Les jambes et les poumons en feu, le visage noir de larmes et le cœur battant à tout rompre, Onia s’effondra au sol. Dans ses oreilles, bourdonnaient encore les vociférations, les aboiements des chiens, le crépitement des torches et les insultes.
“Meurtrière ! “ Sorcière ! “ “Assassin ! “
Ses membres tremblants, elle se redressa à demi ; un frisson violent parcouru son corps. Une forteresse la surplombait de sa masse, imposante et terrible. La muraille, aussi lisse que du marbre, n’offrait pas la moindre prise. La seule gouttière, si haute qu’elle devait se tordre le cou pour la voir en entier, ne permettait à aucun grappin de s’accrocher. Même le pilier de gauche avec son escalier en colimaçon, ne laissait pas entrevoir une ouverture. Ses yeux désespérés louvoyaient de l’horloge aux aiguilles figées dans un espace-temps inatteignable, à la façade qui semblaient ricaner de sa malchance.
Dévorée par l’angoisse, Onia se recroquevilla un peu plus.
Son cœur se tordit de nouveau quand un puissant coup de tonnerre fit vibrer la terre, répandant des ondes de choc sur la surface du plateau. Au même instant, l’écho des vociférations, aboiements, hurlements, crépitement de torches, retentit dans la nuit qui s’avançait. Tout espoir de retraite était désormais perdu. Perdue entre songe et réalité, elle percevait avec acuité son corps déchiré par les coups, ses flancs entaillés par les pierres et le fouet, son sang s’échapper de ses blessures. Déjà elle sentait poindre l’heure de son entrée dans le sommeil éternel.
Dans un gémissement, elle rampa vers le mur, dans l’espoir vain de se fondre en lui, d’entrer dans les ombres pour échapper à ses poursuivants. Accablée, appelée par les profondeurs, elle se glissa dans les ténèbres d’une petite arcade située sur sa gauche. En se mordant une main pour s’empêcher de crier, elle apposa, en tremblant, l’autre sur une minuscule porte.
Avec stupéfaction, elle vit apparaître un mince rai de lumière puis une voix sépulcrale retentit :
- "Venez, nous vous attendions."
Sans réfléchir une seconde de plus, elle se glissa dans l’interstice et disparut dans l’obscurité.
On attend la suite avec impatience (et la révélation de ce qui la poursuit ainsi)...
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RépondreSupprimerTon récit a une intensité dramatique saisissante : on sent la course haletante d’Onia, la meute qui la traque, la forteresse fermée comme un mur de destin. La chute — cette petite porte lumineuse et la voix qui appelle — ouvre une bascule magnifique, presque initiatique, où la persécution se retourne en passage vers l’inconnu.
’ai eu l’impression, en te lisant, d’assister à une scène de théâtre entre le notaire, François et toi — un vaudeville à la Flaubert, où la vérité surgit en contrepoint de la comédie.
RépondreSupprimerCe commentaire m'est sans doute destiné ? Si c'est oui, je dois préciser que cette histoire d'héritage est, pour moitié, vraie et que, si elle crée des fâcheries bourgeoises, elle fait bien rire ceux qui comme moi ne possèdent pas grand chose (à part une propension certaine à la rigolade !) ;-)
Supprimererreur de destinataire eneffet
SupprimerUne église du XIVe siècle qui sert de décor à un récit d'héroïc-fantasy... J'adore le Défi du samedi, dernier refuge encore vivant de la poésie surréaliste débridée ! ;-)
RépondreSupprimerEt alors ??? Ah non ! Il se passe quoi après ! Tu nous fais une histoire de dingue et hop hop on doit se creuser la tête pour savoir !!! Pas sympa la Clio !!
RépondreSupprimerAhaha ça s'appelle le cliffhanger 😉. Il se pourrait que je continue la semaine prochaine🤩)
SupprimerUn récit palpitant et tellement bien écrit !
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