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samedi 20 juillet 2024

Ont fait leur devoir sur l'ardoise, comme au bon vieux temps !

 



Krapoverie n°2 (Adrienne)

   

Allongée sur un transat au bord de la piscine, Irène s'ennuie.

Évidemment Patrick a accepté l'invitation de leurs amis: avec l'âge il est devenu encore plus radin et l'idée de vacances gratuites lui a tout de suite plu.

Enfin, gratuites!

Cathy et son mari font des comptes d'apothicaire dans le but de partager les frais de nourriture et Irène trouve qu'il y a de la mesquinerie dans leur façon de calculer.

Plus jamais! se dit-elle en reprenant une gorgée de ce mauvais champagne - combien Cathy va-t-elle leur compter pour cette bouteille qui traînait dans sa cave depuis trop longtemps?

- Moi, dit Cathy, je n'ai franchement aucun remords à prendre l'avion!

A quoi son mari ajoute en rigolant:

- D'ailleurs, tant qu'à polluer, je préfère polluer en première classe qu'en Economy!

Voilà où j'en suis, pense Irène, à devoir écouter des sottises, avec du champagne tiède, et à devoir admirer la grande fierté de Cathy: la reproduction du beffroi de Mons dans les tuiles du toit de sa villa.

En Algarve.

 

Les ardoises du matin (maryline18)

 

 

De ses longs doigts de glaise, elle façonne nos rêves,

Et de nos soupirs d'aise, en éloigne la fièvre.

Elle a cela de plus, face au jour qui se lève

Le droit à l'imprévu et en frémit ma lèvre.

 

La nuit soigne nos maux quand nul mot n'y parvient,

Comme un leurre qui prévaut dont il faut prendre soin.

Sa suie compte, au tableau, la pâleur des matins, 

Sur ses ardoises blanchies  et dans l'odeur du pain.

 

Pourquoi avoir vidé ces jours dans mes nuits ?

Les voilà enfermés et pour combien d'années !

Des visages s'éclairent et des voix se délient

Allez, à table ! Les artichauts sont cuits.

 

Une Ardoise MONStrueuse (Joe Krapov)

 


 

Pour que je me tienne sage comme une image, c’est très simple. Je suis comme les enfants des écoles de jadis, je fonctionne à la satisfaction. Un bon point, un bon point, un bon point, une image et je suis content.

 

Tous les étés mon oncle Walrus m’en offre une à la fin de la semaine. Celle-ci, j’ai mis du temps à la contempler et puis, comme tous les bons élèves curieux de tout, je me suis demandé : « Où c’que c’est donc c’est-y qu’il y a de si jolis clochers ? »

 

Les premiers résultats de M. Google-Images m’ont mené chez M. G. F., mêtreur [sic]-prescripteur dont le profil sur Linkedin.com est orné d’un avatar en 3 D très sérieux voire inquiétant et d’une photo d’un centre de radiologie voisin d’un cabinet de cardiologie ORL. De quoi s’occupe-t-on, dans la cardiologie ORL ? Uniquement des oreillettes, pas des ventricules ?

 

 

Étant quelque peu iatrophobe, j’ai rebroussé chemin et j’ai repris l’enquête d’identification du clocher à zéro. J’ai redessiné grâce à un calque sur mon logiciel de graphisme le contour du bâtiment figurant sur l’ardoise. Cette fois j’ai touché au but (avant de toucher le fond… de la bouteille !).

 

J’étais rendu sur le site https://www.gin-de-mons.be/ avec l’accroche « Gin d’Mons » et l’avis suivant « ON NAIT GIN D'MONS OU ON N'L'EST NIE ». 

 

 

J’en ai déduit qu’en wallon on ne prononçait pas gin « Djinn » comme dans « blue-jean » mais « gin » comme dans « frangin ». Ça m’a fait penser aux vers holorimes d’Alphonse Allais que je connais par coeur :

 

"Par les bois du djinn où s’entasse de l’effroi
Parle, et bois du gin ou cent tasses de lait froid !"

 

Il y a quelques petites choses amusantes sur le site de ce marchand d’alcool.

 

- La mention "CONCU A MONS" m’a bien fait rire. A quoi ça sert de se décarcasser à retenir que le C cédille majuscule s’obstient par l’appui sur la touche alt et, simultanément, par la frappe consécutive des touches 1,2 et 8 ? Il n’y a que moi qui pratique ce sport-là ? Ou alors ça veut dire autre chose, "Concu" à Mons ?

 

 

- Les trois barbus de BROTHERHOOD SPIRIT CONCEPT ont sans doute été posés-là afin d’assurer une continuité entre le jeu 1 et le jeu 2 de l’été du Défi du samedi !
- Les groseilles à maquereaux m’ont rappelé le jardin de mon grand-père où quelques arbustes producteurs de ces fruits étaient plantés entre des poiriers. On appelait ça des crots d’poux ! En fait il s’agit de croquepoux ou croque-poux.

 

- On fabrique aussi dans cette distillerie un rhum appelé « Broken spear ». Sur l’étiquette figure bien sûr le fameux Doudou de Mons, à savoir Saint-Georges combattant le dragon. Avant même de l’utiliser pour une des versions à venir de mes « 99 dragons : exercices de style » je la publie ici ainsi qu’une version décalée rencontrée place du Champ de Mars à Rennes (Oui, je sais, on dit "Esplanade Charles de Gaulle » mais c’est d’un commun, de l’appeler comme ça, depuis que Léon Blum se retourne dans sa tombe !).

 

 

 

 

Et donc, en guise de conclusion, cette décoration d’ardoise représente bel et bien le beffroi de la ville de Mons. Bravo Sherlock Petit-Pied !

 

Et que peux-tu nous dire à partir de cela, vieux Défiant du samedi à la loupe infaillible ?

Ceci : je n’ai pas laissé d’ardoise à Mons ni ailleurs. Je bois très peu au bistrot et j’y paie ce que je consomme ; je n’achète pas à crédit, je ne dois d’argent à personne mais si je devais passer en jugement devant Brigitte Bardot, "L214 éthique et animaux" ou la reine rouge d’Alice, je mets ma tête à couper que ces dames et cette association réclameraient qu’on me coupe la tête !

 

En effet, la dernière fois que j’ai approché les ardoises de mon propre beffroi, c’est à dire mon grenier, c’était pour y passer l’aspirateur, pour le débarrasser d’un certain nombre de vieilles croûtes entreposées là-haut, des toiles qu’avaient tissées depuis un certain temps de fines Pénélope appelées araignées et dont certaines sont parties avec leur piège à mouches dans le sac de la machine.

 

Me pardonnerez-vous jamais, Mesdames ? J’ai commis un écocide monstrueux !

 

Patron, mettez-le sur mon ardoise !

De mari à marri (Kate)

 

Dans cette petite maison où nous vivions tous deux
L'horloge du clocher nous récitait les heures
Je travaillais aux champs et tu vendais des œufs
Vie simple et modeste qui signait notre bonheur
Pourquoi a-t-il fallu que dans l'autre maison
Construite juste en face identique à la nôtre
Arrive cette famille avec son jeune garçon

 

Graveur sculpteur beau parleur
Tel un apôtre
Il avait imprimé dans l'ardoise
Nos maisons si peu bourgeoises
L'église et son clocher
Si bien représentés
Il fredonnait Marinella
Et tes yeux brillaient là

 

Te parlait de la princesse de Clèves
Et tu partais dans tes rêves

Si l'on jouait les  Caprices de Marianne
Il t'y emmenait sur sa bécane
Je ne supportais notre affiche de "Viva Maria !"
Tu étais devenue passionaria

 Et ce livre "Le diable au corps"
Quelle invention encore
Où était la "Petite Marie"
Amoureuse de son mari

 

Et le jeune Marinette
Que sa soeur Delphine trouvait muette
Disparue dans l'ouragan
Apporté par ces gens
Et leur fils Jean
Ou plutôt Don Juan
Alors en ce vingt juillet
Comme chaque année
À la même heure
Dix heures
Celle où tu es partie
À tout jamais avec lui
Je te souhaite
Une bonne fête
Chère Marina
Que je n'oublierai pas !
(photos extraites des livres suivants :

 )

 

Combien d'Arrhes dois-je ? (Nana Fafo)

 



 
J'ai rendu mon ardoise disait l'alcoolo
il aurait mieux fait d'être cool à l'eau,
ça lui aurait évité des vomitos au moritos.

Remettre le bar au milieu du village
et les poissons n'auront plus soif, ni les cochons !
 


Nostalgie (Lecrilibriste)

   

 

Il a rêvé à son village
L’exilé dans la ville
Il a rêvé au clocher
A trois étages
Dont les cloches
Carillonnaient l’Angélus
7 heures, midi, 19 heures
Aux collines douces
Et aux buissons généreux
Il a rêvé aux ardoisières
Aux sapins dévalant les pentes
Et aux myrtilles ramassées
à pleine bouche croquées

La nostalgie s’est installée, grave, vivace
« Quand reverrai-je hélas, de mon petit village
Fumer la cheminée »
Il était venu là réparer ce clocher prestigieux
Car c’était l’as des as dans son métier
Mais quelle mouche l’a piquée
Pour aller sculpter son village
Sur le toit de ce monument du passé ?

Ce n’était pas une mouche
C’était juste un rêve
Un rêve obsédant
Qui depuis plusieurs nuits inlassablement répétait
La phrase d’un poème de Joachim Du Bellay
« Plus que le marbre dur, me plaît l’ardoise fine »
Une phrase qui l’empêchait de dormir
Qui le réveillait en sueur, qui le faisait frémir

Alors … une nuit de pleine lune…  
Sans réfléchir, Il l’a fait !

 

 

Je l'ai reconnu immédiatement ! (Walrus)

  

Ressortant des fines couches d'ardoise, c'est le profil du beffroi de la ville  de mes études secondaires : Mons, la capitale du Hainaut.


Mais qu'est-ce que cette photo pouvait bien faire sur le deuxième disque dur de mon ordi ? J'ai démonté son adresse : elle se trouve dans un sous-sous-sous-directory ("classeur" pour les Français) intitulé "Thierry".  C'est, à l'instar de la chose représentée sur la photo-sujet de la semaine, une œuvre de mon beau-fils !

Mon beau-fils est Breton, n'en déplaise à son prénom. Il est né à Lorient mais il ne parle pas breton : il a passé sa jeunesse dans le Loir-et-Cher.

Parenthèse : mon fils, lui, se prénomme Yves, mais il n'est pas Breton : il a été mis en chantier à l'Hôtel Voltaire à Paris et est né à Anderlecht, le berceau des "dikkenek".

Bien ! Donc, mon beau-fils est Breton, un petit Breton. Ben oui : il s'appelle Le Bihan !

Il est surtout couvreur, formé à l'école des Compagnons du Devoir et son fameux "Tour de France".

Le sien de tour est passé par Bruxelles où il s'est fait choper par ma fille, par Reims (je le sais parce que j'ai dû me farcir un soir Bruxelles-Reims et retour en bagnole pour lui reporter sur le chantier de la cathédrale le portefeuille qu'il avait oublié ici), par Toulouse (je le sais parce que je suis allé y récupérer son vélo et, accessoirement, m'y faire voler mes bagages), par Edinburgh (je le sais parce qu'il me l'a dit) etc...

Comme vous pouvez le constater sur la photo, dans son boulot (il s'agit ici d'un décor pour le toit d'une agence d'architecture), c'est un artiste, même si il aurait tendance à tout fabriquer en zinc , mais ça, c'est une autre histoire...


 


 




 

samedi 13 juillet 2024

Défi #829

  

Version été, image 2 de 9



 

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samedidefi@gmail.com

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sous forme de fichier joint au format Docx, Odt..)


Défi #894

   Vous nous ferez ça en un éclair !     Tonnerre