samedi 7 décembre 2024

Dessous et dessus (Adrienne)

   

A l'âge de cinq ans, mini-Adrienne est fascinée par les mystères du monde des adultes.

Des adultes en général et de sa grand-mère en particulier.

Prenez par exemple ce moment de l'effeuillage du soir.

Le soulagement bien visible de grand-mère quand elle décide qu'elle peut ôter son corset et "se mettre à l'aise".

Pourquoi s'impose-t-elle cet instrument de torture, se demande la petite.

Les dessous de grand-mère sont des mystères à eux seuls.

Comme ces bas qu'elle accroche à de petits boutons!

Aura-t-elle aussi tout ce travail pour s'habiller, quand elle sera grande?
Est-ce cela, être une femme?
Soutien-gorge, chemise, corset, jarretelles, bas de soie, tant de petits crochets à fermer sans se tromper, tant de soins et de délicatesse avec les bas, auxquels la petite n'a pas le droit de toucher.

Et quand grand-mère est enfin prête, avec la robe passée précautionneusement par-dessus tout le reste, et les chaussures à talons aux pieds, il faut encore se recoiffer, parce que toutes ces opérations ont un peu défait l'ordre impeccable de la chevelure.

Puis on se rapproche du petit miroir rond pour se mettre du rouge aux lèvres et on espère que grand-père ne s'est pas impatienté... et qu'il sera content du résultat ;-)

Bref, à cinq ans mini-Adrienne connaissait le mot jarretelles.

Mais pas le mot jarretière ;-)

 

11 commentaires:

  1. Comme tu décris bien tout ce cérémonial, Adrienne !

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    1. merci :-)
      j'ai beaucoup vécu chez ma grand-mère, à la façon du narrateur du petit prince, qui a beaucoup vécu chez les grandes personnes: en observateur ;-)

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  2. Le "strip-tease" de mémé est autrement plus romantique que celui que m'offrait mon pépé en caleçon de flanelle à l'heure du coucher. Joli moment, Adrienne

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    1. merci :-)
      pour mon grand-père, mes souvenirs concernent le rasage du matin et la fermeture du faux col, chose pour laquelle il requérait fréquemment l'aide de son épouse (et son menton tremblait d'énervement :-))

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  3. Bien observé ! Moi aussi, j'ai eu du mal à l'idée de devenir un homme : je ne sais toujours pas faire un noeud de cravate ! Et je n'en porte jamais !;-)

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    1. j'ai toujours pensé qu'il y avait surtout des avantages à être un homme (et mes élèves, filles ou garçons, le pensaient unanimement, année après année ;-))
      et je sais faire les noeuds de cravate, il le fallait bien puisque mon mari devait en porter mais ne savait pas les nouer ;-)

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  4. Moi aussi j'ai connu ces étranges montages que sont les porte-jarretelles avec leur boutonnière métallique, leur languette caoutchouteuse portant un bouton où se tendait le bas et même le ruban de soie protégeant la peau. Et ça se portait plus haut qu'une jarretière...

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    1. je vois que tu es un pro, c'est diablement bien décrit :-)

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  5. Ben oui avant les collants il fallait s'accoutrer d'un porte jarretelles. Quelle horreur et quel bazar pour attacher tout le fourbi !
    Ta grand-mère était de la Haute Adrienne ! :-) Ma grand-mère à moi portait des culottes en coton blanc arrivant aux genoux et ouvertes à l'entrejambe. Ce qui m'impressionnait : elle faisait pipi debout dans un coin dehors et pas besoin de papier. On comprend pourquoi ces mêmes culottes devenaient jaunes !

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    1. non, elle était couturière :-)
      mais mon grand-père exigeait l'élégance

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  6. Comme Yvanne, l'élégance n'était pas de mise pour ma grand-mère... Et voir quelqu'un se déshabiller non plus... D'ailleurs, on ne se déshabillait sûrement pas souvent... En tout cas pas devant des enfants !,)))

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