Walrus ; Ghislaine ; Marie Sylvie ; TOKYO ;
Ghislaine ; Marie Sylvie ; Walrus ; Kate ;
TOKYO ; Yvanne ; Joe Krapov ;
François ;
Désolé : Emma nous a demandé de supprimer sa participation, elle a eu des problèmes avec son programme de mise en ligne.
Méfie-toi des maisons dont l'intérieur est en lambris,
Elles peuvent cacher des murs en lambeaux,
Qui se délitent en morceaux.
Ce camouflage cachant bien des défauts.
Mais si ce n'est pas le cas, il y a des belles menuiseries,
Qui peuvent même relever de la Marqueterie,
et révèlent parfois des demeures anoblis,
Même si la mode n'est plus aux lambris.
Jadis, au mur on mettait des tapis,
Pour pouvoir récupérer quelques thermies,
Et puis est arrivé le lambris,
Le bois étant un isolant plus accompli.
Ce décor appréciable peut être désuet,
Il appartient à quelques belles demeures et musées,
Aujourd'hui, les procédés plus discrets,
Sont plus efficaces et plus feutrés.
Dans le texte « Étrange ou pas » je vous parlais de la visite de mes amis Paulo et Jacky chez leur voisin le Louis de Cantegril. Ce dernier a rejoint la maison de retraite de la commune après avoir vendu ses petits lopins de terre. Mais il a gardé sa vieille maison dont personne ne s'occupe. Des gamins ayant aperçu la porte de la masure ouverte ont alerté leurs parents.
Après concertation et mettant de côté leurs différends avec Louis, Paulo et Jacky se sont rendus sur place pour évaluer la situation. Et éventuellement prendre des mesures en appelant la police. La porte était bien entr'ouverte mais sûrement pas du fait d'un rôdeur. Tellement en mauvais état qu'un simple coup de vent avait probablement suffi à la pousser.
Des bruits bizarres ont incité les deux compères à entrer. Curieux, Jacky a cherché à savoir d'où ils provenaient. Il a découvert des squatters un peu particuliers dans la chambre de Louis : une famille de loirs avait élu domicile dans une couverture abandonnée derrière le lit du bonhomme. Les deux amis avaient convenu de revenir plus tard pour régler le petit problème.
En définitive, le lendemain Paulo n'a pas accompagné Jacky à Cantegril comme prévu. Ce qui a bien amusé son copain. Paulo est pétochard et sensible à toutes les histoires de revenants qu'il a entendues dans son enfance. Les loirs ont pour lui mauvaise réputation et il n'y touchera pas.
Jacky s'est muni d'un sac pour embarquer la tribu indésirable. Il a l'intention de l' abandonner ensuite dans un bois. Mais surprise : les petits animaux ont devancé ses intentions et pris la poudre d'escampette. En déplaçant la couverture sous laquelle ils avaient établi leurs quartiers, Jacky découvre un pan de lambris à moitié pourri. Il pousse du pied la lamelle de bois qui tombe en s'émiettant.
Jacky hausse les épaules en se disant que tout ici mérite juste un coup de pelleteuse. Il s'apprête à repartir quand soudain il remarque, posée à même le sol une vieille boite de biscuits Lu. Il hésite. Doit-il la ramasser et vérifier son contenu ? Doit-il faire comme s'il n'avait rien vu ? Après tout, Louis est vivant et maître de ses secrets. Et de ses biens. Mais en fait quels biens ?
La curiosité est la plus forte. Jacky se saisit du coffret en fer et l'ouvre sans difficulté. Il contient des lettres. Un paquet de lettres provenant de l'étranger. Elles sont rangées par ordre chronologique. La dernière porte une date assez récente. En fait Louis l'a reçue juste quelques mois avant son départ pour la maison de retraite. Jacky remarque que l'écriture sur l'enveloppe est différente de celle des missives précédentes.
Il éprouve quand même une certaine gêne. Le sentiment que peut être il brave un interdit. Il tourne et retourne ce courrier dans ses mains. Il ne pense pas que Louis ait des choses à cacher. Oh et puis tant pis. Il va la lire cette lettre. Juste celle-ci sur le dessus de la pile. Celle qui, c'est évident, ne provient pas de la même personne. Il déplie une feuille couverte recto-verso d'une fine écriture et la parcourt. Il fait une découverte qui le sidère.
Cette correspondance émane d'une femme, Judith. Et elle serre le cœur de Jacky. Lui, l'intrépide, le bon vivant, lui qui ne se laisse pas submerger par les émotions a les larmes aux yeux. Avec des mots poignants, Judith annonce à Louis le décès de son époux Joseph. Elle lui confie que dans ses derniers instants son mari a évoqué le grand cœur de Louis et sa bravoure, lui qui n'a pas hésité à s'occuper pendant des mois de Joseph et ses deux sœurs cachés dans une vieille grange à l'écart du village. Jacky a vite fait le calcul et constaté que Louis était très jeune au moment des faits. A peine 14 ans.
Jacky décide de rendre visite à Louis. De tout lui raconter. Et surtout de lui manifester ses regrets de n'avoir pas appris à le connaître.
Il était une fois, entre deux planches mal clouées
Il était une fois un garçon pas plus haut que trois pommes, qui habitait une maison silencieuse, toute bardée de bois jusqu’aux plafonds. Personne n’y criait, personne n’y riait. Alors il décida de faire parler les murs.
Chaque soir, quand la maison soupirait dans ses coutures, il glissait entre les lattes du lambris ses secrets les plus précieux : une bille fêlée, un mot doux écrit à l’encre bleue pour une camarade à nattes, un juron apprivoisé dans la cour de récré, un bouton de chemise trouvé dans le lit de sa mère après le départ d’un homme.
C’était son grenier à émotions, sa poste clandestine, son coffre-fort muet. Les murs, eux, ne trahissaient jamais.
Et peut-être qu’un jour, quand il serait grand, il reviendrait dévisser les planches… pour y relire son enfance, en poussière et en tendresse.
Finis les ors et les lambris
De la république
Oubliées les bourdes
Pour s'orienter vers les lambourdes
Les colles les mastics
Pour réagencer les débris
Pouvoir sortir dehors
Sans qu'on sache
Où je suis
Qui je suis
Où je cache
Mes trésors
Me moquer des avis
Des somptueux tapis
Retrouver l'envie
De bâtir ma maison
De l'embellir à ma façon
La joie
D'écrire
De lire
De nager
De jouer
De l'été
D'être moi
Loin d'ci
Des ors et des lambris
Toujours avec Alechinsky
(extrait de :
LE CHIEN ROI, 1982
encre et acrylique, 207 x 207 cm
Collection de l'artiste)
C'est pas parce que... lambris et débris, ça rime,
Que ce sont des synonymes !
Encore que quand on voit l'état lamentable de certains châteaux menaçant ruine...
Et le patrimoine alors, on laisse pourrir ?
Bah, c'est que des vieilleries !
Un peu comme moi...
On ne m'y reprendra plus ! Au lieu de me fier à de vagues impressions (ou souvenirs), quand un mot se présentera à mon esprit, j'irai vérifier de quoi il retourne vraiment, promis!
Parce que cette fois encore, je me suis laissé emporter par de vagues associations d'idées, comme les fanons et les baleines, la filtration et le krill.
Je n'ai pas cherché plus loin et je me suis dit que le krill devait être un bouillon de petites créatures marines, animales et végétales qui parvenait à rassasier de monstrueuses baleines.
Eh bien non, non et non, le krill, c'est pas une soupe variée, c'est un bête petit crustacé, une sorte de petite crevette que même les grises de la mer du Nord qui sont déjà pas grosses le sont quand même plus que lui.
Du coup je me demande combien il en faudrait pour garnir une tomate-crevettes comme à Nieuport ou Ostende.
J'espère que la question ne va pas m'empêcher de trouver le sommeil cette nuit en remplissant mes rêves de bancs tourbillonnants de ces maudites bestioles.
Et ne me dites pas "Bien fait, ça t'apprendra à nous embêter avec tes mots à deux balles !"
Demain, dès l’aube, à l’heure où blanchit la presqu'île,
Je partirai. Vois-tu, je sais que tu te biles.
J’irai par la forêt, j’irai par les périls.
Je ne puis demeurer loin de toi, de ton krill.
Je marcherai les yeux fixés sur les terrils,
Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun tilt,
Seul, inconnu, le dos courbé, mal sur le grill,
Triste, et le jour pour moi sera comme une tuile.
Je ne regarderai ni l’or du soir qui file,
Ni les voiles au loin descendant vers le Nil,
Et quand j’arriverai, je mettrai sur tes cils
Un baiser de moi, de Phil, de Bill et de Gilles.
Il travaillait une partie de la nuit,
Pour jeter son filet à maille serré.
L'interdiction pouvait lui causer des ennuis,
Il n'était pas un pêcheur agréé.
Caché par les frondaisons,
Dans un méandre oublié de la Loire,
Les jours sans lunaison,
Il prenait le risque d'aller au-devant de déboires.
La civelle appelée aussi pibale,
De l'anguille est le bébé,
L’eau douce du fleuve l'éloigne de l’aval,
Où elle va grandir et s’enrober.
Notre braconnier voulait gagner de l'argent,
Ce poisson étant vendu très cher,
Il commettait des actes affligeants,
Hors quota, en détruisant la ressource en la matière.
Peut-être dénoncé par une voix anonyme,
Il fut pris au piège par la maréchaussée.
La réponse du juge ne fut pas magnanime,
Il eut une amende et un billet d’écrou préfacé.
Un défi ? Un jeu ? Un défi qu'on se lance à soi-même ? Un remue-méninges ? Difficile de connaître le nom de ce jeu mais en a-t-il seulement un ?
Ici il est appelé d'une "ligne à l'autre" :
là, un titre fait le lien entre les deux mots :
et j'aime plutôt ça... Oui, c'est l'été ou presque, la mer, la plage, les jeux... Mais qui invente tous ces jeux ? Pas moi en tout cas ! J'ai pourtant essayé d'aller de KRILL à CACAS en changeant une seule lettre à chaque fois... mais peut-être n'est-ce pas possible ? Voyons :
K R I L L
G R I L L
G R I S E
C R I S E (j'ai la première lettre !)
C R I E E
C R I E S (j'ai la dernière !)
C H I E S (là, ça patine...)
C H I A S (j'ai la quatrième lettre, et de trois... sur cinq !)
Beaucoup d'essais, de tentatives, d'efforts... mais je n'arrive pas à :
C A C A S
Il y a un hic !
Comment dire ?
Que le krill peu m'inspire ?
Comment faire ?
Une échelle de mots
Genre "chaîne alimentaire" ?
Y'a du boulot !
Ce krill
est donc sur le grill
et malgré sa couleur grise
il est en crise
mais son point fort
ce sont les excréments,
oui, c'est comme ça qu'il s'en sort,
apparemment !
En plus de fournir du carbone
avec son caca
(oui, c'est un cas !)
Quoi ! Plus rien ne vous étonne ?
Eh bien il se défend
grâce à l'odeur de leurs excréments :
il les sent
et ils ne sentent pas bon
tandis que les siens sont bons
pour la planète
vraiment
inquiète
C'est la mer...
d'ailleurs au goût amer...
(extraits de :
)
Il y a très longtemps, vivait une créature mythique appelée LeKrill.
Ce n'était pas un seul être, mais une entité faite de millions de
minuscules krills, liés par une même pensée, un même souffle. Ensemble,
ils formaient un nuage vivant qui parfois émergeait des flots.
LeKrill
apparaissait uniquement aux marins perdus, guidant leur navire vers les
terres oubliées ou les emportant dans les royaumes engloutis, selon la
pureté de leur âme.
On dit qu’un jour, il montera jusqu'à la
surface et couvrira l’océan tout entier pour réveiller l'autre vie
endormie des fonds marins. Ce jour-là, le monde des hommes entendra à
nouveau la voix des profondeurs et ils sauront qu'ils n'ont jamais été
seuls !
Mais prends garde.
Nul ne peut toucher un seul de ses krills sans être maudit par les vents des marées…Car,
il surgit quand le monde dort.
Un frisson, une masse qui respire en tournoyant.
On murmure que ce n’est pas un banc de vie,
mais un souvenir vivant.
Certains l’ont vu sans savoir qui il était.
D’autres n’ont vu qu’un frémissement et n’ont plus jamais dormi.
Est-ce un appel ? Une mémoire ? Une illusion née du silence ?
On ne sait pas. LeKrill a envahi leur essence de vie.
Ne regardez jamais plus l'océan comme avant.