PAROXYSME DE LA DOULEUR
- LE FEU SUR LA GLACE -
Il y a des douleurs qui ne saignent pas.
Elles ne crient pas, ne claquent pas, ne se montrent pas.
Elles rampent dans les replis de l'esprit telles des ombres qui refusent le jour.
Mon corps est devenu silence.
Un territoire figé, déserté par le mouvement.
Mais mon esprit, lui, court encore.
Il traverse des mondes, invente des possibles, tisse des rêves que mes membres ne peuvent plus suivre.
Et c'est là que naît le paroxysme.
Non dans le cri mais dans l'absence de cri.
Non dans la douleur physique mais dans celle qui pense, qui sait, qui comprend, et qui ne peut rien faire.
Je suis une intelligence en exil, une pensée enfermée dans une cage de chair.
Chaque idée est une étoile que je ne peux toucher,
Chaque désir une mer que je ne peux traverser.
Et pourtant je rêve.
Je rêve avec rage, avec feu, avec obstination
Car même immobile je suis vivante.
Et dans ce paradoxe, ce feu sous la glace, je trouve une forme de beauté.
Une beauté douloureuse.
Une beauté qui brûle sans flamme.
Une beauté qui me rappelle que je suis encore là,
Au bord du monde,
Au bord de moi.
Le feu et la glace
Ne s'opposent pas toujours.
Parfois ils cohabitent.
Poignant !
RépondreSupprimerTant qu'ils cohabitent, il n'y aura pas de débordement ? Très beau récit des souffrances invisibles et silencieuses
RépondreSupprimerTrès touchant
RépondreSupprimerEt vous trouvez même dans ce paradoxe une écriture qui nous renvoie toute cette beauté ! Bravo pour cela !
RépondreSupprimerQuelle force d'âme dans ces mots émouvants ! Bravo Marie-Sylvie.
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