samedi 22 février 2025

Défi #861

   

On va faire des "crolles" en bois :

  

Varlope

 


 

Se sont frottés aux ajoncs

 

 


  


Marie Sylvie ; Walrus ; Kate ; Yvanne : Cavalier

Adrienne ; Lecrilibriste ; Joe Krapov ;

O blomme! (Adrienne)

   

Chaque année depuis le haut moyen âge, le dimanche qui suit la Pentecôte toute la ville - ou presque - est sur les chemins pour un grand 'ommegang', comme on appelle chez nous ces processions circulaires.

Le dimanche qui suit la Pentecôte, ça veut donc dire que l'événement a lieu en mai-juin, selon que Pâques tombe plus tôt ou plus tard.

Jusqu'à il y a quelques années, une chose était sûre: c'était toujours l'époque de la pleine floraison des genêts. Au point que dans le dialecte de la ville, la fleur de genêt porte le nom de cet événement: c'était, dans le paysage qu'on traversait, ce qui mettait partout de grandes taches jaunes.

Mais que voit-on ces derniers temps?

Au moment de l'ommegang annuel, les genêts sont déjà tout défleuris.

C'est aussi à des petites choses comme celles-là, qui peuvent sembler anodines, qu'on mesure le changement climatique.

Mais anodin, ce ne l'est pas, bien sûr, puisque chaque plante sert de refuge ou de nourriture à certaines espèces bien précises, et que de fil en aiguille, c'est toute la chaîne qui est perturbée.


Dur ulex sed lex ! (Joe Krapov)

 

Dieu et mon droit savent bien, et mon gauche ne l’ignore pas, que j’aime les Bretons et encore plus les Bretonnes.

Mais ça me fend le coeur quand je les vois et surtout quand je les entends bousiller leur patrimoine chansonnier !

La première chose qui m’est venue à l’esprit, à partir du mot « ulex », est ce que l’oncle Walrus appelle un ver : c’est un vieil air qui vous revient dans la tête et s’y installe de façon persistante. En l’occurrence, pour moi, je me suis souvenu de cette chanson à la gloire de Pont-Aven, « Fleur d’ajonc », apprise chez Madame Bernadette, à l’époque où je fréquentais la chorale de la Maison Héloïse à Rennes.

J’ai gardé la partition et je me suis mis dans l’idée de l’interpréter… tout seul ! Je suis allé chercher les paroles et une version sonore sur Internet. Mal m’en a pris ! Je n’ai trouvé chez M. Youtube que deux versions « jeu de massacre », du genre fin de banquet de retraité·e·s, filmées au moment où les gens ont absorbé force litrons, ne chantent plus très juste pour ne pas dire carrément faux au milieu des autres convives qui ne les écoutent pas et continuent leur conversation jamais interrompue avec leur voisine Germaine qu’ils voient tous les jours et l’ami Vegas-sur-Sarthe sait que ce piapiatage tout en légèreté peut finir par peser à la longue.

Oui, je sais ce que vous allez me dire. Comme la fameuse "Paimpolaise" qui l’a rendu célèbre, cette chanson est signée Théodore Botrel. Un Parisien ! Un esstrangère !

Et alors ? L’hymne breton, le « Bro gozh ma zadoù », est un décalque d’une chanson galloise et vous ne le massacrez pas pour autant ? Si, aussi ? Est-ce que les républicains de Marseille n’entonnent pas l’hymne national au prétexte qu’il a été écrit par un M. Rouget qui habitait Lille ?

Je ne vais pas aller plus loin dans la critique musicale. Je vais juste faire en sorte qu’une version à peu près correcte et un peu plus gaie puisse être entendue sur la toile !

Je suis comme ça, moi ! Qui s’y frotte s’y pique ! Ma bêtise et moi, rien ne peut nous détourner de ce que nous envisajonc ! Dur ulex sed lex !








Les Ajoncs d’or (Lecrilibriste)

  

 

Les cris d’or des ajoncs
Chassent l’hiver dès février
De Noirmoutier jusqu’à Lannion
Promesse de printemps
Parée de jaune d’or
L’ulex veut fleurir et il le fait savoir
Mais ne t’avise pas
à en faire un bouquet
comme tu le ferais
d’un bouquet de genêts
car Il pique, il accroche,
il est féroce
Inextricable rempart
Contre les vents mauvais
Il se dresse mais le rompt pas
et il exhale ses senteurs
Parfumant l’océan
L’air et la lande bretonne

 


Gorse Attacks! (Cavalier)

  

La petite route serpente sur la lande. Elle se gorge encore de l’or des genêts nains. Près du col, tu te gares doucement le long d’une grande haie d’ajoncs fleurie. Protègeant un maigre champ. Alors, tu suis le sentier qui grimpe à travers la lande au mont Roc’h Trevezel. Et là, quelle vue !

Le soleil se couche sur les monts d'Arrée. Au lointain, une grande auréole marron orangée, l’enveloppant, confond encore le ciel rouge sang avec les collines métalliques bleutées. Tous les détails s’estompent, se désagrègent. Seule une fine ligne cuivrée, furtive, scintille sur l’horizon et démarque, pour un instant, l’éther, du chaos des mamelons pierreux. La lande ocre s’assombrit de traînées glauques et profondes, puis d’ombres fugaces qui glissent telles des ondes en vagues de terreur sur l’océan rouillé. 

L’Ankou et sa meute de lièvres blancs prennent possession des lieux. Ils partent à ta recherche. Détourne ton regard si tu les aperçois.

Incliné près de toi, un bloc de granit, grand menhir rose et gris, entouré de buissons de genêts et d’ajoncs dorés, se détache devant les hautes aiguilles échancrées, agressives, qui lancent leurs doigts tendus vers l’azur encore mauve. Pas un nuage n’est resté là. Un silence total s’étend et t’oppresse. L’Ankou rôde quelque part. Tout s’enfuit. Des bruyères brisées, des épines d’ajoncs lacèrent tes jambes nues. Des trous dérobent leurs mousses noires et spongieuses sous tes pas pressés. Des pierres traîtresses retardent tes fuites en vaines retraites.

Tout l’univers se meurt avec toi. Le manteau de la nuit te traverse. Ta lampe de poche s’étiole. L’obscurité éteint tes yeux. Ta voiture n’est plus là. Ta voiture s’est perdue.

"Wig ha wag ! Wig ha wag !"

 


Fleurs printanières. (Yvanne)

  


  • Y Faut pas pousser mémé dans les ulex quand même !

  • C Dans quoi ?

  • Y Tu ne sais pas ce que sont les ulex ?

  • C Non. Tu ne peux pas t'exprimer comme tout le monde ? Tu veux me bluffer aujourd'hui ? (rires)

  • Y Les ulex sont de la même famille que les ajoncs. On les appelle ici buissons ou genêts. Mais ils ont des épines. Et ça pique. Comme les orties d'ailleurs. Touche...

  • C Ouille ! Mais qu'est que ça vient faire là, les ulex ?

  • Y Regarde : il y en a partout dans cet ancien pré laissé en friche. Ils sont fleuris. Ils annoncent le printemps. Comme les hirondelles.

  • C Oui mais tu ne m'as pas dit pourquoi tu emploies ce mot bizarre. Il me rappelle la chanson de Françoise Hardy. Tu sais ? Quel titre déjà ? Ah oui : « Comment te dire adieu »

    Zut ! Tu n'as pas un kleenex ? Ces chatons me font éternuer. Alors ? Pourquoi ulex ?

  • Y Ne cherche pas ! C'est une idée d'un copain Belge pour le défi écriture de la semaine.

  • C Ben ton copain met la barre haute...Tu sais ce que tu vas écrire ?

Yvanne et son amie Cathy cheminent tranquillement dans les Saulières. Il fait tellement beau aujourd'hui ! Il y a dans l'air des senteurs de vert prégnantes et subtiles, crues et douces à la fois. Un printemps précoce ? Un peu trop peut être. Mais après toutes ces journées interminables et démoralisantes de pluie, on ne va bouder le soleil et ses rayons salutaires. Les fossés s'animent du jaune des boutons d'or, du parme des violettes, du bleu azur des pervenches. Un enchantement. La Nature s'éveille et avec elle tout le petit monde des bois. Ça chante, ça fourmille. Enfin tout revit. Et les sourires des personnes rencontrées font chaud au cœur.

Y Nous parlions de quoi au fait ?

C Je ne sais plus. Ah si ! Je te racontais la mésaventure de ma cousine Hélène. Mais tu ne me crois pas. Pourtant je peux t'assurer que c'est la stricte vérité.

Y Bon. Je t'écoute. Même si cela me semble exagéré.

C Ce n'est pas important. Passons. Il n'y a pas que des ulex dans ce pré. Regarde toutes ces fleurs de pissenlit ! Le jaune domine et illumine la prairie. Comme si la Nature voulait se faire pardonner les grisailles de l'hiver.

Y Sais-tu que toutes ces fleurs servent à soigner ? Oui bien sûr, tu le sais. Quand j'étais enfant ma grand-mère qui croyait beaucoup aux vertus des plantes m'emmenait chez le « metze ».

C Décidément... Le metze ?

Y Oui. Le mage, le sorcier, le guérisseur si tu veux. Tout cela à la fois. On appelait ainsi dans ma commune un petit bonhomme qui connaissait tous les secrets des simples. J'adorais aller dans son « séchadour », une pièce située au-dessus de son four à pain. Il y avait là toutes ses cueillettes dans des claies, des sacs, sur du journal à même le sol. Étaient suspendues en bouquets, tête en bas, toutes sortes de plantes dont des branches d'ulex justement. Il se dégageait de cette profusion d'herbes, de tiges, de racines une odeur puissante, enivrante. Mais quel bonheur de regarder les bocaux pleins bien rangés sur des étagères avec, soigneusement notés sur des étiquettes, les noms des mélanges, des préparations ! Un goût de mystère planait qui, tu l'imagines attisait ma curiosité. Mais je pouvais rester là seulement si je promettais de ne rien toucher.

C Tu as déjà évoqué des personnes assez singulières de ton enfance. Moi, en ville, je n'ai rien connu de semblable.

Y A la ville ou à la campagne qu'importe ! Il y a partout des gens intéressants. Peut être que par manque de distractions j'étais plus encline que toi à observer mon entourage ? La prochaine fois je te parlerai de la Demoiselle. Tu veux faire un bouquet d'ulex ?

C Non merci. Je vais me contenter de ces inoffensives violettes...

 




Ulex nous laisse perplexe (Kate)

  

- Ulex ?
Je reste perplexe...
Mais pourquoi Alex ?
Ton nom est-il trop simplex ?
Trop courant
tout simplement ?
Avec ta maman
et ton frère Enguerrand
on l'avait choisi
assez court aussi...
- Ulex ?
Ta soeur reste perplexe...
Ça lui fait penser à Ulla
Prénom suédois ou danois
Mais pourquoi Alex
Inventer des origines que tu n'as pas ?
Tu n'es pas scandinave ma foi
tu vis dans un grand duplex
avec vue sur les toits
et on t'a offert tout ce que tu as !
- Ulex ?
Ton ex reste perplexe
évoque ton désir de rupture
ta soif d'aventure
ton envie de changer de sexe...
Mais dis-nous qu'il n'en est rien
qu'elle dit le dépit d'une ex
que ce style n'est pas le tien
et que c'est juste un jeu léger
comme le fait de blondir comme les genêts (*)...
- Allô ? Alex ?
Allô ! Ulex !
Tu ne réponds plus ?
Ta Rollex
tu l'as reçue ?
Et si tu t'appelais Flavien ?

C'est joli aussi
Ulex, reviens !
On t'en supplie...
(*) genêts évoqués dans la chanson de Jean-Louis Murat "J'ai fréquenté la beauté" (ici... et ailleurs).


Qui s'y frotte... (Walrus)

   

L'avantage quand on est metteur en ligne, c'est que si on attend un peu, on peut découvrir les participations des autres !

C'est pour ne pas être suspecté de plagiat qu'autant que faire se peut, j'essaie d'être le premier à participer. Mais depuis l'arrivée de l'amie Marie Sylvie, faut vraiment se grouiller : elle est vachement "vite sur la balle" pour donner un petit côté sportif à mon intervention.

Cette fois-ci donc, j'ai constaté qu'elle liait l'ulex à la Bretagne.

Je ne puis qu'opiner (en branlant du chef) : j'ai séjourné de multiples fois dans les Côtes d'Armor, plus précisément à Camlez dans le Trégor, pile au milieu de ce que certains appellent "La Côte des Ajoncs" entre Perros-Guirec et l'embouchure du Jaudy.

C'est dire si j'ai eu l'occasion de me frotter aux buissons d'ulex (une habitude à ne pas prendre si vous tenez à votre peau). 

Ceci dit, ayant également séjourné de nombreuses fois à Aldeburgh sur la côte de l'"East Anglia", je puis vous assurer que côté ajoncs, Bretagne et Grande-Bretagne : même combat !

Facile, parce qu'en fait, cette plante accrocheuse pousse abondamment sur le terrain pauvre des côtes atlantiques européennes, si bien que ,finalement, c'était pas la peine  que je quitte mon pays pour m'y frotter.

Je l'ai toujours dit et je le répète : les vacances, ça sert à rien !

RESTAURANT ULEX (Marie Sylvie)

   

Un jour, dans un petit village, un chef du nom de Arnaud décida d'ouvrir son restaurant médical. Inspiré par l'ajonc, plante emblématique de la Bretagne et aux mille noms comme les maladies qu'il soignait, il appela son restaurant  ULEX. 

Le concept du restaurant était unique :
Chaque plat était inspiré d'un remède traditionnel. 
Par exemple, le Soufflé d'Angine était une délicieuse soupe au thym et au miel, réputée pour adoucir les gorges irritées.
Le Ragoût de Goutte était un potage aux légumes racines, connu pour ses vertus anti-inflammatoires. 
Et bien sûr, le dessert phare était le Gâteau d' Ajonc dont le parfum changeait selon son exposition au soleil tout comme la plante. 

Les clients étaient amusés par le décor, un mélange entre une pharmacie ancienne et un restaurant grand chef. Des chapelets de fleurs d' Ajonc ornaient chaque table et les menus étaient présentés sous forme de recettes grand-mère. 

Un jour, Madame Dubois, une habituée du restaurant, arriva en se plaignant de maux de tête. Arnaud, toujours prêt à relever le défi, lui servit un Pugging de Lavande et Camomille. Non seulement le Pudding était délicieux mais ses maux de tête disparurent comme par magie. 

Les rumeurs de ce restaurant extraordinaire se répandirent rapidement. On venait de loin pour goûter les remèdes culinaires d' Arnaud. Le bouche à oreille devint si puissant que même les médecins locaux commencèrent à envoyer leurs patients au restaurant ULEX. 

Arnaud n'était pas seulement un chef talentueux mais aussi un maître du rire. Chaque soir, il montait sur scène pour raconter des anecdotes sur les origines des recettes. Il partagea avec les clients l'acrostiche qui symbolisait l'esprit de son restaurant. 

Universalité des soins pour tous,
Lutte contre les maladies avec courage, 
Espoir renaît grâce aux traitements,
Xylophage devient la science des remèdes. 

-" Vous savez ce qui est plus efficace qu'un remède de grand-mère ? "
Demandait-il souvent en souriant. 
-" Un remède de grand-mère qui a le goût du paradis !" 



samedi 15 février 2025

Défi #860

   

Ne paniquez pas d'avance, c'est facile !

  

Ulex

 


 

Ont amassé de la thune (ou pas)

 

 


  

 

  

Marie Sylvie ; Walrus ; Yvanne ; Kate ; Cavalier ;

Joe Krapov ; Adrienne ;

M comme money, money! (Adrienne)

 


  

Thunes! se dit l'Adrienne depuis une semaine.

Des thunes?
Qu'est-ce qu'on pourrait bien raconter sur ce sujet?

Alors hier elle ouvre le journal et les thunes lui sautent à la figure - façon de parler, bien sûr.

Aux Etats-Unis un homme accusé de meurtre reçoit 300 000 dollars par crowdfunding.

Musk propose des milliards à Altman pour lui acheter l'Open AI (et Altman ça le fait rigoler).

En Belgique, notre nouveau gouvernement a décidé de couper un quart du budget consacré à l'aide aux pays en voie de développement.

On apprend aussi que des gens se sont amusés à calculer le prix moyen d'un appartement belge: c'est 271 330 euro.

Et puis il y a ceci: le co-propriétaire de Pairi Daiza a acquis un aptosaure pour l'exposer dans son parc animalier.
Il avait été vendu aux enchères en France l'an dernier et est ensuite apparemment arrivé entre les mains - si on ose dire, vu la taille et le poids de la chose - de Marc Coucke, qui l'a fait installer dans le hall d'entrée.

Money, money!


  


Looney tune (Joe Krapov)

 



Celui qui n’a pas trop de thune
Et pétune à Béthune sous le clair de la lune
N’écopera pas d’un coup de tabac
A Tacoma.



Celui qui n’a pas de fortune
Et jardine à Bray-Dunes
Ne rêve pas d’être capitaine
D’industrie ou de brigantine
A Washington.

Et tous les deux ça les étonne
Que les rois de la chevrotine
Aux milliards comptés par centaines
S’obstinent à conquérir Mars,
Veuillent s’en aller voir sur Neptune
Ou désirent boire du Cinzano sur Saturne.



Quand on a des tonnes de platine,
Une centaine d’Aston Martin,
Quand l’écu sonne dans la piscine
De l’onc’Picsou,
Sont-elles inopportunes,
Les vacances en Toscane,
Les roulettes de Cannes,
Les pampas d’Argentine ?



La Terre est trop mesquine
Pour les rois du tungstène ?

Et puis après tout qu’ils y aillent,
Courir la prétentaine aux planètes lointaines,
Et qu’ils s’y ratatinent,
Ces titans du titane !
Ces nouveaux zélateurs de la guillotine pour l’État nous importunent !

Même si ce vieux monde patine,
Les autochtones de Bray-Dunes,
De Béthune, de Catane,
Qu’ils s’empoisonnent de nicotine
Ou qu’ils cultivent l’églantine,
Savent boire l’eau des fontaines,
Camper l’été dans leur guitoune,
Faire défiler sous leurs bottines
Les sentiers des landes bretonnes,
Le pavé des rues bisontines.

Ils aiment les coups de Tramontane,
La musique des Rolling Stones,
Mylène qui chante « Libertine »
Dans les nuits de white satin,
Quelques fables de La Fontaine
Et même parfois Lamartine !

Ils suivent Rimbaud à Charlestown,
Admirent l’étoile matutine,
Adorent voir danser la Gitane.

Et quand revient l’automne,
Lorsque le ciel moutonne,
Ils ne trouvent jamais monotone
De se pelotonner contre leur Valentine,
La mutine qui les lutine à matines,
De se payer, dans leur routine libertine,
Une tranche napolitaine.

Comme ils sont peu soucieux des César de Suétone
Quand ils en ont a plein la rétine
Et que sur leur âme cartonne
Leur Aliénor d’Aquitaine !

Et lorsque la radio entonne
La litanie cire-tatanes
Des croquemitaines qui nous gouvernent
Et feuilletonne les idioties de ces badernes,

Ces clandestines sans thune
Et ces taciturnes teignes...
L’éteignent !

De nos jours, même la plèbe
- Mironton Mironton Mitontaine ! -
Est hautaine !






Tomber la chemise (Cavalier)

 

 

La technique évoluant très vite des IA aux ordinateurs quantiques. Et l’homme lui-même ne s’améliorant pas trop. Non. Demain nos codes bancaires codés sur internet en RSA ou autres, seront cassés. Du jour au lendemain. Ce jour fameux. Un triste jour. Si l’on ne s’y prépare. J’ai écrit ce sonnet ce soir … en y songeant.

 

TOMBER LA CHEMISE

 

Déchiffrer le produit - prêt liminaire en clair,
Auprès des grandes eaux dont mille mains crochues,
En codex RSA, en cachettes déchues,
Livreront ce duo dans le temps de l’éclair.

 

Transactions, pot au rose et mystère au cachot
Perceront la vallée aux vents des clefs de lune,
Codage et décodage en cherreront la thune,
Aux secrets de se taire, Énigma, peu nous chaut.

 

Codes confidentiels - arcanes du silence
Des villes de minuit aux cités aux toits noirs,
Seront cassés demain sur hacks de virulence.

 

Lors, chemins inconnus puis sentiers entonnoirs,
Sur le manteau, diront nos mots sans turbulence,
Nos chiffres interdits, dégueulant la balance !

 

Cavalier

Les codes confidentiels seront cassés demain sur hacks de virulence.

Les codes confidentiels seront cassés demain sur hacks de virulence.

 

Retour à Béthune (Kate)

   

- Alors, toujours pas de thune ?
- Non, je cherche fortune...



- Tout au long du Chat Noir ?
- Qu'est-ce que c'est que cette histoire ?
- ... Et au clair de la lune
À Montmartre le soir !
- Non je vais quitter à Paris
j'ai plus un radis !
- Tu retournes à Béthune ?
- Non, ...
- Et Avignon ?
- Pas trouvé de pognon
et aucun pèze
à Rodez !
- Tu avais bien travaillé à Saint-Amand ?
- Oui, j'ai servi de chevalier servant...
- Et tu as gagné de l'argent ?
- Non, amant pour pas un rond
à Saint-Amand Mont-Rond
idem à Saint-Trojan...
- Les Bains ?
- Eh ben
les gens
tellement décevants !
- Tu avais le blues ?
- Oui, je suis parti à Toulouse.
- Tu as gagné du flouze ?
- Non, la vraie loose !
Mais j'ai rencontré une vieille...
- Ah ! Je tends l'oreille !
- Elle m'a promis de gagner de l'oseille
à Andorre-la-Vieille,
- Près de l'Espagne...
Elle en avait à la Caisse d'Épargne ?
- Je l'avais rencontrée sur internet...
- Pas très net !
Et alors, comment ça a fini ?
- Quand elle a vu ma photo elle m'a refusé comme ami...
J'ai pris une cuite
j'étais saoul
j'ai pris la fuite
pour gagner des sous
à Disneyland.
- Pour faire partie de la bande ?
- Oui, j'étais déguisé en Picsou.
- Et ça n'a pas marché ?
- Je me suis fait insulté
et détroussé...
J'ai déménagé à Sablé.
- Sur Sarthe ?
- Le bistrot "Chez Marthe",
tu me l'avais indiqué.
J'ai fait garçon de café.
- Et tu t'es fait du blé ?
- Non, des ardoises...
et la patronne m'a cherché des noises.
J'ai pris un billet pour l'Amérique.

- Mais avec quel fric ?
- Un oncle de Chicago
m'a légué un petit magot
et là-bas j'ai tout claqué !
- Mais tu étais plein aux as !
- J'ai fait un tour à Las Vegas...
- C'est insensé.
- Oui, je sais.
C'est pour ça que je cherche fortune.
- Et que tu es revenu à Paris ?
- Chez toi, mon seul ami.
- Mais c'est pas possible, c'est fini !
- Ne me reste plus qu'à prier...
- Sainte Opportune !
- Elle va m'apporter de la thune ?
- Qui sait ?
- C'est dans le Premier.
- J'y vais !
Et toi tu pars chez tes parents ?
- Oui, au Mont Dore.
- Ah ! Quel nom ! J'adore !
Et ils ont de l'argent ?
- Non, pas un sou vaillant,
ils ont un magasin de sport
et vivent sans aucun confort.
- Bon, moi aussi je vais rentrer chez papa maman,
je retourne à Béthune,
tu me prêtes un peu de thune ?

 


Par ici la monnaie ! (Yvanne)

 


Rosalie part tôt au marché ce matin. Elle s'est lovée dans son pull en maille rose pour avoir bien chaud. Elle désire acheter du beurre, des patates, des radis et de l'oseille pour faire une soupe. Elle a planqué son argent liquide et ses biftons dans les fonds de son sac bleu en forme de galette. A la main elle garde juste son porte monnaie plein de mitraille. Elle lui servira à payer son michon et sa brique sucrée toute fraîche, spécialité de la boulangerie « Au Grain de Blé ». Rosalie aime bien Fortunée, la serveuse en surnuméraire de la boulangerie, une pépette tout d'une pièce, aux yeux de braise, ronds comme des billes qui parle cash, sans faire de sous entendus.


Ce soir, elles décident d'aller au cinéma voir «Pas touche au Grisbi » un film d'actions où les échanges de balles et de pognon font rage. Pour terminer leur soirée, pas question de se rendre « Aux Deux Magots » ce café n'est pas pour elles. Elles iront plutôt chez Kopeck, le cousin russe de Joe Krapov. Elles boiront comme d'habitude un flouze – cocktail à base de trèfle et d'arquebuse, espèces anciennes de plantes - préparé par leur copain Louis. Louis a une sale manie : il fait sans cesse tinter ses picaillons dans sa poche. Ses amis Belges l'appellent d'ailleurs Louis la dringuelle. C'est énervant cette habitude mais elles lui pardonnent parce qu'il est sympa – pas comme l'autre fifrelot de serveur, Marcel qui leur fout un peu les jetons - et leur prépare toujours une délicieuse moula.

Elles achèteront un billet de loterie. Peut être sera-t il sortant ? Peut être gagneront-elles le pactole ? Elles n'ont pas beaucoup de fric et elles voudraient bien se faire un petit pécule pour aller visiter Béthune et son beffroi sans que cela pèse sur leur budget.


Il y a 50 mots relatifs à la thune dans ce texte (et ce n'est sûrement pas exhaustif.) Si ça vous amuse...il ne vous reste plus qu'à compter (facile : je les ai mis en italique) Celui ou celle qui trouve aura un paquet de cacahuètes.

Effet pelleteuse (Walrus)

   

Depuis le coup de la pelleteuse, je me suis mis à creuser à propos de tout.

Ma dernière recherche concernait le nom de Greta, l'exaltée climato-dramatique.

J'ai juste dégoté  ceci : Suédois : "nom ornemental de thun, une orthographe ornementale (ancienne) de tun 'cour clôturée (avec de l'herbe)' (voir Thun) + berg 'colline de montagne' . "

Dommage, j'aurais bien aimé vous faire part de ma théorie personnelle sur la question : 

Par la loi des similitudes :

Iceberg = montagne de glace
Thunberg = montagne de thune

Ça tombait pile, je me demandais justement comment elle finançait ses croisades, elle dépense l'argent à la pelleteuse quand même...

Tant pis, ce sera pour une prochaine fois !

   


MES PREMIÈRES THUNES (Marie Sylvie)

   




J'errais dans les rues du centre-ville, marchant lentement et serrant mon baluchon contre moi.
Chaque pas résonnait sur les pavés, se mêlant aux échos des voitures et des conversations lointaines. Le froid mordant ne faisait qu'accentuer mon isolement mais je savais que je devais tenir bon. 

En arrivant dans la rue commerçante,  une douce musique disco emplit l' atmosphère apportant une chaleur inattendue. Je posai mon baluchon à côté de moi : une taie d'oreiller contenant mes maigres possessions et une boîte de fromage " Vache qui rit" vide que je gardais précieusement pour y déposer des trésors trouvés ça et là. 

Alors que la musique entraînante résonnait, je me laissai emporter par l'élan de la danse. Mes mouvements étaient gracieux et spontanés, libérés par l'écho des notes qui flottaient dans l'air. Les passants, d'abord surpris, s'arrêtèrent pour regarder, captivés par cette jeune fille qui transformait la rue en piste de danse improvisée pour se réchauffer.

Puis, un miracle se produisit. Des pièces de monnaie commencèrent par tomber dans ma boîte  " Vache qui rit" ,  suivies de billets de cinq et dix francs. Les visages curieux se transformaient en sourire chaleureux et les cœurs des passants s'ouvrirent à la magie du moment. 

Pour moi, chaque pièce représentait bien plus que de l'argent. Étant mineure, je ne pouvais prétendre à un emploi alors cette récolte d'argent involontaire fut la première récompense rémunérée que je recevais pour quelque chose que j'avais fait. C'était une validation de mon existence, une reconnaissance silencieuse de ma lutte et de mon courage. Avec ces thunes, je savais que je pouvais acheter du pain et soulager un peu ma faim. Plus encore, c'était un rayon d'espoir, une promesse que même dans les moments les plus sombres, il y avait de la bonté et de la générosité dans ce monde. 



samedi 8 février 2025

Défi #859

   

Un truc tout ce qu'il y a de plus monnaie courante :
(le h n'est pas obligatoire)

 

Thune

  


   

Se sont arcboutés sur leur trombone

 

 


 

Walrus ; Marie Sylvie ; Lecrilibriste ; Kate ; Yvanne ;

Joe Krapov ; Adrienne ;

F comme Fanfare (Adrienne)

   

Parfois les profs sont tellement prévisibles.

Nous le savions, qu'il allait nous demander de lui expliquer la différence entre une harmonie et une fanfare!

Alors on lui a fait plaisir - ou pas, va savoir! il nous est arrivé de le trouver un peu sadique - bref, que ce soit un plaisir pour lui ou pas, nous avions toutes la bonne réponse à cette question-là.

Ce qu'il n'a pas manqué de trouver louche.


Au taliban d'infâmie (Joe Krapov)

 


Effaré, le bedeau Rémi !
Dieu, si facile à adorer,
Voilà qu’en de certains pays
Ses zélateurs se servent de lui
Pour interdire à tour de bras
La pratique de la musique !


Jouer de la sacqueboute en train,
Jouer du trombone en coulisse,
Jouer du tambour en machine à laver,
Jouer de la harpe dans les ajoncs, dans les lagons,
Jouer du piano dans les cuisines,
Jouer de l’harmonica du Nicaragua,
Jouer du violon dans les prisons,
Jouer du cor au pied des montagnes,
Jouer du balafon la caisse,
Jouer de la balalaïka dans l’espace,
Jouer du bandonéon en état d’érection,
Jouer des chansons de route sur un banjoliveur,
Jouer de la basse même doucement,
Jouer du bâton de pluie les jours de grand soleil,
Jouer de la bombarde et du biniou en position de bagarde-à-vous 
– mais ça c’est plus compréhensible -
Jouer « Mirza » de Nino Ferrer sur un bouzouki « l’est passé ce clebs ? »,
Jouer « Hey bulldog » des Beatles sur une clarinette de basset,
Jouer du bugle à Bègles et du triangle à Wingles (Nord),
Jouer du chalumeau sans même être plombier,
Jouer du clavecin t’esprit et la kora pro nobis,
Jouer de la contrebassine de linge sale en famille,
Jouer du cromorne à Waterloo – la coupe est plaine ! -,
Jouer sur une contrefaçon de contrebasson,
Chanter « Nénesse d’Epinal » de Bourvil en s’accompagnant à l’épinette des Vosges,
Chanter « Les Haricots » de Bourvil accompagné par un joueur de flageolet,
Souffler comme un crétin dans un vieil hélicon ou une trompette bouchée,
Jouer du luth gréco-romain, de la viole de nuit pour vieillard ingambe, de la lyre entre les lignes,
Jouer du mirliton à l’envers,
Jouer de l’ocarina sans Anna,
Tout cela est INTERDIT ! PROHIBÉ ! DÉFENDU !

Chez les adorateurs de ce Dieu mélophobe
Le discours c’est :
« Rendons aphones les saxophones,
Les sarrussophones,
Les métallophones,
Les xylophones,
Et les après-midi d’un faune !

Plus de mellotrons, plus de trompettes et de trombones !
Finis, les altos, les guitares
Et les accordéons trop dia(blement)-toniques !
Pas de tympanon dans nos tympans !
Pas d’Eddy Louiss pour nos ouïes !
L’orgue, c’est la barbarie !
Halte aux mélodica-cariens et aux marimbas-ldiens !
Plus rien dans vos musettes !
Fin du pipeau et du power to the people !
Jouez des flûtes dans les hauts bois, musiciens !

- En même temps, dit le bedeau
En tirant sur son pétard,
Moi non plus je n’aime pas le rap
Mais je n’interdis rien :
Grand bien leur fasse aux fesses
Aux éructeurs de ma banlieue
Tant que je peux faire sonner
Mes vieilles cloches tubulaires
Dans mon domicile adoré
Qui est si facile à cirer !


(Si vous êtes pressé·e, les cloches tubulaires sont à 7')





Je leur tire mon chapeau

        Walrus ; TOKYO ; Marie Sylvie ; Yvanne ; Kate ;