Ah, Joe, quelle bonne idée : Tryphon Tournesol et sa fameuse surdité !
Réelle ou supposée ? La question reste en suspens...
Voici quelques éléments de réflexion, par ordre alphabétique :
Mais là, il a bien entendu !
Quant à ses inventions, elles sont légion ! Tiens, comme Gaston Lagaffe, qui côté inventions s'y entend, si j'ose dire, notamment en instruments de musique ou éléments en tout genre producteurs de bruit ou plutôt émetteurs de décibels !
Et voici l'équation : "inventions + décibels = disputes" qui s'ensuivent, forcément !
Au rayon des inventions "oeuvres de rupture musicales", des pépites : "Le sacre du printemps" de Stravinsky, la "Messe pour le temps présent" de Pierre Henry ... mais d'autres sont allés jusqu'au gag plus loin, notamment Ligeti avec sa "Symphonie pour 100 métronomes" qui demande une mise en place énorme pour un final sans grande surprise au ralenti... mais ouvre la porte à des John Cage et autres créateurs de décibels !
Un seul métronome, c'est déjà bien suffisant, émettrait déjà de 45 à 50 décibels ! Plus mélodieux ? La guitare ? Non, pas celle de Gaston !
La harpe, peut-être ? Ah ! La harpe... Une simple harpe émet aussi pas mal de décibels mais qu'elle est belle ! Et quelle surprise, la veille de la sortie du mot "décibel" du Défi, de l'entendre accompagner (en acoustique live) une chanson qui fête ses quarante ans (déjà !) : "Les yeux revolver" et lui redonne une coup de fraîcheur !
(photo 1 extraite de :
photos 2 à 5 extraites de :
photos 6 à 7 extraites de :
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L'Adrienne a de la chance.
Beaucoup de chance!
Elle a la chance d'avoir à l'étage de sa petite maison, deux chambres et une salle de bains.
Alors l'été dernier quand le coq de la voisine s'est mis à crier sous
sa fenêtre dès cinq heures du main, elle est allée installer son lit
dans la chambre du côté de la rue, où, en gardant portes et fenêtres
bien fermées même par 35°, on n'est plus réveillé par le coq.
Uniquement par le trafic.
Quand la voisine a la visite d'un ami pour jouer à des jeux en ligne en criant et en riant jusqu'à deux heures du matin, l'Adrienne installe son couchage de campeuse dans la salle de bains: une chance que cette pièce n'ait pas de mur mitoyen avec la maison voisine!
Ne reste plus qu'un problème: le zzzzzzzzzzzz des moustiques.
Mais par bonheur, c'est bientôt l'hiver.
Vraiment, l'Adrienne a de la chance!
Un de ces quatre matins j'aborderai l'automne de ma belle existence en n’entendant plus rien, en étant aussi sourd que Tryphon Tournesol, savant de référence pour qui pratique encore ce grand art du silence, la lecture.
Je ne serai plus alors obligé de me boucher les oreilles chaque fois que passe dans ma rue un véhicule pénitentiaire qui, pour ramener à la prison un détenu, émet force décibels et lumière bleue, symboles de la rencontre hélas fort peu improbable d'une sirène et d'un gyrophare sur la route devant ma maison.
Il se trouve en effet que je loge, à Rennes, sur le chemin qui mène du palais de justice à Vezin-le-Coquet (Vezet-le-Coquin !) où se trouve la nouvelle prison qui avait autrefois pris ses quartiers chez Jacques (Cartier) sur le boulevard du même nom.
Le volume sonore des sirènes rennaises est tel qu'il me rappelle celui des ambulances entendues dans Bruxelles. Ce côté « Poussez-vous de là que je m'y mette ! Écartez-vous de ma route ! La justice et la police et la santé passent d'abord ! » me brouille l'écoute.
Et en y repensant – n’en déplaise à la fondation M**l*ns*rt -, aux aventures de Tintin et Milou, je perçois mieux aujourd'hui combien le professeur Tournesol représente le Yin de la zénitude dans un océan de Yang de la drôle-de-zébritude.
En opposition à l'alcoolique injurieux, soupe-au-lait, irascible, exubérant et surtout vociférant, à côté de la cantatrice à coffre dont le contre-ut lancé dans son « Air des bijoux » est capable de faire exploser sept boules de cristal d’un seul coup, insoucieux des discours assurés, incessants et imputrescibles de l'assureur Lampion Séraphin, bien loin des coups de feu des Picaros et autres révolutionnaires ou gangsters auxquels va se frotter le jeune reporter Tintin, n'entendant rien à la politique, au conflit entre la Bordurie et la Syldavie, réfugié dans son laboratoire au fond du parc de Moulinsart et vivant dans sa bulle (nom savant : phylactère), l’ami Tryphon apporte à cette bande d'agités une mer de tranquillité (« Objectif : dans la Lune ! ») et un véhicule sous-marin pour plonger dans le monde du silence du Commandant Cousteau.
De cette courte analyse d'un personnage littéraire je tirerai non pas un sujet de thèse mais un virelangue : « Quelle sagesse chez ce savant fou et sourd ! Susurre-le dix fois d’affilée sans que ta langue fourche ! ».
Et je terminerai par mon conseil du jour : pour éviter les décibels ambiants relisez « L'Affaire Tournesol » et prenez-en de la graine !
Une pétarade soudaine interrompt la conversation entre Marco, le patron du bar et l'Anglaise venue patienter ici pour son rendez-vous. Une moto rutilante, dont les décibels s'élèvent à un tel niveau que chacun des deux répriment une grimace, déboule dans un train d'enfer sur la place du village. La Harley – car c'en est une – s'arrête tout près de la voiture blanche. Son pilote, parfaitement équipé comme il se doit, met pied à terre, se débarrasse de ses gants et de son casque. Il passe machinalement une main dans ses cheveux et entre résolument dans le café .
- Bonjour M'sieur Dame.
Après un rapide regard circulaire il se dirige vers la table devant laquelle est installée la jeune femme. Cette dernière se lève, émue et s'approche de celui qu'elle attendait.
Bonjour David. Ça fait tellement longtemps... Je n'ai pas pu venir pour l'enterrement de grand-mère. Comme tu l'as sans doute appris j'ai été gravement malade et...
Je sais Jane. Ne sois pas désolée. Grand-mère se faisait du souci pour toi. Elle n'aurait pas voulu que tu sois présente. Mais tu vas mieux maintenant ? Tu es resplendissante.
Oui. Je vais bien. Et toi ? Que deviens-tu ? Tu n'as guère changé depuis nos années d'adolescence. Tu es marié je crois.
Fraîchement divorcé. Sans enfant. Tu vois : libre comme l'air. Et toi ? Je veux dire : tu as une famille en Angleterre ?
Non. Mon goût pour la liberté a été le plus fort. Depuis la mort de ma mère, plus rien ne me retient à Londres. Aussi j'ai l'intention de profiter des largesses de notre grand-mère et de m'installer dans sa maison. C'est pour cela que je t'ai demandé de m'apporter la clé ici parce que je ne connais pas vraiment ton adresse. Je n'ai que le numéro de portable noté quand tu m'as appris le décès d'Henriette.
Marco observe le couple mine de rien et soudain, il ressent la gêne du jeune homme. Celui- ci lui décoche un regard oblique et demande à sa cousine si elle peut l'accompagner à l'extérieur. Ils commandent au barman des bières et partent s'installer en terrasse à l'abri d'oreilles indiscrètes.
- Vraiment Jane ? Tu penses vivre ici dans ce village pommé ?
- Mais oui. J'y serai très bien et je pourrai exercer mon métier facilement. Je suis naturopathe et je soigne aussi par les plantes. Comme grand-mère. J'ai hérité de certains de ses dons également. Ses deux grands jardins me seront très utiles pour mes cultures.
- De quels jardins parles-tu ? Des terres qui entourent la maison ? Mais ces parcelles sont à moi Jane. Tu n'as donc pas lu l'acte que l'étude notariale t'a envoyé ?
Non. Les volontés de grand-mère écrites de sa main dans la lettre que voilà sont les plus importantes à mes yeux.
Bien sûr Jane. Je comprends mais cela ne suffit pas. Il y a des lois et je suis co-héritier d'Henriette avec toi.
Écoute David. Je pense qu'avec ton métier d'ingénieur ces terres ne te sont pas utiles. Tandis que pour moi...Je peux te les racheter si tu n'es pas trop gourmand.
Je ne veux pas vendre Jane.Tu te trompes chère cousine : ces terrains m'intéressent. J'ai décidé d'exercer ma profession à mi-temps puisque cela m'est actuellement possible et de me lancer dans la permaculture.
Ah ! On peut peut être s'arranger ? Je n'aurai pas besoin de beaucoup de place et si tu veux je te paierai un loyer.
Bon. Il faut que nous en discutions. En attendant, je te propose d'aller sur les lieux. Que dirais-tu d'un petit tour de moto ?
Une moto cet engin ? Plutôt un avion de chasse oui. Mais pourquoi pas ? Allez. Soyons fous !
Je n'ai jamais compté le nombre de fois où je l'ai dit (et d'ailleurs, ça ne sert à rien : ça change toujours !) : le premier à tomber dans les pièges à con(s) que je creuse ici, c'est moi !
Et cette fois-ci, je crains que ça fasse du bruit...
Comme tout un chacun, j'ai entendu parler mille fois dans ma vie de décibel(s) (en condensé "dB", rien à voir néanmoins avec les divisions blindées). Voilà pourquoi il m'est venu tout naturellement à l'esprit.
J'aurais pourtant dû me méfier et me douter que ce ne serait pas simple : je suis assez âgé pour avoir connu les enregistreurs équipés de VU-mètres gradués en... dB et j'aurais peut-être dû me demander pourquoi en réalité ils l'étaient en -dB.
Alors, aujourd'hui (il n'est jamais trop tard pour bien faire, n'est-ce-pas...), j'ai essayé d'en savoir plus que le fait que l'échelle des décibels n'est pas liée de façon linéaire à la puissance du son et j'ai ouvert la boîte de Wikipandore.
Si vous voulez faire comme moi, je vous conseille de tenir votre souris d'une main (moi, bien que droitier, je le fais de la main gauche sans inverser les boutons, on s'y fait, ce qui libère la droite pour tapoter le pavé numérique ou prendre des notes manuscrites) et de laisser l'autre à portée du récipient de votre médoc anti-migraine le plus costaud.
Au début, vous apprenez que le mot est un hommage à l'inventeur du téléphone : Graham Bell.
Ensuite qu'initialement il servait à quantifier la perte de puissance du signal en fonction de la longueur du câble téléphonique, ça commençait bien !
Plus loin, ça s'est un brin compliqué d'autant que ni mon épouse ni moi n'avons jamais utilisé d'antimigraineux.
Après, il fallait se plonger dans les logarithmes (décimaux parce qu'à un moment on a utilisé les népériens) et surtout résoudre un problème étonnant : tout tourne autour du point de départ de l'échelle : la puissance du son au moment où il n'est plus audible ! Eh ben celle-là, elle n'est pas tombée dans l'oreille d'un sourd !
Donc, si un bruit vous tourmente, faites comme moi : achetez un sonomètre (13€ chez Lidl) et vous inquiétez pas du reste !