Je ne vous présente plus mes voisins Paulo et Jacky dont j'ai raconté ici même les aventures. Je ne sais pas comment s'y prennent ces deux là mais il leur arrive toujours des choses extraordinaires. Tenez, pas plus tard que samedi dernier...
P - Au fait Jacky
puisque tu es là tu vas m'accompagner chez Louis.
J - Eh ho je suis venu
pour l'apéro. Pas pour aller chez Louis. Qu'est ce que tu veux aller
faire chez Louis ? Il est revenu de la maison de retraite ?
P - Non justement. Tu
sais comment sont les gosses. Toujours à fouiner à droite et à
gauche...
J - Et alors ?
P - Ben figure toi que
ce matin ils vadrouillaient à Cantegril. Ils m'ont raconté qu'ils
ont vu la porte ouverte chez Louis.
J - Qu'est ce qu'ils
sont allés faire chez Louis ? Ils sont entrés ?
P -Je leur ai pas
demandé mais quand même il faut aller voir. Louis est un con mais
ça m'embêterait que sa baraque soit cambriolée. Si c'est le cas
j’appellerai les flics.
J - Mais il fait nuit
et il pleut. Ça peut pas attendre ? Et puis t'as pas besoin de
moi.
P- Écoute. Tu es là.
On y va.
J - Bon. T'as toujours
le dernier mot. Partons tout de suite. On prend ma voiture. Au
retour, je te dépose et je file. La Josette va encore se demander ce
que je fabrique.
P -Tu me fais rigoler
avec la Josette. Elle te sert souvent de prétexte. Moi je suis sûr
que moins tu es à la maison mieux elle se ...
J - La ferme Paulo. Je
me barre.
P - Non attends. Je
plaisante. C'est parti.
Effectivement il fait un temps à ne pas mettre un chrétien dehors. Les phares du 4/4 de Jacky trouent la nuit. Ils se garent en bas du village de Cantegril et suivent à pied sur 100 mètres le chemin caillouteux qui mène à la masure de Louis.
P- J'ai jamais mis les
pieds ici la nuit. Il faut être un sauvage comme Louis pour vivre
dans ce coin. C'est mortel. Brrrr. Regarde un peu ces sapins noirs
devant la maison. On croirait des fantômes. Et c'est quoi ces
loupiotes en dessous ? Quelqu'un est là. Ça s'allume et
ça s'éteint. Il faut partir. Vite.
J - Mais qui a voulu
venir ici ? Ma parole Paulo ! Tu as la trouille. C'est pour
ça que tu m'as demandé de te suivre hein ? Pétochard !
Tu as voulu venir on reste. Allez. Les loupiotes comme tu dis, c'est
des feux follets sur la mare. Louis m'en avait souvent parlé.
P- Ouais mais je te
jure que ça fout le frisson. Tu sais ce que disait ma grand-mère ?
Ce sont les âmes d'enfants morts sans baptême qui réclament des
prières. Et puis ce silence. Et par moment ces rafales de vent qui
fouettent les arbres. Puis plus rien. Il me semble reconnaître les
ricanements de Louis. Il nous surveille j'en suis sûr.Tu penses pas
qu'il avait des pouvoirs ?
J - Des pouvoirs ?
Quels pouvoirs ?
P- Ben on le disait un
peu sorcier...Moi, je n'avais pas confiance. Je me suis toujours
méfié de ce type.
J - Foutaises.
Dépêchons. J'ai pas que ça à faire. Pousse la porte qu'on voit de
quoi il retourne.
Paulo s'approche
prudemment et appuie sur la porte en effet entrouverte. Elle grince
et frotte le sol en émettant un bruit lugubre. Le bonhomme fait
vivement un pas en arrière alors que Jacky pénètre résolument
dans la cuisine en l'éclairant avec sa lampe torche. Un vrai taudis
mais ils ne sont pas surpris. Subitement la porte claque violemment
derrière eux. Paulo se fige.
P - Y a quelqu'un
Jacky. Foutons le camp. On va prendre un mauvais coup.
J - C'est un courant
d'air, idiot. Toi tu as trop regardé X-Files.
P - Tu n'entends pas
ces bruits en haut ? Filons. Je te dis que quelqu'un se cache
ici.
J - Eh bien on va voir.
Suis moi.
P - Ah non ! Je
suis pas fou moi. Je sors.
J - P'tain Paulo !
Tu m'embarques dans cette expédition et tu te défiles ?
Bravo ! Ah t'es courageux !
Pendant que Paulo regagne l'extérieur la tête dans les épaules Jacky grimpe les quelques marches qui mènent à l'étage. Il n'est quand même pas très gaillard et s'est muni d'un manche à balai qui traînait par là. Avec sa torche il inspecte chaque recoin de la pièce qui servait de chambre à Louis. Et quelle chambre ! Ça empeste la bête sauvage. Il s'arrête. Des grattements, un objet qui roule soudain derrière le lit l'alertent. Il faut avouer qu'il n'est pas trop rassuré mais il veut en avoir le cœur net. Il déplace le grabat avec son bâton. Et là surprise ! Sur un morceau de couverture une famille de loirs a élu domicile. Ils le regardent de leurs petits yeux noirs, claquent des dents et poussent des cris stridents.
Jacky rejoint Paulo.
P- Alors ? J'ai
entendu crier. Tu as vu quelque chose ?
J - Il y a du monde oui
dans le gourbi de Louis. On reviendra demain matin pour régler ça.
P - Bon sang. Je le
savais. Si c'est des revenants on demandera au curé de nous
accompagner.
J - J'y crois pas. T'es
vraiment relou mon pauvre Paulo. C'est juste une famille de loirs qui
s'est installée sur la paillasse de Louis.
P - Bon. Moi j'y touche
pas mais je connais le remède : pour les faire partir on n'a
qu'à enterrer deux crapauds vivants devant la porte.
J - De mieux en mieux !
Allez allons nous coucher. J'en ai assez entendu pour aujourd'hui. Et
sors toi toutes ces conneries de la tête que ça va te rendre fada.
Enterrés vivants, pauvres bêtes ! C'était une pratique pour conjurer la sorcellerie dans ton coin?
RépondreSupprimerJ'ai lu bien pire pour conjurer la sorcellerie ! Ou pour la pratiquer.
SupprimerC’est vrai que s’embarquer la nuit et sous la pluie dans une maison inhabituée ne facilite pas l’expédition ! En tout cas, Yvanne, on s’y croirait et ces deux-là sont bien campés ! Une suite ?...
RépondreSupprimerJaponisante ? Hé y a t il des truffes au Japon Kate ? Tu sais cela ? ;-)
SupprimerUn champignon qui y ressemble et des essais de culture de truffe blanche... Bof !😮💨
SupprimerJe crois que je vais émigrer dans ton coin, là au moins, il se passe quelque chose !
RépondreSupprimerMais comment pourras-tu courir après des Australopithèques qui s’en prennent à Adrienne sur une plage de la Mer du Nord !🤔
SupprimerBonne question puisque je n'ai pas le don d'ubiquité comme expliqué ici : https://samedidefi.canalblog.com/archives/2018/01/06/36013150.html
SupprimerDes jalons sont déjà posés il me semble ?
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