samedi 27 juillet 2024

De la neige à l'herbe (Kate)

   

Boris,

Tu avais promis d'apprendre le ski à nos enfants...

Et puis toutes ces années à poursuivre tes études universitaires, entre échecs, états d'âme : doute, certitude, fatigue, que sais-je encore ? Immaturité peut-être, perfectionnisme, certainement...

Et moi, vaillante petite soldate, principe de réalité oblige, j'ai bien dû les arrêter, et vite, mes études, au grand dam de mes parents, les pauvres ! Ils me voyaient psychologue, j'imagine ! De petit boulot en petit job d'intérim : vendeuse, caissière, femme de ménage, veilleuse de nuit... un déclassement sans fin tandis que tu t'échinais à toujours viser plus haut, plongé dans tes livres, obsédé par tes recherches toujours plus pointues.

Tu voulais des enfants et on a eu très vite Sonia et Pola, les jumelles merveilleuses... de quoi m'occuper sans relâche. Mais tu voulais un garçon et juste avant que tu partes quelques mois avec ta bourse d'étude à l'étranger, on a appris la bonne nouvelle. À ton retour, Anton était né avec sa soeur jumelle Yohanna, inattendue...

Tu étais heureux, ton séjour t'avait changé, tu jouais un peu avec Anton, tu lui chantais des berceuses et il éclatait de rire... Tu replongeais dans tes livres.

Tu ne parlais plus, ou presque plus, à peine pour dire que tu allais toucher à ton but : professeur d'université, juste après ta thèse, je n'y croyais plus. L'hiver était passé, comme chaque année et toi, si bon skieur, tu n'avais plus jamais parlé de ski, les enfants pas plus que moi.

Et puis, lors d'une visite à mes parents, je les ai emmenés faire une initiation de ski sur herbe et ils se sont bien amusés.

J'ai pris quelques photos que je ne t'ai jamais montrées puisque tu m'as alors téléphoné que tu nous quittais. Tu étais nommé à un poste à Paris et tu allais y vivre avec une certaine Nathalie dont tu avais fait la connaissance lors de ton dernier voyage là-bas.

Je n'avais rien pu dire, j'avais raccroché. Les enfants s'amusaient avec leurs cousins, j'allais les laisser quelques jours et rentrer pour régler nos affaires.

Tu avais promis d'apprendre le ski à nos enfants et le jour où ils ont chaussé ces énormes chaussures pour la première fois, c'est avec moi, qui n'en avais jamais fait de ma vie...

En ce 27 juillet, souhaite une bonne fête à Nathalie, que je ne connais pas, ne connaitrai jamais. Je comprends juste que c'est cette Natacha qui t'envoyait des messages si souvent pour tes recherches et qui parlait la même langue que toi, contrairement à moi. Sois heureux, Boris ! Notre ami Ivan me prête sa maison au village, il est dans la ferme de ses parents qu'il retape.

Véra

 

12 commentaires:

  1. Comme on dit outre-manche : "C'est la vie !"... avec ses hauts, ses bas, ses rebondissements, ses espoirs, ses redirections aussi, "konechno" ?

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  2. ça me fait penser à une chanson de Marie Laforêt (que mon père par plaisanterie appelait Marie Vandenbossche, ça me fait encore rire quand j'y pense), Ivan, Boris et moi :-)

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    1. Adrienne, elle est en lien ! Et m’a inspirée, bien sûr !

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    2. J'ai tripoté les liens pour qu'ils s'ouvrent dans une nouvelle fenêtre, c'est plus facile...

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    3. Merci cher Walrus !

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  3. Il était abonné à "Sport Cérébral" ?

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  4. 😁... plutôt à la SFT...🤔

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  5. J'ai adoré Kate ! Superbe tour de passe passe ! ;-) Je suis allée écouter pour le énième fois (j'ai d'ailleurs le cd) "la fille aux yeux d'or" avec un grand plaisir. Merci.

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  6. Merci Yvanne ! Je suis mon fil conducteur.. ou fil rouge ici !😉

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  7. Si tu continues de dire du mal des Russes comme ça, il va t'arriver des bricoles ! Vl&dimir Mini-épris peut faire le maximum ! ;-)

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    1. C'est un hymne à cette culture, m'enfin !,)

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Défi #838

    Pour le modèle, vous avez le choix, c'est pas ça qui manque !    Yole