Il est là
Comme un souffle ancien posé sur les hauteurs
Le Yack
Gardien des silences et des vents.
Sa robe épaisse est une étoffe de nuit
Brodée par les neiges et les siècles
Où chaque poil murmure une légende tibétaine.
Il avance lentement
Comme si le monde devait s'incliner à son pas.
Sous ses clochettes et les étoffes rouges
Il porte les offrandes, les vivres, les espoirs
Et parfois les prières d'un peuple nomade.
Son chant est celui d'un sage
Qui a vu les étoiles tomber dans les lacs
Et les montagnes se pencher pour écouter les chants.
Il ne parle pas
Mais chaque battement de son cœur résonne
Comme un gong dans l'air raréfié.
Le Yack ne fuit pas le froid
Il l'habite.
Il ne cherche pas la plaine
Il épouse l'altitude.
Il est le souffle chaud dans le blizzard
La force tranquille dans le vertige.
Et lorsqu'il s'arrête
C'est le monde qui respire avec lui.
Un instant suspendu
Où l'on croit entendre
Le murmure des dieux dans la laine.
J'aime beaucoup la poésie de ton texte bien loin des élucubtrations de mon saint Nectaire !
RépondreSupprimerTrès poétique, on s'y croirait. Manque plus que les moulins à prières (mais le yack n'y est pour rien).
RépondreSupprimerc'est toujours avec délice que je bois te mots... peut-on demander aux dieux de venir murmurer sur la laine de mes petites bestioles pour les animer ?
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RépondreSupprimerMarie Sylvie ... Un beau poème noble qui marche à la vitesse du yack, lent, sûr, presque rituel oú la langue-image sculpte et dépose un pli de silence sur ce site.
Ce magnifique poème m'évoque la musique à base de violons chinois de Mathias Duplessy : https://www.youtube.com/watch?v=ZLlb4nyst5Y
RépondreSupprimerUn texte très poétique et magique qui donne au yack l'allure d'une divinité des montagnes (ce qu'il est je pense).
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