À Venise, ce soir de bal et de brumes
Illustrissimo Poeta,
Je vous écris d’une main tremblante, la plume glissant sur ce vélin comme une gondole qui hésite entre les canaux. Nous nous sommes croisés hier, au détour d’un grand salon éclairé de cent bougies, et pourtant vos yeux m’ont paru plus sombres que les lagunes la nuit.
Sur un mur discret de la cité, j’ai lu ces mots : “Sono solo e triste.” Était-ce vous, ou l’écho d’une âme sœur que je n’ai pas encore reconnue ? Depuis, ils résonnent en moi comme un chant d’orgue esseulé dans une église déserte.
Venise étincelle de miroirs et de masques, mais que sont les fêtes quand le cœur se sait déserté ? J’aimerais vous dire qu’aucune solitude n’est définitive, qu’un mot confié à l’encre peut devenir un pont de lumière entre deux rives.
Recevez ces lignes comme une chandelle glissée dans votre nuit.
Si votre tristesse demeure, je vous invite à la confier à la mer — elle sait tout recueillir, et dans le ressac elle vous rendra un souffle neuf.
Attendant votre réponse avec ferveur,
Je demeure,
Votre dévouée admiratrice dans l’ombre des palais
Eh bien, Venise a bien reçu ton message, illustrissimo poeta !🥰
RépondreSupprimerEh bien, tu sais parler aux poètes toi !
RépondreSupprimerC'est que tu partages leur langue...
Un beau message d'espoir, une lumière dans les ténèbres de la tristesse
RépondreSupprimerVenise en toile de fond. C'est sublime. J'entendais ta voix avec ses chaudes intonations en lisant ton poème Tokyo. Magnifique !
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