Walrus ; TOKYO ; Marie Sylvie ;
Quand on me demande comment je vais ?
Je dis que je suis au zénith pour me la péter un peu
Je garde secret des croix que j’ai fait sur mes blessures
J’ignore comment ça se mesure le zénith
On ne m’a pas appris.
Pourtant j’ai essayé avec mes mains, mais elles sont trop petites
Les mots sont des tempêtes de sable dans ma tête.
Ils se collent à mon front et bouchent l’horizon.
Un jour je m’énerverai je renverserai le zénith et l’horizon
J’aurai mieux à faire
Je serai enpleiment forme
C’est un mot agglutiné pour vous faire une surprise.
Tant pis si ça vous ennuie ou si vous en faites tout un plat mais moi je me FLATte d’être platiste ! Oui, je crois, comme disait Mireille Mathieu, je crois que la Terre est plate.
Alors le zénith, je veux bien. Il suffit que je lève la tête et j’aperçois, au-dessus de ma tête, à la verticale ou presque, le soleil, mon ange gardien, celui qui permet à mes journées d’être lumineuses et joyeuses alors que je suis entouré, comme tout un chacun, par des smombis lugubres et des complotistes qui voient des sphères partout ! Sans parler de tous les haineux de la fachosphère, des accros du billard et des fous du ballon rond qui discutent coût des transferts et insultent les mères cathos ! Ça confirme que rien n’est carré et que, à part le soleil autour de nous, il y a des choses qui ne ne tournent pas rond, dans notre système ! Pas moyen de faire disparaître tous ces fous dans le triangle des Bermudes ! Il faut faire avec et s’abriter d’eux dans son monde parallèle.
Le zénith, oui, d’accord mais votre histoire de nadir « point du ciel à la verticale de l'observateur, vers le bas » vous pouvez vous la remballer ! Il faut laisser les fondements aux proctologues et les fondations à Isaac Asimov qui croit lui aussi à un système solaire avec des hallucinées de Lisieux en boule de loto mais tout le monde sait bien que c’est de la science-fiction, Asimov et Cie ! Rien de crédible dans tout ça ! Est-ce qu’on vit avec des robots qui respectent une éthique aujourd’hui ? Non, bien sûr ! Alors ?!
Vers le bas de l’observateur, c’est simple, il y a le bas de notre planète une partie de l’atmosphère-atmosphère qui a un peu la gueule d’atmosphère de La Varenne mais en moins fatalitaire, routinier tout au plus. Une fois que le soleil qui s’est levé en Sibérie vers 5-6 heures du matin, s’est déplacé d’Est en Ouest au-dessus de notre parallélépipède rectangle et a terminé sa course à l’ouest de l’Alaska sur le coup de 22 heures, tout le monde va se coucher et lui aussi. Il se laisse glisser sur le toboggan, il décline lentement dans cette partie du ciel qu’on appelle la soute parce que c’est un endroit tout noir et, au bout de la nuit, après un sommeil réparateur, il remonte tranquillement à l’échelle, comme le Nounours de « Bonne nuit les petits » au son de « Que ne suis-je la fougère » et vient pointer le nez à droite de la carte pour réchauffer Oymyakon et nos os endoloris par le froid et la vieillesse. Je dis ça comme ça pour la beauté du geste littéraire mais de fait, je ne souffre de nulle part, Docteur !
Le Nadir – c’est un prénom arabe ou quoi ? -, personne ne l’a jamais vu, celui-là et on n’a pas intérêt à creuser trop profond ce concept ni à l’aller voir en rejouant « 20 000 lieues sous les mers » ou « Voyage au centre de la Terre » ! C’est ce que j’ai dit hier à Donald Duck qui me serinait encore « Drill, baby, drill ! », ce qui signifie « Tais-toi et creuse » ou « Toi, tu creuses ! ». Il y va un peu fore de café, quand même, le fondu à la mèche ! J’apprends ce matin que, pour compenser l’absence de travailleurs-esclaves pauvres mais immigrés, il veut envoyer des enfants de cinq ans travailler dans le mines ! Réveillez-vous, Victor Hugo et Jean Ferrat !
Surtout, à force de s’enfoncer de plus en plus profond dans le magma, il arrivera un jour où on arrivera de l’autre côté, dans la piaule du soleil ! Crois-moi, il ne vas pas aimer ça, l’Apollon du belvédère ! Pour peu qu’il pleuve à verse ce jour-là ou que les océans se déversent dans le trou noir, inondant son matelas de flotte pleine de plastique, il va nous rejouer Boucle d’Or et les Trois ours ! Si tu touche à son grisbi ou à son frisbee, sa vengeance va être terrible, au Grizzly ! Ça va chauffer pour nos fesses !
Vous, je ne sais pas, mais moi je sais bien que ça ne me plaira pas qu’on touche à ma zénithude !
Une chaleur écrasante
plombait notre chemin de randonnée. Nous avancions, certains de
trouver bientôt une ombre bienfaisante dans la forêt de sapins que
nous apercevions au loin. Depuis une huitaine de jours nous
suffoquions dans la vallée. Nous avions choisi cet itinéraire de
balade pensant trouver un peu de fraîcheur dans le massif montagneux
corrézien. Nous étions partis tôt avec le pique nique. Rien ne
laissait présager un tel après midi caniculaire à 1000 mètres
d'altitude.
Les derniers kilomètres
avaient été particulièrement pénibles. Heureusement nous avions
prévu suffisamment d'eau pour étancher notre soif. Enfin nous
arrivâmes avec soulagement aux abords de la sapinière.
Nous nous figeâmes. Devant nous, entourée d'arbres, une clairière dévoilait la béance de ses ruines. Nous entrions dans l'ancien petit bourg de Bonnefontaine. Nous avions entendu parler de ce hameau déserté depuis de longues années mais nous ne le connaissions pas. Une torpeur palpable planait sur les maisons abandonnées. Pas le moindre souffle. Le silence. Mais un silence habité et serein. Nous ne parlions pas. Subjugués, nous contemplions les pans de pierre à demi écroulés. La Nature procédait là à un retour à l'état originel et sauvage en encombrant de lierre et de ronces les murs lépreux.
Le premier bâtiment approché semblait être une chapelle avec, encore visible l'emplacement de sa cloche. Blottie contre un rocher elle était encore assez préservée des affres du temps. Autour de nous des granges et des habitations pratiquement démolies avec pour certaines des restes de toit de chaume noircis. Des vieux outils rouillés, vestiges de la vie rurale d'autrefois, dormaient ça et là entre des blocs énormes de granit. Pourquoi ce village avait-il été édifié dans ce chaos rocheux ? Ses habitants le savaient bien sans doute. En découvrant deux même trois fontaines signalées par une croix minérale nous pensions en avoir trouvé la raison : l'eau. Un peu de fraîcheur émanait là des tréfonds de la terre. Un vrai réconfort pour nous ! Alentour des touffes de bruyère violette parsemaient la lande rase. On élevait probablement des moutons dans ces mauvaises parcelles délimitées par des murailles sèches écroulées quand la vie du village était au zénith.
Nous évoquions l'existence des habitants de ce hameau certainement faite d'un dur labeur au plus près de la Nature. Étaient-ils heureux ici dans l'isolement ? Sans doute s'en accommodaient-ils. Nous sentions confusément leur présence. L'empreinte indélébile de leurs pas marquait encore le sol plein d'ornières. On les imaginait s'échinant sans relâche sur leurs lopins ingrats du lever du jour à la nuit tombée. Un destin immuable qu'ils avaient fini par briser en quittant pour toujours ces lieux incommodes et pauvres.
Plongés dans nos pensées et assis sous les ombrages des pins nous n'avions pas remarqué l'assombrissement du ciel. Ce fut soudain. Bientôt des éclairs se mirent à rayer l'horizon. Une grosse averse orageuse s'abattit sur le village. En courant nous allâmes nous abriter dans la seule construction avec encore un reste de toit, la chapelle. Tout avait changé brusquement. Il ne restait plus rien de la sérénité ambiante de notre arrivée. Tout était devenu lugubre et menaçant. Nous attendions la fin de l'orage pour partir quand il nous sembla entendre un son argentin au-dessus de nos têtes, un son grêle mêlé aux grondements du tonnerre. Etait-ce celui de la cloche qui n'était pourtant plus là ? Phénomène surnaturel ? Illusion ? Rêve ? Le mystère devenait étouffant et inquiétant. Qui se jouait de nous ? Les âmes de ce hameau se vengeaient peut être de la profanation occasionnée par notre venue. Nous avons gardé de cette visite un sentiment étrange et n'y sommes jamais retournés.
Fautes de goût ...
... et de couleur. Que nenni des conseilleurs !
Quand,
à la fin de sa vie, il peindra ses plus beaux tableaux à la cour de la
Marchesa, il se souviendrait de ce jour si pluvieux où le destin frappa
soudain à sa porte.
Il était une fois au beau Royaume de
France, un pauvre vagabond qui errait parfois, lamentable, du côté de
Notre Dame. Là, se trouvait l’atelier d’un peintre talentueux peu connu.
Le grand hall servait d’abri en cas de froidure ou d’ondée soudaine à
tous les passants du voisinage. Par la grande baie vitrée, on pouvait
admirer les chefs-d’œuvre des artistes et des jeunes apprentis.
Notre pauvre hère souffreteux et
diabétique poussa un jour la porte de l’atelier. Sous la houlette du
maître il entreprit ainsi de peindre quelques tableaux. Des effluves il
se régalait, et d’oxyde de chrome aussi. Sans modération dans sa bibine
de dix heures. Il n’eut bientôt plus ni urée ni sucre. Sa santé se
réchauffait.
Un peu bardot, un peu cabot aussi, il
n’apprit ni les lignes de fuite ni les lignes d’horizon, ni les mélanges
de pigments, de terres et de couleurs. Aucune base. Qu’à sa tête il
n’en faisait. Le maître se décourageait. Mulet il était. Mulet il
resterait.
Un jour, une Marquise et sa cour
s’engouffrèrent, sous la fureur noire d’un orage violent. Un beau
mignon, intrigué, s’approcha de la paroi de verre. Oh c’est étrange,
bizarre, cette trogne ne m’est pas inconnue. Ce doit être un extra de
nos orgies. Ou plus si affinités.
Ils se bousculèrent en pouffant, dans
l’atelier. Époustouflée, la Marquise s’extasia devant la splendeur du
tableau du manant. Elle demanda quel était son nom.
- Si Principessa, moi c'é Nanard … Ah, questa ? … bé c’é Mona … Mona Lisa !
....
...
..
Voyez ici, comme quand à la fin de sa vie, à son zénith, il peindra ses plus beaux tableaux ... "sì, certo, Leo Nanard è sorprendente, in sé, allo zenit del suo splendore, nella dimora della Marchesa sarà assai spesso incompreso. Come uno scarabocchiante un po' pasticcione, è assai vero..."
....
...
Zénith, moment de grâce
où l’instant espéré enfin se pose
A jamais incrusté en désir accompli
Et lutter sans relâche pour rester au pinacle
A l'instar du soleil qui darde au midi
Pour ne pas redescendre au pays misères
Dûment affrontées pour grimper au sommet
Si durement conquis
Zénith, point culminant où t’a mené ton rêve
Tu as tant bataillé pour atteindre le top
Te voilà aujourd’hui au sommet sans un flop
Maintenant que tout là-haut tu es….
Faudra-t-il redescendre au nadir
Et tout recommencer pour encore conquérir
Un autre et un nouveau zénith ?
Zénith, telle est ta renommée
Que les gens du spectacle ont emprunté ton nom
Pour inscrire sur leurs murs, ton ciel et ton acmé
Signe de réussite et de félicité.
C'est tout sourire que l'Adrienne s'avance vers la dame du guichet de
la banque et qu'elle lui dit:
- Je viens régler un truc pour ma mère.
Elle lui tend les papiers que la banque a envoyés à la mère pour
qu'elle les signe.
- C'est quoi, ça? demande la dame d'un air dégoûté, en y jetant à peine un œil.
Apparemment, elle ne savait pas lire.
Sur l'une des feuilles était marqué en grosses lettres rouges
PROCURATION et l'autre était le résumé de transactions indiquant
quelle somme devait être versée sur le compte de la mère.
- Je ne comprends rien à ce que vous dites! répond la dame après que
l'Adrienne lui a calmement expliqué le pourquoi de la procuration et
le contenu de l'autre feuillet.
Bon.
OK.
On recommence.
- Et qui vous a envoyé ces papiers? demande-t-elle, alors qu'elle a
sous les yeux l'enveloppe venue de France où il y a l'adresse de
l'expéditrice et de la destinataire.
***
Et ça continue comme ça.
Le summum, c'est quand l'Adrienne lui demande:
- Ce versement sera fait quand, environ? Parce que vous comprenez, ma
mère, à l'âge qu'elle a, tout la fait stresser terriblement.
- Et bien elle n'avait qu'à venir elle-même!
- Euh... pardon? Elle a déménagé à 850 km d'ici.
- Et bien alors elle n'avait qu'à tout régler avant son déménagement!
***
Tout régler avant son départ, c'est ce qu'elle avait voulu faire, à
l'époque, mais la banque le lui avait vivement déconseillé.
Bref, l'Adrienne est sortie de là en écumant presque à force de se
retenir et de rester polie devant ce professionnalisme à son zénith!
Le soleil plafonnait au zénith
Et donc pas facile de sortir
Tu avais pourtant voulu qu'on visite
Ce pays où je vivais le martyre...
La chaleur était accablante
La nourriture peu engageante
La chambre désespérante
La clim intermittente
Ta présence exigeante
Cette situation devenait aberrante...
Tu menais ainsi ta vie d'artiste
Et rêvais de préparer le Zénith...
Sans pourtant vouloir m'enfuir
Je me préparais à partir
Vers d'autres azimuts
Poursuivre mes propres buts
Sous d'autres latitudes
Renouant avec mes habitudes...
Les paroles je les avais terminées
Ta musique était composée
Les photos exotiques récoltées...
- Ta femme va arriver ?
- Oui, désolé !
C'était pas prévu...
Pas trop déçue ?
J'ai réservé ton billet...
- Pour me mettre sur orbite
au plus vite ?
- Allez,
mon adorée,
tu fais escale à Dubaï...
c'est Nadir qui te conduit
à l'aéroport.
- Bon, il faut que j'y aille,
c'est retour à Paris
via Francfort ?
- Ne m'en veux pas,
ne flippe pas...
- Embrasse Felipa !
Nadir, on y va ?
Bon, c'est déjà ça de gagné : dans mon pays pas d'erreur possible, nous n'avons pas de salle de concert Zénith (la plus proche est à Lille), juste une galerie d'art à Liège et, à Bruxelles, ceci :
... ouais, ils poussent un peu, zénith, zénith, c'est même pas un gratte-ciel ! Alors...
Alors ? Ben la première chose qui me soit venue à l'esprit à la lecture de ce mot, c'est une bribe de chanson : "Le soleil au zénith", chanson que j'ai quand même mis quelques secondes à identifier et à retrouver :
Tout ce que je déteste : le ciel, le soleil et la mer chers à Deguelt (et le sable ! Il est pas dans le titre mais dans la chanson et dans mes vêtements, si !)
Séparément, ça passe, mais ensemble... l'horreur, la peau de mes coups de pied porte encore les marques des "zonneclash" des vacances de mon enfance à La Panne, c'est vous dire... Je n'aime les plages que désertes et balayées par le vent du nord !
Mais revenons à la chanson de Gainsbourg.
Autant j'ai aimé le Gainsbourg des débuts, autant j'ai détesté Gainsbarre et là, on est pile à la charnière entre ces deux mondes.
Cette chanson, c'est un truc qui doit bien plaire aux féministes de tous poils. Mais mon but n'était pas d'exciter qui que ce soit, simplement de trouver un truc relatif au zénith.
Et là, nous sommes servis : le "soleil au zénith" dans le cas de la chanson, c'est un abus de langage. Sous nos latitudes (en supposant que le gazouilleur se vautre sur les plages de la Côte d'Azur ou du Golfe du Lion) le soleil n'est jamais au zénith : il est au plus haut dans le ciel au moment du midi solaire mais jamais tout au dessus de nos têtes, bien à la verticale. C'est bon pour la zone intertropicale ça !
... Et je passe sur les "p'tits seins de bakélite", juste une rime facile pour zénith, parce que, j'ai rien contre les poitrines fermes, mais, en bakélite quand même...! Même les Femen, pourtant blindées, n'en sont pas là (j'ai pas touché mais je les ai vues à la télé) !
Et je la connais la bakélite : elle doit son nom à un de mes compatriotes émigré aux Uesses pour travailler sur les papiers photo : Leo Bakeland (non, j'ai pas oublié l'accent sur Leo, c'était un Gantois et son prénom était donc flamand) un chimiste lui aussi. La bakélite lui doit son nom, non pas parce qu'il l'aurait inventée, la résine existait déjà, mais parce qu'il a mis au point le système de moulage en autoclave de cette résine thermodurcissable pour fabriquer ces pièces rigides qui ont remplacé celles en porcelaine (chère, elle, à Mort Shuman) des circuits électriques de mon enfance.
Bref, après tout cela, n'allez pas croire que mon moral soit au zénith, cherchez plutôt côté nadir!
Je ne connais pas le Japon à part peut être à travers quelques lectures. Bien sûr je citerai d'abord la dame au chapeau Amélie Nothomb avec son admirable (pour moi) « Stupeur et tremblements » et d'autres romans comme le non moins admirable : (Ni d'Eve ni d'Adam) où elle évoque avec humour ses années d'enfance puis ses amours dans son pays d'adoption. D'autres auteurs m'ont emmenée peu ou prou vers « l'Empire du soleil levant » comme Aki Shimazaki, Haruki Murakami (Kafka sur le rivage) Julie Otsuka avec ce livre que j'ai beaucoup aimé : « Certaines n'avaient jamais vu la mer » et ce tout petit livre que j'adore et que je garde de Hiraide Takashi « Le chat qui venait du ciel ». Puis il y a les haikus de Sôseki notamment. Voilà à quoi se résume ma culture japonaise !
Je ne manquerai pas d'évoquer les images d'Epinal - justement – à travers les estampes japonaises, les cerisiers en fleurs, le mont Fuji, la cérémonie du thé avec les très belles geishas à la chevelure opulente noire-corbeau, les samouraïs etc...Je n'oublierai pas les sumos, personnages fascinants pour mon pays le grand Jacques. Il se rendait souvent au Japon à titre privé et rencontrait ces hommes qui le nommaient « Shiraku »
Les sumos m'amènent tout naturellement à évoquer les yakuzas puisque ces sportifs d'un genre spécial tremperaient plus ou moins dans le crime organisé des yakuzas, la pègre japonaise. Ces derniers se reconnaissent à la première phalange de leur petit doigt coupée, voire davantage selon des pratiques bien définies ainsi qu'à leurs multiples tatouages. Mais tout mafieux qu'ils sont leurs institutions relèvent pour eux du sacré. Ils obéissent à des rituels, à leur chef et font preuve de loyauté entre eux. C'est du moins ce que l'on en sait. Et surtout un code d'honneur les régit. Je tiens à préciser que de nos jours, l'honneur est le dernier souci des malfrats qui nous tuent à l'arme blanche sans vergogne. Mais nous voilà ici dans le domaine de l'éternelle polémique sur la moralité et la justice et la moralité DE la justice. Laissons cela.
Je vous parlerai plus volontiers de ce que je connais un peu mieux sur la culture japonaise et qui est autrement plus agréable : l'art du bouquet, l'ikebana ou « la voie des fleurs » Il se trouve que je fréquente depuis plusieurs années un atelier d'art floral et justement cette semaine c'est à cela que nous allons travailler. C'est merveilleux de créer avec presque rien de la beauté, de l'élégance. Même si nous ne respectons pas à la lettre la philosophie japonaise, mettre en valeur les branchages, les tiges autant que les fleurs nous anime. En disposant mon bouquet avec le plus d'harmonie possible sur mon kensan j'ai un peu l'impression de faire de la sculpture végétale et je trouve cela passionnant.
L'ikebana de ce jour à l'atelier floral :
1
Il y a plein de judokas
Qui s’affrontent sur le tatami.
Il y a plein de jolies geishas
Avec des kimonos de soie.
Elles pratiquent l’ikebana,
Taillent et retaillent le bonsaï.
Refrain 1
Et puis arrive le samouraï,
Serviteur du pire de l’Empire,
Briseur de révoltes,
Pilleur de récoltes,
Heikegani honni que l’on rejette à l’eau !
2
Il y a plein de lolitas
Qui s’trémoussent au karaoké.
Il y a une palanquée d’ados
Qui se retrouvent au dojo
Pour pratiquer l’aïkido,
Le judo, le jiu-jitsu
Et donnent du sashimi à leur tamagotchi.
Avoir des tas de yens rend zen,
On n’a plus à s’faire de sushis
Mais on voit très peu de Rennais
Suivre l’indice Nikkei sur leur laptop aux Lices.
Refrain 2
Et puis arrive le yakuza,
Criant « Banzaï ! »,
Qui défouraille,
Qui tire dans le tas
Comme s’il était un samouraï
Des temps modernes
Chargé d’occire les mangakas
Aux dessins de camions si ternes.
Moi aussi, Pépé le moka,
Je préfère Taka Takata
Mais je n’en fais pas tout un plat !
On ne discute pas goûts et couleurs,
On n’assassine pas les bobines !
Je ne transforme pas Mishima
En yokitori cuit vapeur
Ni Akira Kurosawa
En miso à l ‘hémoglobine !
3
Lorsque les sakura sont blancs
On joue au go ou au shogi,
On sudokute,
On Paramounte au mont Fuji
Les yeux tout scintillants d’étoiles
D’avoir aimé Miyazaki !
Il y a des sumos gavés de tofu,
Des tortues Ninja qui prennent le maki,
Des karatékas qui ne cassent pas des briques
De bons acteurs de kabuki
Et des actrices qui disent « No » ;
Le haïku, jugé trop long,
Est remplacé par l’émoji !
Refrain 3
Et puis arrive le tsunami !
Hokusai n’est plus notre ami !
Mac Mahon vous l’avait prédit :
« Kendo ! Kendo ! »
Et Marguerite l’avait écrit :
« Faites barrage au Pacifique !
Il fond comme un vautour,
Causant dégâts catastrophiques,
Pires qu’Hiroshima, mon amour ! ».
4
Il y a des vieux bonzes qui prient,
Les yeux sur la porte shinto
Où pendent les kakemonos
Sur lesquels des fans ont écrit
« Que soit honnie Yoko Ono ! »
Il y a des tas de gamins qui plient
Des papiers de couleurs jolies
Pour fabriquer des animaux
Et faire un zoo d’origamis.
Refrain 4
Et puis voilà Fukushima qui se ramen
Et plonge le pays dans la peine,
Le nucléaire qui nous rend verts
En rejetant l’eau chaude à la mer !
Mais pourquoi donc autant de haine
Au pays du soleil levant ?
Franchement !
Yamamoto Kakapoté ?
Yamonoto Kadératé ?
Hirohito Katrépassé ?
Fujimori Kékondamné ?
Le Pérou n’est plus c’qu’il était ?
Tout cela ne donne qu’une envie :
Si tu veux demeurer en vie,
Si tu ne peux plus saké les cons,
Redeviens Hikikomori
Et fais comme le cousin Gaston !
Allonge-toi sur ton futon,
Relis tes vieux Hara-Kiri
Et souris si, à l’occasion,
Tu parviens à kamikazer
Dans ton Défi du samedi
Tous les mots du logorallye !