samedi 14 juin 2025

Le 14 juillet 2016 (Ghislaine)

 

C'était samedi déjà ! Il était presque dix neuf heures.
La semaine était passée très vite avec tous ces dossiers à traiter.
Un collègue n'aurait pas été de trop.
Il manquait un formulaire au dernier dossier à clore,
le plus important, l'accord du client et sa signature.
Il se dirigea vers le placard et ouvrit le classeur du client.

Quand Il ouvrit le placard , il y eut comme une explosion de couleurs et de cris de jubilation venant de je ne sais où, accompagnés de confettis et de ballons.
Il ne se savait pas pourquoi ils étaient là, ni ce qu’ils célébraient exactement. Ce n'était pas une fête, ni un succès particulier.
 Et dans cette parenthèse enchantée, la jubilation devenait un langage universel, parlé à coup de rires et de bras levés.

Il avaient l'impression de rêver , d'être dans une autre dimension, il était ahuri, presque figé sans savoir comment réagir !
Devenait il fou à travailler sur ces dossiers ?

Soudain, derrière lui, ses deux enfants, les bras tenant des ballons multicolores couraient vers lui heureux comme jamais !
Sa femme se tenait dans l'embrasure de la porte avec un regard malicieux…

-Tu n'as pas oublié n'est ce pas ?
- Mais oublié quoi ?

Les enfants riaient , sautaient de joie, sa femme venait l'embrasser.

La tête collée à son bureau, il se réveilla en sursaut…
Non cette année non plus , il n' avait pas oublié mais le rêve le rappela à sa triste réalité. Voilà déjà neuf ans que tous les ans, il se rend au cimetière sur la tombe de sa femme et ses deux enfants, tous les trois décédés lors de l'attentat de Nice un quatorze juillet...

Seul son travail l'aidait à survivre...
Seul son travail l'aidait à survivre...
Non il n'a pas oublié et n'oubliera jamais..

 

3 commentaires:

  1. Surprenant et efficace traitement du sujet !

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  2. Quand la jubilation ne sera plus qu'un rêve alors, promis, je me tairai.

    D'ailleurs, sous des textes aussi poignants, en général, je ne commente pas et, bon joueur, je dis juste "Bravo !".

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  3. De la joie à l’horreur instantanément... je m’en souviens parfaitement et tu évoques cela avec pudeur et sensibilité, Ghislaine.

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Défi #877

   Allez, je vous en colle une au mur :   Lambris