"Femme des années 80, mais femme jusqu'au bout des seins... (Histoire vraie)"
Haïku :
Geisha, petit chat
Deux papillons dans tes yeux
S’envolent vers moi ...
Quand, dans
quelques années, le premier de mes petits enfants rentrera à la fac, je
me souviendrais - avec des regrets nostalgiques frissonants dans les
yeux, dans les oreilles et même sous le palais - de cet ancien et si
lointain voyage au Japon que je fis à l’occasion de l’écriture de mon
mémoire de fin de licence.*
Chercher la femme ... À Kobe, au japon
où je viens d’arriver, j’ai commencé à étudier les yakusas par
l’intermédiaire d’une des grande famille de la pègre locale, l’une de
celles qui contrôlent de nombreux restaurants. En général, ici, en 1981,
les femmes ne sont pas intégrées à la mafia. Elles œuvrent complètement dans l’ombre. C’est donc par cette petite porte sombre que je compte entrer discrètement dans l’organisation Yamaguchi-gumi
pour l’étudier. J’aurais pu essayer de l’infiltrer discrètement, mais
je me suis vite rendu compte que ici au Japon j’étais blanc. De plus mon
japonais s’est vite lui aussi avéré trop basique. Mon anglais trop
shakespearien. J’ai donc décidé de mener mon enquète tout simplement
déguisé en touriste.
Hier j’ai jeté mon dévolu sur la jolie Yuki, la fille de Fumiko Taoka, la femme d’un célèbre grand parain récemment décédé. Naturellement. Elle travaille comme geisha au grand restaurant Yakiniku Okatora Sannomiya.
Hier là-bas, on a discuté longuement. Les
yeux dans les yeux. Je crois qu’entre nous le courant est passé comme
sous la caresse soyeuse d’une torpille électrique marine. Aujourd’hui je
lui livre mon dernier haïku, écrit rien que pour elle. Elle lit. Je
sirote mon saké ... Elle lit ... Elle sourit. Ce matin tôt, à l’hôtel
luxueux Hokura, bien campé face au front de mer sur mon minitel j’ai
utilisé l’IA pour traduire mon haïku et mon poème en japonais. Traduire
n’est pas le mot juste, non, c’est mieux que cela. L’IA est entrainée
jusqu’à ses couches neuronales cachées les plus profondes, par mille
rétropropagations magiques des poids jolis, entrainée des milliards et
des milliards de fois, et encore, dans toutes les langues, elle les
posséde en parallèle. Telle un apôtre envoyé, sur les lignes
télephoniques, polyglote de la pencôtes, habité par les langues de feu
apostoliques. Envoyées. Donc j’ai demandé en traduction un japonais,
simple, bien envoyé direct
et poétique. Mais ça ramait. Grave. Dru. Trop. J’ai cru que mon
minitel-famicom chauffait un peu. Mais pourtant j’ai bien récupéré mon
listing à la réception de l’hôtel. Parfois il y a un peu de fumée sans
feu ! Ouf ...
Je lui lis mon poème, amoureusement dans
mon plus beau japonais. Lyrique. Je suis rapidement entouré par ses
trois frères, patibulaires mais presque, armoires à glace yakusa, grand
format, tatoués comme des consignes vivantes d’oncle walrus. Ha les
beaufs ! Je me remémore rapidement mes vieilles prises de judo
enfantines... Tatami, Tai Otoshi et Ippon Seio Nage ... Action !
Je me réveille à l’hôpital Minatojima
Minamimachi. Quand je serai rétabli, je prendrai le prochain avion.
J’ai un plan B pour mon mémoire de licence : La modification de la flore
et de la faune du Périgord, suite à l’immigration en 1925 de plusieurs
familles bretonnes dans le pays. Ce sera moins poétique, mais bon ...
_____________________
* Licence poétique, il va s’en soi
......
....
..
.
______
芸者、
小猫 目の中の二つの蝶
私に向かい飛ぶ
Haiku romaji :
Geisha, koneko
Me no naka no futatsu no chou
Watashi ni mukai tobu
Geisha, thou kitten fair
Within thine eyes two butterflies dost dare
Flit toward me there ....
.
.
Ça, c'est typiquement français : "De l'audace, encore de l'audace, toujours de l'audace!"... et on termine à l'hosto ! Remarque que c'est encore un demi mal quand on sait comment a fini Danton... ;-)
RépondreSupprimerDans ton idée, ce n’est pas très cool. Oui, c’est un peu du brol quand même. J’espère que les wallons ne sont pas ainsi. J’espère ! Quoique, À Trop Se Mirer On Vait Le Diâbl.
SupprimerOui oui opte rapidement pour le plan B. Ce sera moins dangereux. Et tu rencontreras de jolies périgourdines qui te feront goûter leurs truffes. :-)
RépondreSupprimerOui, Yvanne, mais il existe une truffe blanche très goûtue au japon près d’Okayama ... mais bon ... affaire à suivre.
SupprimerLa modification de la flore et de la faune du Périgord, suite à l’immigration en 1925 de plusieurs familles bretonnes dans le pays ? Là-dessus je décline toute responsabilité : je n'étais pas né, je n'étais pas breton. mais par contre je suis coupable : je stocke dans ma cave des bouteilles de Pécharmant dont je ne te dis que ça ! ;-)
RépondreSupprimerCf. L’immigration bretonne en Aquitaine
SupprimerRevue géographique des Pyrénées et du Sud-Ouest. Sud-Ouest Européen Année 1960 31-2 pp. 181-196
Par C. Pinède dixit :
Une fois acclimatés et après avoir utilisé aussi les boeufs au lieu, ou en plus de leurs petits chevaux bretons, et bien d’autre choses encore, ils ne sont pas restés les deux pieds dans le même sabot. Ils ont appris la vigne et le tabac. Bon rien trouvé sur le Pécharmant, bien charmant cela dit, lui qui existe depuis les années 1550, mais cela se pourrait ... un poco ... car les côtes de Duras ne sont pas loin.
https://zupimages.net/viewer.php?id=25/12/beo7.jpg
https://zupimages.net/viewer.php?id=25/12/6t4a.jpg
Quel poète ! Quelle licence ! Du moment que tu te réveilles à l'hopital, ta meilleure chance de salut est bien l'aéroport !,)
RépondreSupprimerOui. On dit souvent que l’hôpital se fiche de la charité ... et pourtant à Sarlat-la-canéda toutes les femmes ne sont pas cloîtrées aux filles de la charité de saint vincent de Paul ... Alors, vive le périgord noir !
SupprimerSarlat ? Ma première pensée va aux portes géantes, on ne peut pas les rater ! Magnifiques !
SupprimerPoème gourmand :
RépondreSupprimer雪す 芸者 Yuki Su-Geisha
Kézako, qui l’eût cru
Su-Geisha
Petit chat
Wasabi dans la peau
Kamaboko sur le nez
Wakamé sous les pieds
Shikaté, et puis Saké
Par dessus
Un Kasu au Tofu dans tes bras
Gyosa, sans les mains
Harusame et Mirin en Soba…
Et quoi ?
Dans ton dos
Gyokuro, Aka-Miso
Ding, Dang, Dung
Et des Mungs à la mangue
Sur ta langue …
Ton kimono
Nimono, n’y tient plus
Su-Geisha
Petit chat
Yakusa
Je te mange toute crue …
______
ici ... Yuki. Su-Geisha. Yakusa