samedi 28 septembre 2024

Petite mise au point (Walrus)

   

J'aurais presque des regrets de vous avoir entraînés dans cette galère (surtout après les yoles).

Le problème avec les dictionnaires, c'est qu'il n'ont pas la place pour approfondir les choses, sinon ils seraient tous épais comme celui de l'Académie, lequel ne risque pas de vous éclairer sur "zwanze". Bon, le brave Robert a fait un effort en limitant le phénomène à Bruxelles mais il y a un petit quelque chose en plus.

Bruxelles est une ville essentiellement peuplée d'immigrés (moi, par exemple, je viens de Wallonie). Bien sûr, avec le temps, il y a quand même soixante ans que j'y habite, on finit par se faire à la chose. La chose, c'est le comportement des vrais (et rares) autochtones. Mais au début, ça inquiète parce la zwanze ici, ce n'est pas une blague, c'est une philosophie ! La zwanze, c'est la vie. Faut avoir rencontré ces joyeux drilles qui ne peuvent rien prendre au sérieux, ceux qui organisent l' Ommegang, le plantage du meiboom, le concours du plus beau chauve ou de la plus belle moustache, celui du pire zinneke (chien bâtard), parlent un sabir étrange et sautent dans la même phrase du français au flamand (locales les deux versions de ces langues évidemment). Ici, il faut que tout finisse en rigolade ou en gentille moquerie.

Allez, un petit exemple vécu :

Devant moi dans la file à la caisse deux compères dans le style double-patte et patachon blaguent (dans le sabir évoqué ci-dessus) pour tuer le temps. Devant eux, un gaillard en sortant un mouchoir de sa poche fait tomber un minuscule canif. Vous comme moi le ramasserions et le lui rendrions en disant quelque chose comme "C'est tombé de votre poche". Double-patte lui aussi le ramasse mais il frappe sur l'épaule du mec et s'écrie " 'tention, peï, t'as perdu ton poignard !"

Vous avez compris ?



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Défi #840

    Un facile et de saison :   Automne