Bébert
et son zozotement légendaire sont scotchés au zinc du Café des
Sports devant un ballon d'aligoté.
« Quand
mon zéplein est plein, ze le vide » déclame t-il en montrant
le contenant (en un seul mot) à la cantonade.
Ce
matin ladite cantonade est constituée de Jeannot - second pilier du
bar - et du patron.
« Et
quand il est vide ? » demande ce dernier qui n'est jamais
le dernier à vouloir en remettre un.
« Quand mon zéplein est vide … ze le plains » répond fièrement Bébert en sifflant le ballon.
Midi c'est l'heure où Bébert – ignorant tout ce qui vole – ne fait plus trop la différence entre le zinc et un ballon et c'est aussi l'heure où il joue la fille de l'air avant que la Lucienne ne débarque pour lui passer une avoinée.
Jeannot – retraité de l'armée de l'air et incollable sur l'histoire des dirigeables et du drame du Hindenburg en 37 – ne peut s'empêcher d'y aller de sa blagounette : « Là où y a de l'hydrogène, y'a pas d'plaisir ! »
Le patron balaie la plaisanterie d'un coup de torchon sur le zinc cloué au sol depuis trois générations et conclut : « Tu fais rire personne, Jeannot » … même pas les Défiants du Samedi
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