-
Salut Paulo ! Tu as crevé ?
-
Oui Jacky. Juste là, en bas, à Chèvrecujol. J'ai pris une pointe.
J'avais peur de ne plus avoir de quoi réparer...Çà ira pour
aujourd'hui. Bah ,un pneu de plus, un pneu de moins... !
C'est fait. Il faudra que je pense à me fournir en matos avant de
prendre le vélo à nouveau. Heureusement c'était pas trop loin de
la maison...
-
Tiens, ça me rappelle un truc. A propos de rustine. Quand j'étais
minot, un jour, mon frère aîné m'a demandé d'aller chez
l'épicière du village pour lui en acheter une boîte. Et de la
colle.
-
Et alors ?
-
Tu sais comment elle était la mère Finot ! Curieuse comme une
chatte. Elle a commencé par me regarder d'un air soupçonneux et m'a
dit : tu veux en faire quoi des rustines ? Tu n'as pas de
vélo. Je lui ai répondu que c'était pour mon frère.
-
Ton frère avait un vélo ?
-
Non.
-
Ben alors...
-
Je savais pas quoi inventer. Parce que bien sûr je ne lui avais pas
posé la question de savoir à quoi devaient servir les trucs.
-
Ah je suis curieux : tu es reparti ou bien...
-
Non non. Ça m 'est venu comme ça. J'ai expliqué à la Denise
que mon frangin devait réparer sa bouée. Elle a bien vu que je
n'étais pas à l'aise. M'enfin elle m'a filé la boîte et un tube
de colle.
-
Et tu les as portées à ton frère ?
-
Oui. J'en ai profité pour lui demander ce qu'il avait à rapiécer.
Il m'a tourné le dos en criant que ça ne me regardait pas. Oh, je
me suis dit : toi tu me caches quelque chose.
-
Ah ah ! Je te vois venir ! Tu as fouillé ?
-
J'ai attendu que Jacquot soit au boulot. Parce qu'il était interdit
d'entrer dans sa chambre. Et j'ai cherché partout dans sa tanière.
Rien.
-
Tu as lâché l'affaire alors ?
-
Penses-tu ! Je sentais qu'il y avait anguille sous roche. Comme
je le voyais souvent aller dans la grange discrètement je suis parti
jeter un coup d'œil et j'ai trouvé.
-
Quoi ?
-
Sous du foin fraîchement remué, j'ai déniché un carton.
-
Tu l'as ouvert ?
-
Au point où j'en étais, bien sûr !
-
Et alors ? Il y avait une bouée dedans ?
-
Mon frère est un peu frapadingue mais pas à ce point. Qu'est ce
qu'il aurait fait d'une bouée : il a peur de l'eau. Non. Bien
mieux que ça.
-
Oh ?
-
Il y avait un mannequin en silicone. Soigneusement rustiné à un
endroit critique.
-
Sans blague !
-
Ben ouais. Mon frère était à la colle avec une poupée gonflable.
Ça aurait fait un foin si ça c'était su 😁
RépondreSupprimerJe me demande où se trouve la pipette de la dame à regonfler, est-ce que Ronchonchon aurait pu lui souffler dans les bronches à elle aussi ?
RépondreSupprimerPas idiot ! Elle ne dit jamais non...🤣
RépondreSupprimerVegas-sur-Sarthe, sors de ce corps !
RépondreSupprimerJe plaisante, dame Yvanne : ton récit est succulent !
Chère Yvanne,
RépondreSupprimerC'est une histoire délicieuse et pleine d'humour !
J'ai adoré la façon dont tu as mêlé la panne de vélo (Tu as crevé ?) et la quête pour la boîte de colle et les rustines.
Le dialogue avec la mère Finot est très drôle: on sent bien la curiosité du village !
Mais le meilleur, c'est la chute : une bouée, la peur de l'eau et pour finir ... un mannequin en silicone " soigneusement rustiné à un endroit critique ! C'est une pirouette inattendue et vraiment hilarante !
Le titre "C'est gonflé " prend tout son sens !
Félicitations, très réussi et plein d'esprit !
Bien amicalement, Marie Sylvie