samedi 13 décembre 2025

Défi #902

  

 

Un truc qui me rappelle l'armée
et vous, ça vous inspire quelque chose ?

 

Barda

 

 



Sont au parfum

 

 


  

Marie Sylvie ; Nana Fafo ; Kate ; Vegas sur sarthe ;

Clio 101 ; Walrus ; Yvanne ; Joe Krapov ;

 

Logogriphe de l'aspérule (Joe Krapov)

 


Connaître le nom des plantes, voilà ce qui botte Annick !

Super ! Moi qui ne connais pas l’aspérule, j’ai bien peur, de façon plus que sûre, de me prendre un râteau auprès de l’élue de mon coeur ! C’est râpé d’avance ! Comment pécho en pure perte et se retrouver lésé dès le départ, faute de livres lus parce que ça me rase, de lire !

Vous n’auriez pas une URL ou une appli pour apprendre, d’un seul coup d’un seul, en un laps de temps hyper-court, tout sur la prêle des champs, les fleurs des Alpes, la floraison des saules pleureurs ?

« Ses pleurs sont des perles de pluie, son feuillage salue ta beauté, il admire toutes tes parures, ta marche princière dans les rues, il aime toujours comme tu es sapée, tu es la queen des USA, tu pulses bien plus que les Femmes peules quand tu danses, elles deviennent pâles de jalousie… Et ce saule après tout, je peux te l’avouer, c’est moi, mes sentiments sont purs, mes râles d’amour sont sincères, tu es parée pour moi de toutes les vertus, dès l’instant où tu as paru tu m’as plu, mon coeur s’est rué vers toi comme pour répondre à un appel de Notre Père : "Tous les trésors épars que J’ai semés sur terre sont rassemblés en elle, la magie de la Perse, le piquant des roses d’Alep, la sauvagerie des Aurès à elle seule..." ».

Tu parles ! Je n’ai pas la tchatche du rappeur ! Je ne connais aucun remède qui m’évite d’entendre en retour d’âpres mots de rejet comme Elsa, Paule, Sara et Laure, jamais repues de méchanceté, m’ont jadis balancé lorsque je me risquais près d’elles :

- Tu t’es vu, quand t’as bu, saucisson d’Arles ? Tu souffres d’énurésie ? Tu veux une alèse ? Mets-la en pause, ta propagande ! Retourne jouer sous le préau, sale môme ! Casse-toi, tu pues, sapeur Camembert ! Va te jeter sous le tromé au quai de la Râpée !


Purée, c’est dur la vie quand on n’ose pas aller suer au spa et que pèse sur soi leur plein seau de sarcasmes ! Ah les relapses ! Ça m’use ! Ça me sape le moral ! Je me pose un peu las ! Le bonheur est dans le pré mais il est où le pré ?

Alors ? Toujours rien dans le genre «une épure de Wikipedia, un logiciel qui taille à la serpe et redonne du sel ou du peps à la vie»?

Comment ? « Lui réciter « Le Hareng saur » de Charles Cros la fera rire ? »

Quelle drôle de ruse à deux balles ! Et c’est qui ce real bouffon ?



Noëls d'antan. (Yvanne)

  


Les Noëls de mon enfance ne ressemblaient en rien à ceux d'aujourd'hui dans mon petit village de campagne. Pas de père noël moche et défraîchi accroché aux fenêtres des maisons. Pas de guirlandes multicolores et clignotantes donnant un air glauque et blafard aux habitations éparses à la tombée de la nuit. Pas de faux sapin avec de grosses boules rouges et dorées devant les portes et encore moins d'animaux en plastique couverts de fausse neige dans les jardins. Non. Rien de tout cela. Noël était une fête. Une grande fête mais dans le cœur. Et magique aussi quand la Nature nous offrait en cadeau dans sa dormance des Noëls blancs de neige et de givre. Une fête sans artifices et voyeurisme extravagant. Noël était plus pudique, plus intime et laissait dans l'esprit des gens un bonheur simple et partagé. C'était en tout cas cela pour moi.

Chez mes parents il n'y avait pas de décorations et de manifestations particulières. Nous nous contentions d'aller à la messe de minuit le 24 décembre pendant que flambait dans la cheminée une grosse bûche de châtaignier bien sèche, gardée pour cette occasion dans un coin de la cabane à bois. Ma mère et ma grand-mère avaient préparé un réveillon à leur façon : boudin noir grillé sur les braises, jambon et pâté de notre cochon et une tarte aux pommes ou un clafoutis cuits dans le four à pain. Le jour même mon grand-père avait pétri la pâte et allumé le four pour avoir du pain frais. Un festin parce qu'inhabituel. Nous rangions ensuite, mes frères, ma sœur et moi nos pantoufles devant le banc de bois dans l'âtre. Le lendemain nous trouverions une orange, un jésus en sucre, des pralines et souvent des choses utiles : tricots, écharpes et bonnets tricotés par les femmes de la maison.

Le souvenir merveilleux que je garde dans mon cœur est celui-ci. A la demande de Monsieur le Curé nous allions en bande joyeuse dans les bois alentour ramasser branche de sapin, écorces de bouleau, houx , mousse moelleuse et pommes de pin pour embellir l'église et surtout la crèche. Je nous revois, filles et garçons courir sur le sol gelé de la forêt, amassant nos trésors dans des sacs de jute. Nous revenions, rouges de froid et de plaisir. La demoiselle – la sœur de notre curé – nous attendait. Pour une fois, elle quittait son air revêche et nous aidait à vider nos trouvailles dans le chœur. Puis chacun s'affairait à disposer les éléments naturels au mieux. L'église était glacée. Nous ne le sentions presque pas. Quand le froid était trop mordant nous soufflions sur nos doigts engourdis et tapions du pied pour nous réchauffer mais nous n'aurions pour rien au monde abandonné nos travaux festifs.

J'adorais préparer la crèche. Une vieille crèche toute abîmée mais je n'en aurais pas voulu d'autre. C'était ma crèche. Comme elle était belle et odorante parée de sapin et de houx sur son toit et ses parois ! Avec Odile, ma copine, nous disposions la paille apportée par un des garçons - mon frère aîné bien souvent - sur les planches en bois de son sol. C'était ensuite qu'intervenait la demoiselle.
Avant de disposer les santons de terre cuite et l'ange aux ailes bleues qui hochait la tête en recevant une pièce de monnaie, elle parsemait la paille de feuilles séchées et parfumées. Elle nous disait que la Sainte Vierge en avait garni la couche de l'Enfant Jésus pour qu'il ait un sommeil léger et heureux. Elle appelait cette plante « l'herbe de la Vierge ». Elle allait la cueillir au printemps dans un coin qu'elle seule connaissait. Je sais aujourd'hui qu'il s'agissait de l'aspérule grâce à Walrus. Je ne manquerai pas de courir les bois comme dans l'enfance pour en trouver aussi.


 

Mettez m'en un carton (Walrus)

  

C'est ce que j'avais dit à l'épicier du coin, là (à Rhisnes) où nous organisions une petite rencontre entre quelques représentants de fédérations de scoutisme non-confessionnel...

Mais je m'emballe, commençons par le commencement...

 

Une région de mon pays s'appelle la Gaume. C'est un débordement de quelques cuestas de la Lorraine française sur notre territoire (si vous avez oublié ce qu'est une cuesta, je peux vous proposer la chose à la prochaine occurrence de "c" sur ce blog). Les forêts de cette région sont riches en aspérule odorante.

C'est à partir de cette plante qu'on fabrique une boisson locale appelée "Maitrank" ("Vin de mai" en patois du pays d'Arlon, voisin oriental de la Gaume, car si la Gaume est reliée aux patois lorrains, le pays d'Arlon l'est aux patois luxembourgeois d'origine germanique).

Comme vous le savez maintenant, si vous avez suivi le lien, chacun y va de sa recette pour fabriquer ce breuvage, y compris quelques industriels qui en vendent dans le commerce. C'est d'une de ces productions (sans doute pas la meilleure) que j'avais commandé un "carton".

En fait, j'en avais commandé quelques(s) bouteilles et le commerçant me les avait mises dans un carton déjà recyclé alors que l'histoire se passe dans les année 70, le recyclage de l'époque consistant à croiser les rabats d'un carton usagé pour le refermer.

Lorsque j'ai envoyé ma fille (toute jeune ado à l'époque) chercher le carton en vue de l'apéro (oui, on avait le gosier sec à l'époque, surtout après une matinée de discussions et surtout pour les Danois qui démarraient leur journée à l'Aquavit), elle a soulevé le carton et l'a retourné, pour trouver une meilleure prise, je suppute, et, rabat-joie,...

Tout le contenu s'est retrouvé sur le sol. Les deux seules bouteilles rescapées ont été rapidement éclusées, ça va de soi(f) ! 

 

Un bouquet d'aspérules (Clio 101)

  


Lui offrir un bouquet d’aspérules ? Bon sang, je vais être ridicule !

Le regard sombre, Pierrot faisait les cent pas devant l’immeuble où Héléna donnait son cours. Toutes les secondes, il consultait sa montre et il resserrait les doigts sur le bouquet qu’il tenait en main. Toutes les secondes, il était tenté de s’en aller. Pourtant, une force impérieuse le ramenait au 18 rue du Pas de Minage.

Ou plutôt la voix surexcitée de Sophie, la plus proche amie d’Héléna, qui l’avait bombardé de conseils.

Elle adore le romantisme, un paquet d’année que personne n’a été vraiment délicat avec elle. Et les aspérules, ce sont ses fleurs préférées, y en a tout le temps dans son appart : en bouquet of course, séchées et même en tisane. Elle a un cours de 15h15 à 16h12. 16h12, car son élève est un paresseux, il tente toujours de gratter des minutes en moins. Donc, tu te pointes à 16h, quand elle sort tu lui donnes le bouquet et en même temps, tu l’invites à prendre un café chez Mary Lili. C’est super chou comme bar, très cosy, intimiste mais pas trop, avec des coussins, des canapés et de supers gâteaux. Elle adore les gâteaux, c’est une super gourmande. Après, vous papotez de tout et de rien et le tour est joué.

Avec Sophie, tout semblait plus simple.

Sauf que rien ne l’était. Grand admirateur d’Héléna pour son talent et son charisme, il lui déclamait des discours enflammés.

Seul, chez lui, face aux posters de tous ses concerts, en écoutant un de ses disques.

Quand il croisait son regard, son visage virait à l’écarlate, il baissait aussitôt les yeux et ne parvenait qu’à lui balbutier les mots de première politesse. Quand un morceau se terminait, elle le remerciait d’un sourire et lui, ses mains se mettaient à trembler et il manquait de trébucher en descendant de la scène.

Ce n’était pas comme son frère Tonio, le beau parleur. Lui, il saurait quoi lui dire, la faire rire. D’un geste, il la complimenterait avant de lui proposer un lieu branché. Il pouvait presque entendre sa voix s’il le voyait ainsi.

Mon pauvre Pierrot, tu n’auras jamais aucune chance avec Héléna. Une fille aussi classe, il lui faut un homme, un vrai, qui la caresse de ses mots et lui propose le paradis ; pas un bafouilleur.

A entendre cela, même si c’était uniquement dans sa tête, Pierrot faillit renoncer. D’autant que Tonio avait été clair. S’il osait ne serait-ce que jeter un regard sur Héléna... il en paierait le prix.

Avec un soupir, il tourna les talons.

Machinalement, il jeta un regard sur sa montre.

16h12. 

Sa résolution s’affermit et en son cœur se répandit une délicate mélodie. Il était venu jusqu’ici, ce n’était pas pour abandonner maintenant. Si elle le refusait, il garderait sa peine dans le creux de son âme pour en chérir le souvenir mais au moins il aurait essayé.

Pierrot se retourna.

Au même moment, Héléna apparut sur le seuil. Ses petits yeux et le front qu’elle essuya d’une main machinale le peina et le ravit en même temps. Il craignait que son état ne soit un prétexte pour refuser sa proposition ; dans le même temps, il souhaitait lui montrer qu’il pouvait être là pour elle, en toutes circonstances.

— Salut Pierrot ! C’est chouette de te voir ! Tu habites dans le coin ?

Emotions et pensées se bousculèrent instantanément dans son esprit. Héléna ne semblait pas dégoûtée ou moqueuse ; mieux elle paraissait contente de le voir. Elle venait de lui adresser la parole, de lui poser une question, naturellement, sans vouloir fuir au loin. Ce moment de grâce ne durerait pas, il devait absolument en profiter.

Incapable de lui répondre, il lui tendit son bouquet, sans un mot. Il tenta ensuite de lui proposer un verre mais, pris dans les affres de sa timidité, sa demande se transforma en un tout inintelligible.

— Un café Mary Lili, toi moi...te dirait ?

Héléna ne s’enfuit pas, n’éclata pas de rire, ni ne se moqua.

Voilà bien plusieurs années que personne ne lui avait offert de fleurs, comme ça, pour le plaisir.

Une légèreté comme elle n’en avait pas ressenti depuis longtemps vint se glisser douillettement en elle. Pour la première fois depuis une éternité, elle sentit que le sceau qu’elle avait peu à peu mis sur ses émotions se craquelait doucement. D’une main légère, elle recueillit la délicate attention de Pierrot, la huma et fit un pas vers lui.

— J’entends parler du Mary Lili depuis que je suis arrivée à La Rochelle mais je n’ai jamais pris le temps d’y aller. Ce soir, j’ai envie de le tester, tu m’accompagnes ?

Pierrot ne répondit pas tout de suite. Il contempla Héléna, savoura l’instant. Contrairement à ce que son frère et son syndrome de l’imposteur avaient tenté de lui faire croire, il n’avait rien d’un bafouilleur. Enfin si, mais la plus belle femme du monde n’en prenait pas ombrage. Le cœur encore battant, il acquiesça et, comme un pied de nez aux oiseaux de mauvais augure, il osa lui offrir son bras, qu’elle accepta avec un nouveau sourire, plus éclatant que le précédent.

D’aucun voudrait savoir de quoi ils devisèrent et comment la soirée s’acheva.

Mais ceci, mes chers amis, est une autre histoire, qui ne m’appartient pas.

 

La Reine-des-bois (Vegas sur sarthe)

  


J'avais juste quinze ans ignorant tout des filles
je courais les sous-bois à défaut de jupons
je me croyais Merlin en forêt de Paimpont
j'ai trouvé l'aspérule au parfum de vanille

Etait-ce par pudeur ou par sournoiserie
de mon joli bouquet destiné au corsage
elle en fit l'infusion et d'autres gaspillages
en bourra ses coussins avec espièglerie

On dit que ce breuvage est des plus sédatifs
provoque des vertiges et laisse en pâmoison
j'ai par mille détours retrouvé la maison ...

Il reste sur ma peau ces effluves de foin
l'image du Gaillet qui flottait dans son bain
ou ai-je tout rêvé, benêt, inoffensif ?


* Gaillet odorant, Reine-des-bois : autres noms de l'aspérule

 

Faire fleurir des racines (Kate)

 

 

- Aspérule !
- Âpre et rude ?
- Non !
- C'est quoi ?
- Aspérule...
- Des aspérités ? Ça brûle ?
- Mais non Albert !
- Je manque d'information, chère Anne.
- Allez !
- Hum... Mot-valise bien bancal : "aspirer à la férule" ?...
- Oh là là !
- Je donne ma langue au chat.
- Un dernier essai.
- Tu m'aides pas !
- Si. Tu avais bien commencé.
- Âpre et rude ?
C'est un vent
très violent
il terrasse les amants...
Pourquoi tu ris ?
- Vraiment marrant !
- On dit "un" ou "une" ?
- Une aspérule, elle est calmante.
- C'est une plante ?
- Oui, elle est petite et elle s'accroche...
- C'est toi, chère amie traductrice ?

- Enfin Albert !

- Ah ! Aspérule, de "asper" (âpre) et "ule" (diminutif) ou comment faire fleurir des racines...

 

(extraits du livre :

et extrait du livre :

)

Paulette, la Reine des bois (Nana Fafo)

 






Les préparatifs de Noël vont bon train

à l'estaminet de la ferme de Nana fafo... 


Walrus a donné rendez-vous à tous les volontaires

à la Belle-étoile et leur a préparé un Thé suisse.

Nana cuisine des petits gâteaux de Noël. 

Ronchonchon, après nous avoir gonflé avec ses histoires à la noix,

a repris un aspect rule,

il s'est remis dans le droit chemin, apaisé.

Il fait des pâtés pour zanimaux.

Le poulailler est présent, mais pour une fois, il ferme son caquet.

Monette, Simone et Bruno sont occupés aux décorations.

Quant à Kate, elle ressort les vieux dossiers

pour préparer la lecture des contes et des comptes de fin d'année. 


Il paraîtrait qu'elle a découvert dans ses archives

l'histoire d'une ancienne nouvelle Reine.

Après la Reine des neiges et la Reine des pommes,

Paulette, la Reine des bois est sortie du bois d'arbre,

une histoire racontée dans un livre écrit en langue de bois

et intitulé "31 raisons d'être pauvre, alors Gaas si tu veux franchir un Gap !"

Il paraîtrait aussi que c'est un ancien chimiste

reconverti en tavernier qui l'a écrit...

Mystère... on se demande bien qui et pourquoi ?


Kate partage l'histoire de cette Reine des Bois à l'aspect "pas rule"

à la ménagerie présente ce samedi là.

Paulette n'a pas eu de chance,

elle est née avec un jambe de bois et une tête de bois.

Souvent, elle recevait une volée de bois vert,

car son attitude était peu royale pour une Reine.

C'était une contestatrice qui montrait à tout le monde

de quel bois elle se chauffait

et faisait feu de tout bois pour se démarquer du rôle qui lui avait été assigné.

Paulette a souvent dû toucher du bois pour s'en sortir,

car elle était souvent aux abois.

Si seulement la vie avait été plus douce...

Avec des si (et des scies) on couperait du bois !

Comme sa chance ne lui a pas fait de cadeau,

Paulette passait son temps à l'estaminet,

avec la gueule de bois en laissant des chèques en bois

à notre pauvre Walrus, qui à l'époque, était un jeune et novice tavernier.


C'est pour cela que depuis, la maison ne fait plus crédit,

tout le monde paie en comptant sa monnaie de singe

et les "Check" sont interdits à la ferme de Nana fafo.


Encore une p'tite vidéo...




MÉMOIRE D'UN PARFUM RETROUVÉ (Marie Sylvie)

  


Il fut un temps où le monde s'était tu
Où les mots 
Les saveurs
Les parfums
S'étaient retirés comme la mer au loin 
Laissant derrière elle un rivage nu 
Sans empreinte.

Je m'éveillais d'un sommeil végétatif 
Non pas comme une sorte de rêve 
Mais comme on revient d'un exil.
La parole
L'écriture
La lecture 
Ces compagnons fidèles 
S'étaient égarés dans la brume.

Et l'odorat
Ce lien invisible entre le monde et l'âme
Ne me parlait plus que par l'acide
Comme si la douceur m'était interdite.

Alors on m'a offert des fleurs
Des bouquets de souvenirs 
Des brassées de tendresse.
Chaque pétale portait une mémoire
Chaque parfum une promesse
Mais je ne les reconnaissais pas.

Le Jasmin me semblait muet
La Rose étrangère
Le Lilas absent
Et pourtant quelque chose veillait.

Sept années ont passé.
Sept années où les parfums sont devenus 
Un à un
Comme des enfants perdus qui retrouvent le chemin de la maison.
Le monde s'est mis à respirer autrement
Et moi avec lui.

C'est alors que j'ai rencontré l'Aspérule.
Petite étoile des sous-bois 
Discrète et fidèle.
Elle ne s'impose pas 
Elle attend.
Elle ne crie pas 
Elle murmure.
Son parfum ne s'offre qu'après la cueillette 
Lorsqu'elle sèche
Lorsqu'elle se transforme 
Comme moi.

L'Aspérule ne se donne pas toute entière au premier regard
Il faut la laisser infuser
Patienter
Écouter.
Elle parle le langage des racines
Celui qui traverse le sol et les silences.
Elle guérit sans bruit 
Elle parfume sans ostentation.
Elle est mémoire
Elle est passage.

Je me suis reconnue en elle.
Dans sa manière de renaître de l'ombre 
De fleurir sans éclat
De parfumer l'invisible.
Elle m'a appris que la douceur ne se perd jamais
Elle se cache parfois.
Que les mots peuvent revenir
Portés par le vent 
Par une feuille
Par une odeur.

Aujourd'hui je découvre encore.
Chaque parfum est une victoire
Chaque mot retrouvé une étoile.
Et l'Aspérule veille 
Dans un coin de ma mémoire 
Telle une gardienne silencieuse.
Elle me rappelle que la vie est faite de retours
De lenteurs
De renaissances.
Et que même ce qui semble perdu peut un jour refleurir


 

samedi 6 décembre 2025

Défi #901

  

 

Un truc apaisant ?

 

Aspérule

 

 


Sont montés au septième ciel... ou pas

  

 


  Walrus ; Marie Sylvie ; Kate ; Nana Fafo ;

Cavalier ; François ; Vegas sur sarthe ; Joe Krapov ;

   

 

Appel à l'aide (Joe Krapov)

 



Bonzour, ami lecteur, amie lectrife !

Ze m'appelle Zozo mais en vrai f'est Zeorzes. Ze fuis un petit garfon très faze même si mon papa dit que ze fuis auffi très pareffeux.

F'est vrai qu'à la maison Zeppelin de zouets et que z'aime mieux zouer à des zeux vidéo que lire des livres de la comteffe de Fégur.

F'est vrai qu'à l'école Zeppelin de copains et qu'on préfère zouer au ballon que calculer la furfafe d'un carré ou la circonférenfe d'un fercle. Z'ai foisi l'opfion mat. fup., maternelle fupérieure.

Heureusement on n'a pas l'âze encore de résoudre des équafions !

Auzourd'hui la maîtreffe a infcrit au tableau qu'on était le finq défembre. Dans vingt zours fe fera Noël ! On aura encore des vacanfes et des tas de cadeaux au pied du fapin fi on a mis fes fauffures ou fes fauffons à fon pied la veille. F'est fouette !

Fette année, ze n'ai pas été très gourmand. Ce que ze demande au père Noël f'est de me reftituer mes deux plus belles dents, les infisives, felles que z'ai par-devant, comme fa ze n'aurai plus de feveu fur la langue, et de faire en forte que le poil que z'ai dans la main difparaiffe.






Fu fe ze vous laiffe ! Zoyeux Noël, happy Chriftmaf, ami lecteur, amie lectrife !


P.S. 1 : Papa, qui est affez dur avec moi, me dit que z'ai fait une faute de franfais : on ne doit pas dire zeppelin mais zeppeline. Il est fou, lui ! Zeppline de copains, fa n'a plus aucun fenf !


P.S. 2 : Papa est retourné écouter fes difques de Zanis Zopline dans le falon. Du coup au lieu de tourner les pazes de mon livre de lecture, Rémi et Colette, z'ai regardé les imazes du calendrier Loup de 1989 que Papy m'a donné. Celle du père Noël est amuvante. Il a l'air d'appeler à l'aide et de dire :

- Zeppeline de griefs contre mon renne-pilote, Robert, qui n'arrête pas de se planter !

Et moi z'ai envie de lui répondre :

- Fois à la paze, Zimmy ! Offre-toi un Zépéeffe !




Brève de zinc (Vegas sur sarthe)

 


Bébert et son zozotement légendaire sont scotchés au zinc du Café des Sports devant un ballon d'aligoté.
« Quand mon zéplein est plein, ze le vide » déclame t-il en montrant le contenant (en un seul mot) à la cantonade.
Ce matin ladite cantonade est constituée de Jeannot - second pilier du bar - et du patron.
« Et quand il est vide ? » demande ce dernier qui n'est jamais le dernier à vouloir en remettre un.

« Quand mon zéplein est vide … ze le plains » répond fièrement Bébert en sifflant le ballon.

Midi c'est l'heure où Bébert – ignorant tout ce qui vole – ne fait plus trop la différence entre le zinc et un ballon et c'est aussi l'heure où il joue la fille de l'air avant que la Lucienne ne débarque pour lui passer une avoinée.

Jeannot – retraité de l'armée de l'air et incollable sur l'histoire des dirigeables et du drame du Hindenburg en 37 – ne peut s'empêcher d'y aller de sa blagounette : « Là où y a de l'hydrogène, y'a pas d'plaisir ! »

Le patron balaie la plaisanterie d'un coup de torchon sur le zinc cloué au sol depuis trois générations et conclut : « Tu fais rire personne, Jeannot » … même pas les Défiants du Samedi


ZEPPELIN (François)

 

 

 

Le conte Ferdinand von Zeppelin,

Voulu un aérostat qui soit dirigeable.

Il créa ce nouvel engin.

Aux capacités appréciables.

 

Après bien des mises au point

Il pouvait transporter du fret, des voyageurs.

Lâcha même des bombes pour semer la terreur

Pour détruire avec soin.

 

Hélas, l'un d'entre eux, eut une fin tragique,

En atterrissant aux Amériques,

Il prit feu et connu une couverture médiatique,

Désastreuse l'engin devenait diabolique.

 

Il fût néanmoins l’honneur de la nation allemande,

Mais après la catastrophe il n’y plus de commande.

 

Aujourd'hui, l'idée du Zeppelin est reprise,

Bien qu'elle seule l'aviation suffise.

 

Un petit coup de fouet ? (Cavalier)

  

Un texte inspiré des BD de Victor Sébastopol :

Les mémoires d’un agent secret

Le thème :
Victor Sébastopol est un agent secret allemand au début du siècle. L’action se déroule dans le Chateau fortifié de Boursoulave. Dans cette série, il nous conte ses souvenir de guerrier. Dans ses récits, il est brillant, il réussit tout grâce à des inventions plus géniales les unes que les autres.

Ce qu’il ignore, c’est qu’un dessinateur était présent lors de ses exploits et nous les montre pour illustrer les textes. Il y a un certain décalage entre la réalité dessinée et ce que raconte Victor Sébastopol. Tous ses exploits sont en fait des ratages tonitruants.

La série nous fournit la clé de nombreux faits historiques. Dans les événements principaux du début du siècle, on trouve souvent Victor Sébastopol. Les historiens nous avaient caché ce fait.
Savez-vous qui est l’arroseur arrosé filmé par les frères Lumière ? Gagné ! C’est Victor Sébastopol.

Les auteurs :
Les auteurs de la série sont Hubuc et Jacques Devos (Génial Olivier). À partir de 1964, Devos continue la série seul.

Les personnages :

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En haut bombant le torse, Victor Sébastopol est le héros de la série. Lui pense être un héros. Ce n’est pas l’opinion que l’on a en l’observant. Qui a raison ? Est-ce que ce dessinateur était bien là quand tous ces événements sont arrivés ?

En bas à son bureau, le colonel von Himmerschnaps est le chef de Victor Sébastopol. Il a une drôle de façon de montrer sa satisfaction. Quand Victor dit qu’il a les félicitations de son chef, on a plutôt l’impression que celui-ci est furieux ! C’est certainement une impression fausse.

Et puis Fraulein Z. Ah, Fraulein Z !!! Victor n’est plus le même quand elle est là. Serait-il amoureux ? En son uniforme de guerre steamypunk, elle est à tomber.

Victor est un inventeur de génie. La série est remplie de schémas compliquès, des usines à gaz comme Devos les adore. Est-ce que ces inventions ont un jour existées ?

Ici, le Chateau de Boursoulave est empreint du syndrôme du « jour sans fin« , où comme dans le film, tout le monde est coincé là, chaque matin.

Victor Sébastopol le génial inventeur et le zeppelin vapeur

BD Page 1

Planche 1 – Le premier matin
Case 1

Vue panoramique du bureau de Victor Sébastopol, de son divan, brume de cigare légère, cadavres de vodka en arrière plan .
Texte narratif :

« Chaque matin, le soleil se lève à la grande fenêtre. Chaque matin, les mêmes pas foulent le même plancher. Chaque matin, tout recommence. »

Case 2
Victor, s’assoie à son bureau Transistor uchronique allumé.
Transistor
: ♪ I Got You Babe ♪ Coincée entre deux pauvres ♪ Lili Marleen ♪
Victor (pensée) : « Encore cette chanson. Encore cette idée de ballon pas rond qui me taraude. »

Case 3
Fraulein Z entre, uniforme sexy, fouet en main, portant un bol tibétain.
« J’ai encore rêvé du ballon long oblong.
Je l’ai vu si absolument novateur, équipé :
• d’un périscope panoramique de 12 mètres,
• d’un moteur “à vapeur froide” (personne ne sait encore ce que c’est, pas même vous, Sébastopol),
• De quatre grosses cheminées
• d’un système de furtivité basé sur… des rideaux. Sur les croquis, c’est sublime, vos verrez. Hiers, je prenais le thé avec mes amies Hedy Lamarr et Ada Lovelace, elles sont emballées.
Debout, Sébastopol ! Le Concours de pêche du Parc du Tiergarten à Berlin commence dans une heure. »
Victor: « Je suis un inventeur génial, pas une truite. »

Case 4
Plusieurs jours après, c’est le même matin
Transistor
: ♪ I Got You Babe ♪

Vue sur la grande table à dessin où s’ébauche un premier grand zeppelin d’acier et d’airain. Des touristes, profitant de la faille de l’espace-temps récurrent, des touristes donc, identiques à la veille, photographiant les mêmes choses étranges aux mêmes endroits dans la pièce.

Texte narratif
:
« Les touristes sont là. Toujours les mêmes. Toujours au même endroit. Ils photographient des projets et des plantes qui ne poussent de nos jours que dans les rêves des châteaux germaniques. »
Le plan de ce premier Pègase Vapeur (“grosse locomotive à la Dubout”) est près à être montré :

Case 5
Fraulein Z « allez Sébastopol, courage, il est temps d’aller faire valider notre locomotive céleste par Von Himmerschnaps ! »
Texte narratif : Comme dans la chanson de Richard Antony, on entend siffler le fouet. Mais ce n’est pas si triste ce fouet qui siffle dans le noir.

Victor voix off :

PLUS TARD, JE REVINS SOUMETTRE À MON CHEF, BOUILLANT D’IMPATIENCE, LES DÉTAILS DE MON ÉPOUSTOUFLANT PROJET, PRENANT UN MALIN PLAISIR À FAIRE TRAÎNER LES CHOSES ! MALGRÉ MES NOBLES SCRUPULES IL TROUVA LES MOTS QU’IL FALLAIT !

Le projet de modification d’un char d’assaut en zeppelin fut rejeté.

Une tempête gronde au-dessus du chateau. L’espace-temps se resserre.
Transistor grésille : « Un avenir radieux s’annonce… sauf pour les inventeurs. »
Fraulein Z : « Tant mieux. On aura de la pluie pour les vignes. »
À ces mots, les touristes se ruent pour prendre les vignes en photo depuis la fenêtre.

Planche 2 – Construction
Case 6

Fraulein Z et Victor planchent sur la planche à dessin. Le binôme avance, le zeppelin prend forme. Fraulein Z est toujours dominante. Dans les ateliers du chateau la construction de fer et d’airain s’achève. Dans les caves du chateau les coups de fouet pleuvent,
Les touristes sont ravis et photographient.

Planche 3 – Le dernier jour
Case 7

Transistor chante : « Der Amboss » du groupe Visage
Fraulein Z : pourquoi toutes ces enclumes à bord ?

Victor : Les officiels veulent inaugurer a bord. La gravité contre la gravité. Et Fraulein, rien ne vaut une bonne vieille densité teutonique : l’enclume !

Fraulein est charmée évidemment.

Le Zeppelin n’arrive pas bien à décoller parce qu’il a embarqué trop de “bombes expérimentales” (en l’occurrence, des enclumes). Il peine à s’élever.

Fraulein se penche à l’oreille de Victor et murmure : évidemment, ceci juste pour mettre à l’épreuve la robustesse structurelle du dirigeable en réalisant un “atterrissage tactique contrôlé”. Elle a la voix rauque de Marlene Dietrich.
Victor frissonne.

NOUS N’ÛMES PAS LE TEMPS DE POURSUIVRE CES PASSIONNANTES DIGRESSIONS. UN LÉGER INCIDENT SUR LE LAC DU PARC TIERGARTEN VINT NOUS INTERROMPRE .

 




Défi #902

     Un truc qui me rappelle l'armée et vous, ça vous inspire quelque chose ?   Barda