Un petit tour chez les potentats indiens ?
Nabab
Les jambes et les poumons en feu, le visage noir de larmes et le cœur battant à tout rompre, Onia s’effondra au sol. Dans ses oreilles, bourdonnaient encore les vociférations, les aboiements des chiens, le crépitement des torches et les insultes.
“Meurtrière ! “ Sorcière ! “ “Assassin ! “
Ses membres tremblants, elle se redressa à demi ; un frisson violent parcouru son corps. Une forteresse la surplombait de sa masse, imposante et terrible. La muraille, aussi lisse que du marbre, n’offrait pas la moindre prise. La seule gouttière, si haute qu’elle devait se tordre le cou pour la voir en entier, ne permettait à aucun grappin de s’accrocher. Même le pilier de gauche avec son escalier en colimaçon, ne laissait pas entrevoir une ouverture. Ses yeux désespérés louvoyaient de l’horloge aux aiguilles figées dans un espace-temps inatteignable, à la façade qui semblaient ricaner de sa malchance.
Dévorée par l’angoisse, Onia se recroquevilla un peu plus.
Son cœur se tordit de nouveau quand un puissant coup de tonnerre fit vibrer la terre, répandant des ondes de choc sur la surface du plateau. Au même instant, l’écho des vociférations, aboiements, hurlements, crépitement de torches, retentit dans la nuit qui s’avançait. Tout espoir de retraite était désormais perdu. Perdue entre songe et réalité, elle percevait avec acuité son corps déchiré par les coups, ses flancs entaillés par les pierres et le fouet, son sang s’échapper de ses blessures. Déjà elle sentait poindre l’heure de son entrée dans le sommeil éternel.
Dans un gémissement, elle rampa vers le mur, dans l’espoir vain de se fondre en lui, d’entrer dans les ombres pour échapper à ses poursuivants. Accablée, appelée par les profondeurs, elle se glissa dans les ténèbres d’une petite arcade située sur sa gauche. En se mordant une main pour s’empêcher de crier, elle apposa, en tremblant, l’autre sur une minuscule porte.
Avec stupéfaction, elle vit apparaître un mince rai de lumière puis une voix sépulcrale retentit :
- "Venez, nous vous attendions."
Sans réfléchir une seconde de plus, elle se glissa dans l’interstice et disparut dans l’obscurité.
On dirait un château
plus ou moins beau
imposant
voire géant
surtout photographié
en contre-plongée
par Sieur
Walrus, quel honneur !
Combien d'efforts
a-t-il fallu pour le construire ?
Ce château fort
qu'aujourd'hui encore
on admire.
Mais qu'en déduire ?
Que tant d'efforts
de nos ancêtres
sont parfois à tort
gâchés par des êtres
qui veulent avoir l'heur
de bien faire
en nous donnant l'heure
en installant
à grands frais
une horloge moderne
dont on n'a que faire
affichant
un anachronisme complet
croyant animer une façade terne...
Tant d'efforts
nuisent à ce château-fort
en lui faisant du tort
et fort !
La photographie
dit ici toute l'ironie...
Mais le temps passe
comme un fou
c'est vrai il s'enfuit
mais où ?
Au Mont Dore je le photographie
avant de faire une impasse...
à la reine
qui réussira avec de la veine...
(cadran solaire sur une maison à Clermont,
loge du concierge de l'hôtel Le Sarciron au Mont Dore, juillet 2025)
En sortant de dessous les arbres, je suis tombé nez-à-nez avec cette bâtisse impressionnante, inquiétante même
Et pourtant !
C'est une église, comme l'a découvert François qui vous dit ce qu'il en est dans son billet du jour.
Évidemment, si vous voyez une église comme un endroit aux portes largement ouvertes au public, on peut comprendre votre confusion.
Dans les environs de La Rochelle, on trouve de ces églises fortifiées parce qu'ils ont été au cœur des péripéties de la guerre de cent ans, suivie de celles de la guerre de religions.
Allez, je vous en montre une autre, à Marans :
Non ?
Bon, ben... j'aurai essayé !
Voilà un édifice qui me fait penser,
A la charmante ile de Ré,
C'est en prenant la route des portes,
En allant jusqu'au bois de Trousse-Chemise,
Que ma balade a fait en sorte,
En voiture, de repasser par le pont,
Pour aller jusqu'à Thanon.
J'ai découvert cette église,
Elle se trouve à Marsilly,
Imposante, elle date du Moyen-Âge,
Toute en briques construite,
Monument historique depuis 1907,
Elle est aussi particulière par son aspect extérieur,
Tout comme son aspect intérieur,
Elle est originale à sa manière.
La visiter réveille des sentiments étranges,
A sa façon elle mérite des louanges.
Io Sono solo e triste
Dans mon château haut perché
Avec mes murailles grises
Et les créneaux acérés
De ma forteresse blindée
Et mon horloge qui marque
Les semaines et les années
Les silences des journées
Rien ne pourrait m’arriver
Ma solo sono e triste
Rien ne peut me consoler
Mon amour s’en est allé
Prince fier noble imprenable
Hostile à la société
Les portes j’ai verrouillé
Le pont levis j’ai levé
Et derrière les meurtrières
Les archers prêts à tirer
Guettent les malavisés
Qui oseraient approcher
Pour ma retraite troubler
Ma sono solo e triste
Rien ne peut me consoler
Mon amour s’en est allé
En l’an 354 après J.-C., au sommet de sa forteresse battue par les vents, le très honorable Sire de Langlois fut soudainement pris d’une démence aussi spectaculaire qu’inattendue.
Convaincu que l’horloge solaire gravée au mur annonçait l’arrivée des extraterrestres (qu’il appelait alors « les esprits du fromage »), il ordonna à ses soldats de se coiffer de poêles à frire en guise de casques et de se préparer à l’invasion.
Pendant trois jours et trois nuits, il harangua les corbeaux, qu’il prenait pour ses ambassadeurs diplomatiques. On rapporte même qu’il signa un traité de paix avec une poule égarée dans la basse-cour, lui promettant terres et rentes en échange d’œufs en or.
À la fin, son peuple, fatigué mais amusé, décida de proclamer officiellement la « Semaine de la Folie Joyeuse », tradition locale au cours de laquelle chaque habitant devait imiter le Sire en hurlant des proclamations absurdes du haut des remparts.
C’est ainsi qu’à Langlois, on entend encore aujourd’hui résonner chaque année ce cri ancestral :
« Vive les poules ambassadrices !
On raconte que l’horloge du vieux château ne sonne plus depuis des siècles.
Pourtant,
certains soirs, les villageois jurent avoir entendu son carillon
résonner, comme un écho venu d’un autre temps. On dit que lorsque ses
aiguilles se remettent à tourner, une âme oubliée cherche à revenir
parmi les vivant.
Depuis des générations, les habitants du village murmurent la même mise en garde;
"Lorsque l’horloge du château bougera, le passé viendra frapper à la porte"
Construite
au sommet de la tour, cette pendule de pierre, figée depuis des
siècles, n’a jamais marqué le temps. Pourtant, chacun sait que jadis,
elle sonnait à minuit pour annoncer les apparitions de l’ancien seigneur
dont personne ne connait le nom et l'existence.
De nos jours,
les visiteurs rient de cette croyance, se moquent des vieilles
histoires. Mais l’hiver dernier, après une tempête qui balaya la région,
un promeneur affirma avoir vu les aiguilles s'activer à la lumière des
éclairs. Depuis, les habitants disent que des ombres se déplacent dans
les couloirs en ruine, et que des murs suintent une humidité glaciale
dès que l’on fixe trop longtemps la pendule.
Les anciens
chuchotent que si l’horloge recommence un jour à sonner, ce ne sera pas
pour annoncer l’heure, mais le retour de celui qui n’a jamais quitté son
château. Je voudrais bien savoir qui est ce seigneur d'antan !
Hier
je suis allé voir cela à minuit tapante ! Je n'ai pas vu les aiguilles
bouger mais je sais pourquoi ! Walrus a capturé le temps de la pendule
en prenant la photo ! Ce ne peut être que cela d'ailleurs ! Ou alors,
serait ce que personne ne l'a mise à l'heure depuis des lustres ?