J'errais dans les rues du centre-ville, marchant lentement et serrant mon baluchon contre moi.
Chaque
pas résonnait sur les pavés, se mêlant aux échos des voitures et des
conversations lointaines. Le froid mordant ne faisait qu'accentuer mon
isolement mais je savais que je devais tenir bon.
En
arrivant dans la rue commerçante, une douce musique disco emplit l'
atmosphère apportant une chaleur inattendue. Je posai mon baluchon à
côté de moi : une taie d'oreiller contenant mes maigres possessions et
une boîte de fromage " Vache qui rit" vide que je gardais précieusement
pour y déposer des trésors trouvés ça et là.
Alors
que la musique entraînante résonnait, je me laissai emporter par l'élan
de la danse. Mes mouvements étaient gracieux et spontanés, libérés par
l'écho des notes qui flottaient dans l'air. Les passants, d'abord
surpris, s'arrêtèrent pour regarder, captivés par cette jeune fille qui
transformait la rue en piste de danse improvisée pour se réchauffer.
Puis,
un miracle se produisit. Des pièces de monnaie commencèrent par tomber
dans ma boîte " Vache qui rit" , suivies de billets de cinq et dix
francs. Les visages curieux se transformaient en sourire chaleureux et
les cœurs des passants s'ouvrirent à la magie du moment.
Pour
moi, chaque pièce représentait bien plus que de l'argent. Étant
mineure, je ne pouvais prétendre à un emploi alors cette récolte
d'argent involontaire fut la première récompense rémunérée que je
recevais pour quelque chose que j'avais fait. C'était une validation de
mon existence, une reconnaissance silencieuse de ma lutte et de mon
courage. Avec ces thunes, je savais que je pouvais acheter du pain et
soulager un peu ma faim. Plus encore, c'était un rayon d'espoir, une
promesse que même dans les moments les plus sombres, il y avait de la
bonté et de la générosité dans ce monde.
Tiens, j'ai connu un musicien de rue (importé de Bolivie), il a commencé comme ça et a fini propriétaire d'un resto ! Bonne chance à ta demoiselle !
RépondreSupprimerMaintenant, la bonté de l'humanité, c'est pas au top du top pour l'heure...
Qu'est-ce que c'est beau et attendrissant, la danse de rue ! Tu me fais re penser aux spectacles de Claire Ducreux que nous avons vus à La Flèche sur ce même thème Charlie Chaplinesque !
RépondreSupprimerhttps://www.youtube.com/watch?v=f9FW2ls1jdI
c'est écrit à la première personne, dois-je comprendre que c'est autobiographique ou c'est juste un choix d'écriture?
RépondreSupprimerMarie Sylvie. La fierté ressentie après tous ces évenements contingents est très bien décrite. Ce serait vraiment vache d’en rire. On vous voit bien danser. Danser. Oui. On aime et on sourit.
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