De ses longs doigts de glaise, elle façonne nos rêves,
Et de nos soupirs d'aise, en éloigne la fièvre.
Elle a cela de plus, face au jour qui se lève
Le droit à l'imprévu et en frémit ma lèvre.
La nuit soigne nos maux quand nul mot n'y parvient,
Comme un leurre qui prévaut dont il faut prendre soin.
Sa suie compte, au tableau, la pâleur des matins,
Sur ses ardoises blanchies et dans l'odeur du pain.
Pourquoi avoir vidé ces jours dans mes nuits ?
Les voilà enfermés et pour combien d'années !
Des visages s'éclairent et des voix se délient
Allez, à table ! Les artichauts sont cuits.