Marie Sylvie ; Vegas sur sarthe ; Walrus ; Yvanne ;
Oh ! la jarretière de la mariée
Qui c’est qui l’a attrapée ?
C’est Sylvère
Sylvère qui veut se marier
Qui veut se marier
Avec Bérengère
Mais Bérengère ne veut pas
C’est pas sa tasse de thé,
le Sylvère
C’est le fils du cantonnier
Adam qu’elle préfère
Mais Adam son bien-aimé
n’aime pas Bérengère
Lui, il aime la mariée
Il s’en fout de Bérengère
Y s’rait bien allé la chercher
La jarretière
Sous la robe de la mariée
La ronde des cœurs meurtris
Tourne, tourne avec la vie
Mais la vie est un dilemme
Faut trouver des stratagèmes
Pour résoudre les problèmes
Qui ne se résolvent pas
Mais il veut rire, l’oncle Walrus ? Il ne manque pas d’air en espérant me voir jeter sur le papier un long texte bien étiré sur ce rite imbécile qui consiste, aux mariages, à retirer avec les dents la jarretière de la mariée !
Ce n’est pas que je redoute l’ire de nos amies écrivantes, que je craigne qu’on me jarte de ce bienheureux terrier du Défi où il fait bon être. Que je me tire à l’autre bout de la terre, sur les bords du lac Erié, ou que je veuille me mettre au vert en Eire ou à Jarrie en Isère n'est pas dans mes projets ; mais jouer le reître masculiniste à nouveau en évoquant avec plaisir et salacité ce qui se situe au-dessus du rohmérien genou de Claire ou sous les souchoniennes jupes des filles, cela fait de ma part l’objet d’un rejet certain.
Tant pis si l’on rit de moi mais désormais ma parole sera rare, je ferai le tri et je ne réerai pas, je ne bramerai plus, du moins en public, mon goût pour les fanfreluches, bagatelles, bigoudis, choses de l’amour et du sexe. Une autre ère s’est ouverte : il faut se tenir ferme sur son jarret partout où l’on va, assurer ses arrières : l’accusation de sexisme est là, terrée dans l’ombre, à un jet de pierre, prête à vous tomber dessus dès que vous écrivez le mot « soutien-gorge » ou « porte-jarretelles ».
J’ai donc procédé cette semaine à un tir en touche et je suis allé errer un moment dans la notice de l’ordre de la jarretière chez Madame Wikipe où j’ai retrouvé le bon chevalier Saint-Georges. J’ai aussi rejeté l’idée de réitérer une variation sur son dragon mais j’ai été séduit par l’histoire d’Edouard III :
« Le 23 avril 1348, lors d'un bal à Calais, il dansait avec sa maîtresse, la comtesse de Salisbury. Celle-ci ayant, en dansant, fait tomber sa jarretière, le roi, galamment, la ramassa sous les quolibets des danseurs, la mit à son propre genou et coupa court aux railleries par ces mots : « Messieurs, honi [sic] soit qui mal y pense. Ceux qui rient maintenant seront très honorés d'en porter une semblable car ce ruban sera mis en tel honneur que les railleurs eux-mêmes le chercheront avec empressement. ».
Rira bien qui rira le dernier ! Et l’amour des hochets dans la perfide Albion qui n’a toujours pas connu de « Ah ! Ça ira ! » est tel que cet ordre chevaleresque perdure encore aujourd’hui !
Je vous gratifierais bien ici d’un « Ite missa est » mais avant que l’échelle soit tirée, je vous fais cadeau d’un rai de lumière sur la présence du morceau musical ci-dessous. Il est signé Ken Hensley, s’appelle « The Park » et est tiré du deuxième album du groupe de rock Uriah Heep intitulé « Salisbury », sorti en 1971 !
Au jeu de marabout-bout de ficelle des mots du Défi, on retire toujours quelque chose, ne serait-ce que de la nostalgie !
De toutes les couleurs
Les grand-mères des grand-mères
Laborieuses ouvrières
Bonnes à tout faire
Paysannes, fermières
D'autres couturières
Comme dans la chanson de Béranger
Oui, François
Tu vois ?
Ou d'autres la jambe légère
Comme dans le poème de Béranger
Où les filles de joie
Pleurent
De bonheur
Non pas pour une jarretière orange
Couleur étrange
Mais pour, ma foi
La communion de Constance
Qui les ramènent à leur enfance...
Ma grand-mère
A moi
Mettait des bas
Avait trouvé mari
Pas des plus gentils
Une vie de souffrance
Comme sa mère
Qui l'avait mise à l'Assistance
J'ai aussi son prénom
Que porte une féministe de renom
Née à Paris
Elle aussi
Les jarretières
Des grand-mères
De toutes les couleurs
Comme leurs colères...
(photos extraites de :
et
)
Il
y a bien longtemps j'étais serial-loffeur
de
ceux qui ont toujours une crampe à la barre;
je
me sentais alors le plus beau des quillards,
sur
la mer ou la fille, j'étais navigateur.
Sous
le vent le grand voile, cherchant la jarretière
d'une
belle Carène, Brigantine ou Génoise
j'en
ai bordé des lits, détourné des rivières,
respiré
des embruns, fait fumer des gauloises!
Mais
Skipper le dauphin mûrit et prend de l'âge,
cramponné,
ballotté, bouée de sauvetage,
le
cœur à la dérive et déçu par l'Amure
il
se sent un peu mou, comme un coup de bromure.
Sais-tu
Navigateur, quand le cœur se gangrène
l'Ecoute
se durcit, tu traînes ta Misaine
tu
scrutes l'horizon, il n'y a plus que toi
et
pour changer de Gîte il ne tient Cacatois.
Largueur
ou bien largué, c'est vous qui (lou)voyez,
mais
l'horizon est grand et, seul à la godille
se
pose la question: des garçons ou des filles...
et
vous voilà soudain troublé, embarrassé.
Alors
j'ai regardé ma cuti sans remords,
j'ai
tiré le vieux phoque et j'ai viré de bord