- Alors, toujours pas de thune ?
- Non, je cherche fortune...
- Tout au long du Chat Noir ?
- Qu'est-ce que c'est que cette histoire ?
- ... Et au clair de la lune
À Montmartre le soir !
- Non je vais quitter à Paris
j'ai plus un radis !
- Tu retournes à Béthune ?
- Non, ...
- Et Avignon ?
- Pas trouvé de pognon
et aucun pèze
à Rodez !
- Tu avais bien travaillé à Saint-Amand ?
- Oui, j'ai servi de chevalier servant...
- Et tu as gagné de l'argent ?
- Non, amant pour pas un rond
à Saint-Amand Mont-Rond
idem à Saint-Trojan...
- Les Bains ?
- Eh ben
les gens
tellement décevants !
- Tu avais le blues ?
- Oui, je suis parti à Toulouse.
- Tu as gagné du flouze ?
- Non, la vraie loose !
Mais j'ai rencontré une vieille...
- Ah ! Je tends l'oreille !
- Elle m'a promis de gagner de l'oseille
à Andorre-la-Vieille,
- Près de l'Espagne...
Elle en avait à la Caisse d'Épargne ?
- Je l'avais rencontrée sur internet...
- Pas très net !
Et alors, comment ça a fini ?
- Quand elle a vu ma photo elle m'a refusé comme ami...
J'ai pris une cuite
j'étais saoul
j'ai pris la fuite
pour gagner des sous
à Disneyland.
- Pour faire partie de la bande ?
- Oui, j'étais déguisé en Picsou.
- Et ça n'a pas marché ?
- Je me suis fait insulté
et détroussé...
J'ai déménagé à Sablé.
- Sur Sarthe ?
- Le bistrot "Chez Marthe",
tu me l'avais indiqué.
J'ai fait garçon de café.
- Et tu t'es fait du blé ?
- Non, des ardoises...
et la patronne m'a cherché des noises.
J'ai pris un billet pour l'Amérique.
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- Mais avec quel fric ?
- Un oncle de Chicago
m'a légué un petit magot
et là-bas j'ai tout claqué !
- Mais tu étais plein aux as !
- J'ai fait un tour à Las Vegas...
- C'est insensé.
- Oui, je sais.
C'est pour ça que je cherche fortune.
- Et que tu es revenu à Paris ?
- Chez toi, mon seul ami.
- Mais c'est pas possible, c'est fini !
- Ne me reste plus qu'à prier...
- Sainte Opportune !
- Elle va m'apporter de la thune ?
- Qui sait ?
- C'est dans le Premier.
- J'y vais !
Et toi tu pars chez tes parents ?
- Oui, au Mont Dore.
- Ah ! Quel nom ! J'adore !
Et ils ont de l'argent ?
- Non, pas un sou vaillant,
ils ont un magasin de sport
et vivent sans aucun confort.
- Bon, moi aussi je vais rentrer chez papa maman,
je retourne à Béthune,
tu me prêtes un peu de thune ?
Décidément, Béthune a du succès ! Tout le monde y court cette semaine...
RépondreSupprimerÇa rime... et la rime déclenche parfois l'idée ?,)
SupprimerPour gagner de l'argent poétiquement il faut voyager et le narrateur paie bien de sa personne grâce à ta verve rima-ra-illeuse. Cela m'amuse beaucoup qu'il se soit arrêté, ainsi que moi, à Sablé-sur-Sarthe et qu'il ait poussé jusqu'à Las Vegas... sur-Sarthe aussi ! ;-)
RépondreSupprimerMerci Joe ! Moi aussi ça m’amuse ! Et on n’oublie pas ce cher Onc’ Picsou nageant dans son tas d’or !🤑
SupprimerTrès adroit Kate ! Bravo ! Y en beaucoup en ce moment des jeunes qui retournent chez papa-maman, les temps sont tellement durs. ;-)
RépondreSupprimerMerci Yvanne, c’est vrai, entre ceux qui restent chez les parents et ceux qui y retournent... faute de thunes !
Supprimerah bravo, beau travail :-)
RépondreSupprimerMerci Adrienne ! La thune, plus facile que l’ulex !😅
Supprimerça va être chaud, les rimes en -exe ;-)
SupprimerÀ suivre...
SupprimerKate. De beaux mots joués. Un récit poème argenté et fouillé. Oui. J’aime. Et puis, c’est un bien beau métier que celui de chevalier servant. J’en avais une - avec un chevalier sur un cheval, une vieille et deux ronds de flanc. Je te la livre telle quelle :
RépondreSupprimer« Pourquoi es-tu venu au cœur de nulle part ?
Dans ce cocon de soie, brodé un joyeux soir
Par mon âme enjouée qui rêvait d’un rancard
Dans mon songe velu, me feras tu parloir ? »
Je chevauchais par-là et vis un doux cocon,
Je m’y suis arrêté, j’ai toqué à la porte,
Alors elle s’est ouverte – au flan de mes deux ronds,
J‘avançais dans le noir, que le diable m’emporte.
S’accoupler, ha d’accord ! Mais avec Veuve noire,
Mon corps risquait la perte de deux trois abattis,
Alors à reculons, je ressortis couard,
Pour aller galoper autours d’autres pays.
Las, un filet m’entoure et me tire en arrière,
Et m’amène séant tout auprès de la Belle,
La belle, me la ferai, et lui donne un amer
Baiser – prince charmant, au dormant d’une pelle.
Plof !!! Elle : grosse Grenouille, et moi : joli chacal,
Ma monture : en souris ! Quelle transformation …
Est-ce la fin du jeu ? Tout ceci est bancal,
Et des jambes à mon cou … sans payer l’addition ! ...
Bien joué Cavalier servant alias Cavalier de l'Apocalypse : deux faces d'une même pièce ! Merci pour ce texte vraiment réussi, tu excelles toujours autant ! Et j'apprécie que mon texte ait fait écho...,)
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