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samedi 25 janvier 2025

Verdict (Adrienne)

   

À l’âge où on croit les adultes omniscients, mini-Adrienne était intriguée par deux petites phrases de son grand-père qui lui semblaient contradictoires. 

« La qualité se paie », disait-il, quand un tissu bon marché n’avait aucune tenue. 

On ne devait donc pas se plaindre, on avait « regardé à ses sous » et on était refaits, c’était dans l’ordre des choses.

Mais à côté de ça, il y avait cette autre petite phrase, qui disait que « ce n’est pas parce que c’est cher que c’est bon ! »

Il fallait donc avoir l’œil – le sien, de préférence, le regard de l’expert – pour évaluer si c’était de la camelote bon marché, l’affaire du siècle ou du brol de luxe ;-) 

 

samedi 18 janvier 2025

Ont creusé la question

 

 

 


 


 

Marie Sylvie ; Walrus ; Kate ; Yvanne ; Joe Krapov ;

P comme pelleteuse (Adrienne)

   

Dans un de ses albums du début des années nonante (sic) l'Adrienne a une photo où on la voit assise sur le tapis du salon de ses parents, en train de jouer aux petites autos avec Monsieur Filleul, âgé de trois ans.

On les voit tous les deux absorbés dans le jeu, l'air sérieux comme il se doit, parce que ça suppose toute une stratégie de rangement.

Il est important aussi que lors de son déplacement, on appelle chaque véhicule par son nom exact et croyez-le, entre la femme de trente ans et le gamin de trois ans, c'est le gamin qui l'emporte ;-)

Alors quand en novembre dernier, l'Adrienne était assise sur un tapis et jouait à ce même jeu avec le fils de Monsieur Filleul, c'était comme un film qu'on repassait: les règles étaient identiques et le vocabulaire exact toujours aussi important :-)

Le gamin n'a que trois ans, lui non plus, mais ne vous risquez pas à dire pelleteuse: c'est un tractopelle :-)

Que voulez-vous, c'est un petit Français ;-) 

 

Les Pelleteuses (Joe Krapov)

 

 




On ne peut pas dire qu’elles ne travaillent pas, les pelleteuses, à Rennes ! Elles n’arrêtent pas ! Quand le bâtiment va, tout va ! Plus ça va, du reste, et moins on reconnaît sa ville à certains endroits ! Rue de Châtillon, par exemple.

Sauf à vouloir jouer les vieux nostalgiques, je ne vais pas m’en plaindre, de tous ces travaux. Depuis 27 ans que j’habite cet endroit j’ai vu sortir de terre :

- le théâtre de la Paillette où je ne vais jamais !

- le conservatoire de musique au Blosne ! Non plus, c’est trop loin et il faut arriver une demi-heure avant le début du concert.

- le café-théâtre le Bacchus : c’est pas mon truc le stand-up. Je préféres le one-man-show !

- les quartiers modernes, cubes de béton et tours, de Beauregard, la Courrouze et Baud-Chardonnet.

- le Fonds régional d’art contemporain ; tout le monde sait que mon idéal en peinture, c’est le portrait d’Isaure Chassériau par Eugène Amaury-Duval. Et après De Chirico et Magritte, je tire l’échelle !

- Eurarennes, plus moche encore qu’Euralille !

- la nouvelle gare avec son toit en bulles de savon et son cheval rachitique.

- la ligne A et la ligne B du métro. Si, si, elles sortent de terre, à Pontchaillou, La Poterie et Beaulieu !

- Plus appréciés encore : Les Champs libres, l’Antipode, Le Diapason, L’Arvor.

Je me demande quand même si les pelleteuses n’en font pas trop « espécialement pour moi ». Je sais depuis hier qu’elles vont implanter des lignes de tram-bus dont une juste en bas de chez moi qui me permettra d’aller directement à l’Université de Rennes 1 pour jouer aux échecs ou chanter des bêtises le mardi et le jeudi.



Est-ce que ce n’est pas me dérouler un peu trop le tapis rouge pour que je pense et clame partout que « j’ai trouvé mon paradis à Rennes » ? A quoi ça sert d’ailleurs de me faire autant plaisir puisque si j’ai dix lecteurs-lectrices ou dix personnes qui m’écoutent, c’est tout le bout de monde ? En plus, je ne suis pas un bon office de tourisme puisque je suis objectif !

Et que fait-on de mon droit de passer un grand coup de pelleteuse dans ma vie, de vider mon grenier et d’aller m’installer au fin fond de la Creuse avec juste une connexion internet à Faux-la-Montagne, hein ? On me le conteste ?

Mais enfin, qu’est-ce que c’est que ce monde où ce sont les pelleteuses qui commandent ?

Aux Fils d'Argent – 3ème épisode. (Yvanne)

  


    • Qu'est ce que vous dites Marguerite ?

    • C'est chez Madame Vieillefosse...

    • Quoi, chez Madame Vieillefosse ? Ne me dites pas qu'elle fait encore des siennes ?

    • Ben, ça sent la beuh chez Madame Vieillefosse.

    • Comment ? Ça sent quoi ?

    • La beuh. L'herbe si vous préférez. Chez Madame Vieillefosse mais aussi au 15, au 21, 22 et au 6 chez Monsieur Fortich.

    • Monsieur Vertich.

    • Oui Monsieur Vertich.

    • Habituez-vous à donner aux chambres des noms d'oiseaux...Enfin ce que les pensionnaires ont choisi, Marguerite. Une odeur d'herbe ? Pourquoi une odeur d'herbe ?

    • Mais Madame... Je veux dire de la drogue quoi !

    • De la DROGUE ? Ici ? Chez moi ? Vous vous moquez de moi Marguerite ?

    • Mais non pas du tout Madame Jolibois. D'ailleurs je ne suis pas seule à l'avoir remarqué...

    • Dieu du ciel ! Voilà que ce trublion recommence. Ah, c'était trop beau pour durer à vrai dire.

    • Mais ce n'est pas tout...

    • Quoi encore ?

    • Eh bien, ce matin, Monsieur Fortich dormait dans le lit de Madame Vieillefosse.

      Alors ça, je ne veux pas le savoir. Si les parties de jambes en l'air lui apportent du réconfort, peu m'importe du moment qu'ils restent discrets. Mais pour la fumette je ne peux pas laisser passer. Allez me chercher Madame Vieillefosse, Marguerite s'il vous plait.


Madame Vieillefosse fait face à Madame Jolibois dans le bureau de cette dernière. Comme de coutume, elle est tellement sûre d'elle qu'elle s'est installée sans même qu'on l'en prie ce qui agace la directrice. Cette dernière entre directement dans le vif du sujet :


    • Avez vous lu le règlement intérieur Madame Vieillefosse ?

    • Pourquoi me demandez vous cela ? Bien sûr que je l'ai parcouru.

    • Alors vous savez qu'il est interdit de fumer dans l'établissement ?

    • Mais je ne fume pas Madame !

    • Jouons carte sur table Madame. Vous fumez de l'herbe. Et vous en distribuez autour de vous il semblerait.

    • Vous m'injuriez Madame Jolibois. Ça ne va pas se passer comme ça. Mon beau-fils le sous-préfet...

    • Suffit ! Voulez-vous que je convoque vos enfants ?

    • Oh mais si voulez. Je suis clean Madame.

    • Comment expliquez vous l'odeur qui émane de votre chambre ? Une odeur de cannabis.

    • Ah ! J'y suis. C'est un traitement thérapeutique prescrit par mon médecin. Un anti-douleur pour calmer mon arthrose. Je peux vous montrer l'ordonnance...

    • Ce ne sera pas utile. Veuillez dans ce cas fumer sur votre balcon et surtout ne pas fournir ce produit aux autres pensionnaires. Soyez certaine que j'y veillerai Madame Vieillefosse. Bonne journée.


Madame Jolibois soupire. Encore une fois cette semeuse de désordre s'est justifiée sans qu'elle puisse y trouver à redire. Elle songe qu'elle a gagné le gros lot avec cette pensionnaire. Re voilà la secrétaire qui entre.



- Pardon Madame. Il y a là un ouvrier qui demande à parler à Madame Vieillefosse.

- Qu'est ce que vous dîtes Marguerite ? Un ouvrier ? Pour Madame Vieillefosse ?

- Oui. Même qu'il a sali tout le hall avec ses chaussures boueuses. Il affirme qu'on lui a demandé de creuser un trou dans le parc.

- Mais je rêve ! Un trou dans le parc ? Pour faire quoi ?

- Ah ça je ne sais pas Madame. Mais regardez à la fenêtre : il y a un camion avec sur sa remorque une grosse pelleteuse orange garé juste devant le grand portail.

 

 


Pelle ! (Kate)

   

Pelle !
C'est une nom qu'on dirait fabriqué pour elle
Quand elle bosse et qu'elle montre ses muscles, tel
Un robot qui déplie ses bras pour s'élever
Alors je sens la terre s'ouvrir sous mes souliers
J'ai posé mes yeux sur sa cabine orangée
À quoi me sert de résister à cette dame ?
Quel
Est celui qui lui lancera un regard sévère ?
Celui-là ne comprend pas à quoi elle s'affaire
Ô ma chère mère
Ô laisse-moi juste une fois
Poser ma main sur la rondeur de Kubota...

(En 1998, j'ai adoré "Belle" chantée par Garou, Daniel Lavoie et Patrick Fiori, sur une musique de Richard Cocciante, et cette référence au chapitre VI, livre 8 de "Notre Dame de Paris" de Victor Hugo, 1831

 

, extrait de :

)

Des pelleteuses à la pelle (Walrus)

 

  

Ne vous méprenez pas : je ne parle pas d'évolution, je ne vais pas vous raconter comment on est passé de la machine au travail manuel, comme Guy Béart qui vous explique la transition entre la bombe atomique et la hache en pierre...


Non, je me demande simplement si chez vous aussi l'environnement est peuplé de pelleteuses, parce qu'ici... !

Il suffit de tourner le coin de la rue et paf...


 Deux pour le prix d'une !

Ici, c'est le modèle moyen. Et il y en a partout, quand ils ont fini avec la fibre optique, ils remettent ça avec le gaz, les égouts, l'électricité ou l'eau, souvent au même endroit mais sans coordination question d'être là à répétition.

Mes préférées, ce sont les miniatures avec monté sur le bras mobile au choix un marteau-piqueur ou un godet excavateur et greffée au cul une lame genre bulldozer.

Généralement elles sont si étriquées que le casque du pilote frotte sur le toit de la cabine et leur vitesse de progression est proportionnelle à leur taille : la dernière que j'ai suivie pendant une bonne centaine de mètres en mordant dans mon volant devait bien atteindre les deux kilomètres à l'heure en vitesse de pointe.

Tu t'étonneras après ça qu'au grand dam de mon épouse, je démarre largement avant l'heure quand je dois aller quelque part ! Un truc à vous filer un TOC...

 

LA PELLETEUSE ET MON PORTEFEUILLE (Marie Sylvie)

   














Oh, ma pelleteuse, amie fidèle des chantiers, 
Te voilà maintenant dans mes comptes,  affairée.
Tu creuses sans relâche dans mon budget mensuel,
Transformant mes économies en souvenirs solennels.


Chaque jour est un défi avec les prix qui grimpent. 
Les factures s'empilent et mon compte se déprime. 
La pelleteuse s'active dans mes finances trouées
Creusant plus profond, laissant des monticules bien alignés. 


Les courses au supermarché c'est une véritable quête 
Où chaque produit est un budget en miettes. 
La pelleteuse attend, prête à creuser encore 
Dans mon portefeuille épuisé jusqu'à ce qu'il soit décor. 


À chaque coup de pelle, une mare se forme, 
L'eau monte doucement, métaphore. 
Les larmes de découragement ainsi représentées 
Témoignent des défis que je dois affronter. 


Mon portefeuille soupire, - " Ôù est donc mon argent ?" 
Mais la pelleteuse rit -" Je l'ai déterré patiemment. "
Les augmentations m'assaillent comme des roches dures
Et la pelleteuse persiste dans ses fouilles assurées. 


Je rêve d'un jour sans pelleteuse, sans tranchée,
Où mes finances se reposent dans un calme retrouvé.
Mais en attendant, je plaisante, avec un sourire narquois, 
Ma pelleteuse et moi, en duo, on creuse tout cela. 


samedi 11 janvier 2025

Défi #894

   Vous nous ferez ça en un éclair !     Tonnerre