samedi 6 septembre 2025

L'attente éternelle (Marie Sylvie)

  

 

 




            Parfois une simple photographie raconte une histoire bien plus grande. En contemplant ce mur patiné par les siècles et son horloge solitaire, j'ai vu naître un récit. L'histoire d'une attente, d'un espoir, d'une foi inébranlable malgré le temps qui passe ... et l'édifice qui s'use.
          Parfois, les pierres murmurent l'histoire de la patience. Ce récit en est une ébauche. 




Le mur de pierre est un visage de silence, une épitaphe de patience. Chaque crevasse est une ride du temps, chaque mousse un soupir de l'éternité. La bâtisse ne s'écroule pas d'un coup mais se défait goutte après goutte, telle une prière sans fin que le ciel ne semble pas entendre. 


Et au milieu de ce lent déclin, l'horloge. Elle ne bat pas l'heure, elle mesure l'absence. Ses aiguilles sont des ombres qui rampent sur le cadran, de longues mains qui désignent l'horizon vide où rien n'apparaît. Elles marquent les jours, les mois, les siècles d'un espoir qui ne se nourrit plus que de son propre écho.

Chaque tic-tac est un grain de sable qui glisse, un morceau de foi qui se détache. Le mur attend que l'attendu revienne mais le temps, lui, continue d'avancer, et dans son sillage, il laisse les pierres s'effriter et les cœurs s'alourdir telles des larmes séchées sur un visage de pierre.


             Dans l'intervalle de l'attente, 
             L'édifice se meurt, 
             Mais la foi, elle, reste immobile.


 

5 commentaires:

  1. Étrange : tu es déjà la deuxième à dire (dans un texte inspiré) que cette horloge ne marque pas l'heure !

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  2. on texte fait vibrer le mur comme une peau vivante : chaque fissure devient une ride, chaque tic-tac une blessure qui saigne lentement.
    On sent que tu touches à la mémoire des pierres et à l’attente infinie, avec une intensité à la fois grave et poétique.

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  3. Ton billet a une légèreté malicieuse : tu glisses du mystère au réel, de la forteresse imaginaire à l’église fortifiée, en jouant du décalage. On sent à la fois la curiosité du promeneur et l’humour qui désamorce la gravité de l’histoire.

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  4. On a l'impression que, de manière magnifique, l'église vient de nous parler pour nous dire "Io sono sola. E triste"

    ;-)

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  5. Je lis le commentaire de Jo et j'ai pensé la même chose a quelque mots près.
    Marie Sylvie tu as fais vivre les pierres ! Bravo

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Nous ont fait une réponse éclair, tonnerre de Brest !

      Joe Krapov ; Kate ;