Depuis que je suis enfant, est ce moi ? Ou il y a vraiment une ressemblance entre James Finlayson en drill sergeant, sergent recruteur, avec Laurel et Hardy, bidasses, et Noël Roquevert, le sergent Fier à bras, dit La franchise dans Fanfan la tulipe ? …
Ah, ces seconds rôles de sergents recruteurs, ces bulldogs de la République ou du Royaume, mâchoires serrées, uniforme trop repassé, voix en double take qui casse le tympan des recrues et les nerfs du spectateur.
Et leurs jurons qui se sont édulcorés aux fils des temps dans le genre de Scrogneugneu en francais et D’oh en anglais pour Damn parvenus jusqu’aux Simpson.
Du coup, j’ai pensé mettre en scène mes deux vieux scrongneugneux confondus jadis dans une piécette un peu vaseuse, c’est vrai, mais bon … c’est l’intention qui compte. Avec Fanfan et Laurel et Hardy. De plus, j’y ai rajouté une description de la BD shakespearienne associée.
« Scrogneugneu contre D’oh ! » version bande dessinée
The overturned soup in most wondrous folly
Sous une tente qui fuit, quelque part entre la Flandre et la Fantaisie, un capitaine et un sergent allié font halte, enfin.
Capitaine Bustle (James Finlayson), moustache frémissante et air solennel en chauve qui peut, compte ses recrues :
« Laurel, Hardy… et ce drôle enrubanné qui dit s’appeler Fanfan ? »
Fanfan la Tulipe, sabre au clair, fait un grand écart front banana split à la manière d’un danseur classique :
« Présent, mon capitaine ! Mais je ne combats que pour les beaux yeux des belles et les mauvaises causes ! »
Bustle se redresse, moustache vibrante :
« Soldat, ici on ne combat que pour la gloire ! »
Le sergent Fier à bras (Noël Roquevert), surgit alors, rouge comme un coq de flamand brabant, brandissant un chaudron empli de soupe fumante :
« Pour la gloire ? De se faire marcher sur le pied par un Anglais chauve ? »
Les deux chefs alliés se font face, sabre contre sabre, juron contre juron :
– D’oh ! (Damned)
– Scrogneugneu ! (Sacré nom de Dieu)
À ce moment précis, Laurel trébuche sur un seau, et… whoops ! — le chaudron de soupe vole dans les airs. Hardy ouvre grand la bouche et glisse sur une carotte qui s’échappe du chaos. SPLASH ! Il atterrit dans la soupe, qui éclabousse Fanfan et le sergent rouge de panache.
Fanfan, toujours sur un pied, le théâtre lui sert toujours, encore, attrape son sabre comme un bâton de majorette et pom pom fait tournoyer le chaudron plein de légumes comme une batte de cricket. Du plein la vue comme d’habitude en bravache. Mais que de charisme. Les rubans s’enroulent autour de Laurel, qui tente de courir mais finit par se prendre les pieds dans la tente.
Hardy, trempé jusqu’aux oreilles, essaie de tirer Fanfan vers lui, mais il finit par l’emmener en pirouette dans la boue, avec des carottes qui volent comme autant de confettis.
Mais Fanfan a une mission de son Roi, en missive secrète, donner un bouquet à une princesse. Il est temps. Et pour la livraison du bouquet, Fanfan fougueux va sans réfléchir le livrer, mais se trompe de film.
Il crève l’écran du téléfilm d’Allan Arkush de 2003, uchronique, où un prince et son acolyte sont transformés en grenouille pour toute l’éternité… À moins que ce prince ne convainque une jolie jeune fille de l’embrasser. Du coup Fanfan se retrouve en grenouille avec son bouquet.
Toujours la même rengaine du baiser magique en crapaudine ! Tornado déçu le laisse en plan et rejoint le beau masqué Guy Williams, pour aller galoper autour d’autre pays. Fanfan retourne déçu aussi dans le bon décor. Le petit nuage magique se dissipe, Fanfan redevient humain, bouquet à moitié brûlé. Fanfan, frisé de vapeur : “Je préfère le théâtre, c’est plus stable…”
Bustle, recouvert de boue et de purée, debout, lève le bras et hurle :
« Soldats… je crois que nous venons d’inventer l’OTAN ! »
Le sergent toujours rouge, quant à lui, s’écrase dans un tonneau et en sort la tête à moitié recouverte de soupe :
« Et moi qui pensais que la guerre, c’était du sérieux ! »
Fanfan saute sur Laurel, qui glisse sur Hardy, qui fait tomber un autre seau… et la tente s’effondre en un nuage de toile, de rubans et de légumes volants.
La scène se termine sur un dernier éclat : nos héros, trempés et boueux, se relèvent, debouts, en triangle comique, s’inclinent à la manière d’une troupe de théâtre, et éclatent de rire. En contrepartie ils entament un concours de jurons contre le public qui n’en peut mais :
Sergent Fier à bras : Scrogneugneu, Ectoplasmes à roulettes, Flibustiers de carnaval, Moules à gaufres
Capitaine Bustle : D’oh, Blimey, Oh my god, Bollocks, Little buggers
Hardy doublé par un acteur belge : Frûmez vos guêul, Tiesse di quette, Bôreu d’ troyes et pikeu d’ gades
Laurel par un québecois pur jus : Mausus qu’chus tanné ! Crisse de cave, Câlice de char
Fanfan, bouquet carbonisé : Montjoie ! Saint Denis ! FICHU SORTILÈGE !
Dans la salle, le Capitaine Haddock, ébouriffé, se lève et applaudit : “Tonnerre de Brest ! Quelles belle bande de bachibouzouks, mille sabords !”
Caption final : Thus was born the first Franco-English alliance, pre-Brexit, born of misunderstanding, overturned soup, and wondrous folly !
Avec Gérard Philippe, James Finlayson, Noël Roquevert, Stan Laurel et Oliver Hardy et enfin Emily Beecham-Parcequerousse
« Scrogneugneu contre D’oh ! » – Storyboard BD Complet
Case 1 – Extérieur, tente qui fuit
Caption: Somewhere ‘twixt Flanders and Fancy…
Bustle (moustache frémissante, air solennel) :
• “Laurel, Hardy… and that ribboned knave, Fanfan?”
Fanfan (grand écart frontal, sabre en main) :
• “Present, my captain! For fair eyes and naughty causes!”
Onomatopée: ZING! (Fanfan brandit son sabre)
Case 2 – Gros plan sur Bustle
• “Soldier! Here we fight for glory!”
Sergent Fier à bras surgit, rouge comme un coq :
• “Glory? To be trodden by a bald Englishman?”
Onomatopée: SCROGNEUGNEU!
Case 3 – Duel sabres
Sabres s’entrechoquent :
• Bustle : D’OH!
• Sergent : SCROGNEUGNEU!
Bruit: CLANG! CLASH!
Case 4 – Chaos culinaire
• Laurel trébuche sur un seau : WHOOPS!
• Chaudron de soupe vole : FLY! SPLASH!
• Hardy glisse sur une carotte : SLIP! SPLASH!
• La soupe éclabousse Fanfan et le sergent rouge.
Case 5 – Fanfan acrobatique
• Fanfan, sur un pied, tourne le chaudron : POM POM SWOOSH! ZING!
• Les rubans s’enroulent autour de Laurel : BOING!
• Laurel trébuche dans la tente.
• Hardy tire Fanfan dans une pirouette : TWIRL! WHOOSH!
Case 6 – Livraison du bouquet
• Fanfan traverse le chaos, bouquet à la main : TIP-TOE…
• Il crève un écran voisin où une princesse confuse se penche :
• Fanfan en grenouille : “For thee, my princess!”
• Princesse (mauvaise) : “Euh… merci ?”
• Onomatopée : WHOOPS! (Fanfan l’embrasse et recule sur une peau de banane)
Case 7 – Concours de jurons
• Sergent rouge : SCROGNEUGNEU!
• Bustle : D’OH!
• Laurel : Câlice de char !
• Hardy : Tiess di quette !
• Fanfan, bouquet en équilibre : FICHU RUBAN!
*Tous se regardent, perplexes puis éclatent de rire : HA HA HA!
Case 8 – Bustle héroïque mais boueux
• “Soldiers… I believe we have invented NATO!”
• Sergent rouge sort d’un tonneau, tête pleine de soupe :
• “And I thought war was serious!”
Onomatopée: SPLAT!
Case 9 -Chute finale et hommage Haddock
• Fanfan saute sur Laurel → Laurel glisse sur Hardy → un autre seau tombe : CRASH!
• La tente s’effondre en nuage de toile, rubans et légumes volants : BOOM! WHOOSH!
• Nos héros se relèvent, triangle comique, s’inclinent.
• Dans la salle, Capitaine Haddock, ébouriffé, se lève et applaudit :
• “Tonnerre de Brest ! Quelles belle bande de bachibouzouks, mille sabords !”
Caption final: Thus was born the first Franco-English alliance , pre-Brexit, born of misunderstanding, overturned soup, and wondrous folly!

Très belle pièce en un acte, visuelle et auditive à souhait où les jurons élégants fusent !! Je m'incline et dit : bravo !!!!!
RépondreSupprimerQuelle inspiration et quel souffle ! Des liens passé/présent, entre les genres et les lieux, les langues, les expressions... les personnages si hauts en couleurs !
RépondreSupprimerOuf ! Une guerre où on rit...
RépondreSupprimerquelle intrigue à la "Qui veut la peau de Roger Rabbit !" . Je vois que tu es en avance sur le thème de cette semaine avec ton capitaine Haddock
RépondreSupprimerQue de beau monde et que de belles références ! Toi non plus tu n'es pas près de - ou prêt à - devenir amnésique ! ;-)
RépondreSupprimerÇa c'est du story board !
RépondreSupprimerJ'ai tout de suite reconnu Finlayson : heureusement que tu m'as appris son nom, sans quoi je n'aurais pas pu dire que je l'avais reconnu ! :-)
Grand'merci à toutes et tous ... :)
RépondreSupprimerQuelques photos de nos 2 fameux scrongneugneux :
https://lotharquejamaisfr.wordpress.com/wp-content/uploads/2025/10/20251018_220605.jpg?w=700
En fait il y avait 2 britaniques et rousses jolies dans Guillaume Tel, 2024 : Emily Beesham et Elie Bamber. Fanfan a pris la premiere venue. Pourtant l’autre a joué une princesse dernièrement. La princesse Beatrice in ... My Dear F***ing Prince 2023. En fait je dis rousse, ou blonde, mais les brunes ne comptent pas que pour des prunes. Dans Fanfan d’aucuns n’ont les yeux pochés :
https://lotharquejamaisfr.wordpress.com/wp-content/uploads/2025/10/20251018_215503.jpg?w=1000
Bonbons, caramels, esquimaux, chocolat, c’est l’ouvreuse qui le scande, juste assez fort pour qu’on l’entende depuis l’autre bout de la salle et qu’on ait le temps de réclamer à papa l’obole nécessaire. L’esquimau est le roi du panier en osier, et si l’on est au premier rang il me faut espérer qu’il en restera un à la vanille quand elle arrivera par ici. D’autant plus que la bougresse est capable de héler bonbons, caramels, esquimaux, chocolat, alors même qu’elle ne possède plus le moindre bâton glacé à vendre !
En 1953, la bondissante Annie Cordy fait de cet hymne gourmand de l’entracte un succès de hit parade grâce aux paroles de Noël Roux et à la musique d’Edward Chekler et Marcel Dube. Sur le rythme endiablé d’une samba, la plus belge des meneuses de revue se déhanche en chantant bonbons, caramels, esquimaux, chocolat, instillant dans le cerveau de plusieurs générations de cinéphiles un rapport libidineux et quasi pavlovien entre les friandises citées et la tenue de l’ouvreuse (qui rejoindra ainsi au firmament des phantasmes masculins l’hôtesse de l’air et l’infirmière, mais ceci est une autre histoire).
Notons que certains coquins ne reculant devant rien, n’hésiteront pas à blasphémer en créant les paroles "bonbons, caramels, esquimaux, chocolat, sucez les mamelles de Lollobrigida", que jamais ho grand jamais, je n’ai chanté, enfant, que nous ne citons ici que par souci d’exhaustivité et de rigueur scientifique.
In https://www.mots-surannes.fr/bonbons-caramels-esquimaux-chocolat/