La photo-sujet de la semaine est une vue du beffroi de Bruges.
Comment ?
Elle est moche ? Normal : c'est moi qui l'ai prise il y a 22 ans avec un appareil digital de l'époque, époque à laquelle mon beau-fils clamait haut et fort que la photo digitale n'atteindrait jamais le niveau de qualité de l'argentique (y en qui disent "analogique"). Depuis il est hyper-équipé en matériel digital et n'utilise plus qu'exceptionnellement son antique Leica.
Pour que vous puissiez continuer à vous payer ma tête je vous colle une autre photo du monument prise sous un autre angle :
Là, vous pouvez voir un de ces canaux initialement destinés au transport de marchandises et qui ont valu au patelin son surnom de "Venise du nord". Appellation un brin surfaite à mon avis... même si la ville est depuis très longtemps un site touristique très fréquenté... par une grande majorité de touristes d'un jour.
Ce qui m'a frappé chaque fois que j'ai visité cette ville, c'est que si durant la journée c'est la cohue dans ses rues, en soirée, c'est quasiment désert à tel point que le soir, les "madames pipi" disparaissent des bistrots. Si ça c'est pas un indice ! (Et, soit dit en passant, je n'y ai jamais aperçu le Commissaire Van In attablé devant sa Duvel).
Mais revenons à nos beffrois : c'est déjà le deuxième pourriez-vous vous exclamer en proie à l'effroi des beffrois. Mais que voulez-vous, je suis, même si cela peut vous paraître étrange, un Bourguignon, un habitant des Dix-sept Provinces. Oui, à Bruxelles nous possédons encore la majorité des ouvrages subsistant de la bibliothèque des Ducs de Bourgogne.
Et dans cette région, c'est rempli de beffrois. Vous pouvez en voir la localisation dans la carte ci-dessous :
Et si vous comparez ces deux cartes, vous constaterez que les beffrois français se situent dans la fraction de territoire qui appartenait aux Dix-sept Provinces avant que Louis le Quatorzième applique le principe prôné par la Grande Catherine de Russie : "Le meilleur moyen de protéger nos frontières, c'est de les étendre !". Et on se plaint de Poutine !
Mais qu'étaient donc ces édifices ? Le signe du pouvoir communal dans un état moins centralisé et dont la richesse reposait principalement sur les industries et le commerce de riches villes auxquelles on avait concédé des pouvoirs élargis. Marrant hein ?
Allez, je vous en montre un français, peu connu je crois :
C'est celui de Rue, dans la Somme. Un brin plus trapu que celui de Lille par exemple (mais il a des circonstances atténuantes : celui de Lille date de 1932).
Sombreffe n'a pas de beffroi mais on peut voir tagué « Sombre effroi » sur une des poubelles de l'entité.
RépondreSupprimerJudicieuse observation ! :-)
SupprimerC'est surtout un jeu de mot local, les habitants de Sombreffe s'appelant les Sombreffois et pour moi, qui vais à Sombreffe à vélo, c'est évidemment un jeu de mollet.
SupprimerJ'avais bien compris le lien avec les habitants et j'y suis moi aussi passé à vélo, cela dépendait de l'itinéraire que je choisissais pour relier Ville-sur- Haine à Vezin.
SupprimerBravo à vos mollets car pour aller de Ville-sur-Haine jusque Vezin, il faut de meilleurs que pour aller de Gembloux à Sombreffe, surtout que maintenant, on peut faire ce trajet en suivant l'assiette de l'ancienne ligne de chemin de fer qui reliait Landen à Tamines. https://ravel.wallonie.be/home.html .
SupprimerBon, c'était il y a soixante ans aussi ! Et à l'époque j'étais pour ainsi dire greffé sur mon vélo :-)
SupprimerC'est marrant comme nos contributions dites "des vacances" ressemblent à des cours d'histoire et de géographie !
RépondreSupprimerMais ça tombe bien : j'aime bien l'école ! ;-)
J'aimais bien également, mais elle a un brin changé, je crois...
Supprimeron est beaucoup dans le pédagogique, ça doit être de saison ;-)
RépondreSupprimerJe suis un grand donneur de leçons (aux autres) !
SupprimerC'est le jour où l'on découvre les origines des auteurs du Défi.
RépondreSupprimerMerci pour ces leçons d'histoire et de géographie.
Rien de mystérieux dans mes origines, je les ai étalées dans mon blog personnel
Supprimerhttp://presquentrenous.canalblog.com/
Mais bon, c'est long et touffu, je ne suis pas Amélie :-)
Toutes tes illustrations sont instructives et passionnantes, surtout celle de la carte des beffrois inscrits au patrimoine mondial de l'Unesco. Pour tout dire, je connais celui de Gand (et la ville magnifique que j'ai visitée plus qu'une journée) et j'ai dû voir celui de Bruges il y a très longtemps... mais je faisais partie de ces touristes d'une journée et ne me souviens que du parcours sur les canaux... qui n'étaient pas sans me rappeler (un peu) ceux de Venise !,)
RépondreSupprimerTu as mille fois raison (et tu rejoins en cela Erik Orsenna qui y a vécu quelques années) : Gand, sans doute parce qu'elle est une ville universitaire, est bien plus vivante que Bruges que Georges Rodenbach dans son roman avait baptisée "Bruges-la-Morte". Moi aussi je préfère Gand. Enfin, je préférais parce que cela fait quelques années maintenant que je n'ai plus mis les pieds dans aucune des deux.
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