samedi 1 mars 2025

Défi #862

   

Un anglicisme branché mais sans fil :

 

Wi-Fi

 


 

Ont fait voler les copeaux

 

 

 


 


  

Walrus ; Marie Sylvie ; Lecrilibriste ; Kate ;

Joe Krapov ; Cavalier ;

LA VARLOPE MAGIQUE (Marie Sylvie)

  

Dans un petit village pittoresque, un menuisier nommé Hugo possédait une varlope magique capable de transformer les souffrances des gens en objets symboliques pour les aider à guérir. 
Un jour, Élise, une jeune femme souffrant d'une invalidité,  vint voir Hugo avec l'espoir de retrouver un peu de confort et de joie. 
Hugo écouta attentivement les douleurs d'Élise et, avec sa varlope magique, commença à travailler. Chaque coup de varlope sur le bois représentait une part de souffrance d'Élise qui s'envolait. 

Tout d'abord, il façonna un fauteuil spécial,  adapté aux besoins d'Élise pour lui permettre de retrouver l'usage de son corps avec confort et dignité. Chaque détail du fauteuil symbolisait sa force et sa résilience. 
Ensuite, Hugo créa un lit qui épousait parfaitement le contours de son corps, offrant un soutien inégalé pour soulager les douleurs dorsales. Le lit devint pour la jeune femme un sanctuaire de repos et de récupération. 
Enfin, pour finir, Hugo sculpta une balançoire enchantée, conçue pour donner à Élise le sentiment de légèreté et de liberté. Cette balançoire magique annulait le vertige et lui permettait de se balancer sans crainte, ressentant la joie pure du mouvement et de l'air frais. 
Avec ces créations magiques, Élise découvrit un nouveau monde de possibilités. Le fauteuil lui redonna mobilité et autonomie. Le lit apaisa ses douleurs dorsales et la balançoire lui offrit la liberté de voler sans peur. 

Ainsi, grâce à la varlope magique de Hugo,  les douleurs d'Élise furent transformées en des symboles de guérison et de renouveau. Le menuisier et sa varlope magique devinrent populaires, et les habitants du village trouvèrent espoir et réconfort en sachant qu'ils pouvaient, eux aussi,  transformer leurs douleurs en source de joie et de guérison. 



Varlope, varappe & lycée de Versailles (Cavalier)

   

La pépie vient en mangeant

Trois jours déjà que je ne vois plus Chloë. Elle me manque. On est si complémentaires pourtant. Le bois et la pierre. La varlope et la varappe. Mais oú est elle donc passée ? Mince.

Oui, trois jours déjà ... J’ai des crampes qui me tordent et me nouent le bas du ventre. Je ne peux plus rester ici. Il faut que je me défonce.

Footing à fond. Trois grands tours de l’île. Etirements. Cinquante pompes plus tard, c’est mon VTT d’une blinde qui crie grâce. Je fonds comme une flèche sur les chemins de la Sèvre et poursuis, à bride abattue, à travers le petit bois. J’évite rapidement, en cadence, tous les troncs hérissés, arrachés, affalés sous les coups de butoir de la tempête Ciarán de 2023. Je fonce jusqu’à Pont Caffino. Les types qui varappent sur les parois de schiste bleu me refilent des suées. Elle n’est pas là. Personne. Demi-tour. Je tourne bride, sur les chapeaux de roue, et repars à toute vitesse, peau des fesses, braquet au maxi.

Ligne d’arrivée au jardin. Je me fais trois énormes rondins de un mètre aux coins et à la masse. Je prends gros. Je les éclate. Je les scie à la main. Et zig et zag, et zig et zag … Je me les farcis les débitant hargneusement à la cognée, au merlin. Je varlope, à fond de caisse, une montagne de palettes. Je réduis deux victimes en mille bois, en petits morceaux, en cure-dents. Je décloue, je tape, je scie, je retape, je re-débite, je rabote, je ronge. Je trie et je range ces copeaux. En croles top crolées, j’attise et j’allume mon feu.

Illico presto, quatre-vingt-dix copies corrigées, moyennées, escaliers, salopées, varlopées, re-notées, dansent, leur coûtent un bras, s’emballent …

D’un coup, Marc Dorcel tombe aux abonnés absents … je prends cher et m’effondre sur le lit !

 


Le Cyclope de "Penny Lane" (Joe Krapov)

 

 

"Oh dis, c’est loin l’Amérique ? Pas assez encore, ces temps-ci !"


Si tu as besoin d’une duchesse,

D’une liseuse, d’un banc d’église,

Si tu rêves que je le menuise

Je crois que tu t’es trompé d’adresse :


Je ne sais pas manier la varlope !

Moi le boulot, je le salope.

Je ne sais pas jouer du couteau,

Le résultat ne sera pas beau.


Je suis aussi nul en meuleuse

Qu’en ponceuse ou en scie sauteuse.

Il faudrait que tu te lèves tôt

Pour me voir coincer dans l’étau


Autre chose que la sainte bulle !

Moi je tiens des conciliabules

J’accouche sur le confident

La conversation des clients.


Je ne connais rien au rabot,

- Demande plutôt à un robot ! -

Question maniement de la bédane

Je mérite le bonnet d’âne


Mais je suis poète de cour

Je fais dans le bonheur du jour

Et je cisèle mon boulot

En usant du tarabiscot.




Si tu as besoin d’une armoire,

D’un lutrin ou d’un écritoire,

D’un rocking-chair, d’un canapé

D’un montauban, d’une chaise percée,


Demande plutôt à Pénélope,

La dame au long cou d’antilope :

C’est la patronne de la boutique.

Certes, elle n’a pas l’air sympathique,


Elle est bien souvent d’humeur noire

Mais faut connaître son histoire

A la boudeuse bonnetière :

Son bonhomme parti à la guerre


Perdit le chemin de la chaumière

Et pendant dix ans la bergère

Fidèle à son cadet d’Gascogne

Fit ceinture côté gigogne !


L’autre avait dépassé les bornes

Et sur les bords de la Riviera

- Calypso Circé Nausicaa -

Lui avait fabriqué des cornes.


Retour la goule enfarinée

Avec le chien assassiné

Pas un cadeau dans ses valises !

Il ne faut pas non plus dépasser les balises !


Elle ne souhaitait plus faire tapisserie

Elle l’a trucidé un beau soir

D’un coup de fauteuil trémoussoir.

Et l’a plié dans la penderie.


Sur le lit de justice un maître du barreau

N’a pas laissé de bois les membres du jury.

Et moi qui n’ai qu’un œil et vendais des lits clos

J’ai trouvé du boulot dans sa menuiserie.


Allez, venez, je vous introduis !


- Patronne ! Monsieur, psychanalyste,

Recherche un récamier pas triste ?


- On a un modèle belge. Est-ce que ça vous séduit ?





Allez hop, on stoppe ! (kate)

   

- "Si j'avais une varlope
Je raboterais les inégalités
De la pierre et du bois
Si j'avais une enveloppe
J'écrirais des courriers
Qui dénonceraient les iniquités"...
- Stop, Jo, arrête !
- Mais pourquoi Robin ? Ça va pas ?
- Ben...
- Mais tu m'as dit de m'inspirer de "Si j'avais un marteau"...
- Oui, enfin, non, je t'ai parlé de Cloclo...
- Oui, et aussi de Johnny...
- Oui, mais pas de plagier non plus "Si j'étais un charpentier" !
Et qu'est-ce que vient faire ce mot "enveloppe" ? Tu avais besoin d'une rime ?
- Hum... j'avais pensé à "hope" mais tu m'as dit pas d'anglicisme...
- Attends, tu es mon parolier mais je ne chante pas dans les églises...
- Oui, je sais, tu fais des clips.
- Et des tubes ! Je t'ai parlé de Cloclo, Johnny et d'autres...
- Et je suis arrivé à Marc !
- Lavoine ? "Le parking des anges" ?
- Euh ! Non... Écoute. Pour Cloclo, sa parolière Vline Buggy adapte un protest song de Pete Seeger de 1949...
- Hein ? Mais de quoi tu me parles, Jo ?
- Et Johnny a  bien fait un succès...
- C'était sa période hippie, l'époque de "Jésus Christ Superstar", etc.
- J'ai cherché ce qui reliait les deux tubes...
- Mais pourquoi ? À part "Si...", formule tellement utilisée, je ne vois pas ! L'amour du travail manuel ?
- La danse, le succès, Robin !
- Et tu l'as piochée où cette varlope ? Dans ta boîte à outils du parfait parolier ?
- Ben...
- C'est un outil de menuisier ?
- Oui... et de charpentier...
- Et tu as trouvé quoi ?
- Marc 6:3, tiens, regarde...

- Mais pas de varlope en vue, tu te reposes quelques jours à Deauville, Jo et tu me rappelles...
Allez hop, on stoppe !


Métier passion (Lecrilibriste)

 

 

Il scie, il dégauchit, il varlope
Tous ses outils à portée de main
La plane, le racloir l’effleureuse
Il flotte dans l’atelier
Un parfum de yeuse
D’ébène ou de noyer
Qui donne envie de rester
Dans cette odeur de bois
Qui diffuse sa chaleur

Il regarde ses plans, il mesure, recommence
Mieux vaut deux fois qu’une
Pour être bien sûr et ne pas se tromper
Equerre et mètre en mains, il trace
Repose son crayon plat sur l’oreille
Dans un geste de longue habitude
Il s’applique, le travail avance
Il fignole les tenons et mortaises
En découpes fines et précises

Il recule, il contemple, caresse le bois lisse
Sa grande et belle table a pris forme
Sans effort, le tiroir glisse
Il ponce, il polit, il cire, il essuie
Attend un moment pour faire briller
A Pâques, la famille autour sera réunie
Et ça le rend heureux

 

Copain copeau (Walrus)

   

Quand j'étais enfant, je passais souvent une partie de mes vacances chez la sœur aînée de ma mère : ma tante Marie. Vaut  mieux préciser : ma mère avait trois sœurs (et trois frères).

Elle habitait Vezin, un patelin sur les hauteurs de la rive gauche de la Meuse entre Namur et Andenne.

À l'époque (fin des années quarante, début des années cinquante) , c'était très animé la vie dans un petit patelin d'environ 1400 habitants. Il y avait plusieurs magasins et même un cinéma (j'y ai vu Tino Rossi chanter "Petit Papa Noël" dans un fil noir et blanc ("Destins" ça s'appelait)).

Il n'y avait pas l'eau courante dans les maisons et il fallait aller remplir des seaux à une borne qui fonctionnait au moyen d'une clé en acier qui devait peser presque autant que le seau !

Cette borne se trouvait sur le trottoir au coin de la rue de Leuze et de la rue des Ampsées en face de l'endroit où débouchait le sentier de la Saule lequel abritait la maison de ma tante.


"Et la varlope dans tout ça ?" vous écrierez-vous fort raisonnablement, ce à quoi je répondrai (à l'instar de la marieuse d'un histoire russe que je ne raconterai pas ici pour ne pas allonger la sauce comme un Marcel de  triste mémoire) : "Minute de patience !". J'y viens...


Le trottoir dont question ci-dessus était celui d'une maison prolongée par un atelier de menuiserie. Atelier qui, pour des raisons dont je ne sais plus rien aujourd'hui, m'était ouvert. J'entrais, je disais bonjour (j'étais un enfant très bien éduqué à l'époque et oui, ça a bien changé !) et je m'installais dans un coin au milieu des copeaux de bois, ravi par l'odeur de ce matériau et j'observais le travail de l'artisan que cet intérêt semblait amuser.

Puisqu'il y avait des copeaux, il y avait forcément des rabots. Mais y avait-il l'une ou l'autre varlope parmi ceux-ci ? Mystère! D'autant qu'à l'âge que j'avais alors je doute que j'aie pu connaître ce qui les différenciait : leur longueur !

J'ai cru comprendre aujourd'hui qu'elles étaient les ancêtres des dégauchisseuses. Je n'en ai jamais utilisées.

Les rabots, les bons vieux en bois, ça oui : mon père en avait un. Le système de taille est pareil sur le rabot et la varlope : une lame qu'on coince dans une rainure avec un coin en bois et un contre-fer et qui sort de la semelle de l'instrument par une fenêtre. Je le sais : je l'ai démonté "pour voir". Pour le remonter correctement ça a été une autre paire de manches : il faut remettre les pièces dans le bon sens et régler la "lumière" (c'est le petit espace ouvert entre le tranchant de la lame et le bord de  la fenêtre).

La lame, elle, doit être soigneusement affutée et son fil affiné à la pierre à huile. Un truc qui vous rentre dans la chair du doigt jusqu'à l'os sans que vous le sentiez ! Qualité(?) qu'elle partage avec celles des microtomes du labo de microscopie optique dont j'avais hérité (en plus du reste) en fin de carrière au labo, seule différence : les copeaux fabriqués par le microtome étaient beaucoup plus fins que ceux sortant d'une varlope !

 

Ont travaillé sans filet et sans fil

      Lecrilibriste ;