On va faire des "crolles" en bois :
Varlope
Chaque année depuis le haut moyen âge, le dimanche qui suit la Pentecôte toute la ville - ou presque - est sur les chemins pour un grand 'ommegang', comme on appelle chez nous ces processions circulaires.
Le dimanche qui suit la Pentecôte, ça veut donc dire que l'événement a lieu en mai-juin, selon que Pâques tombe plus tôt ou plus tard.
Jusqu'à il y a quelques années, une chose était sûre: c'était toujours l'époque de la pleine floraison des genêts. Au point que dans le dialecte de la ville, la fleur de genêt porte le nom de cet événement: c'était, dans le paysage qu'on traversait, ce qui mettait partout de grandes taches jaunes.
Mais que voit-on ces derniers temps?
Au moment de l'ommegang annuel, les genêts sont déjà tout défleuris.
C'est aussi à des petites choses comme celles-là, qui peuvent sembler anodines, qu'on mesure le changement climatique.
Mais anodin, ce ne l'est pas, bien sûr, puisque chaque plante sert de refuge ou de nourriture à certaines espèces bien précises, et que de fil en aiguille, c'est toute la chaîne qui est perturbée.
Les cris d’or des ajoncs
Chassent l’hiver dès février
De Noirmoutier jusqu’à
Lannion
Promesse de printemps
Parée de jaune d’or
L’ulex veut fleurir et il le
fait savoir
Mais ne t’avise pas
à en faire un bouquet
comme tu le ferais
d’un bouquet de genêts
car Il pique, il accroche,
il est féroce
Inextricable rempart
Contre les vents mauvais
Il se dresse mais le rompt
pas
et il exhale ses senteurs
Parfumant l’océan
L’air et la lande bretonne
La
petite route serpente sur la lande. Elle se gorge encore de l’or des
genêts nains. Près du col, tu te gares doucement le long d’une grande
haie d’ajoncs fleurie. Protègeant un maigre champ. Alors, tu suis le
sentier qui grimpe à travers la lande au mont Roc’h Trevezel. Et là,
quelle vue !
Le
soleil se couche sur les monts d'Arrée. Au lointain, une grande auréole
marron orangée, l’enveloppant, confond encore le ciel rouge sang avec
les collines métalliques bleutées. Tous les détails s’estompent, se
désagrègent. Seule une fine ligne cuivrée, furtive, scintille sur
l’horizon et démarque, pour un instant, l’éther, du chaos des mamelons
pierreux. La lande ocre s’assombrit de traînées glauques et profondes,
puis d’ombres fugaces qui glissent telles des ondes en vagues de terreur
sur l’océan rouillé.
L’Ankou
et sa meute de lièvres blancs prennent possession des lieux. Ils
partent à ta recherche. Détourne ton regard si tu les aperçois.
Incliné
près de toi, un bloc de granit, grand menhir rose et gris, entouré de
buissons de genêts et d’ajoncs dorés, se détache devant les hautes
aiguilles échancrées, agressives, qui lancent leurs doigts tendus vers
l’azur encore mauve. Pas un nuage n’est resté là. Un silence total
s’étend et t’oppresse. L’Ankou rôde quelque part. Tout s’enfuit. Des
bruyères brisées, des épines d’ajoncs lacèrent tes jambes nues. Des
trous dérobent leurs mousses noires et spongieuses sous tes pas pressés.
Des pierres traîtresses retardent tes fuites en vaines retraites.
Tout
l’univers se meurt avec toi. Le manteau de la nuit te traverse. Ta lampe
de poche s’étiole. L’obscurité éteint tes yeux. Ta voiture n’est plus
là. Ta voiture s’est perdue.
"Wig ha wag ! Wig ha wag !"
Y Faut pas pousser mémé dans les ulex quand même !
C Dans quoi ?
Y Tu ne sais pas ce que sont les ulex ?
C Non. Tu ne peux pas t'exprimer comme tout le monde ? Tu veux me bluffer aujourd'hui ? (rires)
Y Les ulex sont de la même famille que les ajoncs. On les appelle ici buissons ou genêts. Mais ils ont des épines. Et ça pique. Comme les orties d'ailleurs. Touche...
C Ouille ! Mais qu'est que ça vient faire là, les ulex ?
Y Regarde : il y en a partout dans cet ancien pré laissé en friche. Ils sont fleuris. Ils annoncent le printemps. Comme les hirondelles.
C Oui mais tu ne m'as pas dit pourquoi tu emploies ce mot bizarre. Il me rappelle la chanson de Françoise Hardy. Tu sais ? Quel titre déjà ? Ah oui : « Comment te dire adieu »
Zut ! Tu n'as pas un kleenex ? Ces chatons me font éternuer. Alors ? Pourquoi ulex ?
Y Ne cherche pas ! C'est une idée d'un copain Belge pour le défi écriture de la semaine.
C Ben ton copain met la barre haute...Tu sais ce que tu vas écrire ?
Yvanne et son amie Cathy cheminent tranquillement dans les Saulières. Il fait tellement beau aujourd'hui ! Il y a dans l'air des senteurs de vert prégnantes et subtiles, crues et douces à la fois. Un printemps précoce ? Un peu trop peut être. Mais après toutes ces journées interminables et démoralisantes de pluie, on ne va bouder le soleil et ses rayons salutaires. Les fossés s'animent du jaune des boutons d'or, du parme des violettes, du bleu azur des pervenches. Un enchantement. La Nature s'éveille et avec elle tout le petit monde des bois. Ça chante, ça fourmille. Enfin tout revit. Et les sourires des personnes rencontrées font chaud au cœur.
Y Nous parlions de quoi au fait ?
C Je ne sais plus. Ah si ! Je te racontais la mésaventure de ma cousine Hélène. Mais tu ne me crois pas. Pourtant je peux t'assurer que c'est la stricte vérité.
Y Bon. Je t'écoute. Même si cela me semble exagéré.
C Ce n'est pas important. Passons. Il n'y a pas que des ulex dans ce pré. Regarde toutes ces fleurs de pissenlit ! Le jaune domine et illumine la prairie. Comme si la Nature voulait se faire pardonner les grisailles de l'hiver.
Y Sais-tu que toutes ces fleurs servent à soigner ? Oui bien sûr, tu le sais. Quand j'étais enfant ma grand-mère qui croyait beaucoup aux vertus des plantes m'emmenait chez le « metze ».
C Décidément... Le metze ?
Y Oui. Le mage, le sorcier, le guérisseur si tu veux. Tout cela à la fois. On appelait ainsi dans ma commune un petit bonhomme qui connaissait tous les secrets des simples. J'adorais aller dans son « séchadour », une pièce située au-dessus de son four à pain. Il y avait là toutes ses cueillettes dans des claies, des sacs, sur du journal à même le sol. Étaient suspendues en bouquets, tête en bas, toutes sortes de plantes dont des branches d'ulex justement. Il se dégageait de cette profusion d'herbes, de tiges, de racines une odeur puissante, enivrante. Mais quel bonheur de regarder les bocaux pleins bien rangés sur des étagères avec, soigneusement notés sur des étiquettes, les noms des mélanges, des préparations ! Un goût de mystère planait qui, tu l'imagines attisait ma curiosité. Mais je pouvais rester là seulement si je promettais de ne rien toucher.
C Tu as déjà évoqué des personnes assez singulières de ton enfance. Moi, en ville, je n'ai rien connu de semblable.
Y A la ville ou à la campagne qu'importe ! Il y a partout des gens intéressants. Peut être que par manque de distractions j'étais plus encline que toi à observer mon entourage ? La prochaine fois je te parlerai de la Demoiselle. Tu veux faire un bouquet d'ulex ?
C Non merci. Je vais me contenter de ces inoffensives violettes...
- Ulex ?
Je reste perplexe...
Mais pourquoi Alex ?
Ton nom est-il trop simplex ?
Trop courant
tout simplement ?
Avec ta maman
et ton frère Enguerrand
on l'avait choisi
assez court aussi...
- Ulex ?
Ta soeur reste perplexe...
Ça lui fait penser à Ulla
Prénom suédois ou danois
Mais pourquoi Alex
Inventer des origines que tu n'as pas ?
Tu n'es pas scandinave ma foi
tu vis dans un grand duplex
avec vue sur les toits
et on t'a offert tout ce que tu as !
- Ulex ?
Ton ex reste perplexe
évoque ton désir de rupture
ta soif d'aventure
ton envie de changer de sexe...
Mais dis-nous qu'il n'en est rien
qu'elle dit le dépit d'une ex
que ce style n'est pas le tien
et que c'est juste un jeu léger
comme le fait de blondir comme les genêts (*)...
- Allô ? Alex ?
Allô ! Ulex !
Tu ne réponds plus ?
Ta Rollex
tu l'as reçue ?
Et si tu t'appelais Flavien ?
C'est joli aussi
Ulex, reviens !
On t'en supplie...
(*) genêts évoqués dans la chanson de Jean-Louis Murat "J'ai fréquenté la beauté" (ici... et ailleurs).
L'avantage quand on est metteur en ligne, c'est que si on attend un peu, on peut découvrir les participations des autres !
C'est pour ne pas être suspecté de plagiat qu'autant que faire se peut, j'essaie d'être le premier à participer. Mais depuis l'arrivée de l'amie Marie Sylvie, faut vraiment se grouiller : elle est vachement "vite sur la balle" pour donner un petit côté sportif à mon intervention.
Cette fois-ci donc, j'ai constaté qu'elle liait l'ulex à la Bretagne.
Je ne puis qu'opiner (en branlant du chef) : j'ai séjourné de multiples fois dans les Côtes d'Armor, plus précisément à Camlez dans le Trégor, pile au milieu de ce que certains appellent "La Côte des Ajoncs" entre Perros-Guirec et l'embouchure du Jaudy.
C'est dire si j'ai eu l'occasion de me frotter aux buissons d'ulex (une habitude à ne pas prendre si vous tenez à votre peau).
Ceci dit, ayant également séjourné de nombreuses fois à Aldeburgh sur la côte de l'"East Anglia", je puis vous assurer que côté ajoncs, Bretagne et Grande-Bretagne : même combat !
Facile, parce qu'en fait, cette plante accrocheuse pousse abondamment sur le terrain pauvre des côtes atlantiques européennes, si bien que ,finalement, c'était pas la peine que je quitte mon pays pour m'y frotter.
Je l'ai toujours dit et je le répète : les vacances, ça sert à rien !
Thunes! se dit l'Adrienne depuis une semaine.
Des thunes?
Qu'est-ce qu'on pourrait bien raconter sur ce sujet?
Alors hier elle ouvre le journal et les thunes lui sautent à la figure - façon de parler, bien sûr.
Aux Etats-Unis un homme accusé de meurtre reçoit 300 000 dollars par crowdfunding.
Musk propose des milliards à Altman pour lui acheter l'Open AI (et Altman ça le fait rigoler).
En Belgique, notre nouveau gouvernement a décidé de couper un quart du budget consacré à l'aide aux pays en voie de développement.
On apprend aussi que des gens se sont amusés à calculer le prix moyen d'un appartement belge: c'est 271 330 euro.
Et puis il y a ceci: le co-propriétaire de Pairi Daiza a acquis un aptosaure pour l'exposer dans son parc animalier.
Il
avait été vendu aux enchères en France l'an dernier et est ensuite
apparemment arrivé entre les mains - si on ose dire, vu la taille et le
poids de la chose - de Marc Coucke, qui l'a fait installer dans le hall d'entrée.
Money, money!
La technique évoluant très vite des IA aux ordinateurs quantiques. Et l’homme lui-même ne s’améliorant pas trop. Non. Demain nos codes bancaires codés sur internet en RSA ou autres, seront cassés. Du jour au lendemain. Ce jour fameux. Un triste jour. Si l’on ne s’y prépare. J’ai écrit ce sonnet ce soir … en y songeant.
TOMBER LA CHEMISE
Déchiffrer le produit - prêt liminaire en clair,
Auprès des grandes eaux dont mille mains crochues,
En codex RSA, en cachettes déchues,
Livreront ce duo dans le temps de l’éclair.
Transactions, pot au rose et mystère au cachot
Perceront la vallée aux vents des clefs de lune,
Codage et décodage en cherreront la thune,
Aux secrets de se taire, Énigma, peu nous chaut.
Codes confidentiels - arcanes du silence
Des villes de minuit aux cités aux toits noirs,
Seront cassés demain sur hacks de virulence.
Lors, chemins inconnus puis sentiers entonnoirs,
Sur le manteau, diront nos mots sans turbulence,
Nos chiffres interdits, dégueulant la balance !
Cavalier
- Alors, toujours pas de thune ?
- Non, je cherche fortune...
- Mais avec quel fric ?
- Un oncle de Chicago
m'a légué un petit magot
et là-bas j'ai tout claqué !
- Mais tu étais plein aux as !
- J'ai fait un tour à Las Vegas...
- C'est insensé.
- Oui, je sais.
C'est pour ça que je cherche fortune.
- Et que tu es revenu à Paris ?
- Chez toi, mon seul ami.
- Mais c'est pas possible, c'est fini !
- Ne me reste plus qu'à prier...
- Sainte Opportune !
- Elle va m'apporter de la thune ?
- Qui sait ?
- C'est dans le Premier.
- J'y vais !
Et toi tu pars chez tes parents ?
- Oui, au Mont Dore.
- Ah ! Quel nom ! J'adore !
Et ils ont de l'argent ?
- Non, pas un sou vaillant,
ils ont un magasin de sport
et vivent sans aucun confort.
- Bon, moi aussi je vais rentrer chez papa maman,
je retourne à Béthune,
tu me prêtes un peu de thune ?
Rosalie part tôt au marché ce matin. Elle s'est lovée dans son pull en maille rose pour avoir bien chaud. Elle désire acheter du beurre, des patates, des radis et de l'oseille pour faire une soupe. Elle a planqué son argent liquide et ses biftons dans les fonds de son sac bleu en forme de galette. A la main elle garde juste son porte monnaie plein de mitraille. Elle lui servira à payer son michon et sa brique sucrée toute fraîche, spécialité de la boulangerie « Au Grain de Blé ». Rosalie aime bien Fortunée, la serveuse en surnuméraire de la boulangerie, une pépette tout d'une pièce, aux yeux de braise, ronds comme des billes qui parle cash, sans faire de sous entendus.
Ce soir, elles décident d'aller au cinéma voir «Pas touche au Grisbi » un film d'actions où les échanges de balles et de pognon font rage. Pour terminer leur soirée, pas question de se rendre « Aux Deux Magots » ce café n'est pas pour elles. Elles iront plutôt chez Kopeck, le cousin russe de Joe Krapov. Elles boiront comme d'habitude un flouze – cocktail à base de trèfle et d'arquebuse, espèces anciennes de plantes - préparé par leur copain Louis. Louis a une sale manie : il fait sans cesse tinter ses picaillons dans sa poche. Ses amis Belges l'appellent d'ailleurs Louis la dringuelle. C'est énervant cette habitude mais elles lui pardonnent parce qu'il est sympa – pas comme l'autre fifrelot de serveur, Marcel qui leur fout un peu les jetons - et leur prépare toujours une délicieuse moula.
Elles achèteront un billet de loterie. Peut être sera-t il sortant ? Peut être gagneront-elles le pactole ? Elles n'ont pas beaucoup de fric et elles voudraient bien se faire un petit pécule pour aller visiter Béthune et son beffroi sans que cela pèse sur leur budget.
Il y a 50 mots relatifs à la thune dans ce texte (et ce n'est sûrement pas exhaustif.) Si ça vous amuse...il ne vous reste plus qu'à compter (facile : je les ai mis en italique) Celui ou celle qui trouve aura un paquet de cacahuètes.
Depuis le coup de la pelleteuse, je me suis mis à creuser à propos de tout.
Ma dernière recherche concernait le nom de Greta, l'exaltée climato-dramatique.
J'ai juste dégoté ceci : Suédois : "nom
ornemental de thun, une orthographe ornementale (ancienne) de tun 'cour
clôturée (avec de l'herbe)' (voir Thun) + berg 'colline de montagne' . "
Dommage, j'aurais bien aimé vous faire part de ma théorie personnelle sur la question :
Par la loi des similitudes :
Iceberg = montagne de glace
Thunberg = montagne de thune
Ça tombait pile, je me demandais justement comment elle finançait ses croisades, elle dépense l'argent à la pelleteuse quand même...
Tant pis, ce sera pour une prochaine fois !
Un truc tout ce qu'il y a de plus monnaie courante :
(le h n'est pas obligatoire)
Thune
Parfois les profs sont tellement prévisibles.
Nous le savions, qu'il allait nous demander de lui expliquer la différence entre une harmonie et une fanfare!
Alors on lui a fait plaisir - ou pas, va savoir! il nous est arrivé de le trouver un peu sadique - bref, que ce soit un plaisir pour lui ou pas, nous avions toutes la bonne réponse à cette question-là.
Ce qu'il n'a pas manqué de trouver louche.