samedi 9 août 2025
Je roule pour vous ! (Joe Krapov)
Cledat (Yvanne)
L'image proposée par Walrus cette semaine m'amène à vous parler
d'un village insolite de Corrèze, blotti dans un chaos rocheux où les croix surmontant les rochers, moins impressionnants que celui-ci certes mais tout aussi authentiques, ne manquent pas.
Clédat
J'ai découvert le village de Clédat tout à fait par hasard un dimanche d'octobre dans les années 80.
Nous étions partis pour une chasse aux cèpes dans les forêts du massif des Monédières en lisière du plateau de Millevaches. En longeant la bordure d'une piste forestière, soudain m'est révélée comme dans un songe une clairière parsemée de multiples roches et de murailles. Je me suis approchée. Pas un bruit. Seul le souffle léger du vent berçait doucement la masse des sapins qui entouraient les lieux. J'ai su alors que devant moi se dévoilait Clédat. Je n'ai été qu'à demi surprise ayant déjà entendu parler de son existence par des amateurs de vieilles pierres dont je suis.
J'ai pénétré dans le village en ruines. Il y régnait une atmosphère surprenante de solitude bienveillante. J'ai compris que Clédat m'accueillait favorablement et j'en ai ressenti une joie étrange. Pas d'envoûtement non mais une sensation de plénitude bienfaitrice.
Une petite chapelle romane se tenait à l'orée. Bien qu'à moitié démolie, sa cloche encore suspendue semblait veiller sur le site.
Sur un rocher devant la porte était plantée une croix aux jolies formes. Des chaumières et des granges éventrées, sans toit, émergeaient parmi des gros blocs de pierre arrondis par des milliers d'années d'érosion. La Nature avait envahi et recouvert de ronces et de mousse les bâtiments effondrés, les chariots en bois et les vieux outils abandonnés dans les charrières.
Je me suis promenée tranquillement dans le village plongé dans un silence invitant à la méditation. J'imaginais les vies minuscules de ses habitants contraints de l'abandonner leur étant impossible de se confronter à la modernité ambiante. Pas de routes. Pas de commodités. Seules des voies caillouteuses et étroites permettaient de rejoindre les hameaux voisins. Les gens vivaient dans une autarcie presque permanente.
Les prés et les champs, désormais inutiles, arrachés jadis laborieusement à la bruyère et à la lande par le travail acharné des hommes laissaient désormais la place à des forêts de conifères. Elles encerclaient l'endroit désert sans toutefois l'étouffer complètement. Clédat respirait encore, même tombé dans l'oubli. Quelques feuillus centenaires, plantés ça et là dans le village faisaient encore la nique aux résineux qui se voulaient envahissants.
Point trop de mystère ici pour moi, même si la Nature sauvage avait repris ses droits. Clédat m'était apparu comme un village assoupi, au repos et non complètement éteint. En me penchant sur sa fontaine, j'ai senti que son cœur était là, caché dans cette source qui avait alimenté de son eau vivifiante les villageois. Et j'en étais heureuse. Je savais que Clédat allait émerger un jour de son long sommeil. Je ne m'étais pas trompée. La suite de sa belle histoire datant du 12ème siècle m'a donné raison.
Les menhirs-cachalots (TOKYO)
Il fut un temps où la mer et la terre ne faisaient qu’un.
Où les hommes vivaient au bord du souffle des géants.
Les cachalots, ces colosses suspendus entre deux mondes,
dormaient debout, dressés dans l’océan comme des cierges vivants,
la tête tournée vers les étoiles,
le dos vibrant d’échos anciens.
On ne pouvait les atteindre qu’à cet instant sacré —
lorsqu’ils devenaient silence.
Alors les chasseurs du néolithique plongeaient.
Mais ceux qui tuaient ne criaient pas victoire.
Ils dressaient une pierre.
Haute, verticale, immobile.
Comme pour réparer le geste.
Chaque menhir planté dans la terre serait, dit-on,
un cachalot tombé du ciel d’eau.
Un tombeau de géant.
Une stèle de mémoire pour ceux qui savaient encore écouter.
Aujourd’hui encore, certains enfants posent l’oreille contre les menhirs,
espérant entendre, dans le frémissement de la pierre,
le chant sourd des profondeurs.
Bible hic (Kate)
Plein la vue !
On n'est pas déçu :
de préhistorique
à biblique !
Ce menhir
du fond des âges
a dû venir
s'inscrire dans le paysage
tel un immense roi
devenu affirmation de foi
catholique
car c'est la Bible hic
(= ici) affichée
un peu style BD
qui dit la passion
du Christ illustrée
par vingt-sept arma christi
(cf Wiki)
Les Bretons
ont christianisé
cette pierre
originaire
de l'île de Canton
/image%2F1070961%2F20250804%2Fob_dfca38_0-2.jpg)
Une simple photo
de la cathédrale du Puy
/image%2F1070961%2F20250804%2Fob_704c9d_0-2-2.jpg)
quelques mots
sur du papier vieilli
d'autres pistes
sur la passion du Christ
que le menhir
de Saint Uzec pour finir...
Mémoire courte (Walrus)
Voilà-t-y pas que depuis l'accession des alignements de Carnac au grade de Patrimoine Mondial de l'Unesco, les Bretons se mutent en fervents défenseurs d'icelui (le patrimoine) et nous conseillent de ne pas grimper sur les menhirs et autres dolmens, de ne pas nous y appuyer ni même d'y poser la main : c'est tellement fragile le granit breton !
Ça me fait sourire (j'oserais pas trop m'esclaffer, on ne sait jamais : les Bretons ont la tête près du bonnet). Au dix-septième siècle, poussés dans le dos par quelques "Soldats de Jésus" en croisade, ils ont "christianisé" leurs menhirs à grand renfort de sculptures, de peintures et de greffons christiques.
En vérité je vous le dis : ils ont la mémoire courte ces braves Bretons !
LE MENHIR ET LES REGARDS ABSENTS (Marie Sylvie)
Les damnés du Menhir (Ghislaine)
On dit aussi qu’un soir d’orage, une femme du village, Marianne, au cœur consumé par la passion d’un amour interdit, alla jusqu’au vieux menhir, qu'envahie par le remords, elle posa sa main sur la pierre, demandant en priant, le pardon que son mari jamais ne lui donnerait.
À l’instant où ses doigts effleurèrent le granit froid, le ciel hurla. Le vent souffla tel un ouragan, et la croix au sommet émit un bruit ancestral de fer. Le sol vibra doucement, puis plus rien. Marianne disparut sans laisser de trace. On ne la revit jamais au village
Depuis, les villageois murmurent qu’à chaque nuit d’orage, une silhouette féminine erre entre les arbres, gémissant dans le vent, condamnée à revivre sa trahison devant l’éternité de la pierre.
Comment oser aller seulement caresser ce menhir sans que des millions de damnés ne disparaissent ?
LE MENHIR DE SAINT UZEC (François)
Le menhir de saint Uzec est là,
Près de la chapelle qui porte son nom,
Non loin du village de Perven au fond d’un vallon.
Depuis le néolithique il est posé là.
Dans la commune de Pleumeur-Bodou,
Tourné vers l’île grande.
C’est une masse de quatre-vingts tonnes,
De sept mètres de haut en un seul bout,
Où les touristes avec plaisir se rendent.
Parce qu’il a une particularité qui étonne.
Au dix-septième siècle, il fut christianisé,
Par l’ecclésiastique qui lui a donné son nom,
Ce qui lui donne une valeur exceptionnelle.
Surplombé d’une croix et gravé,
Son côté mystique interpelle,
En Bretagne, il est d’un grand renom.
Le temps a effacé bien de ses marques,
Jadis peint en polychromie,
Il ne reste plus de trace que l’on remarque.
Devant lui le voyageur frémit.
samedi 2 août 2025
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