Après réflexion et fait un choix parmi les diverses corporations qui fleurissent dans ma chère Corrèze, je vais vous introduire aujourd'hui dans la confrérie de la farcidure et du millassou. Il faut dire qu'elle vient de fêter ses 20 ans d'existence cette année. Et vous pouvez admirer son superbe gonfalon aux couleurs « bleu royal et jaune d'or. » Il n'a rien de glorieux mais comme le souhaitent les membres de la confrérie, il reflète le symbole de l'amitié, du bien vivre et bien manger. La moindre occasion est bonne chez eux pour faire ripaille entre copains. Ce qui n'empêche pas leurs actions caritatives, notamment auprès de l'hôpital de la préfecture, en pédiatrie.
Ces
couleurs éclatantes sont évidemment celles du blason de sa commune
de naissance : Sainte Fortunade. Les initiés portent aussi la
cape et le béret aux mêmes coloris et autour du cou arborent la
précieuse médaille retenue par un ruban dont la teinte varie selon
le grade : Grand Maître, Grand Argentier, Officier,
Chevalier...
Voilà justement que ces dignitaires se sont manifestés sur la place de la Guierle lors de la célèbre Foire du Livre briviste fin de semaine dernière. Ils ont à cœur de faire connaître – et déguster – leurs deux plats typiquement corréziens : la farcidure et le millassou.
Vous m'en voudriez si je ne vous donnais pas un aperçu de leurs recettes à base de pommes de terre râpées. Ce sont des gourmandises pour moi et pour bon nombre de corréziens et je crois pouvoir affirmer que les « étrangers », y ayant goûté en redemandent. J'en connais beaucoup.
La farcidure : se munir d'un grand factotum – tiens pour me faire pardonner de ne pas avoir participé samedi dernier – (c'est bien l'étymologie de ce mot non : fait tout.) Donc verser de l'eau dans un faitout. Porter à ébullition. Ajouter un beau morceau de petit salé sorti de son saloir – je préfère quelques côtes en un seul tenant – et une andouille. Pendant ce temps éplucher et râper des grosses pommes de terre, Bintge de préférence. Confectionner un hachis avec oignon, ail, persil et autres herbes. Poivre. Pas de sel bien sûr ! Façonner des boules avec les râpées et insérer à l'intérieur un peu de farce et un petit morceau de lard. Les mettre à cuire, entourées d'une feuille de chou - ou pas - dans le bouillon après avoir retiré les viandes. Les déguster avec les salaisons. Il y a un tour de main à prendre pour que les boulettes ne s'écrasent pas. Mais ça c'est une autre histoire !
Le millassou : j'en prépare souvent. C'est beaucoup plus
facile et délicieux. Il faut donc éplucher et râper des pommes de
terre – ici peu importe l'espèce – Ajouter un œuf, des petits
morceaux de lard, beaucoup de persil, ciboulette, sel et poivre, un
peu de muscade et de la crème fraîche. Bien mélanger et verser
dans une poêle où l'on aura chauffé de la graisse de canard.
Retourner plusieurs fois sur un couvercle jusqu'à ce que les deux
faces soient bien dorées et croustillantes. L'intérieur se doit de
rester moelleux. A déguster avec un civet pour un repas plus élaboré
ou tout simplement avec une salade verte.
Et après ces mets roboratifs comment pensez vous que le repas se termine ? On change de confrérie et on rend visite à celle des croqueurs de pommes pour acheter de quoi faire une belle flognarde.
A quoi ça nous mène un gonfaron quand même !
bien placé, le factotum, bravo :-)
RépondreSupprimerTu me donnes faim de bon matin, mais c'est vrai que depuis que mon homme a rejoint les anges, je ne me vois pas cuisiner ces bonnes choses pour moi toute seule ... Quoi que .... quand mes "gones "viennent ? Je relève les recettes ... Et j'attends celle de la flognarde pour faire glisser !
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