A l'âge de cinq ans, mini-Adrienne est fascinée par les mystères du monde des adultes.
Des adultes en général et de sa grand-mère en particulier.
Prenez par exemple ce moment de l'effeuillage du soir.
Le soulagement bien visible de grand-mère quand elle décide qu'elle peut ôter son corset et "se mettre à l'aise".
Pourquoi s'impose-t-elle cet instrument de torture, se demande la petite.
Les dessous de grand-mère sont des mystères à eux seuls.
Comme ces bas qu'elle accroche à de petits boutons!
Aura-t-elle aussi tout ce travail pour s'habiller, quand elle sera grande?
Est-ce cela, être une femme?
Soutien-gorge,
chemise, corset, jarretelles, bas de soie, tant de petits crochets à
fermer sans se tromper, tant de soins et de délicatesse avec les bas,
auxquels la petite n'a pas le droit de toucher.
Et quand grand-mère est enfin prête, avec la robe passée précautionneusement par-dessus tout le reste, et les chaussures à talons aux pieds, il faut encore se recoiffer, parce que toutes ces opérations ont un peu défait l'ordre impeccable de la chevelure.
Puis on se rapproche du petit miroir rond pour se mettre du rouge aux lèvres et on espère que grand-père ne s'est pas impatienté... et qu'il sera content du résultat ;-)
Bref, à cinq ans mini-Adrienne connaissait le mot jarretelles.
Mais pas le mot jarretière ;-)