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samedi 5 octobre 2024

Nous l'ont faite en technicolor...

 

 


 

 

Lecrilibriste ; Kate ; Walrus ; Yvanne ; Adrienne ; 

Un Farceur à contre-emploi (Joe Krapov)

 

 

Depuis plus de quarante ans que je fréquente la Bretagne, le marqueur ultime de l'automne est pour moi la foire teillouse de Redon. C'est une foire aux marrons, en fait aux châtaignes, enrobée de concours de chants, de sonneurs (les joueurs de biniou et bombarde du genre d'Assurancetourix), de coups de cidre ou de bière à la taverne des marins et dans les bars, de concerts ici et là, de festou-noz etc. On appelle cela aussi la Bogue.

C'est d'abord un rendez-vous familial annuel et j'ai pris l'habitude d'aller présenter, au grenier à sel local où se déroule une scène ouverte nommée "Apéros poétiques", mon travail de poète-chansonnier.

On m'attend au tournant là-bas parce que, comme je l'ai fait ici souvent, j'amène des choses déjantées ou drolatiques.

Cette année, je vais leur faire une farce. Une farce au 36e degré. Je vais leur chanter "Pensées des morts", un poème d'Alphonse de Lamartine mis en musique par Georges Brassens. C'est drôle, non ?




D comme divagations (Adrienne)

   


Quand des nuages couleur de marbre volent à travers un ciel fou

Quand c'est les noces du vent et de l'automne

Tu t'attendrais à ce qu'un chat près du foyer se pelotonne.

Mais le nôtre en cette heure de fête
où l'automne et le vent perdent la tête

S'est installé dans un compartiment et a voyagé sans billet.

Prenez prenez la peine
La peine de vous asseoir

A déclaré le contrôleur
En soulevant son képi
Mais il n'y avait pas d'oiseau dessous.

De trein is altijd een beetje reizen
A répondu le chat.

Et moi dans mon coin je me souviens
Des jours anciens.

De Jules de Zulma de Duvel
De Pipo Rossi et Mama Moussa
De Zeta et Jones

Et de tous les autres au paradis des chats.

Mésaventure champignonesque. (Yvanne)

 


Vous connaissez peut être Paulo et Jacky, mes voisins et leurs histoires de truffes. J'ai raconté ici leurs déboires. Pour changer un peu de genre les deux amis ont décidé de faire comme tout le monde – ou presque - ici : aller chercher les champignons. Champignon = cèpe en Corrèze je le précise. Au téléphone :

  • P /Ho Jacky ? Ça roule ?

  • J/ Ouais. Je sais pourquoi tu m'appelles Paulo. On y va quand ?

  • P/ Il ne faut pas tarder. C'est le plein moment. Hier le Dédé de Virevialle m'a dit qu'il en avait ramassé plus de10 kgs sur le plateau de Millevaches.

  • J/ 10 Kgs ? Pétard ! Où ça exactement ? Il exagère toujours mais quand même ...

  • P/ Hé. Vers Meymac pardi. Au mont Bessou. Tu connais toi ?

  • J /Non. Mais on trouvera bien un coin. Tu conduis ?

  • P/ Écoute. Je préfère que tu prennes ton 4x4. On pourra se garer dans les bois plus facilement. Il vaut mieux ne pas stationner sur le bord de la route. A cause du risque de pneus crevés tu comprends.

  • J/ D'accord. C'est pour demain matin ?

  • P/ Oui. Je demande à ma Josette de nous préparer un bon casse croûte. Tu passes me prendre tôt. Vers 6 heures, ça te va ? On a bien une bonne heure de route. Et il vaut mieux être opérationnel au lever du jour si on veut en trouver avant tout le monde.

  • J/ OK ! A demain.


Ce sera une belle journée d'automne. Parfaite pour l'expédition des deux amis. Ils ont garni le coffre du 4x4 de clayettes, de poches, de paniers. Sans oublier l'attirail nécessaire : bottes, bâtons et couteaux. Et la glacière pour le réconfort. Les voilà partis, excités comme des pous. Cependant, durant le trajet Jacky semble un peu soucieux.

- J/ C'est bien beau ça Paulo. Mais on n'est pas chez nous par là haut. Et si on se fait sortir ? Ils ne sont pas bien fins. T'as qu'à voir le Louis, natif de par là. Tu sais bien qu'il a la gâchette facile...

  • P/ Ah mais j'y pense justement ! Sa frangine élève des chèvres dans ces coins. A Ambrugeat

  • je crois. On va aller à Ambrugeat. Si on a des soucis, on dira qu'on est des amis de Louis. Hum !

  • J/ Et si on lui demandait de venir avec nous ? Il ne refusera pas une petite virée. Et on ferait d'une pierre deux coups : on se rabibocherait avec lui et on serait couverts.

  • T'es malade ? Non. Non. Laisse Louis où il est. On arrive.


Les compères trouvent très vite un bois qui leur semble approprié. Ils se garent au bord d'une piste dans un endroit désert et tranquille. Rapidement, ils s'équipent et partent à l'assaut de la forêt de pins qui s'étire devant eux en prenant soin de ne pas s'éloigner l'un de l'autre. Ils ont eu le nez fin : leurs paniers se remplissent sans tarder et ils doivent aller vider leurs belles trouvailles brunes et odorantes dans la voiture.


Mince. Un os. Il va falloir franchir une clôture, traverser un pré, sauter par dessus une autre clôture pour regagner leur véhicule. Il y a bien un gros troupeau de chèvres dans le fond du pacage. Pas de panique : les chèvres, c'est inoffensif. Paulo et Jacky se disent que ce doit être celui de la frangine de Louis. Ils enjambent le premier obstacle sans problème et entreprennent de parcourir la prairie, leurs précieux fardeaux au bras.


Une galopade juste dans leur dos. Ils se retournent. Un grand bouc blanc stoppe net, gratte furieusement la terre avec ses sabots, se cabre sur ses pattes arrières, baisse la tête et fonce sur Paulo, cornes en avant.

- Oh p. foutons le camp de là beugle Jacky qui court sans demander son reste en direction de la voiture. Il laisse la moitié de son pantalon sur le fil de fer en escaladant la seconde fermeture du pré. Tant pis.

Paulo, toujours aux prises avec l'animal encorné, tombe à la renverse, se relève tant bien que mal et dans l'affolement, rebrousse chemin à toute vitesse. Sans s'en rendre compte, il est revenu au point de départ.

Jacky s'étrangle de rire en voyant que Paulo, complètement déboussolé, va devoir recommencer le périple. Pendant ce temps, le troupeau accouru piétine avec entrain la récolte de cèpes. Jacky, peu charitable chantonne à l'intention de son comparse : « et maintenant que vais-je faire ? »



Nous y voilà ! (Walrus)

   

L'automne va peupler le paysage de rousseurs flamboyantes...

J'ai toujours beaucoup aimé les rousses flamboyantes !



Remarquez qu'elles ne risquent pas grand chose,
je suis déjà bien engoncé dans mon hiver...

Rondel d'automne (Kate)

   



Rondel d'automne

Automne vous n'êtes qu'un solstice

Qui raccourcit les jours d'été

Le vent n'a plus rien de léger

Il s'engouffre et partout s'immisce

Printemps on vous a dit adieu

Pour l'instant récoltons des noix

Admirons tous les camaïeus

En nous promenant dans les bois

Doucement vers l'hiver on glisse

Mangeons poires pommes coings et raisins

Potirons et pignons de pins

Célébrons l'instant qui se tisse

Automne vous n'êtes qu'un solstice

 

Merci à mon inspirateur et à son rondeau rondel si connu

Automne (Lecrilibriste)

 

 

La tourmente brulante de l’été s’enfuit
Les feuilles se colorent de flamme
Et le ciel est d’un bleu si pur,
Si indéfinissable
Qu’il t’emporte vers le songe

Dans la forêt chantent les chanterelles
En chœur avec les oronges
Et l’érable au fond du jardin
Rougit de ses nouveaux atours
Resté tout l’été frustré, noyé,
Dans la verdure de ses confrères
Il attendait son heure glamour
Et ses habits de lumière
Pour être le premier
Avant l’heure sacrificielle
De l’hiver et ses gelées criminelles

 

Défi #894

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