Ce matin-là, le ciel s'était habillé en robe de satin bleu
Brodée de nuages en dentelle et de rayons d'or en cascade.
Les arbres tout frémissants
Chuchotaient des secrets aux moineaux
L'air embaumait la confiture de Mirabelle
Et les pages d'un vieux roman.
Sur le banc de bois moussu
Un vieux monsieur regardait le monde
Comme on regarde un théâtre en plein air
Avec ses acteurs imprévus :
Un chat qui philosophe
Une brise qui fait valser les feuilles
Telles des ballerines en tutu.
Scrogneugneu ! Grogna-il
Parce que son café était trop tiède
Et que les enfants couraient sans se soucier des vers de Victor Hugo.
Mais à peine avait-il râlé que le décor s'inclina.
Un rayon de soleil vint lui chatouiller la joue
Une coccinelle se posa sur sa manche
Tel un point final bienveillant
Et le vent petit farceur lui souffla un chanson oubliée.
Alors le vieux monsieur sourit un peu malgré lui.
Scrogneugneu ! Pensa-t-il
C'est peut-être le mot secret
Qui ouvre les portes des jours en sucre
Lorsqu'on le dit avec un clin d'œil au ciel.
Il faut toujours un peu
De grognement dans le sucre
Pour que la vie ait du goût
Chère Marie-Sylvie. Un très beau poème qui embarque tous nos sens dans une invitation à profiter de la vie dans tous ses petits instants qui en sont le sel et l'étincelle.
RépondreSupprimerj'aime lorsqu'on évoque les petits plaisirs les bons moments
RépondreSupprimerFA
Le mot rend le vieux monsieur vivant dans ce décor parfait. J'aime la construction de ton poème Marie-Sylvie : étale au début et de plus en plus animé au fur et à mesure de la lecture. C'est brillant.
RépondreSupprimerQue c'est beau ! tes mots mériteraient un tableau pour les illustrer (en tout cas ils suscitent la zone de mon imaginaire !) Merci Marie Sylvie pour cette poésie sur le monde
RépondreSupprimerJe commence comprendre pourquoi la vie me parait si sucrée ! :-)
RépondreSupprimerEncore une très belle fable dont je goûte assez la philosophie du fait d'avoir été, un temps, "bibliothécaire énervé" ! ;-)
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