Un truc "gonflé" ?
Zeppelin
Je ne suis qu'un bovidé,
Bossu et mal peigné,
Je ne beugle pas, je grunne*.
Il m’arrive d’être domestiqué.
Je transporte des charges du côté de l'Himalaya,
Le grand froid m'indiffère,
Sur le plateau tibétain, je porte quelques armadas,
C’est là une action routinière.
En tant que yack, j'accepte d'être monté.
Après, ma bosse on me pose une selle,
En tissu rouge et je suis en beauté,
À mon maître, je reste fidèle.
Je ne crains nullement le froid,
En raison de mon épaisse toison,
En fait, je n'ai pas besoin de toit.
Dans mon paysage, il y a peu de maisons.
Grunne* son émis par le Yack, d’où l’autre nom « Bos Grunniens »
En un jour et une nuit, la vaste prairie se couvrit de couleurs chatoyantes. Tels de petits champignons qui sortent à la faveur de l’aube, un océan de tentes avait poussé dans le vaste cirque de montagnes. Enfants et vieillards, hommes et femmes, nettoyaient ustensiles et lessive, cousaient ou reprisaient les habits de fête, pétrissaient la pâte, rôtissaient la viande, fabriquaient les gâteaux sacrés et répétaient sans se lasser tours et morceaux de musique.
Rassemblés dans la tente des anciens, les jeunes gens qui parviendraient à la majorité après les cérémonies du Nouvel An confectionnaient avec application leurs vêtements d’homme. Après avoir bâti les différentes pièces en utilisant les couleurs traditionnelles (vert pour la fécondité, blanc pour l’abondance et rouge pour la chance), ils brodaient en fil d’or le ou les symboles qui représentaient l’orientation qu’ils souhaitaient donner à leur vie d’adulte. Quand le dernier rayon du soleil disparaissait à l’horizon, ils paradaient dans le campement munis de leurs instruments et entonnaient les mélodies sacrées qui éveillaient le courage des guerriers et l’ardeur des amants. Sous la sage surveillance des femmes mariées, les jeunes filles en âge de se fiancer minaudaient et choisissaient dans un coin de leur esprit celui qu’elles inviteraient à partager leur couche au jour du Nouvel An.
Dans la vaste étendue qui leur était réservée, les yacks broutaient, placides. Accoudés à la barrière, les jeunes guerriers sélectionnaient, en se fondant sur la mélodie des couinements, celui qu’ils monteraient lors du rodéo.
A l’aube du jour sans lune, l’assemblée se réunit devant la yourte sacrée.
En un geste répété mille fois depuis que le monde est monde, le chamane déposa à sa droite la pierre blanche pour inviter les dieux et à sa gauche les épines pour repousser les démons. Sur un geste, son assistant souleva la théière pour la suite du rituel. Il allait verser le thé au lait dans le bol commun quand une multitude de grognements résonnèrent dans l’enclos.
Avec l’approbation du chamane, une poignée de jeunes gens se rua vers les yacks, et restèrent sans voix.
Affolés, les animaux couraient, désordonnés et désorientés, d’un bout à l’autre de l’enclos.
Au milieu d’eux, sale, dépenaillé, amaigri, un homme s’efforçait en vain de s’extraire du cercle chaotique ; avec ses mouvements désordonnés il risquait à tout moment d’être embroché.

Je dors sans rêves, je mange sans faim. Pourtant je n’ai rien quitté : c’est le monde qui s’est retiré, comme un rideau qu’on n’a pas vu tomber, comme une marée qu’on a pas vue partir. Les rues me traversent sans s’arrêter et le vent ne m’écoute plus. Je suis cette salle vide où résonne un vieux bruit de fond.
Ce matin, au marché, bruissant, chaud et gras d’odeurs, un mot derrière moi, m’a touchée : ascension. Retord, il s’est glissé dans ma poitrine tel un secret mal confié, et il est resté collé sous ma peau gravé comme une étiquette qu’on ne peut plus arracher. Depuis, à chaque fois que je lève les yeux vers la montagne, j’ai la sensation qu’elle m’appelle. Et que là-haut, quelque chose m’attend.
Le train remonte en crissant, avale la brume, traverse les forêts et les maigres torrents. À chaque virage, la plaine rend ses maisons, et j’ai le sentiment qu’on me redonne quelque chose que j’avais laissé là sans le savoir. Une femme vend des pommes et lance « bonne route » comme on invoque une incantation. Ces mots résonnent. La montagne, de loin, n’est plus un mur mais une bouche qui m’appelle. Au terminus, à l’odeur du café brûlé, je sais que c’est là.
Mon yack noir, massif et sombre, m’attend. Sous sa selle et ses écharpes rouges et blanches, huit cent kilos de muscles sont fins prêts. Quand je pose la main sur son encolure, une chaleur vivante me traverse, rude et rassurante, comme si quelqu’un me rappelait que je respirais encore. D’un pas sûr, il avance vers le sommet. Son souffle roule dans l’air froid, épais comme de la buée d’hiver, et ce simple souffle semble connaître et dire mon nom mieux que moi. Son sabot déloge un petit caillou. Je l’entends rouler longtemps. Un son bref, banal, qui pourtant s’accroche en moi comme un premier battement.
Par éclats, je nous revois tous deux sur le canapé. Serrés amoureux. Rêvant sous la voix de Nicolas Hulot. Nicolas monté sur un yack aussi, grimpant vers le Polala du Grand Lama. On ira, on se l’était promis. Ce souvenir fugace s’estompe. Trois heures de montée. Au dernier refuge, je laisse là mon doux compagnon.
Le sentier mord la roche. Il disparaît sous mes pas. Pourtant mes pieds devinent et trouvent les failles. Mes doigts savent avant mes yeux où poser la paume. Ma chaussure glisse, un caillou roule. Je l’entends tomber, se battre contre la pente, comme un second battement. L’air se fait plus net, les odeurs se resserrent : pierre mouillée, résine froide dans des relents d’encens perdus. À mi‑pente, une écharpe rouge frangée, oubliée, s’accroche à une branche. Elle est comme celle de la selle du yack. Je la prends sans savoir pourquoi, comme si ce tissu pouvait tenir la suite de mon histoire.
Une pluie fine transforme la pierre en miroir. Mes pas prennent le rythme d’un cœur réfléchi. Un souvenir me traverse par strates: une fenêtre ouverte, une main qui hésite, l’alerte lointaine d’une sirène. Les images viennent en flashs, sans lien logique, et c’est leur profusion qui m’aveugle: chambre blanche, visage flou, le vide noir qui suce la lumière. Je comprends peu, je ressens beaucoup. Le caillou roule encore dans ma mémoire comateuse, en un battement obstiné.
De toute ma vie, je n’avais jamais grimpé, presque escaladé, comme cela. Il y avait une force ancienne en moi. Mon corps savait. Précis, animal. Comme la démarche du yack. Pour moi, maintenant, la montagne n’est plus un mur, c’est un passage.
Le monastère se dresse, entre deux falaises, trapu et silencieux. Sa façade est lisse ponctuée de rares rebords. Je vais varapper mains nues. Et j’en sais même tous les mots techniques. Les fenêtres du grand bâtiment, aussi haut qu’un mirage, balafrent la brume d’un feu bleu. Une lampe s’allume, puis s’éteint, comme si quelqu’un refusait d’être témoin. Alors je grimpe.
Enfin la terrasse, suspendue au ciel. Le vent invente des mots et les jette contre la pierre. Je m’appuie sur ce parfum mouillé : le vide me parle en largeur. Mes mains tremblent mais ce tremblement n’est ni peur ni panique : c’est une lucidité bien trop lourde pour rester en moi. Oui, je sais toujours nommer les prises de varappe, même quand je ne les vois pas.
J’ajuste l’écharpe sur mes épaules. Dans la brume un souffle roule. Juste comme le souffle du yack. Peut-être juste un souvenir. Je pense à la main qu’on n’a pas prise et à la promesse qu’on n’a pas tenue. À la trahison. La souffrance n’est pas un coup, c’est une inclinaison qui finit par peser. Je recule d’un pas, puis un autre. Le sol joue un instant avec moi. Une lampe s’allume, puis s’éteint. Le caillou roule encore en un battement final.
Je ferme les yeux, je compte un battement, deux, je m’élance et je saute. Pour la seconde fois, le vent me prend.


A rencontra K
au Canada
A. Legrand
"Yaka"
surnom donné par ses parents
Donc A
au bord d'une rivière
-ça ne date pas d'hier !-
portait un K-Way
une toque fourrée
aperçut K
qu'il ne connaissait pas.
Chaudement vêtue
illico elle lui plut
il l'interpela :
- Tu fais du canoë ?
- Mais grand bêta
c'est un kayak !
/image%2F1070961%2F20251126%2Fob_3fa258_0-2.jpg)
- Nom d'un yack !
Tu viens te réchauffer ?
J'ai du café.
- Et moi un poisson que j'ai pêché !
- Moi aussi j'ai pêché...
(photo extraite de :
/image%2F1070961%2F20251126%2Fob_f33168_0-1-2.jpg)
sur fond musical inspirant : "Le rêve du pêcheur")
Vers les toits du
monde, j’allai avec mon yack,
Et quand fondu la
neige, j’installai mon bivouac.
Je brossai son poil,
la laine qu’il m’offrait,
Tant sautillaient
mes baguettes, chaussettes, devenaient.
De thé au beurre
salé, je me délectais,
Arrondissant les
pointes, des bas tricotées.
Sur les toits du
monde, je pouvais apprécier,
Les priorités, sur
lesquelles m’arrêter :
Réchauffer les
pieds des alpinistes en herbe,
Me parut urgent,
pour les prochaines années.
Sur les chemins
escarpés, toujours encombrés,
S’ajoutaient des
porteurs, meurtris, tous disloqués.
Vers les toits du
monde, j’allai bien décidée,
À
arrêter
l’hécatombe due aux orteils gelés.
Loin d’être un
casse-tête (chinois), changer de destin
S’apprend ;
des cours sur plateau, je donnai sans fin.
Si vous allez, comme
moi, lassé à Lassa
Visiter les temples
où le silence est roi
Ne soyez pas surpris
d’y voire chamarrées,
De drôles de
chaussettes en sandales, prosternées.
Le célèbre zoolo-ethnologue japonais Yaka Yakapa a récemment publié un article où il décrit ses recherches dans l'Himalaya. Il a passé plusieurs mois dans la région et est arrivé à la conclusion que le yéti existe réellement.
Des contestataires sans foi lui opposent qu'il n'a même pas ramené de ses pérégrinations ne serait-ce qu'une photo de la créature, mais le savant leur oppose un argument, irréfutable selon lui :
Il a retrouvé sa monture :
Au second jour Le Tout-Puissant appela le sec terre et le mouillé mer, il créa les montagnes et les nappa de neige, de verdure et d'arbres puis - entre la poire et le fromage - il convoqua Saint Nectaire et lui dit : «Mon bon Nectaire, ma bonne pâte, que crois-tu qu'on pourrait mettre sur ces pentes verdoyantes ? N'as-tu pas idée d'un truc utile, rentable, décoratif, un truc vivant quoi »
Nectaire se gratta un moment les croûtes - conséquences de cette varicelle qu'avait crû bon de créer Le Tout-Puissant - et répondit: » On pourrait y mettre des vaches qui paîtraient ! »
« Beurk » s'exclama Le Tout-Puissant « des vaches qui pètent ? A quoi ça sert que je me sois décarcassé hier à créer la couche d'ozone ?»
« Euh... je parlais de pâturer, de brouter au conditionnel» répondit Nectaire.
Le conditionnel fraîchement créé restait encore nébuleux pour son Créateur qui commençait à se demander si c'était bien utile.
“Admettons” dit-il “je t'apporte les montagnes sur un plateau avec cette chaîne himalayenne et ses neiges éternelles comme Moi, mettons-y des vaches qui pèteront si ça te chante pourvu que ça rapporte !”
“Sauf que ça doit cailler dans le haut Himalaya” fit justement remarquer Nectaire.
“Arrange-toi pour que le caillé rapporte, Nectaire” répondit Le Tout-Puissant.
“OK” abrégea Nectaire qui avait fait anglais troisième langue après l'hébreu “je vais consigner tout ça par écrit”.
“N'en fais pas des tomes” s'impatienta Le Tout-Puissant “il faut que je boucle ma Genèse avant dimanche”
“Justement” répliqua Nectaire “c'est que j'aimerais bien en faire des tomes”
“Fais à ton idée, Nectaire pourvu que ça rapporte... et comment appelleras-tu ça?” demanda Le Tout-Puissant.
“Je veux en faire un label, Tout-Puissant, quelque chose d'authentique comme une AOC”.
“Une AOC ? Quèsaco?” questionna Le Tout-Puissant en provençal.
“Une Appellation d'Origine Chrétienne, Tout-Puissant !” s'enflamma Nectaire.
Le Tout-Puissant buvait du petit-lait: “Ca c'est bon pour l'image, Nectaire et ces vaches on va les appeler yacks. rien qu'avec le Y et le K ça vaudra 20 points à ma récente création du scrabble”
“Ouais mais impossible de faire son beurre avec le yack, Tout-Puissant” fit remarquer Nectaire “vu que ça sera pas de la tarte pour traire le mâle... appelons-la plutôt dri”
“Va pour dri, pourvu qu'elle paisse sans péter, qu'elle ait des mamelles et que ça rapporte. Il fera jour demain, Nectaire” conclut Le Tout-Puissant.
“Mais si ça caille trop, Tout-Puissant... si ça flocule, si ça vermicule comment veux-tu, comment veux-tu qu'ça coagule?” s'inquièta Nectaire.
“T'inquiète Nectaire, je vais créer la présure, ça sera surement plus utile que le conditionnel ! Et puis c'est Moi le Créateur, non?” répond Le Tout-Puissant.
Ainsi, il y eut un soir et ça caillait, et il y eut un matin et ça caillait encore: ce fut le Troisième jour puisqu'il avait dit qu'il ferait jour demain, le jour des luminaires, du soleil, de la lune et des yacks qui furent féconds et copulèrent à tout va puisque telle était la consigne.
“De l'air pur, de l'herbe, du lait, du fromage... c'est paradisiack !” s'emportait Nectaire.
“Euh... Nectaire, rappelle-moi de créer deux bipèdes, mâle et femelle pour mettre de l'ordre dans ce lupanar” grommela l'Eternel insatisfait et loin de se douter de la suite ...
Adopte un Yack !
Encore une nouvelle lubie à la ferme de Nana Fafo !
De retour de son voyage en Mongolie Intérieure,
(il faut vraiment qu'elle arrête le développement très personnel de cette ferme)
elle a ramené un nouveau spécimen : Boss qu'il s'appelle.
Déjà, ça part mal...
Le seul Boss ici c'est Ronchonchon !
Parfois, Bruno tente une rébellion d'emplumé,
mais Ronchonchon sait comment lui rabattre son caquet.
Elle croit quoi Nana !
Ronchonchon l'a vu venir avec ses gros sabots.
Vous savez ce qu'elle a osé dire à Ronchonchon...
"mais Yaka lui faire une petite place !"
Sauf que...
Le gars, non seulement il parle pas la langue, un vrai Mutus.
Inconcevable dans la cacaphonie de la ferme.
Vous le voyez, chaque Samedi matin, à l'estaminet,
incapable de la moindre joute verbale jouxtant le comptoir de Walrus...
Par contre, pour la partie bouse, il doit bien se défendre.
Mais en plus de ça, il grogne.
Et ça, c'est la patte (ou le pied) de cochon de notre Ronchonchon.
Impossible de lui voler sa vedette, ici on lave son linge sale...
Vous avez vu sa toison au gars, jamais ça rentrera dans une vedette !
Ronchonchon a aussi remarqué
que Boss avait un regard de bovin pour se faire passer pour un bête.
S'il croit que Ronchonchon est dupe de son stratagème
pour lui prendre sa place.
Faut pas jouer au con avec lui !
Et puis, l'argument ultime et non des moindres,
il pèse au moins 1000 livres...
c'est un argument à deux balles, mais quand on n'a pas de thune...
Et si on le re-filait à Kate ?
Elle devrait bien lui trouver cette "petite place"
entre deux Astérisques, sans prendre trop de risque,
pour caler ces 1000 livres.
YAKA, faux con !
Notre ami Walrus ayant été un chimiste chevroné – comme tout un chacun le sait - n'ignore rien, bien entendu, du pouvoir des plantes. A tel point qu'il nous colle en ce moment des mots-devinette pour nous faire plancher sur leurs vertus. Ou autres.
Les remboursements des médicaments par la sécurité sociale se réduisant comme peau de chagrin (ce qui n'empêche nullement les cotisations d'augmenter) nous serons bientôt contraints d'aller cueillir les herbes médicinales la nuit de la Saint Jean pour nous soigner.
La fin justifiant les moyens j''ai donc décidé d'en établir un petit lexique par ordre alphabétique. Ça va de soi.
Ail : allium sativum. Fluidifie le sang.
Bardane : arctium lappa. Soigne les furoncles.
Camomille : chamaemelum nobile. Combat l'anxiété et les insomnies.
Digitale : digitalis purpurea. Agit sur le rythme cardiaque.
Eucalyptus : eucalyptus globulus. C'est un très bon antiseptique.
Fenouil : foeniculum vulgare. Redonne de l'appétit.
Genevrier : juniperus communis. Son huile atténue les migraines.
Hysope : hyssopus offinalis. Substitut de la quinine pour la malaria.
Ilang ilang : cananga odorata. Favorise la relaxation.
Jasmin : jasminum officinale. Sa tisane est un calmant.
Karité : vitellaria paradoxa. Son beurre adoucit la peau.
Lambourde : xanthium spinosum. Guérit de la scrofule.
Mandragore : mandragora offinilalis. C'est un puissant anesthésique.
Nigelle : nigella. Traite les infections urinaires.
Ortie : urtica dioica. Agit sur la goutte et les pellicules.
Pavot : papaver somniferum. Sa sève donne l'opium puis la morphine.
Quinquina : cinchona calisaya. Remède contre la fièvre.
Rue : ruta graveolens. Traite les coliques.
Sauge : salvia officinalis. Efficace contre les bouffées de chaleur.
Thym : thymus vulgaris. Calme la toux.
Ustilago : ustilago maydis. Utilisé en cas de fibrome.
Valériane : valeriana officinalis. Fait baisser la tension artérielle.
Wasabi : eutrema japonicum. Vous en savez assez !
Xanthium : xanthium strumarium. Soigne les plaies du diabète.
Yuka : yucca gigantea lem. Réducteur du taux de cholestérol.
Zanzibar : zamioculcas zamiifolia. Purifie l'air et apporte la sérénité.
Walrus ne m'en voudra pas j'en suis sûre d'avoir anticipé pour les deux dernières lettres de l'alphabet.

XANTH(O)-XANTH-XANTHO- élément formant, tiré du gr. ξ α ν θ ο ́ ς « jaune »
Cet élément on le trouve dans plusieurs mots. En français, j’entends. Moi bêtement, sans mémoire aucune, j’ai pensé à ce moment-là plutôt à la couleur blanche. Je me disais, tiens et un petit conte, une histoire sur Blanche de Castille. Et avec le mot de la semaine. Pourquoi pas. Mais le blanc en grec c’était Leukos, ce fut mon erreur. Mais je n’ai pas changé mon objectif :
Depuis longtemps, Blanche de Castille, règne sur les terres de France avec ce mélange étrange et raffiné de piété stricte et de sens politique que beaucoup de ses barons lui envient. Parmi ses possessions, elle compte aussi des champs vastes et réguliers, alignés comme une armée disciplinée. Ils sont pourvoyeurs de revenus. On y cultive le Tournesol tout neuf, cette plante rapportée d’outre-océan, dit-on, si lumineuse qu’elle semble s’être laissée convertir par le dieu soleil lui-même.
Blanche admire ces grosses fleurs. Elles ne se plaignent jamais, elles se contentent de suivre la lumière et d’en tirer de quoi nourrir le royaume. Si seulement les humains étaient pareils, se dit-elle parfois, son fichu fils, Louis le saint, compris. Mais bon, quand un roi décide d’aller guerroyer sous prétexte que Dieu lui a envoyé un signe lumineux, on se contente de prier pour que ce signe ne soit pas juste un reflet miroitant sur un casque. Mais que se soit bel et bien un signe franc du collier.
Dans ses champs pourtant, la paix n’est pas totale. Une plante minuscule, râpeuse, vigoureuse et opiniâtre, le Xanthium, la lampourde, autochtone elle, a décidé de mener sa propre croisade. À ses yeux de petite boule épineuse, ces milliers de tournesols soudés dans une même direction ressemblent à une secte insolente, une armée de janissaires entièrement soumise à un unique astre. Elle les voit comme des idolâtres. Elle voit leurs têtes rondes et dorées comme des provocations enturbannées.
Alors le Xanthium attaque. Il s’infiltre, s’accroche, s’étouffe contre leurs tiges, se multiplie en douce comme un péché mal confessé. Il se prend pour un héros du Seigneur, persuadé qu’il purifie le champ de son zèle. Les tournesols, eux, ne comprennent rien. Placides, ils continuent de suivre le soleil. Ils ne répondent pas. Ils ne savent même pas qu’on peut répondre.
Un jour, un intendant vient prévenir Blanche. Les croisés végétaux ont encore avancé, gagnant une bonne bande de terrain. Sa cassette royale se réduit encore. Alors, elle soupire si fort que la tenture derrière elle frémit. Elle ne dit rien, mais son regard signifie très clairement: « Irritant. Très irritant. Surtout quand mon fils fait le même cinéma à l’autre bout de la Méditerranée, et que, pour une raison obscure, tout le monde trouve ça noble. »
Elle descend voir le champ. Devant elle, les tournesols balancent
légèrement, paisibles. Le Xanthium, lui, s’agite en grappes agressives,
prêt à se planter dans n’importe quelle manche de vêtement qui passerait
trop près. Blanche observe. Les phalanges, les échelles, les tortues,
les catapultes, les béliers. Puis, d’une voix très calme, trop calme,
elle déclare :
« Le fanatisme n’est pas une question de grandeur.
Il suffit d’être persuadé d’avoir raison. Le soleil attire les humbles.
Les illusions attirent les fous. »
Et elle ordonne qu’on nettoie le champ, sur le champ. Alors les grands veneurs rassemblent les Xanthium. On barre les routes, on condamne des chemins. On quadrille la région de moult panneaux de direction. En carolines, en gothique, en grec ancien, en abjad. On glyphe fausse hâte* aux gros tambours des rabatteurs. On chasse à courre, à cor et à cri, sur des chevaux sans issues flanqués de sombres dogues chevrotants.
On ne les rassemble pas tous, évidemment. Juste les adventices les plus teigneuses, les plus accrochées, celles qui on un adn des plus purs et qui ont montré un zèle presque humain dans leur petite croisade ridicule. De plus, l’intendant les arrache une à une, en jurant doucement parce que ces maudites choses griffent comme si elles avaient une opinion tranchée sur sa personne.
On en fait un tas. Un beau tas. C’est ok corral. Une pyramide centrale de piquants obstinés, de graines dures comme des casques francs mal polis. Autour, les tournesols continuent de suivre le soleil, parfaitement étrangers au jugement qui va tomber.
Blanche arrive. Elle regarde ce monticule végétal comme on observe une assemblée de nobles en croisade qui, sous l’égide du Pape, se prennent trop au sérieux. On lui explique que ce sont les plus coriaces, l’élite de l’élite, les fiers « croisés » du champ. Elle incline légèrement la tête, avec cette nuance de lassitude qui rendent ses adversaires nerveux.
Sans un mot, elle prend une torche. Elle l’approche. Le feu embrase
le champ d’un souffle court. Une odeur sèche et amère monte comme une
prière qui s’écrit mal. Comme un miracle biblique acre et
catastrophique.
Alors seulement elle se place sous le grand chêne de justice, et dit d’une voix forte :
« Dieu reconnaîtra les siens ! »
Elle tourne les talons. Qu’elle a fort joli d’ailleurs. Fors l’honneur. Le vent déplace un peu des cendres qui enflamment un à un les tournesols qui se dressent comme un seul homme, sans même détourner la tête du soleil.
FIN
_______________________________________________________
*glyphe appelé plus uchroniquement N-phosphonométhyl-glycine, ou aussi plus simplement C3H8NO5P de nos jours

Les Tournesols veulent croître en paix,
Loin de la lampourde glouteron.
Appelée aussi Xanthium strumarium,
Réputée pour ses méfaits.
C'est une plante nuisible qui sait se multiplier,
Dans ces capsules deux graines,
Qui au printemps essaiment
A sa présence beaucoup de ravages sont liés.
Il est des traitements qui se veulent efficaces,
Mais la plante est coriace.
Les actions doivent être menées avec audace.
Et l'agriculteur devra être tenace.
Il y aura de l’avoine, de l’avocat, des ananas, des amandes, du blé, des bananes, de la badiane, des betteraves, des blettes, des carottes, de la cardamome, du chanvre, du colza, des citrouilles, de la canne à sucre, de la ciboulette, des choux, des cerises, des dattes, des dahlias, des églantiers, de l’épeautre, de l’échalote, des épinards, de l’estragon, des endives, de la farigoulette, du fenouil, des figuiers, des fraisiers, des framboisiers, de la girofle, des giroflées, de l’hellébore, des hortensias, du houx, des hêtres, des hibiscus, des haricots, des iris, de l’ipéca, du jasmin, des jacinthes, des jonquilles, des kiwis, des kumquats, des lychees, des marronniers, du malt, des merisiers, des mirabelles, des melons, de la moutarde, de la mâche, de la menthe, des myrtilles, de la mandragore, des nèfles, des navets, des orangers, de l’orge, de l’origan, de l’oseille, des oignons, des pommiers, des poiriers, des scoubidouiers, des pêchers, dont certains capitaux, des poivriers, du paprika, des patates douces, des pommes de terre, des poireaux, des pruniers, des prunus, des quetsches, des rutabagas, des raisins, du riz, du serpolet, de la salsepareille, des salades, des simples, des tomates, des tulipes, du thym, des tournesols, de la vigne, du wasabi et du xanthium. Entre autres.
J'ai cassé la serpe
hier
misère !
Je n'étais pas si manche
dimanche...
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Maintenant
la serpe
pend
brisée
alors comment
récolter
du gui pour la potion ?
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Je me pose des questions :
j'ai bien sûr du houblon
mais non
d'un Petitbonum
je n'irai pas vers Aquarium
pas plus que vers Babaorum
encore moins à Laudanum
pour qu'ils me fourguent
xanthium
lithium
opium
et leurs drogues
au maximum
je n'irai pas dans ce guêpier
pour qu'ils me chatouillent la plante des pieds
et jamais je ne leur donnerai ma recette
secrète !
Spinoza ou Stromae ?
Pour se déboucher les naseaux hivernaux encombrés
Ce glouteron de Ronchonchon hésite entre des granules de
Xanthium Spinoza pour un choix rationnel
ou du Xanthium Stromae pour un choix qui dérape.
Aidez-le à s'enlever cette épineuse décision d'un groin embourbé.
Xanthium 💀💣💥 👀
Vains dieux, il y va pas avec le dos de la cuiller, le mec : encore un mot à un franc cinquante !
Eh bien, c'est l'inflation galopante chez Boris... le voilà déjà à une thune.
Oui, cent sous c'est une thune.
Suivez mon raisonnement : après quatre francs cinquante, c'est cinq francs donc cent sous c'est cinq francs. Or, vous apprenez ici :
que deux thunes c'est dix balles, CQFD !
Accessoirement, je ne sais pas pourquoi on a élargi thune à tout le fric "liquide" (Tu as de la thune ?).
Remarquez que dans ma région d'origine, on ne disait pas "de la thune" mais "des liards".
Et ne me demandez pas ce qu'est un liard parce que là, on entre dans les subdivisions de la livre tournois (de Tournai, la première capitale des Francs, donc de la France) il valait trois deniers, soit un quart de sou. Vous suivez ?
Comment, je ne manque pas d'air ? Normal : je prends du Xanthium !