ça sent le Roussie
Ce matin, au poulailler, une nouvelle a fait son entrée...
Avec sa tignasse de feu, elle fout la frousse à toutes les autres petites poulettes.
Elle débarque de sa cambrousse où on mange de la brousse.
Certains diraient quelle jolie frimousse !
Ronchonchon, elle lui a tapé dans l'oeil, normal elle s'appelle Foloeil.
Il a tenté une approche discrète, en lui filant rendez-vous à La Destrousse
il comptait débrousser le chemin autour d'une petite mousse,
il aurait choisi une rousse, puis lui aurait détrousser sa robe ...
mais... elle l'a pris à rebrousse poil,
Foloeil a retroussé ses manchons et lui a envoyé sa trousse au groin
ça sent l'roussie pour Ronchonchon !
Marinette
Mignonnette
Jolie rousse
Vit dans la cambrousse.
La petite gigolette
Quitte sa maisonnette
Et en pousse-pousse
Va voir Barberousse.
Le lascar en salopette
De sa fourgonnette
D'une secousse
La repousse.
La belle Marinette
Comme une marionnette
Tombe sur la mousse
Mais elle n'a pas la frousse.
Le loustic tel une comète
Se saisit de la coquette
Elle glousse, se trémousse
Voulant qu'il la trousse.
Au lieu d'une clé à molette
Il sort sa zigounette
Marinette tousse, éclabousse
En voyant cette maousse.
La suite est ma foi bête
Ne vaut pas une cacahuette.
Cette histoire est une bluette
Pour ne pas se prendre la tête.
La reine Coco
Ma mère n'aimait pas les rousses, je pense. Mon père si, je crois, d'ailleurs, quand Diego, son ami d'enfance et sa femme Berthe, ont eu leur fille, quelques années avant ma naissance, une adorable Claude (*), dite Coco, est née rousse et belle et mon père était son parrain.
Quand nous passions voir nos grand-parents, les dimanches après-midi, nous allions aussi les voir et j'ai de vagues souvenirs d'une atmosphère bruyante de conversations et d'échanges qui m'échappaient. Je ne sais plus quel âge j'avais mais j'étais toute gamine et je ne me peux me souvenir de mes pensées d'alors, juste des lieux : une pièce plutôt vaste qui devait être une salle de conciergerie d'un lieu public de la petite ville voisine et qui semblait leur tenir lieu de salon où des voix fortes, des rires, des verres de vin, de café, de cerises à l'eau de vie, des Gauloises et des Gitanes s'échangeaient.
Diego était aussi copain de régiment de mon père et sa femme Berthe (son vrai nom, je l'ai su bien des années après, était en réalité Gilberte) avait une voix forte qui détonnait avec le côté discret de ma mère. Leur fille, Coco, on n'entendait que ce nom répété à l'envi, était le centre d'intérêt de toute l'assemblée souvent augmentée d'amis, voisins, parents. Tout cela me convenait certainement, je n'en pensais rien, forcément trop jeune, n'ayant pas encore l'âge ni de m'ennuyer ni de souhaiter être ailleurs et faire autre chose que rien...
Berthe était couturière et fabriquait tous les vêtements de la famille, au demeurant très modeste. Ma mère n'avait pas ce talent mais avait à coeur de m'acheter de jolis habits. Sans savoir pourquoi ni comment, les contacts avec ces gens se sont espacés et ont cessé définitivement, comme c'est le lot de beaucoup de relations amicales.
Peut-être que Diego (enfin, Didier de son vrai nom) n'avait pas supporté la énième tromperie de la tonitruante Berthe ? Je n'ai fait, quelques années plus tard, que des suppositions car à l'époque je comprenais juste que le pôle d'attraction était Coco et que "le pauvre Diego", comme ma mère l'appelait ne portait pas la culotte mais plutôt les cornes (comme on disait alors populairement)...
Seule me reste encore, dès que le mot "rousse " est évoqué, la fascination de tout le monde pour cette fameuse Coco et ses boucles rousses. Bien sûr, je n'oublie pas la scène mémorable que ma mère avait faite, de retour à la maison, à mon père à propos du cadeau qu'il avait acheté à sa filleule : une robe !
- Une robe ? Tu lui as acheté une robe ! Mais sa mère est couturière et elle lui fait toutes ses robes ! Même à notre fille on n'achète pas de robe aussi chère !
Aucun souvenir de la réaction de mon père mais j'avais ressenti un malaise bien plus grand que la dépense, semble-t-il inutile et futile, pour l'achat de cette robe, sans bien comprendre quoi... Et puis rien n'a plus été pareil. On est allés voir nos grand-parents plus longtemps, d'ailleurs ils étaient plus âgés, plus malades...
Claude ! Drôle de prénom pour une fille, entendait-on. Je dirais prénom mixte, je risquerais épicène (n'est-ce pas Amélie (**) ?). Il n'y en a pas tellement mais celui de ma soeur serait pourtant, lui aussi un prénom mixte...
(*) seul prénom que je n'ai pas changé
(**) Fabienne
(extrait du livre :
)
Ben oui :
J'ai commis un délit, je le confesse,
Et depuis... j'ai la rousse aux fesses !
Vous entravez l'argot, non ?
Z'avez vu mon marcel ?