Rustine, c'est pas un bricolage.
C'est un cheval.
Un vrai.
Un fidèle.
Un doux.
Avec ses taches sur le flanc
Comme des rustines collées à la hâte par un peintre distrait.
Mais lui, il ne fuit pas les bosses.
Il les avale.
Il ne crève jamais.
Il galope, il bondit, il rit presque.
Et sa selle ?
Un coussin de nuages.
Pas de courbatures
Pas de guidon qui tremble
Juste le vent qui caresse les joues.
Mes sœurs
Elles
Elles ont choisi la bicyclette.
Leur monture à deux roues capricieuse et grinçante.
Elles partent fières
Cheveux au vent
Mollets en feu.
Mais souvent leur course finit dans les rosiers.
Les ronces
Elles n'ont pas de pitié.
Alors on démonte la roue
On souffle dans la chambre à air
Comme dans un ballon d'anniversaire fatigué.
On trempe le boyau dans l'eau
On guette les bulles
Les petites traîtresses qui disent :
《 C'est là que ça fait mal !》.
Et pendant qu'elles réparent
Moi je suis déjà loin.
Je galope loin des épines
Sur Rustine le cheval-pansement
Celui qui ne promet pas la vitesse
Mais la douceur du trajet.
Oh comme c'est joli comme nom de Cheval !
RépondreSupprimerOui, à chacun sa monture ! (même les lunettes s'y mettent)
RépondreSupprimerTrès beau, une fois encore, ce plan d'évasion !
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