu la chose. Je lui ai présenté l’image en question et voici son analyse :
Je contemple le tableau de Jacques-Joseph Tissot, et je vous donne mon ressenti :
« Dans le silence solennel d’un voyage maritime, trois âmes se trouvent captivées par la danse silencieuse des navires dans le port. Les jolies robes flottent comme des vagues dociles, témoignant de l’élégance et de la grâce du moment. Chaque pli, chaque courbe de tissu raconte une histoire d’une époque révolue où la terre et la mer étaient une toile vierge pour les rêves inexplorés. Ils sont témoins silencieux du ballet des bateaux, chaque mouvement chorégraphié par le souffle doux du vent marin. »
Bien, ce n’est pas mal du tout, pour une IA, alors à partir du tableau j’ai écrit un poème :
Victorienne
Dans ta robe diaphane tulle blanc Guêpe appuyée sur le balustre Jusques aux bouts de tes gants longs Tu es si fière, tu es si belle Quand sous ton chapeau perché citron Et t’éventant doucement Tu reviens à la vie
Alors, regarde, regarde, contemple la Tamise Contemple la danse silencieuse des navires dans le port Pour ton rendez-vous galant Adultère, et plante fort, fort ton ombrelle entre les planches du pont :
La vapeur et le feu surgiront écartant la passerelle Alors, d’autres femmes, à leur tour Comme leurs esprits anciens Revenus, transporteront Porteront et reporteront des torches enflammées …
Et moi, je vois encore, qu’on me dise leur courage D’avoir été, d’être, et de celles que seront ces femmes … mais
Pour ce silence millénaire, vous voudrez bien l’entendre : Celui qui réveille l’âme féminine des Vaisseaux et des Hommes
Oui ! Tes pieds nus mon Amour !
Toi la femme éveillée, réveillée ! C’est ce pont en bois, c’est Une chose aride qui comme l’étincelle à arroser Aride comme l’union quand la rosée douce irradie l’amour divin Des choses dites souples et fluides Aux yeux grands ouverts
Ô aride, et qui étincelle comme les codes de vérité Aux cosmiques des cheveux qui flambent Et des mains qui bougent …
Et ici je vous le demande, n’est-ce pas le bois sur le sol Le toucher des blessures ? Et les pieds nus bien plantés au terreau Aride comme la mélodie des yeux décillés
N’est-ce pas aimer la Terre pour la ramener à la vie ?
Lothar
Je me suis dit que j’allais illustrer tout ceci avec une chanson, percutante, non de Jeanne Mas, toujours, mais de Clara Luciani.
Et aussi, pour en terminer, illustrer tout ceci encore un peu avec quelques images.
Pour ce faire, j’utilise des banques de données d’images, et aussi, si cela ne suffit pas, je crée ex nihilo avec Madame IA qui s’aide d’un générateur microsoft d’images originales. Je peux peaufiner ensuite grâce à PhotoFiltre, aussi. J’essaye d’adapter au mieux l’image au texte écrit avant, ce qui bien sûr est un travail important. Autant que sur le texte lui-même.
Pour un résultat qui me siéra ...
Oui ! Tes pieds nus mon Amour !
En rouge et noir, drapeau de mes colères En rouge et noir, j'exilerai ma peur
Assoiffée de réalité
Elle marche vers le soleil, au milieu des navires Elle sait les aventures, les voyages et l’amour Elle est libre, heureuse et belle Elle ignore les regards admiratifs ou jaloux Elle suit son coeur, son envie et son destin Elle est la reine des pirates, la maîtresse des mers L’héroïne de son histoire De rouge et de noir, la poésie de son image Madame IA
NB :
Période Victorienne 1832 1901 Stendhal 1783 1842 Le rouge et le noir 1830 James Tissot 1836 1902