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samedi 19 octobre 2024

Ont la tête dans les étoiles

 

 


 

 

À quoi bon le sextant ? (Joe Krapov)

 

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Le commandant Smith avait proposé à la jeune Française montée à bord à Cherbourg une petite promenade sur le pont du paquebot. La nuit était tombée, le ciel était sans nuages, on distinguait toutes les étoiles qui scintillaient comme dans ce tableau célèbre du peintre Vincent Van Gogh. Il faisait assez froid cependant.

- A quoi bon le sextant… commença-t-il et il s’interrompit, se souvenant de son service militaire au 10e régiment de dragons de Mourmelon-le-Grand puis de ses années au Prytanée militaire de La Flèche. Il en avait gardé un goût pour les calembours et la gauloiserie qui ressurgissait périodiquement, parfois aux pires moments, semblable en cela aux têtes repoussantes de l’hydre de Lerne qu’affronta jadis Hercule. Hydre mâle, bien entendu, de nature à effaroucher quelque peu les vierges et les rosières ! Il lui fallait toujours maintenant faire la balance entre le vocabulaire de bouvier dont il était capable d’user après une ou deux coupes de champagne de trop bues à la table du restaurant et la dignité qui sied au commandant d’un bâtiment maritime de prestige tout frais sorti des arsenaux.

La jeune fille s'était accoudée au bastingage à la poupe du navire et contemplait le triangle écumeux des remous lâchés sur l'océan.

 - A quoi bon le sextant et le point sur les étoiles à l’époque de la machine pneumatique ? La vitesse à laquelle nous filons la métaphore nous a permis de parcourir plus de 1400 miles.


- Combien cela fait-il de kilomètres ? demanda le petit renard.

La chevelure de Bérénice, jolie rousse à peau blanche, voletait sous l’effet de la brise, découvrant un charmant cou de cygne sur lequel le bel Edward Smith, avec son appétit de petit lion ou de grand méchant loup, eût volontiers posé les lèvres.

 - Plus de deux mille ! Avez vous apprécié le repas de ce soir, Miss Eridan ?

 - C’était parfait, commandant ! La dorade était royale, vous féliciterez le chef de ma part.

 - Ce Monsieur Lelièvre est un fin cuisinier. Il a officié aux fourneaux de « L’Ecu de Sobieski », un restaurant français fort renommé de New-York, la ville où nous nous rendons. Quelqu’un vous attend-il là-bas ?

 Edward était de plus en plus émoustillé par les gestes gracieux de la blanche colombe qui offrait son visage aux caresses du vent, se tournait, minaudait telle une starlette de l’Hollywood naissant et se comportait comme si lui-même avait fait le paon, déposant sur l’autel de ce temple flottant une couronne boréale, une roue constellée d’étoiles, de promesses de voiles qui volent et de coups de bélier dans les portes de la pudeur, ce que le soldat Louis, son voisin de chambrée à Mourmelon, appelait galamment «  démonter la passerelle ».

- Personne ne m'attend, Commandant, sinon le Rochester Museum and Science Center où je vais travailler à un projet de planétarium en tant qu'astronome confirmée.

- Ah ? Vous êtes une spécialiste des étoiles ?

- Oui, dit-elle en sortant un télescope de son réticule et si vous me laissez seule maintenant pour que j’observe La Grande ourse, Pégase et la nébuleuse d’Andromède, j’accepterai volontiers que vous me serviez de cocher à notre arrivée dans la Grosse pomme. Je serai votre petit cheval et je vous montrerai ce que je transporte dans ma carène, je m’occuperai de votre oiseau de paradis, je vous ferai monter au septième ciel : c’est toujours mieux avec une guide qui s’y connaît. Maintenant embrassez-moi pour sceller ce pacte et retournez à votre poste ! Je ne suis pas de celles qui préfèrent l’amour en mer !

Edward mit toute sa fougue à répondre à l’invitation puis elle le repoussa gentiment en demandant :

 - Vous êtes de quel signe astrologique ?

 - Taureau.

- Enchantée, moi, c’est scorpion ascendant scorpion. Votre numéro complémentaire ! A demain, commandant La Grenouille !

 Et elle lui tourna le dos.

                                                                       ***

 Les promesses de Bérénice ne furent jamais tenues. Un peu avant minuit, ce 14 avril 1912, le Titanic heurta un iceberg et le bateau coula.




Un cerf-volant d’étoiles (Lecrilibriste)

   

On dit que Phaéton, ayant obtenu l'autorisation de conduire le char de son père Hélios, en perdit le contrôle et manqua d'embraser l'Univers ! Est-ce le char de Phaéton qui a changé la constellation d’Andromède et de Pégase en cerf-volant ? Est-ce lui qui déversé un 12 décembre sur la Chine une pluie d'étoiles filantes, que les astronomes ont nommé les Géminides.

Mes yeux se perdent dans la voûte du ciel scrutant l'étincelle d'une étoile filante dans l'immensité bleu marine. Je cherche l'étoile, mon étoile, celle de ma famille, qui, en passant près du soleil, va déverser sur la terre sa pluie de poussières d'étoiles, libérées du gel par la chaleur solaire.

J'ai plaisir à penser que ce chargement est un chargement d'âmes qui reviennent sur terre pour parfaire leur évolution après des temps glaciaires d'attente et de réflexion. 

Petite âme, Petit grain de sable issu de l'Univers, Petite graine d'étoile, différente, à nulle autre pareille comme chaque herbe, chaque feuille, chaque cristal de neige.

Mystère de la création qui personnalise chaque chose créée, qui a donné naissance à des systèmes de plus en plus complexes, dotés de propriétés extraordinaires comme l'intelligence et la conscience, qui a nommé tous ces points lumineux, les a répertoriés et les analyse pour découvrir peut-être un jour, un peu plus, les mystères de l'Univers.

Bien ancrée sur ma terre, mon regard ne peut embraser qu'un hémisphère. Je regarde le ciel levant les yeux, en levant la tête et pourtant, il n'y a ni haut, ni bas, mais une immense vastitude dans laquelle notre terre tourne et flotte …. Je songe à Thomas Pesquet en apesanteur hors de sa fusée pour la réparer.  Comme le Cosmos a dû lui paraître infini, éternel. Comme il a dû se sentir insignifiant et fragile dans cette immensité inconnue, à regarder les lumières de la terre d'en haut. Il raconte « A la fin de ma sortie, j'ai pu obtenir un peu de temps pour rester dans l'espace. Là, J'ai pu lever les yeux et tout voir, c'était magique »

 

L'héritière anglaise (Yvanne)

   

Marco regarde à la dérobée cette femme installée dans son bar depuis presque une heure. Grande, maigre, elle affiche une bonne quarantaine d'années. Elle ne le dérange pas. D'ailleurs elle lui a poliment demandé si elle pouvait attendre chez lui. Il lisait tranquillement son journal quand elle est entrée. C'est à ce moment là qu'il a vu cette petite voiture blanche immatriculée en Grande Bretagne, garée juste en face sur la place du village. Il y a très peu de touristes en cette fin octobre. Sûrement, ce véhicule lui appartient. Et puis, même si elle s'exprime très bien en français elle parle avec un accent assez prononcé. Il en conclut qu'elle est anglaise. Ils sont légion à posséder une résidence secondaire dans le pays. Il n'est pas étonné outre mesure. Mais alors que fait-elle chez lui ? Qui attend-elle ?

Elle commande une autre tasse de thé et se ravisant, avec un sourire, propose à Marco d'apporter carrément une théière sur sa table. Un grand calme règne dans la salle en ce jour de semaine. Les habitués du matin venant lire les nouvelles fraîches en buvant un café ou un verre de blanc sont rentrés chez eux. Ce n'est pas encore l'heure des joueurs de pétanque ou de belote. Ils viendront après leur sieste. Ils ne sont que tous les deux en ce début d'après midi.

Marco dépose devant sa cliente une grosse théière fumante et aussitôt elle se sert sans tenir compte du geste du patron voulant échanger sa tasse contre une propre. Elle lève la tête pour s'excuser. Elle le remercie aussi gentiment. Marco ne peut s'empêcher de la dévisager. Il avait déjà remarqué sa chevelure cuivrée flamboyante, sagement ramenée en un chignon simple sur la nuque. Sur son visage au teint laiteux une constellation de taches de rousseur lui donne curieusement un air de jeunesse. Mais ces yeux. Ces yeux d'un vert incroyablement intense et profond. Marco se détourne, troublé et regagne sa place derrière son comptoir. Il est certain d'avoir déjà rencontré de tels yeux. Mais chez qui ? Mais où ?

Son regard se porte sans cesse sur cette femme. Elle l'intrigue. Pourtant, elle se comporte naturellement, prend à intervalles réguliers son téléphone, le repose après l'avoir consulté brièvement, contemple sans les voir vraiment les marronniers du square voisin, se tourne de temps en temps vers la porte d'entrée, boit son thé en croisant et décroisant ses longues jambes. Tout ceci calmement et sans hâte. Elle vient de sortir de son sac une pochette plastifiée d'où elle extrait divers papiers dont une lettre manuscrite. Elle la lit attentivement et on sent l'émotion la gagner. Elle interpelle soudain Marco. Ce dernier, surpris, se rapproche de sa cliente. Il comprend qu'elle a envie de parler.- Excusez moi. Vous connaissiez ma grand-mère ?

  • Peut être. Elle habitait le village ? Qui était elle ?

  • Madame Barnisse. Henriette Barnisse. (ah les yeux verts, bien sûr : Henriette...)

  • Henriette ? Je la connaissais très bien. Elle ne venait pas au bourg. Le facteur, l'épicier ou moi même faisions ses courses.

  • Pourquoi restait elle à l'écart du monde selon vous ?

  • Elle était assez sauvage votre grand-mère. Et... je peux vous le dire, les gens la croyaient un peu sorcière. Aussi, et ce n'est pas très bien, ils l'évitaient. Sauf quand ils avaient besoin d'elle pour soigner leurs maux. Elle s'y entendait Henriette, pour enlever le feu, réduire une fracture, faire cicatriser des plaies... De plus, elle ne voulait pas être payée et cela arrangeait bien voyez vous. A peine si on lui était reconnaissant pour ses services.

  • Je sais tout cela. Même si nous ne nous voyions presque pas. Elle m'écrivait beaucoup cependant.Vous devez vous poser des questions et vous demander ce que je fais ici. Henriette m'a légué sa propriété et ses jardins. Un cousin doit me rapporter les clés de sa maison. C'est à lui que j'ai donné rendez vous chez vous. Je vais m'installer ici pour exercer mon métier de naturopathe. Je soigne également par les plantes et j'ai quelques dons. Comme ma grand-mère. Croyez vous que je serai la bienvenue ? 

     

Constellation de constellations (Kate)

   

Constellation de taches... de rousseurs, Walrus ? Grande rousse ou petite rousse ?

Allons, levons plutôt les yeux au ciel, la nuit ou sur un pan de ma bibliothèque, le jour. Un pan, oui (après vlan ! Pan !), un rayon tout simplement où se côtoient quelques ouvrages sur les constellations et autres phénomènes astronomiques, entre "L'éloge de la marche" et "La tristesse de la balance" (déjà évoquée il y a quelques années).

J'ai réouvert ces ouvrages, toujours passionnants.

Un fort accent est mis sur Grande Ourse, Petite Ourse et étoile Polaire : les basiques...

Et d'autres perspectives s'ouvrent... même si la Croix du Sud n'est pas visible ici et maintenant !

Régulièrement je consulte le site Stelvision qui permet de voir le ciel en temps et en lieu et de mieux comprendre ce qu'il offre, surtout les planètes visibles.

La "cartographie" établie par les hommes d'il y a bien longtemps ne cesse de m'interroger (il y aurait 3000 ans environ, voire plus !) et le disque de Nebra est une découverte, certes illégale mais merveilleuse !

Question existentielle (Adrienne)

   

Mais qu'est-ce que c'est que ce charabia mathématique? se demande l'Adrienne en voyant la dernière consigne de Joe Krapov.

Par bonheur, il se trouvait parmi les photos celle d'une constellation en forme d'arbre.

- Enfin quelque chose de joli et de vraiment utile! s'est-elle exclamée.

Ce n'est pas de sa faute: à quinze ans, elle voulait étudier les maths et les sciences, mais son père a eu le malheur d'en toucher un mot à l'entretien parents-professeurs.

- Quoi! a dit la prof, véhémente. Je le lui déconseille vivement! Elle va le regretter toute sa vie!

Et pour cause: c'était la prof de grec.

Alors l'Adrienne a continué à étudier le grec.

***

Mercredi elle a participé à une enquête en ligne et la dernière question était: si c'était à refaire, que feriez-vous différemment?

- J'essaierais de faire mes propres choix, a répondu l'Adrienne.


 

Consternation ! (Walrus)

   

J'aurais jamais cru ça de lui !

De qui ?

Ben de Walrus : voilà-t-y pas qu'il propose un mot et immédiatement après (qu'est-ce que je dis "après" ! Avant même !) en restreint l'usage (ou l'acception si vous préférez, chacun ses goûts hein).

Je m'insurge et m'écrie : "Ah, censeur !" non mais...

Je parlerai du Lockheed Constellation si je veux !

Quelle ligne il avait, cet avion de ligne ! (Quand même dérivé d'un modèle militaire antérieur).

Il est célèbre pour avoir fait la Une des journaux pour une  série d'accidents telle qu'on finirait par croire qu'ils avaient sous-traité sa fabrication à Boeing. Mais puisque c'est censuré, rabattons-nous sur le classique...
 
 ~ ~ ~ ~

La constellation classique est constituée d'étoiles. Ça vous en bouche un coin, hein !

Le processus de regroupement utilisé par nos ancêtres (et ceux d'autres individus) est assez simpliste (ou primitif voir plus haut) : trouver dans un secteur du ciel une série de points lumineux constituant une figure rappelant un animal, un être mythique ou un objet, même de loin, et souvent de très loin, mais bon, les étoiles c'est pas la porte à côté, et nommer l'ensemble ainsi.


Quand on y regarde de plus près (façon de parler puisque ces objets se trouvent à des dizaines voire des centaines d'années-lumière d'ici) on constate qu'elles n'ont pas grand chose en commun puisqu'elles se situent à des distances du même ordre les unes des autres.

Et voilà-t-y pas qu'on nous raconte que certaines d'entre elles auraient une influence sur nos  existences alors que l'énergie qu'elles nous envoient ne serait même pas suffisante à recharger mon smartphone, consternant je vous dis !

Les coupables sont les constellations zodiacales : celles qui n'apparaissent dans notre ciel qu'à certains moments en raison de l'inclinaison de l'axe de la terre sur le plan de l'écliptique, les seules qui sont visibles (à ces mêmes moments) depuis les deux hémisphères terrestres et qui servent de prétexte aux horoscopes.

Qu'est-ce que vous dites de ça ?

Vous avez votre opinion, je suppose.

Moi, finalement, je m'en balance : je suis né un 22 octobre !


 

samedi 12 octobre 2024

Défi #842

   

Mais non, pas l'avion de chez Lockheed,
le nez dans les étoiles :

 

Constellation

 


 

Défi #894

   Vous nous ferez ça en un éclair !     Tonnerre