Je ne suis pas ici pour raconter ma vie mais excepté mes femmes et mes docteurs, comme disait Georges Brassens, plus personne n’exige de moi que j’aie des qualités.
Quelque part, ça m’arrange. Je peux prendre le parti de Saint-Georges ou celui du dragon alors qu’il s’agit de deux antagonistes et même les envoyer paître tous les deux, comme l’autre semaine, en donnant la vedette à la princesse qui n’a sans doute jamais existé.
De ce fait j’ai été ravi, samedi dernier, de tomber sur cette décoration de vitrine qui représente mes camarades de jeu littéraire dans une posture elle aussi nouvelle.
- Ouiiin ! Dragon ! Dragon ! La fille, elle m’a volé mon cheval !
***
A part ça je voulais parler de jeu d’échecs. J’y joue tous les jeudis après-midi et les situations dans lesquelles me met le nombre impair que nous sommes bien souvent présenteraient le désavantage de souligner tous mes défauts si je n’avais la qualité de tourner toujours tout à la rigolade. De fait, on s’amuse beaucoup dans la cafétéria du Diapason.
Il m’arrive souvent et même presque toujours d’affronter deux adversaires simultanément et de gagner mes deux parties. Mais c’est trop facile : j’ai une qualité que les autres n’ont pas car en supplément de ma bonne mémoire je travaille à la maison, j’ouvre des livres, je regarde des vidéos, j’étudie des ouvertures, je joue contre Madame Lia.
« Elève travailleur » diraient les professeur·e·s.
***
Une fois sur deux maintenant, histoire que mes camarades eux aussi gagnent des parties, je fais le « kibitzer » muet. C’est un mot yiddish qui signifie que je regarde en silence les parties que jouent ces messieurs, que je les note sur mon carnet et que je n’interviens pas dans leur jeu sauf à la fin, lors de l’analyse « post mortem », pour dire que j’avais vu un coup meilleur, que tel mouvement de pièce était une erreur, bref que je tiens le rôle de l’emmerdeur qui ramène sa pseudo-science.
***
Vous me direz, et vous aurez raison, que ce que je raconte là est sans intérêt aucun. Je vous le concède bien volontiers et c’est pour ça qu’au lieu de ces considérations égocentriques super-féta-toires, comme on dit chez les Grecs, je m’en vais vous apprendre ce qu’est une qualité au jeu d’échecs.
Posons que le pion vaut 1 point, que le fou et le cavalier valent 3 points, qu’une tour vaut cinq points et qu’une dame vaut dix points.
Lorsque vous avez réussi à prendre une tour avec un fou ou un cavalier à votre adversaire et que celui-ci reprend ce fou ou ce cavalier, on dit que vous avez gagné la qualité.
***
Il y a des jours où j’envie mon oncle Walrus, le scientifique jadis si expéditif dans ses billets. La science permet de traiter le sujet du Défi du samedi en deux phrases et quatre lignes !
Mais bon, c’est quand même assez dur de s’imaginer vivre dans un monde sans Modiano-Proustitude !
Vous avez deux heures pour donner votre avis là-dessus !
Agnan, sors de ce corps :-)
RépondreSupprimerJe serai bref :
RépondreSupprimer:-)
Je ne connais pas le jeu d'échecs mais apprendre qu'une dame y vaut 10 points m'enchante ! Je serai brève :-)
RépondreSupprimerHé : tu es bourré de qualités. Quel mari idéal ! Comme Walrus quoi !!!
Normal : Joe est mon neveu ! ;-)
SupprimerQuelle famille formidable ! :-)
SupprimerAutoproclamé le neveu je précise (mais je suis bien content qu'il m'ait adopté)
SupprimerSans Modiano-Proustitude ? Impossible, je confirme ! En tout cas, merci pour tes éclairages sur la "qualité" aux échecs, ce jeu est vraiment magnifique et tu sembles le maîtriser à merveille ! Et tu confirmes ici vraiment bien ta Joe-Krapovtitude !,) Et je te rejoins dans ton goût des vitrines, bien sûr !
RépondreSupprimerEt moi, je préfère "relicher" les vitrines que me prendre la tête au jeu d'échec
RépondreSupprimer