Vaste lueur sépulcrale,
Avant de nous trouver
Bouffés par de plus gros,
Plus voraces que nous
Laissez nous, - pauvres krills ! -
Nous souvenir, tranquilles,
Des pauvres barcarolles
Du temps de notre enfance !
Ne nous accablez pas
De vos karaokés
Où toujours caracolent,
Sinistres cas d’école,
Aznavour et Sardou
Qu’il nous est dur d’entendre !
Dies irae, dies illa !
Pas plus d’îles lointaines
Que de filles alanguies
Ou de colliers de fleurs
Ni même de couronne
Là où Neptune trône !
Nous refusons qu’on nous emmène
Au son d’« Hallelujah »
De Leonard Cohen
Dans le ventre de la baleine
Qui reprendrait à perdre haleine
L’heureux frein de notre existence
Décliné en lyriques stances
Auxquelles, parmi notre troupeau,
De fait, personne n’entend mot !
Écartez l’Amant de Saint-Jean !
« C’est du passé, n’en parlons plus ! »
Si, justement !
Nos funérailles et puis antan !
S’il n’y a plus d’après
A Saint-Germain-des-prés
C’est que c’était bien mieux avant,
Quand nous étions enfants,
Rêveurs, adolescents,
Métèques inconscients,
Simples amis de Georges
Et de son vieux Léon
Porteur d’accordéon.
Laissez Françoise Hardy
Et son amie la rose
L’espace d’un matin
Disserter sur les choses !
Faites taire toute parole
Et toute voix de casserole !
S’il s’agit de trouver sommeil
Dans cette immensité marine
Je ne sais plus pure merveille,
A l’instant tragique où l’on clamse,
Que la petite berceuse de Brahms
Aux sonorités cristallines.
S’il s’agit de dire « Et puis zut !»
Empruntons cet air de « La Flûte » :
Les clochettes de Papageno
Feront danser les bigorneaux !
Elles sont à 3 h 13 ' et 40 "
S’il faut s’abstenir de querelle
Et reconnaître l’existence
D’une culture télévisuelle
- Pauvre dernier lien entre nous ! -
Entrant au monde du silence,
Conjuguons, à bouche fermée,
A l’indicatif de l’absent,
Les mélodies de Vangelis
- Ben oui, le Papathanassiou ! -
Puisqu’il s’agit tout là-dessous,
Dernier récif à la Rossif,
D’apocalypse d’animaux
Ou, un peu au-dessus de ça,
S’il faut plonger en transparence,
Cet air, bien plus de circonstance,
De la matrice Thalassa !
Que la vie en mer est amère !
RépondreSupprimerLeonard Cohen en V.O. me fera toujours le plus grand bien... et un petit peu de Bach ("Que ma joie demeure", par exemple) et pourquoi pas un petit canon de Pachelbel (original ou modernisé) ? Je peux éviter d'entendre le cri déchirant du krill (et des autres bestioles en tout genre... ) et me calmer un tant soit peu... voire partir dans une quatrième dimension avec Georges en solo ou en duo avec Barbara !,)
RépondreSupprimer