Madame, Monsieur (rayer la mention inutile)
Nous vous remercions vivement de nous avoir confié votre tapuscrit. Nous l’avons étudié avec la plus grande attention. Malheureusement, malgré ses qualités, il ne nous a pas paru convenir à notre ligne éditoriale.
Nous regrettons donc de ne pouvoir en envisager la publication. En vous remerciant de votre confiance et en vous souhaitant d’aboutir dans votre démarche, nous vous prions de croire, Madame, Monsieur (rayer la mention inutile) à l’assurance de nos sentiments les meilleurs.
Le
comité de lecture.
Monsieur
je me permets d’ajouter que la lecture de vos « 99 dragons : exercices de style » m’a passablement exaspérée. Passe encore qu’il y ait un plagiat éhonté et visible de l’ouvrage au titre presque similaire de Raymond Queneau. Vous me direz que le sujet n’est pas le même, que vous ne parlez nulle part dans votre œuvre d’autobus, de chapeau à ruban ou de bouton de pardessus. C’est vrai mais est-il raisonnable de penser que 99 déclinaisons de la fiche Wikipédia consacrée à Georges de Lydda pourraient avoir un intérêt quelconque pour un lecteur non féru d’histoire sainte et de littérature fantastique ?
Ce qui m’a le plus gênée, outre votre usage de gros mots comme paronomase, lipogramme, allographes ou apocope, c’est l’esprit anti-clérical et antimilitariste qui préside à chacune de vos variations. J’ai bien compris que nous sommes en 303, en Afrique et que ces braves nègres gens de couleurs ne sont pas encore assez entrés dans l’histoire pour avoir ne serait-ce qu’envisagé un instant un service militaire ou une défense nationale. Chaque fois que vous mentionnez l’existence des soldats libyens, c’est pour souligner leur lâcheté, leur couardise ou leur alcoolisme. Pour un peu vous nous ressortiriez l’adjudant Kronenbourg de ce voyou de Cabu !
Vous semblez regretter qu’un héros de la Chrétienté se mêle de cette histoire et triomphe du péril rencontré moyennant quelques petites compensations. Il me semble pourtant que, de tous temps, dans la réalité, des traités ont été signés et des accords conclus entre des puissances étrangères pour venir à bout d’un ennemi commun. Aurions-nous gagné la guerre de 14-45 sans l’aide efficace des Américains avec lesquels, de fait, nous ne partageons rien, en tout cas pas moi : je n’aime ni la country, ni la soul music, encore moins le rap et les hamburgers.
Croyez-vous que la Russie pourrait venir à bout des nazis ukrainiens sans l’aide de la Corée du Nord ? N’est-ce pas grâce au général Lafayette que les cow-boys d’Amérique ont battu les méchants migrants indiens qui ne faisaient rien qu’à faire tomber la pluie en dansant ? Que serait ce continent sans Christophe Colomb ? Que serait l’Amérique du Sud sans Fernando Cortés ?
N’avons-nous pas apporté, via la diffusion de notre langue et de notre religion aux peuplades arriérées de ces pays et de nos jolies colonies, les valeurs de la Civilisation et même celles de la République, que je respecte aussi, même si elles vous donnent la liberté de blasphémer et de moquer nos croyances et nos rites ?
Préférez vous que nous soyons envahis chaque jour un peu plus par les tenants d’une religion dont le nom commence par i et qui en est restée à la Saint-Barthélemy, à la lapidation de la femme adultère et qui n’hésite pas à abreuver ses sillons du sang impur de ses ennemis ?
Vous êtes pour la polygamie, c’est ça ?
Pour qu’il y ait reconquête, il faut que nous soyons tous rassemblés. Votre ouvrage de tournage en dérision du mythe de Saint-Georges ne participe pas, mais alors pas du tout à l’effort national et au réarmement démographique désormais nécessaires.
Je ne vois pas pourquoi je perds mon temps à ratiociner avec vous ce jour. Pour tout vous avouer, si je gribouille ces lignes sur la lettre type, c’est que j’espère bien, au fond de moi-même, que vos bêtises ne trouveront pas de lecteurs sensés qui y feront écho.
Nous ferons d’ailleurs tout pour cela lorsque nous aurons pris le pouvoir.
Je ne vous salue pas.
Marinette Maréchal-Nuwala, éditrice
Cher Joe, merci de ne pas t'arrêter à ce premier refus qui me semble valoriser d'autant plus ton oeuvre et son projet !,)
RépondreSupprimerils sont partout! comme disait l'autre ;-)
RépondreSupprimerOuais ! Les Montois Cayaux aussi ne voient pas d'un très bon œil la façon dont tu traites leur héros national.
RépondreSupprimerBon, maintenant quand on voit la lance qu'ils lui on filée, on comprend que tu aies un peu de mal à le prendre au sérieux : https://www.google.be/url?sa=i&url=https%3A%2F%2Fwww.visitmons.be%2Fsaint-georges&psig=AOvVaw0TrJQKh_C7Bn_HRzao25Ts&ust=1738502843451000&source=images&cd=vfe&opi=89978449&ved=0CBQQjRxqFwoTCKikuY7KoosDFQAAAAAdAAAAABAE
...En attendant, sensés ou pas, nous aimons te voir guerroyer avec tes dragons.
RépondreSupprimerC'est qui sur ce fier destrier blanc ? C'est Jeanne ?
;-) Oui, c'est Jeanne... Calment, jeune ! ;-)
SupprimerAh ben donc ! Je savais qu'elle buvait un petit Porto mais pas qu'elle montait à cheval !
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