samedi 27 septembre 2025

Défi #891

   

Bon, n'allez pas confondre avec quenelles...

 

Quenouille

 

 


  
 

Ont tâté du climax comme disent les Angliches

 

 


  

Nana Fafo ; Walrus ; Marie Sylvie ; Kate ;

François ; Joe Krapov ; Clio 101 ; Yvanne ;

 

 

Une logique de basse cour. (Nana Fafo)

 


Le Syllogisme de l'angle paroxysmique




Grimpons sur les inepties de la basse cour

en ce beau premier matin d'automne.


Monsieur Akrapovic nous ayant invité à réfléchir en mode ABC

Ronchonchon a abaissé ses écoutilles sur le poulailler en effervescence

afin de commencer son dimanche paisiblement.


Mais, ce matin, les cocottes en ont décidé autrement !

Elles bouillonnent face à l'énigme que Maître Walrus leur a soumise.

Leur cervelet est en ébullition.

Ronchonchon les entend caqueter à tout va,

elles sont surexcitées à l'idée de résoudre ce mystère.

Si ça continue, elle font se faire péter le carafon à trop cogiter.


N'y tenant plus, Ronchonchon interfère

au milieu de ce tohu-bohu

pour examiner la chose... 

Lui qui comptait rester en dehors de tout ça !


"Tous les angles ont un degré.

Le Paroxysme se en mesure en degré.

Donc, le paroxysme a un angle."


Est-ce correct ?




Été auvergnat. (Yvanne)

 

Encore une journée caniculaire en ce mois de juillet. Émilie profite de quelques jours de vacances chez ses parents en Auvergne. Bastien, son compagnon lui manque, c'est vrai et elle pense constamment à lui, obligé de travailler à Paris. Pas de congés pour lui cette année. Son nouvel emploi à la banque ne lui a pas permis de la suivre dans le Cantal. Dommage. Mais elle est bien décidée à tirer le meilleur parti de ses deux semaines pour récupérer après la vie parisienne trépidante.

Comme chaque après midi, la jeune femme prépare son sac à dos en y enfouissant une serviette de bain, un livre, un fruit et son téléphone. Elle longe la rive d'un ruisseau qui serpente tranquillement à travers les prairies. Les belles Salers la regardent passer en ruminant. Écrasées de chaleur, elles ont choisi l'ombre des aulnes et des chênes pour se reposer.

Émilie rejoint rapidement la petite cascade qui dévale les rochers en surplomb pour se jeter en bouillonnant dans la rivière. Comme il fait frais ici ! C'est un vrai paradis pense la jeune femme en exhalant un soupir de satisfaction. Elle connaît cet endroit depuis l'enfance. Il était déjà son refuge quand elle avait besoin de solitude.

Alertée par un cri aigu, elle tente un regard au dessus des arbres mais les rayons d'un soleil ardent lui font de l'œil à travers les ramures. Elle pose machinalement en visière ses mains croisées sur son front. Ainsi elle peut mieux observer le vol d'un milan royal qui plane dans le ciel pur avec souplesse et majesté. Admiration. Émotion. Quiétude. Amour inconditionnel de la Nature. Émilie est submergée par une vague de bonheur intense.

Elle atteint bientôt son coin rien qu'à elle, son havre de paix, Au pied de la cascatelle, une baignoire naturelle a été façonnée par des siècles de déferlement d'eau. Elle pose son sac, se déshabille promptement et plonge dans ce bassin accueillant. Comme toujours elle frémit au contact presque glacé de la source. Très vite, elle s'ébat avec délice dans l'onde stimulante.

Après son bain vivifiant , Émilie étale sa serviette sur la mousse. Elle est enivrée par les effluves de menthe sauvage piétinée tout autour. Elle ne tarde pas à s'endormir sur son livre grand ouvert.

Un grondement soudain la tire de son sommeil. Elle se redresse, ne sachant plus trop où elle se trouve. Reprenant ses esprits, aux aguets, elle constate avec effroi que l'atmosphère sereine qui régnait il y a peu a subitement changé. De gros nuages noirs et menaçants courent au dessus d'elle emportés par un vent tourbillonnant. Les arbres se courbent sous la violence des rafales. Même la cascade semble s'être mise à l'unisson et rivalise avec le tonnerre pour produire un fracas assourdissant. Des éclairs fulgurants, blancs ou violacés fendent l'horizon et se perdent. L'orage atteint son paroxysme quand une pluie serrée s'abat sur le sol. Émilie ramasse promptement ses affaires et se réfugie dans un encorbellement de la roche d'où elle peut admirer en temps ordinaire le Puy Mary.

Au bout de quelques minutes, le silence. Tout redevient calme comme s'il ne s'était rien passé. Seules quelques gouttes s'échappent des feuilles et tombent mollement sur le sol. Le soleil reprend sa place là haut, auréolé de minuscules nuages pâles qui disparaissent bientôt.

Cheminant vers le village, Émilie regarde, loin devant elle, des langues de brume vaporeuses et mouvantes partir en rampant à l'assaut du Puy Mary.

 

  

Au matériel de sa rage (Clio 101)

 

 

Onia hurlait. 

Elle avait l’impression qu’un parasite  se promenait dans sa tête, fouillant dans son esprit pour y extirper ses peurs les plus profondes, ses fantasmes les plus enfouis, ses pensées les plus secrètes. Sans gêne, il fracassait les portes, enfonçait ses barrières les plus solides, celles qu’elle avait mis des mois à construire, piétinait son jardin secret et en ouvrait les moindres recoins. Jamais, même pendant les pires jours de sa captivité, elle ne s’était sentie aussi impuissante. Alors qu’elle gisait dans son cachot, abrutie par les drogues et les privations, elle avait encore la ressource de s’évader dans ses rêves et son imagination. Ici, il n’en était plus question. Au moindre mouvement, la main de l’homme se resserrait sur sa nuque, l’empêchant de respirer ; elle ne pouvait qu’assister, impuissante, au viol de tout son être.

Alors que la douleur atteignait son paroxysme, une onde de révolte la traversa. Elle avait tout mis en œuvre pour se sauver, s’extraire de ces quatre murs où  l’obéissance tenait lieu de seule valeur et une fois encore, on lui volait sa liberté chèrement acquise. Malgré la poigne de fer qui l’enserrait, elle se força à lutter, rassembla dans ce qui lui restait de conscience l’humiliation de ses genoux sur le marbre froid, la colère face à son mépris et  son indifférence, sa fureur face à la domination qu’il exerçait sur elle. Dans les coins de son esprit encore préservés par l’intrusion, elle bâtit une arme forgée au matériel de sa rage. Elle sentit le trouble de l’homme face à cette résistance inattendue et s’engouffra dans la faille. Pied à pied, centimètre par centimètre, elle repoussa l’assaut, forgea une nouvelle barrière. L’homme ahana, lutta à son tour pour reprendre le contrôle.

Percevant la résistance de l’homme, bien plus puissant qu’elle, Onia redoubla d’efforts. Elle assembla en un fouet d’énergie pure son statut de captive, la posture de soumission qu’il lui imposait, y ajouta l’indifférence des villageois, la cruauté des maîtres, leur refus de lui accorder sa délivrance, le sang qui coulait de sa peau déchirée, les entraves qui lui cisaillaient les membres, la rage contre ceux qui voulaient effacer en eux toute trace d’humanité pour en faire des machines à tuer au service de leur idéal. La fureur tournoyait autour d’elle, de lanière devint sphère lumineuse et terrible.

Terrifié, l’homme se troubla une nouvelle fois, son assurance vacilla et il relâcha son emprise.

Pendant de longues secondes, il ne put détacher son regard de la jeune femme, le corps irradiant de courroux, prête à déverser sa fureur sur les obstacles à sa liberté.

   

Marasme et cataclysme (Joe Krapov)

 



 






* Le tototysme vous est expliqué ici, chez Dame Adrienne



IL CRACHE SES CENDRES (François)

 

 

Ce volcan irlandais au nom imprononçable,

Vient de se réveiller et crache ses cendres,

Sur l'Europe du Nord, elles viennent descendre,

En semant une pagaille épouvantable.

 

Cette éruption s'ajoute à tous les effets de pollutions naturelles,

Elle est chargée de dioxyde de soufre,

et il est beaucoup de poumons qui en souffrent.

Les dégâts à ce compte à grande échelle.

 

C'est une pollution dite atmosphérique,

De nature volcanique,

Avec ces poussières chimiques.

le ciel nul avion ne le pratique,

Pour ne pas être incommodé ces cendres tragiques.

La pollution lumineuse rend le ciel énigmatique.

 

Et pendant que ce volcan vomit ses cendres,

Ruinant nos efforts écologiques sans manière

Avec nos petites mesures, Il ne faut pas se laisser prendre :

Nos actions volontaires comptent-elle pour des chimères ?


Très grandes gueules (Kate)

 

 

"L'appétit vient en mangeant, la soif s'en va en buvant." : formule de Rabelais, amateur de mots et d'excès et de mots en excès et de mots sur l'excès, forgeur de mots énormes : "catastrophe", "paroxysme"... et tant d'autres !

Inventeur de Gargamelle et de Grangousier, parents de Gargantua, trois très grandes gueules comme l'indique l'étymologie de leurs noms.

Célébrant la "dive bouteille" et la "corne d'abondance" et en même temps honorant la mise en oeuvre d'efforts "bénéfiques" pour trouver la "substantifique moelle" et au final la "quintessence", en tendant vers l'attitude du "génie" plutôt que vers celle de l'"automate".

Paroxyme du verbe, de la verve, du "sarcasme", notamment à l'égard des "moutons de Panurge" et des "guerres picrocholines" !

 

(photos extraites de :

)

PAROXYSME DE LA DOULEUR - LE FEU SUR LA GLACE (Marie Sylvie)

   



       PAROXYSME DE LA DOULEUR 
            - LE FEU SUR LA GLACE  - 


Il y a des douleurs qui ne saignent pas.
Elles ne crient pas, ne claquent pas, ne se montrent pas. 
Elles rampent dans les replis de l'esprit telles des ombres qui refusent le jour.

Mon corps est devenu silence.
Un territoire figé, déserté par le mouvement. 
Mais mon esprit, lui, court encore. 
Il traverse des mondes, invente des possibles, tisse des rêves que mes membres ne peuvent plus suivre. 

Et c'est là que naît le paroxysme. 
Non dans le cri mais dans l'absence de cri.
Non dans la douleur physique mais dans celle qui pense, qui sait, qui comprend, et qui ne peut rien faire. 

Je suis une intelligence en exil, une pensée enfermée dans une cage de chair.
Chaque idée est une étoile que je ne peux toucher, 
Chaque désir une mer que je ne peux traverser.

Et pourtant je rêve.
Je rêve avec rage, avec feu, avec obstination
Car même immobile je suis vivante. 

Et dans ce paradoxe, ce feu sous la glace, je trouve une forme de beauté. 
Une beauté douloureuse. 
Une beauté qui brûle sans flamme. 
Une beauté qui me rappelle que je suis encore là, 
Au bord du monde,
Au bord de moi.


                   Le feu et la glace 
                   Ne s'opposent pas toujours. 
                   Parfois ils cohabitent.


 

Voyez le monde autour de vous... (Walrus)

   

 

Le cataclysme,
Nous y sommes en plein
Et son paroxysme
Est pour demain ! 

 

Bonne nuit les petits ! 

  

samedi 20 septembre 2025

Défi #890

  

Allez, on grimpe ! 

 

Paroxysme 

 


 

Sous quel angle ont-ils vu la question ?

  


  

Nana Fafo ; Ghislaine ; Marie Sylvie ; François ;

Lecrilibriste ; Clio 101 ; Kate ; Joe Krapov ; 

Walrus ;

 

 

OBTUS ??? (Lecrilibriste)

  

 

Je n’aime pas ce mot d’Obtus disait l’angle
Ils insinuent que je suis bête
Que je manque de finesse
Que je ne vais pas finasser dans les coins
Comme le fait l’angle aigu
Qui est tout étriqué
Avec sa pointe qui pique et qui fait mal
Moi ? J’arrondis les angles
J’émousse le pointu
J’ouvre les bras tout grand
Pour accueillir, pour agrandir l’espace
Et ils ont le toupet de m’appeler obtus ! 

 

Je n’aime pas ce mot d’Obtus disait l’esprit
Il insinue que je suis lent à la comprenette
Qu’il faut que les coins s’approchent
Pour que je balaie
Mais si vous saviez comme ça m’ennuie !
De finasser dans des coins improbables
Moi, Je navigue à vue, je cherche l’azimut en direct
Loin des chemins connus
Ma boussole ne va jamais dans le pointu étriqué des choses
Largement ouverte, elle cherche la lumière
Si je n’arrive pas à faire le tour d’un problème
C’est que mon espace est trop vaste
Ouvert à tous les possibles …
 

Alors ???

 

 

Obtus, moi ?! (Walrus)

   

Mais qu'est-ce qui peut bien vous faire dire ça? 

Remarquez, 
vous n'avez peut-être pas tort...

Mais comptez quand même pas sur moi pour la démo !

 


Les Angles sont-ils plus obtus que les Pictes ? (Joe Krapov)

 


Cette semaine on a encore demandé à un littéraire, c'est à dire à un gars plutôt obtus vis à vis des sciences, d'expliquer un terme de géométrie, le mot « obtus », adjectif qualificatif qui s'applique à un angle dont la valeur est supérieure à 90°.

Résultat, au bout de la première phrase, on ne comprend déjà plus rien : qu'est ce que c'est qu'un angle ? Qu'est ce qu'un degré ? Je vais tâcher d'être plus clair et de vous expliquer tout ça avec une feuille à petits carreaux, des allumettes et un stylo ou un crayon à papier. Il vous faudra également une règle, une équerre et un rapporteur. Vous avez certainement gardé ça chez vous, même si vous ne vous en êtes plus servi, du rapporteur, depuis au moins trente ans.

Sur la feuille, avec le stylo, là où vous voulez, mais plutôt vers le centre, considérez que vous avez gagné et marquez un point. Le point est un tout petit cercle qui ne suscitera pas de commentaires moqueurs chez celui ou celle qui vous regardera le dessiner alors que si on vous demande de représenter un ballon de football sans utiliser de compas, tout le monde rira du résultat et les footballeurs professionnels refuseront de disputer un match avec un ballon dont on n'est même pas sûr qu'il puisse rouler sur le gazon vu qu'il est en 2D.





Le point que vous avez tracé, appelons le Ahmed, Albert ou Archibald. Pour faire court, appelons le A. Ailleurs sur la feuille marquez un autre point. Ne passez pas par la case "Départ", ne touchez pas francs 20 000, ça ne vous servira à rien, on est passés à l'euro en 2002. Ce nouveau point, appelons la Brigitte, Bernadette ou Brunehilde. Pour faire court, appelons l'abbé, non pardon, appelons la B.

Supposons qu'Archibald ait envie d'aller conter fleurette à Brigitte. Pour aller la voir, il va emprunter le chemin qui va de A à B. Ce chemin peut être sinueux, tortueux, compliqué, voire labyrinthique. C'est pour cela qu'on a inventé la droite et la règle. La droite est le plus court chemin qui relie deux points séparés. Pour tracer la droite, on positionne la règle sous le point A et on s'arrange, en la faisant pivoter délicatement pour la positionner simultanément, c'est-à-dire en même temps, sous le point B. On maintient solidement la règle et, avec le crayon,  on trace le trait qui relie A à B.

Voilà. Si vous n'êtes pas trop gauche, vous venez de dessiner une droite. Si le maniement de ces instruments est trop compliqué pour vous ou que, au finale, vous avez obtenu ce résultat-ci…

sortez une allumette de la boîte. Ne frottez surtout pas le bout rouge contre le côté soufré de la boîte, souffrez de la poser simplement sur la table. Et veuillez considérer que c'est une droite, que nous appellerons AB et qui fait se rejoindre le bout soufré A et le bout non soufré B qui ne sert pas à allumer le feu sous Johnny Hallyday mais à tenir l'allumette avec le pouce et l'index quand le bout soufré est enflammé.

Sur la feuille, marquez un autre point que vous appellerez Claude, Camille ou Caméléon ou, pour faire court, C. On ne connaît pas le genre ni la couleur de C mais on s'en fiche, ça n'a pas d'importance pour définir « obtus ». Reprenez la règle, tracez une autre droite qui fait se rejoindre les points A et C. Pour les malhabiles du crayon, vous prenez une autre allumette et faites en sorte que les deux bouts rouges soient en contact. La figure que vous avez obtenue s'appelle un angle. Je la définis par "espace compris entre deux droites qui ont une extrémité commune". Le point A est nommé sommet de l’angle, même s’il est positionné sous les deux pieds de la montagne que vous venez de dessiner ! Ils sont renversants, ces scientifiques !




Wikipedia voit plutôt les choses comme ça : Dans son sens ancien, l'angle est une figure plane, portion de plan délimitée par deux demi-droites. Choisissez votre camp, camarades !

Là où nous sommes d’accord, Madame Wikipe et moi, c’est que cet espace peut être mesuré en degrés à l'aide d'un rapporteur. Prolongez les lignes AB et AC, ainsi que la ligne B du RER jusqu'à Saint-Etienne ou au moins jusqu'au bord de la feuille. Si votre rapporteur est de grande taille et/ou si vous utilisez des allumettes, une fois arrivé·e à Saint-Etienne, n'allumez pas le feu sous le chaudron.

Posez la base du rapporteur sur la droite AB et le petit trou du milieu sur le point A, au point de jonction des deux droites AB et AC. Notez le chiffre sous lequel passe la droite AC quand elle ressort à à l'air libre, telle une rame de métro, de dessous le rapporteur. Apposons derrière ce chiffre le signe ° ou le mot « degrés ». Par convention, on dit que l’angle tracé mesure n degrés.

Tout cela est sans doute mieux expliqué ci-dessous :




Si la valeur de l'angle est 90°, on appellera cet angle un angle droit.

Si la valeur de l'angle est inférieure à 90°, on dira que l'angle est aigu.

Si la valeur de l'angle est supérieure à 90°, on dira que l'angle est obtus.

Si vous faites un double avec les dés, rejouez et si vous faites 3 doubles de suite faites avancer votre oie jusqu'à la case 62 (image du pot de rillettes).

Si la valeur de l’angle tracé est de 180°, on dira que l'angle est plat.

Si vous avez marqué le point C pile-poil par-dessus le point B, l'angle mesure 360°.

Attention, le degré qui mesure les angles n'a rien à voir avec celui qui mesure la température qu'il fait dehors. Celsius et Fahrenheit n’interviennent jamais dans la mesure des angles pour la bonne raison que le premier a égaré son rapporteur et que le deuxième a perdu son équerre.

L'équerre justement sert à tracer des angles droits, ceux qui mesurent 90°. C'est un instrument très utile, surtout lorsqu'on veut bâtir une démonstration un peu carrée ou une maison qui tient debout. A noter que dans un régime capitaliste illibéral à emblème de tronçonneuse, travailler au black est d’équerre.

La règle est fort utile pour tracer un angle plat : il suffit de tirer un trait et d'inscrire B a un bout, C à l'autre bout et de poser un point A au milieu du trait.

La prochaine fois, nous aborderons le triangle, les notions d'isocèle, d'équilatéral, de rectangle, de bissectrice, d'hypoténuse, de Pythagore et de Bermudes. Si ce programme ne vous intéresse pas, vous pouvez ranger équerre et rapporteur là où vous les avez pris et les laisser dormir à nouveau pour trente ans. Si vous voulez rester et qu'en plus des allumettes vous avez amené le camping gaz et la cafetière, je prendrais bien volontiers un petit café noir et discuterais avec vous et avec plaisir de ce sujet pointu : « Pourquoi appelle-t-on obtus un angle qui est plutôt ouvert alors qu'on appelle obtus quelqu'un qui est du genre plutôt fermé ? » .

Non, merci, pas de sucre dans le café !

O comme Oscar (Kate)


 

Obtenu félicitations
Bien apprécié par jury
Tellement surpris
Une discussion imprévue
Sur les angles tant obtus qu'aigus
On a parlé plantations
Bientôt jardinier
Travail trouvé
Un peu de retard
Signé O comme Oscar
  

(Un télégramme, vaguement dans le style de Jean Tardieu :

 issu de "Lettres en folie" :


et qui m'évoque forcément celui-ci si célèbre !)

 

 

Dans les ombres du passé (Clio 101)

 


- Etait-ce vrai ?

Onia sentit ses tremblements se calmer. Elle connaissait  le prix à payer pour le mensonge et le silence. Pourtant, quand elle répondit, sa voix était assurée.

— Je l’ignore.

Cette fois-ci, l’homme se tut, de longues secondes.

Elle y vit un signe, une incitation à s’expliquer, une opportunité de comprendre et peut-être de se libérer un peu du poids de ces mois.

La voix brisée, elle raconta sa fuite, son errance, sa volonté farouche de ne plus croiser âme qui vive. Sa résolution anéantie par la faim, la fatigue, le froid. Sa tentative de demander l’hospitalité dans un village. Les rares bonnes âmes qui lui faisaient la charité, un peu de pain, un vêtement chaud, un abri, en échange de quelques menus travaux ou un onguent. La majorité des habitants rigides, obtus, refusant de l’intégrer,  lui déniant le droit de participer à la vie communautaire, de faire bénéficier la population de ses dons de guérisseuses, incapables ou refusant de comprendre, d’écouter sa détresse et les raisons qui l’avaient poussée à mener une vie de vagabonde. Les yeux qui ne croisaient plus son regard, les pas qui se détournent, les insultes, les pierres, les coups de pied. Sa solitude, sa colère, ses larmes. Jusqu’à ce jour terrible où, réfugiée dans une clairière tout proche pour méditer et cultiver son art, elle avait été confrontée à deux villageois, un homme et une femme. La gifle de l’un, son panier de simples renversé, piétiné, sali par l’autre. Sa retraite coupée par deux chasseurs qui passaient par là. Leurs avances pour recevoir un peu plus de nourriture, une vraie cabane, de la chaleur, en échange de sa dignité. Ses bras maintenus dans son dos, son corps caressé, malmené, sali. Sa colère qui avait enflé, se transformant en fureur, échappant à son contrôle.

De nouveau secouée par les sanglots, Onia se courba encore.

— Je ne demandais rien à personne. On me refusait l’aide que je pouvais apporter, je l’avais accepté. Ce soir, je voulais juste un peu de calme, un peu de paix, me concentrer sur mon ouvrage, mes talents et même ceci m’a été ôté.

    - Et donc ?

Agacée par le ton traînant de son interlocuteur, Onia osa relever légèrement la tête.

Une vague de colère, pareille à celle qui l’avait emportée cette sinistre nuit, la traversa.

Avachi sur son trône, les bras derrière la tête en guide d’oreiller, il fixait le plafond avec intensité, comme s’il y découvrait des œuvres du plus grand intérêt, bien plus intéressantes que ses paroles.

Elle se força à se calmer, bien trop consciente de la dangerosité de l’homme. Incapable cependant de réprimer un soupir, elle se courba de nouveau et termina son récit.

— Mes souvenirs sont flous à partir de ce moment. Ma vision s’est obscurcie. Quand j’ai repris conscience, j’étais couverte de sang et mes assaillants gisaient à mes côtés. Après, j’ai fui.

L’écho de la voix d’Onia mourut en prononçant ces dernières paroles. Elle ferma les yeux, comme si elle espérait faire disparaître ce souvenir loin dans sa mémoire.

Le tintement du sceptre contre les montants du trône, puis les cliquètements des bijoux attirèrent son attention, suffisamment pour qu’elle risque un léger coup d’œil vers son interlocuteur.

Il se tenait debout sur la première marche de l’escalier, son regard sur elle tel un aigle sur sa proie. Il la fixa longuement, les mains jointes sous son menton, semblant en proie à une intense réflexion. Il ne lui ordonna pas de s’incliner à nouveau ; il prenait même un malin plaisir à la regarder, comme s’il jouissait du rictus qui était apparu sur ses lèvres.

Incapable de deviner ce qui allait advenir, Onia courba de nouveau la tête, en un geste de protection.

— Où étiez-vous ? Où en était la lune ?

Abasourdie par l’incongruité et la brutalité des questions, elle ne parvint qu’à balbutier. Elle n’en comprenait pas le sens et ne voyait pas le rapport avec cette sinistre nuit. Il lui fallait pourtant répondre ou sinon....

Elle n’eut pas le temps de formuler la moindre parole.

L’homme tapa du pied et se mit à descendre les marches avec la grâce d’un prince.

Onia frémit quand elle entendit l’écho sinistre de ses pas qui se réverbéraient dans la pièce.

 Frissonna quand il la domina de son ombre.

Tressaillit quand sa main reptilienne se glissa sous ses cervicales et lui releva la nuque.

Trembla quand sa main gauche enserra sa gorge, bloquant toute tentative de fuite, tandis que la droite se posait sur son front.

Hurla quand une décharge d’énergie assailli son esprit et la plongea dans le néant.

CAÏUS BRUTUS ET ASTÉRIX (François)

  

On les lit de sept à soixante-dix-sept ans,
Les histoires d’Astérix,
Et ce depuis soixante-dix-sept ans,
C’est une collection qui n’a pas de prix.
 
Le gaulois le plus connu, c’est Astérix,
Avec le porteur de menhir, Obélix,
Dispensé de potion magique,
Préparée par Panoramix Miraculix.
 
Le cinquante septième album vient de paraitre,
Il va y avoir de la confrontation,
Les romains ne vont pas savoir où se mettre,
Victimes des effets de la terrible potion.
 
Le descendant de Balburus Brutus,
Le dénommé Caïus Obtus,
 Le dresseur de gladiateur,
Celui qui sait semer la terreur,
Va croiser la route des gaulois,
Et se trouver devant Astérix.
 
Il n’aura pas le temps de connaitre sa joie,
Et de contenter ses idées fixes,
La bataille se fera à bras raccourci.
 
 
À votre avis qui devrait prendre une assurance tous risques ?
 
 

 

Là où le silence s'épaissit. (Marie Sylvie)

   


  



Il y a des matins où le ciel semble penser en gris.
Pas le gris des orages ni celui des regrets
Mais un gris obtus, sans contours, sans colère 
Comme une pensée qui refuse de s'ouvrir. 


Je marche dans ce jour sans angles 
Où les murmures des arbres s'écrasent contre des murs invisibles. 
Tout est là, pourtant rien ne répond. 
Le vent lui-même semble hésiter 
Comme si le monde avait perdu le fil de sa propre mélodie. 


Et moi, je cherche. 
Je cherche dans les plis du réel une faille, 
Un soupir, une étincelle, 
Quelque chose qui ne serait plus obtus,
Quelque chose qui danserait encore. 


Mais parfois, il faut aimer l'opaque, embrasser l'indécis, 
Et se dire que même les pensées les plus obtuses 
Abritent peut-être un secret qui attend d'être nommé. 


               Même l'esprit le plus obtus
               Peut contenir une lumière 
               Que seul le silence sait révéler.


 

Nous ont fait une réponse éclair, tonnerre de Brest !

      Joe Krapov ; Kate ; Marie Sylvie ;