Tout comme son magnifique beffroi fait la gloire de Bruges et des Brugeois, le phare de la Guierle à Brive la Gaillarde fait la fierté de la ville et celle des Brivistes. Moins imposant. Moins majestueux. Bien plus simple mais tellement plus insolite ! Un phare près de Bruges, celui de Zeebruges, quoi de plus normal en somme puisque la Mer du Nord est toute proche. Mais à Brive ? A 200 kms de l'océan ? C'est une plaisanterie. Mais non. Notre bonne ville s’enorgueillit de posséder un phare.
Il fut décidé au 18 ème siècle d'assécher les marécages autour du cœur de la cité et de canaliser les eaux des treize bras de la Corrèze dans un chenal. Au bord de ce dernier on résolut d'édifier en 1834 un château d'eau destiné, grâce à une machine élévatrice et un filtre à sable à alimenter les diverses fontaines de la ville. Les plans furent confiés à l'architecte Monsieur Limousin et le maître d'œuvre n'était autre que...Monsieur Corrèze. Cocasse n'est ce pas ?
Comment naquit ce phare ? Pourquoi cette drôle de conception ? On ne le saura jamais vraiment. Certains documents évoquent la passion des créateurs pour l'histoire et la préhistoire. Naturellement la mer était bien présente ici en des temps reculés. Peut être la nostalgie du grand large ou simplement un clin d'œil, d'aucuns disent égrillard. Bref. Tout comme ses cousins de l'Atlantique un gardien y vivait, chargé de la surveillance des machines servant à pomper l'eau. Un vrai phare quoi auquel ne manquait et ne manque encore que la caresse des vagues.
Bien sûr, il ne sert plus aujourd'hui de château d'eau mais abrite l'office de tourisme. Sa tour de plus de 22 mètres est flanquée, tout en haut, d'une tourelle en poivrière à laquelle on accède par un escalier en colimaçon. Là, la vue sur la Halle Georges Brassens ( souvenez vous des gaillardes et de leurs bottes d'oignons) le théâtre, les ruelles du centre historique de la ville, est imprenable.
On peut y admirer, les jours de marché les couleurs chatoyantes des étals regorgeant de légumes, de fruits, de volailles, de charcuteries diverses, enfin des bons produits du terroir et les spécialités corréziennes, lotoises et périgourdines. On parle fort, on s'interpelle joyeusement. L'accent du Sud Ouest, authentique et chantant monte et parvient jusqu'en haut.
Pendant les Foires Grasses, si on se penche un peu du haut du sémaphore l'odorat est tout à coup submergé d'effluves provenant de truffes, foies gras, confits et autres gourmandises à faire pâlir d'envie les fines bouches.
Naturellement, je n'oublierai pas de parler de la Foire du Livre de novembre qui se déroule juste là, sur la place de la Guierle où auteurs reconnus ou non – à Brive nous ne sommes pas sectaires – et célébrités (hélas) viennent s'encanailler, le soir venu, au Cardinal, la boîte de nuit toute proche qui porte le nom du pont sur la Corrèze, porte d'entrée principale de la ville. Je puis vous assurer que notre phare en questionne plus d'un ! Et cela fait sourire les Brivistes qui aiment bien faire preuve d'autodérision.
Promis, nous n'oublierons pas le guide excellent que tu es ! ;-)
RépondreSupprimerIls avaient peut-être prévu le réchauffement climatique et la montée du niveau de la mer... :-)
RépondreSupprimerJe comprends mieux certains liens de parenté : il est subtil !
RépondreSupprimerEn lisant tes vers je pense à un autre poète vagabond...Bruges peut être fière de tes hommages.
Oh : ils sont subtils.
RépondreSupprimerMais je me suis trompée !
RépondreSupprimerM'étant arrêtée de nombreuses fois à Brive (pour faire étape vers la mer...), je connais parfaitement le centre commercial, sa cafeteria et son parking (au rond-point géant) mais je n'avais même jamais entendu parler de ce phare à l'histoire si originale ! Quelle bonne idée de l'avoir conservé et valorisé de la sorte !
RépondreSupprimer