samedi 26 juillet 2025

Le Vitrail des Trois Dames (Ghislaine)

   



Au fond d’une ruelle oubliée d’un vieux quartier de Nice, se trouvait une petite église, aux vitres poussiéreuses. Elle ne portait aucun nom
Un soir d’automne, alors que la brume rampait dans les pavés, Léo, un jeune étudiant d’art, y entra par hasard, par une porte dérobée. Au fond de l'église, caché derrière un rideau de velours bordeaux, un vitrail attira son regard. Il représentait trois femmes de dos, voluptueuses, bras levés, chacune tenant un verre de vin, figées dans un moment de joie suspendue. La scène, bien que simple, dégageait un sentiment étrange sans comprendre comment le définir.

Le vitrail semblait respirer.

Intrigué, Léo continua d'avancer pour le regarder de plus près.

La nuit suivante, Léo rêva des trois femmes. Elles dansaient dans une forêt de verre, leurs rires résonnaient comme des éclats de cristal brisé. L’une d’elles se retourna soudainement, et lui murmura ;
"" Libère-nous.""

Comme par un sort du destin, le vitrail etait dans sa chambre
à son réveil. Il ne comprit pas. Il n'en parla à personne.
On l'aurait pris pour un fou d'ailleurs.

Chaque soir, à la même heure, la lumière du crépuscule le traversait, projetant sur ses murs les ombres mouvantes des trois dames. Mais ce qui la troubla, c’est que ces ombre changeaient. Lentement. Chaque jour, elles semblaient s'approcher davantage vers lui.
Et soudain, un soir, le silence de la pièce éclata en un cri de verre.

Le vitrail était vide.

Depuis, dans cette même ruelle de Nice, la petite église a disparu. Mais parfois, au détour d’un rêve certains prétendent entendre des rires étouffés, et voir trois silhouettes qui les appellent au secours.

Léo, lui sait que c'est vrai !

Elles sont prisonnières du vitrail, et il n'y a que Walrus qui sait comment les libérer ! Mais où est il ? Et le fera t il ??

 

6 commentaires:

  1. Mes pouvoirs sont très limités : c'est une dame qui les a fourrées là-dedans et je ne suis qu'un pauvre homme, alors...

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  2. c'est un très beau texte, atmosphérique et intrigant, porté par une voix singulière. tu sembles avoir une affinité avec le merveilleux contemporain, ce genre subtil où les frontières entre le réel et l’étrange s’effacent

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  3. Marie-Sylvie
    Un texte brillant, original, mordant, qui réussit le tour de force de transfigurer une anecdote alimentaire en métaphore subtile de la transformation. Ta voix est un délice à lire : à la fois caustique, littéraire et profondément humaine.

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  4. encore un fantasme de mec!! fort heureusement suivi d'une remise en question comique et sincère.t'as tout d'un conferencier qui nous emmène dans sa tête, et c’est une promenade à la fois cocasse et sensible.

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  5. on aurait pu dire voilà les trois graces dechainées tant ton recit se distingue par sa vitalité joyeuse, son rythme dansant, et sa manière assumée de célébrer le corps féminin sans complexe. La forme versifiée — courte, percutante — évoque la comptine malicieuse ou la chanson légère, avec un brin d’irrévérence.

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  6. Bravo pour cette poésie narrative fine et sensible, entre sourire, vitrail et mémoire !

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Sont tombés du ciel

       Ghislaine ; TOKYO ;