samedi 28 septembre 2024

Défi #840

   

Un facile et de saison :

 

Automne

 


  

Nous ont fait une blague

 

 


 

 

Kate ; Joe Krapov ; Walrus ;

Du côté de Marcel (Kate)

 

  

Du côté de Marcel

Quelle recherche ?

Celle du temps d'avant ?

Du moment présent ?

Du mot qu'on cherche ?

Du texte pastiché

Des titres mélangés ?

Partons à Bruxelles

Avec Jacques Brel

Et savourons le Brusseleir

Comme on aime le faire...

(

sources : ici, , etc.)

 

Petite mise au point (Walrus)

   

J'aurais presque des regrets de vous avoir entraînés dans cette galère (surtout après les yoles).

Le problème avec les dictionnaires, c'est qu'il n'ont pas la place pour approfondir les choses, sinon ils seraient tous épais comme celui de l'Académie, lequel ne risque pas de vous éclairer sur "zwanze". Bon, le brave Robert a fait un effort en limitant le phénomène à Bruxelles mais il y a un petit quelque chose en plus.

Bruxelles est une ville essentiellement peuplée d'immigrés (moi, par exemple, je viens de Wallonie). Bien sûr, avec le temps, il y a quand même soixante ans que j'y habite, on finit par se faire à la chose. La chose, c'est le comportement des vrais (et rares) autochtones. Mais au début, ça inquiète parce la zwanze ici, ce n'est pas une blague, c'est une philosophie ! La zwanze, c'est la vie. Faut avoir rencontré ces joyeux drilles qui ne peuvent rien prendre au sérieux, ceux qui organisent l' Ommegang, le plantage du meiboom, le concours du plus beau chauve ou de la plus belle moustache, celui du pire zinneke (chien bâtard), parlent un sabir étrange et sautent dans la même phrase du français au flamand (locales les deux versions de ces langues évidemment). Ici, il faut que tout finisse en rigolade ou en gentille moquerie.

Allez, un petit exemple vécu :

Devant moi dans la file à la caisse deux compères dans le style double-patte et patachon blaguent (dans le sabir évoqué ci-dessus) pour tuer le temps. Devant eux, un gaillard en sortant un mouchoir de sa poche fait tomber un minuscule canif. Vous comme moi le ramasserions et le lui rendrions en disant quelque chose comme "C'est tombé de votre poche". Double-patte lui aussi le ramasse mais il frappe sur l'épaule du mec et s'écrie " 'tention, peï, t'as perdu ton poignard !"

Vous avez compris ?



Que sont devenus Quick et Pfluke ? (Joe Krapov)

 

« Quand on a rien à dire et du mal à se taire
On peut toujours aller gueuler dans un bistrot,
Parler de son voisin qui n'a pas fait la guerre,
Parler de Quick et Pfluke et de l'oncle Julio ! »

Si les trois premiers vers sont de Bernard Dimey le quatrième est une plaisanterie, une zwanze d'un non-Bruxellois.


Mais qu'est-ce que ça veut dire, maintenant que nous vivons dans le village mondial, un gentilé comme "Bruxellois" ? Qu'il n'y a plus d'universel ? Qu'il y a un humour juif new-yorkais, des cafougnettes ch'ties, des Pagnolades provençales, des zwanzes ? Que le nombril du monde est à Pougne-Hérisson, en Vendée ? Que nous sommes condamnés à agir ou réagir localement face aux horreurs de ce monde ? Ce n'est plus l'Homme qui rit ? C’est un imbécile heureux qui est né quelque part ?

 

Et donc ce serait une utopie que ce Tintin, l'homme qui vient à bout de tous les méchants de la planète non par sa force et son courage mais parce qu'il est entouré de farfelus notoires dont un capitaine alcoolique et confectionneur d'injures gratinées à ses heures ? 

Je connais trop peu la Belgique pour savoir ce que représente réellement ce concept de zwanze mais j'imagine très bien que la présence constante du Manneken-Pis dans la capitale des institutions européennes relève certainement de cet esprit, de cette vision des choses ou attitude-là.



Le gamin qui montre sa quéquette à tous les passants, qui pisse et laisse pisser les querelles des adultes à la Commission où Dame Ursula VDL et Sir Thierry B. se chiffonnèrent, c'est - toutes proportions gardées ! ;-) - comme ces marins du port d'Amsterdam qui pissent comme je pleure sur les femmes infidèles. On est bien encore dans la Belgitude, là, non ?

Eh bien sortons-en, non sans évoquer une autre chanson de Jacques Brel, "Les Bourgeois" ! Car ils ont grandi, Quick et Flupke ! Si le premier est devenu célèbre avec sa chaîne de magasins où l'on vend des burgers, le deuxième semble s’être perdu dans l'anonymat des adultes qui font leurs petites affaires avec leur petite auto. En fait pas du tout ! Le deuxième « crapuleux de ma strotje » continue de jouer les plaisantins mais, maintenant, dans le domaine de la littérature. Il est devenu écrivain et s'est fait connaître sous le nom de Julio Cortazar.


 


Dans celui de ses livres que je lis actuellement il raconte l'histoire d'un Argentin de Carcassonne à la voix bandonéante, émigré à Paris dans les années 1960. Cela s'appelle « Marelle » et c'est le bouquin le plus original, au moins pour sa façon d'être lu, que j'ai jamais eu à parcourir.

 

Je vous livre son mode d'emploi :

A sa façon, ce livre est plusieurs livres mais en particulier deux livres. Le lecteur est invité à choisir entre les deux possibilités suivantes :

 Le premier livre se lit comme se lisent les livres d’habitude et il finit au chapitre 56, là où trois jolies petites étoiles équivalent au mot « fin ». Après quoi le lecteur peut laisser tomber sans remords ce qui suit.

 Le deuxième livre se lit en commençant au chapitre 73 et en continuant la lecture dans l’ordre indiqué à la fin de chaque chapitre. En cas d’incertitude ou d’oubli, il suffira de consulter la liste ci-dessous.

 

73 - 1 - 2 -116 - 3 - 84 - 4 - 71 - 5 - 81 - 74 - 6 - 7 - 8 - 93 - 68 - 9 - 104 - 10 - 65 - 11 - 136 - 12 - 106 - 13 - 115 - 14 - 114 - 117 - 15 - 120 - 16 - 137 - 17 - 97 - 18 - 153 - 19 - 90 - 20 - 126 - 21 - 79 - 22 - 62 - 23 - 124 - 128 - 24 - 134 - 25 - 141 - 60 - 26 - 109 - 27 - 28 - 130 - 151- 152 - 143 - 100 - 76 - 101 - 144 - 92 - 103 - 108 - 64 - 155 - 123 - 145 - 122 - 112 - 154 - 85 - 150 - 95 - 146 - 29 - 107 - 113 - 30 - 57 - 70 - 147 - 31 - 32 - 132 - 61 - 33 - 67 - 83 - 142 - 34 - 87 - 105 - 96 - 94 - 91 - 82 - 99 - 35 - 121 - 36 - 37 - 98 - 38 - 39 - 86 - 78 - 40 - 59 - 41 - 48 - 42 - 75 - 43 - 125 - 44 - 102 - 45 - 80 - 46 - 47 - 110 - 48 - 111 - 49 - 118 - 50 - 119 - 51 - 69 - 52 - 89 - 53 - 66 - 149 - 54 - 129 - 139 - 133 - 140 - 138 - 127 - 56 - 135 - 63 - 88 - 72 - 77 - 131 - 58 - 131

Je suis admiratif de cette plaisanterie structurelle ou structuraliste. J’ai quand même un regret. La prose de Julio Pfluke est très poétique, très mystérieuse, envoûtante même, mais à part le chapitre 23 où le personnage principal raccompagne chez elle une Castafiore de banlieue tout le reste du bouquin est assez intello et, parfois, horriblement chiant !

 C'est pourquoi j'attends avec impatience les contributions "made in Belgium" de ce Défi du samedi. Elles au moins ne seront dépourvues nid de légèreté, nid d'ironie, nid d'hirondelle et je ne corrige pas, dans cette dernière phrase, l'orthographe de Monsieur Dictation.io à qui j'ai confié ce texte !

samedi 21 septembre 2024

Défi #839,

   

Au cas où vous auriez un doute,
c'est pas moi qui l'ai mis au Robert...

 


 

Ont tiré des bordées

 

 


 

 

L'Adrienne fait (encore) sa prof

   

Yole ? se dit l’Adrienne, kèskesèksa ?

Elle ne connaît que le mot néerlandais jol (même prononciation) et vlan ! vérification faite, c’est la même chose.

En néerlandais, le mot est attesté dans des écrits depuis 1520, il a le sens ‘petit bateau à voile’ ou ‘petite embarcation’ et les plus anciens dictionnaires précisent que c’est le genre de bateau léger qu’on voit sur la mer du Nord ou la Baltique.

Ce qui explique que le mot se retrouve aussi en danois, d’où probablement les Français l’ont pris au 18e siècle – en 1702 précise le petit Robert – et de fil en aiguille il s’est retrouvé dans une longue liste de langues, par exemple en anglais il est devenu yawl, en espagnol yola, en russe jal, en grec giola, etc.

Les bateaux, ça n’inspire pas fort l’Adrienne, mais les mots, oui :-) ils ont tous leur histoire…

N’est-ce pas le plus merveilleux des voyages ?

 

Pas tout à fait encore amnésique. 14, Bateaux (Joe Krapov)

   


A l'heure où je tape ces lignes, mon ordinateur habituel est chez le réparateur qui officie un peu plus loin sur le trottoir d'en face. Mon radeau de la Méduse a été remis en état mais mes fichiers de travail ont peut-être disparu. Le mécanicien recherche les naufragés. 

Voilà. Arraisonné par un pirate, mis en quarantaine par un méchant virus, je ne puis surfer sur Internet et sur les flots que sur un ordi-tablette pas vraiment fait pour ça. C'est la galère. 

Tous ces flottements, ces tentatives de sauvetage de ma cargaison de photos et de chansons ne m'ont laissé que peu de temps pour évoquer mes souvenirs de navigation. Car j'en ai quelques uns, même s'ils sont très peu avouables car très communs. J'ai beau connaître un large répertoire de chants de marins, je ne suis jamais monté sur une goélette, une frégate, un paquebot, un porte-avions, une baleinière, un trois-mâts barque, dans un hors-bord, sur une yole, un yacht ni même une gondole ou un bateau-mouche. 

Si ma mémoire est encombrée par des noms de navires de ce fait bien inutiles, le Pequod du capitaine Achab, le Tirpitz (coulez-le !), le Koursk (coulé !), le cuirassé Potemkine de Sergueï Eisenstein, le Nautilus du capitaine Nemo, la Santa Maria, la Pinta et la Nina de Christophe Colomb, La Cacahuète de Pepito, le Sovereign of the seas, le Queen Elizabeth II, le France, le Belem, la Calypso du commandant Cousteau, le Pen Duick d'Eric Tabarly, L'Hermione de Lafayette, l'Arche de Noé, le Yellow submarine des Beatles, le Karaboudjan du capitaine Haddock et la Licorne de son ancêtre, le Polarlys et la Providence de Georges Simenon, le Mayflower, l'Exodus, les catastrophiques Titanic, Costa Concordia et Pourquoi pas ? du commandant Charcot, je reste personnellement un marin au très petit pied. C'est que, trouillard de nature, je ne suis pas encore sûr que ô maman, les petits bateaux ont des jambes pour y enfiler leur slip de même marque. 

Ma dernière traversée fut celle du lac de Vassivière - dix minutes sur un petit rafiot sans nom. En 2017 j'ai fait une grande croisière... sur la Meuse mais j'ai zappé le clair de lune à Maubeuge ! J'ai pris le bateau pour les îles bretonnes et autres : Groix, Belle-Île, Bréhat, Sein, Ré, Batz, l'île aux Moines, Jersey, Guernesey, Chausey et je suis même allé à Chioggia en passant par le bout du monde. La pire traversée fut celle vers l'île d'Yeu où nous étions assis près de la poubelle où l'on venait jeter les sacs de vomi ! On a tenu bon, godillé sans dégobiller ! 

Mon bateau préféré reste le vaporetto de Venise, surtout celui qui parcourt le Grand Canal (le 1 ?) et le "circolare" (le 5 ?) qui fait le tour de la ville en passant par l'Arsenal.

A part cela j'adore photographier les bateaux dans les ports où je vais et les barques et péniches sur les rivières que je longe.

Mais au sortir de la très pluvieuse Ballade avec Brassens à Rennes, j'avoue que mon embarcation favorite a pour nom "Les Copains d'abord" ! 

Moyennant quoi je vous gratifierai, pour terminer du "Petit bateau de pêche" emprunté à Paul Misraki.


Une bonne barreuse (Kate)

   

Et si j'achetais des noix ? Peut-être un peu tôt dans la saison... En effet, pas de noix ici, pas encore, début septembre et des cerneaux de l'an dernier, non merci.

Il fait vraiment frais mais autour de ce magasin un circuit pédestre a été aménagé, accessible dès le parking. L'Artière, ruisseau à sec l'an dernier, y coule à nouveau vivement, comme avant. Des chiens, des trottinettes, des joggers, des VVT et aussi des vélos pour enfants sans pédales et des promeneurs.

Un bruit de basses, de sons sourds qui se propagent et se font plus présents, pourtant jamais de musique ici si ce n'est le chant des oiseaux et les disputes de quelques chiens. Tiens, c'est nouveau, un panonceau annonçant "GUINGUETTE" en lettres colorées et pointant vers les escaliers qui descendent au fond de cet immense terrain creux devenu bassin de rétention d'orages. Et un podium, une buvette, des stands... Une fête ici, quelle surprise et quelle idée... et ce mot "guinguette", d'un autre temps, surprend... Il fait bon, des jardins jouxtant le chemin surgissent des coings, des potirons rampent sur le sol mais de "yole" point ! Ce mot me trotte dans la tête puisqu'on est samedi et qu'il résonne comme un défi.

J'ai repensé à la passion de Maupassant pour la yole, si bien décrite dans ses nouvelles,

qu'elle soit une yole pour deux dans "Une partie de campagne"

ou une plus grande comme dans "Mouche".

J'ai revu le tableau d'Auguste Renoir et d'ailleurs Jean Renoir a fait un film (inachevé) à partir de la nouvelle de Maupassant où les canotiers sont mis à l'honneur.

Et quand ces canotiers cherchent une bonne barreuse, ils trouvent Mouche et c'est une excellente nouvelle !

(cette dernière photo est extraite de :

)

Vous y allez en banyole ? (Walrus)

   

Où ça ? À La Rochelle !

C'est qu'on n'est pas boy-scout sans connaître la réputation des filles de l'endroit...

 

Et je les ai trouvées... le 17 octobre 2005 :

Quand j'ai pris la photo, j'ai pensé "Barreur, ça c'est un beau métier !". Mais je ne savais pas à l'époque qu'il s'agissait d'une yole de mer, il m'en a fallu du temps pour l'apprendre !

Comme je l'ai signalé dans le sujet, il y en a d'autres modèles. D'ailleurs j'en ai trouvé un (un fragment en tout cas) qui sert de séparation entre la salle et la cuisine dans un resto du patelin :


"Un bar" dites-vous ?

C'est pas parce que yole rime avec gnole que vous devez vous laisser aller à des suppositions alcoolisées, hein !

Ah, un bar à fruits de mer ? Alors, ça va !

En 2023, il y a même une yole martiniquaise (un truc à voiles où l'équipage grimpe sur des perches extérieures pour serrer le vent au plus près) qui est venue rendre visite à La Rochelle :



Et à propos de banyole, déjà à l'époque, ce patelin c'était un piège à cons (d'automobilistes) : les rues à sens unique changeaient de sens à chaque carrefour et à force de contourner des pâtés de maisons, on visitait tout le patelin sans vraiment savoir où on était. Je me demande si c'est pas ça qui a inspiré les sadiques qui ont concocté le plan "good move" dans le cœur de ma bonne ville, ce qui la rend elle aussi impraticable pour les banyoles !

 

samedi 14 septembre 2024

Défi #838

   

Pour le modèle, vous avez le choix,
c'est pas ça qui manque !

  

Yole

 


 

Atteints de xanthopsie, ils vous chantent "La vie en jaune"

 

 


 

 

Walrus ; Adrienne ; Lecrilibriste ; Kate ;

Pas tout à fait encore amnésique. 13, Jaune (Joe Krapov)

 

 

C'est entendu, nous sommes tous des hommes - et des femmes - de couleurs. Il y a des peaux-rouges, des xanthodermes - si, si, c'est ainsi-si qu'on appelle celles et ceux qui ont la peau jaune -, des noirs qu'il ne faut surtout pas appeler nègres, des Mexicains basanés, des bronzés qui font du ski ou pas, des blancs qui ne le sont jamais tout à fait et si Elon Musk va sur Mars, nul doute qu'il y rencontrera des petits hommes verts.

Les xanthodermes, pour ne parler que d'eux, nous en font voir de toutes les couleurs. Leur peau est jaune mais le petit livre des Chinois est rouge  comme l'Orient de leur premier satellite et pour les Japonais c'est le rond sur fond blanc de leur drapeau qui flamboie.

On a beau vivre en France ou en Belgique, c'est à dire quand même assez loin de l'Asie, on en trouve partout, des xanthodermes. Il y en a dans "Le Lotus bleu", un album d'aventures dessinées d'un célèbre petit reporter belge et aussi dans "Tintin au Tibet". Celui-là est devenu célèbre et s'appelle Tchang. On connaît aussi bien sûr les blanchisseurs dans le Far-West de Lucky Luke ainsi que, dans le journal de Tintin, l'honorable Taka Takata.


Les Japonaises les plus connues s'appellent toutes Yoko : Yoko Tsuno, Yoko Ono, Yokohama... Je dois être le seul Beatlemaniaque sur la place de Rennes à avoir acheté, au siècle dernier, les disques de la deuxième, artiste performeuse bien givrée et compagne de John Lennon. Son album "Mother" est pratiquement inaudible, je ne l'écoute jamais mais je tiens à le conserver jusqu'au bout comme étant la chose la plus moche de ma collection. L'album "Live in Toronto" où elle ne fait que gémir et crier cachée sous un drap pendant que les autres chantent est du même acabit mais j'adore les deux albums  où elle est accompagnée par les musiciens du groupe "Elephant's memory", surtout le double, "Approximately infinite universe". Sur la pochette de "Feeling the space", son visage a remplacé celui du sphinx de Gizeh. Encore plus pyramidale que M. Pei du Louvre Paris, la dame !




Doit-on déduire de l'existence de ce personnage incroyable que tous les xanthodermes sont terrifiants ? Les gardes rouges, la révolution culturelle, le maoïsme, les supplices chinois, les sudoku, takuzu et autres kemaru sur lesquels, par pur masochisme intellectuel, je me précipite le dimanche matin en sont-ils la preuve effective dans la réalité ?

Dans la littérature nous avons aussi été très gâtés avec le Fu Manchu de Sax Rohmer, L'Ombre jaune et Miss Ylang Ylang dans Bob Morane (Henri Vernes) et il faudrait que je relise ou revoie "Les Tribulations d'un Chinois en Chine" de Jules Verne parce qu'on ne se souvient plus que de la présence de Jean-Paul Belmondo dans ce film-là.
 


Si l'Asie est devenue l'usine du monde et nous approvisionne en toutes ces sortes de technologies qui facilitent nos échanges - ordinateurs, téléphones, appareils photos, trottinettes, sauce de soja, nems et nuoc mam - n'oublions pas que nous lui devons aussi  l'échappée en solitaire de Raymond Covid, dossard n° 19, au sommet du col de Wuhan en 2020, Gengis Khan et Tamerlan, Bruce Lee et son kung-fu, Jackie Chan, Albator et consorts dans la télé de Dorothée, Mishima et son empire de l'indécence, la grippe asiatique, le casse-tête chinois, le haïku, les origamis, l'ikebana ainsi que les très peu drôles kamikaze, hara-kiri et yakuza. Il n'y a pas de yin sans yang si j'ai bien tout compris, de même qu'il y a des magasins Japanim partout, que les dernières lectures des jeunes gens d'aujourd'hui s'appellent des mangas et qu'ils sont tellement pressés de connaître la fin qu'ils commencent par lire la dernière page du livre !

Pour terminer ce billet sur une (autre) note xénophobe - c'est très bien vu par ici, la xénophobie, ces temps-ci ! - et bien que je ne sois pas là pour raconter ma vie, je vous apprendrai que depuis plusieurs années nos voisines du dessous sont des étudiantes chinoises qui restent une année à Rennes et repartent une fois leur cursus terminé. Je ne sais pas pourquoi elles viennent faire leurs études en France vu qu'elles ne parlent qu'en anglais et que, c'est vrai, toutes les enseignes de Rennes portent des noms anglais. En même temps c'est tellement dur de traverser la Manche et les affairistes français ont si peu à coeur d'aimer leur propre pays et leur propre langue que l'impérialisme britannique a emprunté le tunnel et continue de sévir ici plutôt qu'à Pékin : les cours de la "Rennes school of Business" sont dispensés à 100%  en anglais.

Pô grave, tout ça. Tiens le disque de Ray Ventura est terminé, je m'en vais retourner le vinyle !



N.B. Je m'aperçois que j'ai oublié de mentionner des gens à peau jaune qui ne sont pas asiatiques : Jaunisse Guitarsse, Jaunisse Weissmüllersse, Jaunisse Hallydaysse, Bob L'éponge, Les Simpson, "Le Chien jaune" de Georges Simenon, "Les Amours jaunes" de Tristan Corbière et que j'aurais pu vous chanter"  Nuits de Chine", "La Baya" ou "La Petite Tonkinoise". Ce sera pour une autre fois !

Xanthodermatologue (Kate)

   

- Docteur Noël... mais où est donc son cabinet ?

- Introuvable !

 

- Personne à qui demander... Cette porte, peut-être ?

- Quoi ? Encore une porte ?

- Enfin, une plaque : "Docteur Noël, xanthodermatologue", c'est bien ici on dirait...

- Entrez !

- Docteur Noël !

- Bonjour Madame Bouvier, asseyez-vous. Quel est votre problème ?

- Hum ! Je crois que je me suis trompée d'adresse, excusez-moi !

- Vite ! Par ici la sortie !

- Mais vous n'aurez pas ma peau ! Elle restera comme elle est et moi aussi, na !

 

Attention ! (Walrus)

   

Ne vous laissez pas entraîner n'importe où par l'étymologie  et ne sortez pas de votre panier des fruits à profusion : bananes, citrons, mirabelles...

L'usage du mot est réservé au domaine de l'anthropologie !

Pire, ne vous hasardez pas à déterrer les comparaisons d'usage en des temps révolus, genre "face de citron" si vous voyez ce que je veux dire...

Inapproprié tout ça aujourd'hui !

Et n'allez même pas jusqu'à rire jaune, je vous ai à l'œil petits vauriens...

(Comment ça, je vous mène en bateau ?)

 

 

Post scriptum :


Remarquez que je n'ai rien, mais alors, absolument rien contre les asiatiques !


 

Sur un air de guqin (Lecrilibriste)

   

Un soir dans la taverne
Des quatre points cardinaux
La lumière était terne
Les murs peints à la chaux
Là dans un coin tranquille
A l’abri des rideaux
Un homme xanthoderme
Y jouait du guqin

Il avait la peau jaune
Le cheveu noir luisant
Les yeux com’ des amandes
Le nez gros épatant
Il chantait le folklore
Du pays du milieu
Pour plaquer les accords
C’était très laborieux
Le barman à son zinc
Avec un air furieux
Essorait sa wassingue
Sans le quitter des yeux

La petite annamite
Dans un coin du café
En mal de son Asie
Ecoutait yeux fermés
L‘asiatique jouer
Les airs de son guqin
Et rêvait

 

L comme leucoderme (Adrienne)

   

À l'époque où l'Adrienne jouait à la Madame sur son estrade devant un tableau noir (qui était vert), ses élèves et elle-même avaient deux best-sellers absolus, année après année: les histoires du petit Nicolas par Sempé et Goscinny et Oscar et la dame rose.

Depuis qu'il est question d'expurger tout écrit de ce qui pourrait heurter la sensibilité des uns et des autres, elle se demande dans combien de temps on s'attaquera à Alceste, dont il est spécifié, chaque fois qu'il est question de lui, que c'est un gros qui mange tout le temps.

Comme le disait Muanza, à qui l'Adrienne avait un jour posé la question (noir? black? negro? que pensait-il de ces appellations? laquelle fallait-il préférer?), tout est dans le ton, dans l'intention, dans la façon de dire, dans le contexte: ce n'est pas le mot en lui-même qui blesse, c'est l'intention qu'on sent derrière, qui peut être blessante.

Ou pas.

 

mardi 10 septembre 2024

Triste nouvelle (Walrus)

   

Je viens d'apprendre le décès de MAP le 22 août dernier.


Elle a fait partie de la grande équipe qui a animé ce blog pendant des années avec le Papistache et les mères fondatrices, une époque où les consignes étaient un peu plus "relevées" et, faut-il le préciser, les participations plus nombreuses qu'aujourd'hui.

Elle l'a ensuite animé seule (avec mon aide pour la mise en ligne), c'est elle qui a inauguré les images de l'été.

Enfin, un jour, elle m'a refilé le bébé (et l'eau du bain).

C'était une personne excessivement gentille, souriante, enthousiaste, tout le contraire de moi quoi !

Je ne l'ai rencontrée que deux fois et ça a été à chaque fois un immense bonheur.

Elle nous a quittés brutalement : le 19 elle avait encore joué à un jeu de mots sur le Net avec mon épouse. 

Nancy doit être bien triste sans son sourire...



Ont créé un truc explosif... ou pas

      Walrus ; TOKYO ;