P/ - Tu peux rire espèce d'idiot. Aide moi plutôt...
J/ - Tu crois quand
même pas que je vais venir te chercher ?
M/- Hep vous là bas !
Paulo voit arriver en
face de lui une femme attifée d'un pardessus à la Colombo
brandissant un gros gourdin. Il n'en mène pas large et pense que les
ennuis vont commencer. Comment se sortir de ce guêpier ?
Évidemment, Jacky a disparu.
M/- Je vous parle :
qu'est ce que vous faites chez moi ?
P/ - Pardon Madame...
M/- Vous étiez deux
tout à l'heure. Où est passé votre copain ?
P/ - Il est parti de
l'autre côté du pré. C'est vos chèvres ?
M/- A qui voulez vous
qu'elles soient. Il n'y a personne ici à part moi. Je vous écoute :
pourquoi c'est plein de cèpes écrasés dans l'herbe ?
P/- Ben...Mais... C'est
les chèvres. A cause du bouc...
M/- Bêêê !
Mêêê ! C'est qu'il bêle mieux que mes biquettes celui-là !
La bonne femme se moque
mais ne quitte pas Paulo des yeux. Il voit bien qu'elle n'a pas peur.
Qui sait ? Peut être est elle armée ? Finalement, Jacky
avait raison : qu'est ce qu'on est venus foutre ici ?
M/- Alors ?
J'attends. Il a fait quoi mon bouc ?
Voilà Jacky. Il a dû
contourner le bois de sapins. Paulo respire un peu mieux.
J/- Bonjour Madame. On
va vous expliquer...Comme on traversait votre pacage, le monsieur à
cornes nous a attaqués.
M/- Bien fait. Déjà
vous n'aviez rien à faire là. Et puis mon Bigoudi n'aime pas les
hommes. Des fois qu'ils s'en prendraient à ses femelles...Vous avez
compris non ? Avec les femmes il est doux comme un agneau. Vous
allez voir. Bigoudi ! Bigoudi ! Viens ici avec maman.
Jacky et Paulo se
regardent et réfrènent une forte envie de rire malgré la
situation peu avantageuse pour eux. Le bouc, la barbichette arrogante
s'approche, toise les deux amis puis se frotte à sa maîtresse qui
semble insensible à son épouvantable odeur.
J/- Euh ! Pardon.
Vous êtes la sœur de Louis ?
M/-Vous connaissez
Louis ? Je parie que c'est lui qui vous envoie. Quand il peut me
mettre la misère celui là, il n'y manque pas. Ne me parlez pas de
cet abruti qui m'a mise sur la paille en bouffant tout l'héritage de
nos parents. Que les yeux pour pleurer il m'est resté ! Et mes
chèvres heureusement.
P/- Non. Ce n'est pas
Louis qui nous a envoyés chez vous. C'est juste une coïncidence. On
ne l'aime pas nous aussi. Il n'arrête pas de nous causer des
problèmes.
J/- Mais on se venge
vous savez. Pas méchamment mais on ne laisse pas passer.
M/-Tant mieux !
Venez jusqu'à la maison tout me raconter. Je m'appelle Marinette.
Avant, vous allez m'aider à changer mes bêtes de parcelle. Vous
tombez bien tiens et vous me devez bien ça. C'est toujours un peu
difficile pour moi toute seule de guider le troupeau à travers les
chemins. Quelquefois mes filles sont enragées et Bigoudi et moi
avons du mal à en venir à bout.
P/- Je veux bien vous
rendre service Marinette mais s'il vous plaît, gardez votre animal
près de vous. Au fait : pourquoi vous l'appelez Bigoudi ?
C'est un drôle de nom pour un bouc !
M/- Ah regardez le beau
toupet cranté qui frisotte entre ses cornes. On croirait que je lui
ai fait une mise en plis non ? Et puis c'est rigolo Bigoudi. Il
le porte bien je trouve.
Marinette rit tout en appelant ses bêtes. Paulo et Jacky acceptent de lui donner un coup de main. Puis, invités par la bergère ils se rendent chez elle boire un café. Et bien sûr, comme elle l'a demandé ils ne se font pas prier pour lui confier toutes les péripéties occasionnées par son frère. Mais aussi leurs vengeances quelquefois cocasses ce qui fait jubiler la frangine de Louis.
M/- Je suis contente finalement d'avoir fait votre connaissance. Revenez quand vous voulez chercher les champignons chez moi et surtout faites en sorte que ce corniaud de Louis le sache. Vous n'allez pas repartir sans cèpes aussi. Je vous donne ma cueillette de ce matin. Regardez comme ils sont frais et parfumés. Et puis voilà une clayette de cabécous à vous partager. Bonne route et à la prochaine les amis ! Drôle de bonne femme songent les amis en question ! On reviendra.
Lire "réfrènent" au lieu de "référencent". Walrus, si tu peux corriger...Merci beaucoup d'avance. ;-)
RépondreSupprimerDes Cabécous aux cèpes ! J'ai pas encore essayé... faudra que je retourne au Lion d'Or à Selles-sur-Cher, je connais un coin à cèpes du côté de Valençay... ;-)
RépondreSupprimerPour les cèpes pas de souci. Tu peux. mais méfie toi des fromages : en ce moment ceux de Valençay sont porteurs de saloperies et rappelés. Beurk !
SupprimerNe mélangeons pas les choses : quand j'étais à Selles je mangeais des "bouchons de Sancerre" et on peut trouver des Cabécous chez le fromager du coin.
SupprimerIl y a cabecou et cabecou. Ceux de Rocamadour ont une appellation d'origine contrôlée.
SupprimerCertes, mais si je suis bien tes histoires, elles semblent se situer aux alentours de Millevaches et la dame propose des cabécous en train de maturer sur une clayette, comme elle élève des chèvres on peut supposer qu'elle les fabrique elle-même et Millevaches est à environ 140 km de Rocamadour. Qu'est-ce que tu dis de ça ? :-)
SupprimerEt bien je réponds que tu me cloues le bec ! T"es content ? :-)
SupprimerEspérons qu'elle ne fabrique pas des contrefaçons de cabécous de Rocamadour !
SupprimerPar chez toi les vertes campagnes sont peuplées de vertes compagnes ! Ça valait le coup d'appuyer deux fois sur le champignon ! ;-)
RépondreSupprimerBien vu Joe et merci ! Dommage : on ne cherche pas les champignons sous les constellations parce que j'en aurais bien remis une couche. ;-)
Supprimeril y a tout un repas gastronomique à faire après cette visite, c'est une bonne adresse :-)
RépondreSupprimerIl faut d'abord apprivoiser la bergère !:-)
SupprimerDe belles rencontres, de beaux dialogues et un si beau cadre ! C'est comme un film... On se laisse guider par les personnages !
RépondreSupprimerCe commentaire a été supprimé par l'auteur.
SupprimerJe ne sais pas si je mérite vraiment tes chaleureuses appréciations chère Kate mais sache que j'y suis très sensible et t'en remercie.
SupprimerMerci Yvanne !👏
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