samedi 31 août 2024

Défi #836

  

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 Je l'avais promise à mon neveu Joe
(et elle ne vient pas d'un beffroi !)

Se sont tapé les 366 marches... ou pas !

 


 

Phare... farfelu (Yvanne)

  


Tout comme son magnifique beffroi fait la gloire de Bruges et des Brugeois, le phare de la Guierle à Brive la Gaillarde fait la fierté de la ville et celle des Brivistes. Moins imposant. Moins majestueux. Bien plus simple mais tellement plus insolite ! Un phare près de Bruges, celui de Zeebruges, quoi de plus normal en somme puisque la Mer du Nord est toute proche. Mais à Brive ? A 200 kms de l'océan ? C'est une plaisanterie. Mais non. Notre bonne ville s’enorgueillit de posséder un phare.


Il fut décidé au 18 ème siècle d'assécher les marécages autour du cœur de la cité et de canaliser les eaux des treize bras de la Corrèze dans un chenal. Au bord de ce dernier on résolut d'édifier en 1834 un château d'eau destiné, grâce à une machine élévatrice et un filtre à sable à alimenter les diverses fontaines de la ville. Les plans furent confiés à l'architecte Monsieur Limousin et le maître d'œuvre n'était autre que...Monsieur Corrèze. Cocasse n'est ce pas ?


Comment naquit ce phare ? Pourquoi cette drôle de conception ? On ne le saura jamais vraiment. Certains documents évoquent la passion des créateurs pour l'histoire et la préhistoire. Naturellement la mer était bien présente ici en des temps reculés. Peut être la nostalgie du grand large ou simplement un clin d'œil, d'aucuns disent égrillard. Bref. Tout comme ses cousins de l'Atlantique un gardien y vivait, chargé de la surveillance des machines servant à pomper l'eau. Un vrai phare quoi auquel ne manquait et ne manque encore que la caresse des vagues.


Bien sûr, il ne sert plus aujourd'hui de château d'eau mais abrite l'office de tourisme. Sa tour de plus de 22 mètres est flanquée, tout en haut, d'une tourelle en poivrière à laquelle on accède par un escalier en colimaçon. Là, la vue sur la Halle Georges Brassens ( souvenez vous des gaillardes et de leurs bottes d'oignons) le théâtre, les ruelles du centre historique de la ville, est imprenable.

On peut y admirer, les jours de marché les couleurs chatoyantes des étals regorgeant de légumes, de fruits, de volailles, de charcuteries diverses, enfin des bons produits du terroir et les spécialités corréziennes, lotoises et périgourdines. On parle fort, on s'interpelle joyeusement. L'accent du Sud Ouest, authentique et chantant monte et parvient jusqu'en haut.

Pendant les Foires Grasses, si on se penche un peu du haut du sémaphore l'odorat est tout à coup submergé d'effluves provenant de truffes, foies gras, confits et autres gourmandises à faire pâlir d'envie les fines bouches.


Naturellement, je n'oublierai pas de parler de la Foire du Livre de novembre qui se déroule juste là, sur la place de la Guierle où auteurs reconnus ou non – à Brive nous ne sommes pas sectaires – et célébrités (hélas) viennent s'encanailler, le soir venu, au Cardinal, la boîte de nuit toute proche qui porte le nom du pont sur la Corrèze, porte d'entrée principale de la ville. Je puis vous assurer que notre phare en questionne plus d'un ! Et cela fait sourire les Brivistes qui aiment bien faire preuve d'autodérision. 


 

Se battre contre son grenier (Joe Krapov)

 


Lui, je l’ai reconnu tout de suite : le beffroi de Bruges ! 

Je me suis souvenu de lui sous un autre éclairage et pour cause : c’était la nuit et c’était après la pluie. Sur ma photo les lampadaires fabriquent d’étonnantes étoiles et c’est peut-être ça aussi la photographie : écrire avec de la lumière le monde autrement qu’il n’est vraiment, arrêter le temps sous forme d’une image rien qu’en déclenchant.



Sur une autre de mes photos le beffroi apparaît plus blanc mais bon, c’était il y a trente et un ans et la pluie ne fait pas que laver les bâtiments. Même si elle ne tombe que très peu en Bretagne, elle n’est utile qu’aux jardins. Elle ne saura pas m’expliquer, cette noyeuse de François Hollande et gâcheuse de cérémonie d’ouverture, pourquoi j’ai retrouvé au grenier, dans mon dossier « Dix sonnets à la gloire de Bruges », des tirages photographiques sur papier couleurs d’après diapos que j’ai dû reproduire à nouveau pour mon projet : les photos en question ne sont pas dans les quatre boîtes de diapositives que j’ai scannées et étaient donc absentes de mon disque dur ! D'où sortent-elles ? 

Mais je ne suis pas là pour raconter ma vie, la combat de Saint-Georges contre son dragon, celui de Joe Krapov contre son grenier… Quoique ! Cette dernière proposition d’écriture de l’été de l’oncle Walrus aura eu un effet positif et pour moi et pour vous : j’ai retrouvé des textes d’une époque où je n’étais que poète, photographe et aquarelliste ! 

J’en ai fait un joli « zibouque » dont je vous fais cadeau tout en lançant bien fort à nouveau mon fameux cri d’amour fou : « Vive la Belle gigue ! ». 

A vos tablettes !

 

https://www.mediafire.com/file/llre45liqthznab/Joe+Krapov+-+Dix+sonnets+à+la+gloire+de+Bruges.pdf/file

Laisse les gondoles à Venise (Walrus)

   

La photo-sujet de la semaine est une vue du beffroi de Bruges.

Comment ? 

Elle est moche ? Normal : c'est moi qui l'ai prise il y a 22 ans avec un appareil digital de l'époque, époque à laquelle mon beau-fils clamait haut et fort que la photo digitale n'atteindrait jamais le niveau de qualité de l'argentique (y en qui disent "analogique"). Depuis il est hyper-équipé en matériel digital et n'utilise plus qu'exceptionnellement son antique Leica.

Pour que vous puissiez continuer à vous payer ma tête je vous colle une autre photo du monument prise sous un autre angle :


Là, vous pouvez voir un de ces canaux initialement destinés au transport de marchandises et qui ont valu au patelin son surnom de "Venise du nord". Appellation un brin surfaite à mon avis... même si la ville est depuis très longtemps un site touristique très fréquenté... par une grande majorité de touristes d'un jour.


Ce qui m'a frappé chaque fois que j'ai visité cette ville, c'est que si durant la journée c'est la cohue dans ses rues, en soirée, c'est quasiment désert à tel point que le soir, les "madames pipi" disparaissent des bistrots. Si ça c'est pas un indice ! (Et, soit dit en passant, je n'y ai jamais aperçu le Commissaire Van In attablé devant sa Duvel).


Mais revenons à nos beffrois : c'est déjà le deuxième pourriez-vous vous exclamer en proie à l'effroi des beffrois. Mais que voulez-vous, je suis, même si cela peut vous paraître étrange, un Bourguignon, un habitant des Dix-sept Provinces. Oui, à Bruxelles nous possédons encore la majorité des ouvrages subsistant de la bibliothèque des Ducs de Bourgogne.


Et dans cette région, c'est rempli de beffrois. Vous pouvez en voir la localisation dans la carte ci-dessous :


Et si vous comparez ces deux cartes, vous constaterez que les beffrois français se situent dans la fraction de territoire qui appartenait aux Dix-sept Provinces avant que Louis le Quatorzième applique le principe prôné par la Grande Catherine de Russie : "Le meilleur moyen de protéger nos frontières, c'est de les étendre !". Et on se plaint de Poutine !

Mais qu'étaient donc ces édifices ? Le signe du pouvoir communal dans un état moins centralisé et dont la richesse reposait principalement sur les industries et le commerce de riches villes auxquelles on avait concédé des pouvoirs élargis. Marrant hein ?

Allez, je vous en montre un français, peu connu je crois :


 C'est celui de Rue, dans la Somme. Un brin plus trapu que celui de Lille par exemple (mais il a des circonstances atténuantes : celui de Lille date de 1932).



 

De détective à policier (Kate)

  

- Alors, ton nouveau Jules, c'est qui ? Pourquoi tu m'envoies une photo d'une église avec une horloge ? Il est prêtre ? Pasteur ? Horloger ? Architecte ? Photographe ?

- Non... c'est une photo qu'il m'a envoyée...

- Il est comme toi, il aime les devinettes, alors ! Un bon point, mais encore ?

- Il est américain.

- Donald ?

- Non ! Il est anglais.

- William ?

- Non !

- C'est quoi son prénom ? Juste son prénom !

- Tu n'as pas deviné ? Harry !

- Mais l'inspecteur Harry est norvégien !

- C'est Harry Potter ?

- Non, c'est l'inspecteur Harry !

- Mais il est américain !

- Et il est anglais aussi ? Aussi anglais qu'un chapeau melon !

- John ?

- Steed !

- C'est compliqué...

- Mais non, c'est sa fête aujourd'hui, samedi 31 août...

- Hein ? Ah ! Harry... Steed !

- Il organise une fête à 18 heures ce soir, tu viens faire sa connaissance ?

- À 18 heures, d'où la photo : ne soyons pas en retard ! Tu me désarmes... Je veux bien venir et je lui dirai bonne fête Aristide, je suis venue comme je suis, sans arme !

- Allez, en route !

 

samedi 24 août 2024

Défi 835

   

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Sont entrés dans le cadre (ou pas)

 

 


 

 


See Emily play (Joe Krapov)

 

 ​

Il y en a une qui est limonade et l’autre qui est plutôt Coca ?

Laquelle préfère la salade de tomates aux macaronis assaisonnés de bon pesto ?



Il y en a une qui est banane et l’autre préfère l’ananas ?

L’une aime le judo – bienheureux tatami ! - et l’autre le dada – encore un tour de manège ! - ?

 

Laquelle est agile ? Laquelle est véloce ? Toutes deux vives et malines ? Toujours prêtes à rire et à voyager ?

Il y en a une qui préfère lire et l’autre qui aime mieux aller au ciné ?

 


Laquelle appelle le plus souvent Grand-père pour qu’il lui serve de taxi ?

Ont-elles vu « Pépé le Moko » ? «Ont-elles lu « Nana » de Zola ? « Lolita » de Nabokov ? « Madame Bovary » ? Ou ne lisent-elles qu’Amélie N. ? Astérix, Obélix et Idéfix les font-ils rire de façon égale toutes deux ? Ont-elles aimé « Charade » de Stanley Donen avec Audrey Hepburn et Cary Grant ? Ont-elles été choquées par la Cène sur la Seine aux J.O. de Paris ?

 

Voudront-elles, plus tard, un mari, des bébés, une Maserati, un palace, avoir un jet privé ou mener une vie simple et normale ? Leurs goûts sont-ils plus modérés que ceux d’Elon Musk ?

Ont-elles, dans leur « dressing » ou plutôt «garde-robe », un kimono, un boléro, un caraco, un domino, des mini-jupes, des robes de bal, un pyjama rose bonbon ou du Chanel n° 5 de chez la Dame Coco ?

 

Iront-elles à Venise, à Megève, à Sète, à Madère, à Pise, à Tunis, sur la Côte d’Azur, sur la Côte d’Opale où Saint-Valery pique un somme ? Voir le lac Balaton ou le Colorado ? Escalader l’Himalaya ? Visiter la Lozère ? Y songent-elles parfois à leur bilan carbone ?

 

Laquelle des deux se couchera longtemps de bonne heure pour faire des rêves plus jolis ?

Est-ce que l’autre s’endormira mieux si elle cherche, comme Julio Cortazar et moi-même ce jour, des mots dans lesquels les consonnes alternent régulièrement avec les voyelles ?

 

L’une d’elles prendra-t-elle la relève pour animer un jour le Défi du samedi ?

Ont-elles déjà croisé sur la plage de Trestel un rigolo qui joue sur un ukulélé de plastique rose une chanson qui parle de petite-cousinade virtuelle ?

 


Je n’ai pas de réponse à toutes ces questions mais ce qui est plié comme un origami c’est que dans le coeur des parents comme dans celui des grands-parents aucune n’a la préférence, quelles que que soient leurs différences. Elles sont leur vitamine et leur fierté et c’est très bien ainsi, je vous en donne ma parole d’honneur de gars qui a élevé deux queniaux* !

 

* vocable utilisé pour « enfançon » dans la Sarthe, pas très loin de La Suze, verse m’en encore une, Roger **!

 

**« See Emily play » est un des premiers tubes du groupe Pink Floyd et est signée Roger Keith, dit Syd, Barrett à qui on doit aussi, sur son album solo le titre « Baby Lemonade ».



c'est énaurme! (JAK)

   



De filles à garçons (Kate)

 

- Tiens fiston, j'ai fait une photo de tes sœurs.

- P'pa, ça m'plaît ! On fait la même ?

- Tous les deux  ?

- Ben oui !

...

- Salut les filles, votre frère a voulu la même photo que celle où vous êtes toutes les deux.

- Ah ! Génial !

- Vous faites quoi ?

- Une surprise...

- C'est quoi ?

- Un gâteau... mais chut !

...

- Dis donc, fiston...

- Mais p'pa, ça sent super bon !

- Non, ne va pas dans la cuisine !

- Salut les filles ! C'est pour moi ce gâteau ?

- Oui, bonne fête cher Bart !

C'est le vingt-quatre août, on fête Saint Barthélémy.

Vive Saint Bart !

Tu nous montres la photo avec papa ?

- La voilà !

- Ah oui, c'est bien toi et c'est bien lui...

- Après les filles, les garçons !

(d'après les livres :

)

Eeh oui ! (Walrus)

   

Y en a toujours qui refusent d'entrer dans le cadre !
(ou qu'on ne peut pas encadrer, c'est selon...)

 

Mais rassurez-vous,
comme on dit ici (les locaux vraiment locaux en tout cas) :

"Je sais là-contre !"

...

En rangs par deux,
Nom de Dieu !

... Et voilà !

samedi 17 août 2024

Défi #834

 

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Ont rencontré Kaa (ou pas...)

 


 


 

Zoa. (Yvanne)

 


Oh mais qui est là ?
C'est la vieille Zoa.
Elle a quitté Paris
Et ses olympies
Pour s'encanailler
Avec un pistolet.
Caché où ça, où ça
Mais dans son boa.
Prends l'air Jupiter
Joue du révolver.
Tu ne tues personne
Avec paint carbone.
Mais il faut décamper
Et revenir au Palais.
Il faut quitter le Fort
Mon boa constrictor.
Ne fais plus l'enfant
Le devoir t'attend.
Là,là, aie confiance
Règle la turbulence
Maman est prêt de toi
Avec ses pattes d'oie.



99 dragons : exercices de style. 81, Sévèrement siglé (Joe Krapov)

 

 


-  S.O.S. ! S.O.S. ! Convoquez une A.G. ! Rameutez la BAC ! Appelez les C.R.S. ! Alertez le P.C. de Rosny-sous-Boa ! Prévenez le Q.G. ! La D.R.H. sur le pont ! Le P.D.G. au rapport !

- Qu'est-ce qui se passe encore, père Mathurin ?

- La S.D.F. est de retour !

- Encore cette Saleté de Dragon Fumant ? Nous sommes maudits ou quoi ? C'est inscrit dans son A.D.N. de revenir périodiquement nous emmerder à celui-là ? Il croit peut-être qu'il va avoir droit à une H.L.M., des A.P.L. et qu'il aura droit aux allocs de la C.A.F. ? Pourquoi pas un P.E.L. pendant qu'on y est ?

***

Bien évidemment, comme le dragon revient pour la 81e fois, le processus de déroute administrative est constaté avec un certain flegme par S.A.S. le régent du royaume de Lybie, Mohamed Ben Selakata, dit MBS.

C'est son premier ministre ou plutôt son grand vizir, Damir "Siouper" Kheutar, dit D.S.K., qui lui fait le point sur la situation :

- La moitié de la soldatesque est en R.T.T., l'autre moitié est en stage au F.B.I. et la troisième participe aux manoeuvres de la C.I.A (Confédération Interarmées Africaine). Le reste de l'effectif est H.S. à la suite du surcroît de boulot encaissé pendant les J.O.

- Il va donc falloir encore une fois faire appel à la I.N.R.I. Company ?

- Elle a changé de nom. Maintenant c'est la S.N.C.F., Société Novatrice de Christianisme Forcené.

- Ca va nous coûter bonbon et ils vont encore nous envoyer une fiotte B.C.B.G. habillée en Y.S.L. !

Depuis le temps que tout va mal dans son royaume Mohamed Ben Selakata est devenu un sultan insultant du genre Joe Biden ou Donald Trump : bon pour l'E.H.P.A.D., mûr pour l'H.P. !

- Désolé, Votre Majesté, mais les fois précédentes ils nous ont toujours bien tirés d'affaire. Sauf que cette fois nous n'avons plus un rond en caisse : notre C.B. est bloquée et j'ai perdu leur R.I.B. ! Même si je voulais verser ne serait-ce qu'un franc C.F.A. sur leur C.C.P. je ne pourrais pas. On n'a plus que trois mille milliards de dettes et nos yeux pour pleurer.

- Nous serions donc les inventeurs du S.P.D.P., le Service Public Défaillant Partout ? Cette S.D.F., LGBTQIA+...

- Plaît-il ?

- ... La Gueule de Bois Tordue Qui s'Invite A nos tables, c'est vraiment une plaie. Appelez leur S.A.V. aux cathos et dîtes leur que nous capitulons, que nous allons accepter cette fois de nous convertir à leur boniment.

- Nous y sommes hélas bien forcés ! Leur chevalier Saint-Georges a un C.V. d'enfer. C.A.P. de lanceur alerte de javelot, D.U.T. de pieds dans le P.A.F, C.A.P.E.S d'étrangleur de monstres au berceau obtenu dès son plus jeune âge contre l'Hydre de Lerne...

- Hola, D.S.K. ! Vous ne confondriez pas la Cène et le Banquet des dieux, d'un seul coup d'un seul ? Je crois savoir, du reste, qu'il ne s'agissait que de deux serpents !


***

S'ensuivent alors les habituels échanges d'injures, dignes de la B.D. "Le Concombre masqué" de Nikita Mandryka, entre Saint-Georges et le dragon :

- Ben dis-donc, la bête à Q.I. proche de 0, vas-tu encore longtemps venir nous polluer la V.M.C. de ton haleine pestilentielle ? C'est chez nous ici alors si tu tiens à tes os tu vas dégager ta Z.A.D. vite fait bien fait !

- T'as trop fumé de L.S.D., de C.B.D. ou trop pris d'E.P.O., San Giorgio ! Tu n'es pas de taille, jeunot ! Tu as encore du lait U.H.T. au bout de ton nez !

- Djeunns toi-même ! Retourne dans ta Z.U.P. réviser pour ton B.E.P.C. ! Profites-en pour revoir la législation sur le droit du sol, eh, affreuse chose ! C'est pas ton R.U. ici et tu n'as ni permis de séjour, ni carte du C.R.O.U.S.

- LOL ! MDR ! Un recalé de l'ENA reconverti en vigile de la S.N.C.F. qui se prend pour un émissaire de l'O.T.A.N. ! Va donc, eh, BHL en mort cérébrale ! Légionnaire romain de Petibonum ! SPQR code illisible ! Marge d'erreur de l'IPSOS ! Gros naze de la NASA ! Mets-la toi ou je pense ton OQTL (Obligation de Quitter le Territoire Lybien) ! 

- Allez, replie ton C.D.D. de mire de l'O.R.T.F. ! On n'en a pas besoin des M.S.T. ambulantes de ton espèce ! Rebranche ton G.P.S. et va faire ton A.V.C. ailleurs ! Remballe ton O.P.A. sur le troupeau d'ovins du père Mathurin. Nos AOP et AOC ne sont pas pour ton vilain museau, eh, mocheté S.G.D.G. !

***

Ensuite c'est, encore et toujours, le même vieux CD de la même vieille B.O. de ce nanar en DVD de la M.G.M. en V.F., cette suite d'onomatopées dans l'oeil, de coups d'estoc et de taille, de  lâcher de flammes olympiques jusqu'à ce que la bête se retrouve K.O. technique, complètement chocolat, charpie marronnasse juste bonne à fourrer dans des chocos BN pour kids n'ayant R.A.B. de l'histoire sainte et des exercices de style s'y référant.

Cruauté ultime, il n'y a aucune âme charitable pour l'emmener au C.H.U. passer une I.R.M. ou voir un O.R.L.. Mais enfin, que fait la S.P.A. ? Il y a urgence :  il se pourrait bien, comme on dit chez Claude Chabrol, que la bête meure !

Alors, percée jusques au fond du coeur d'une atteinte imprévue aussi bien que mortelle la saleté de dragon arrête de fumer et s'écroule.

Du cadavre de la bête, du flot de sang qui s'en est écoulé naît alors une fleur, une rose qui, comme dans la chanson de Françoise Hardy, courbe un peu la tête devant le dieu qui l'a faite.

- En vérité, je vous le dis, commente Saint-Georges pas peu fier de ce miracle-là, c'est ici le premier O.G.M. (Organisme Génuflexionnairement Modifié) de l'histoire !

CQFD !





Filles d'Eve (Adrienne)

  

Irène est sortie de la boutique fort contente de ses achats, surtout de cette robe asymétrique Alexandra McQueen, avec son décolleté en forme de cœur.

Elle a décidé que chaque fois que Patrick s'offrirait un week-end avec son "deuxième bureau", elle irait puiser dans les rayonnages de la boutique Verso. Lui faire, en retour, un peu mal au porte-monnaie. Ce n'était que justice.
En passant par le parc, elle remarque un petit attroupement d'enfants, de nounous, quelques grands-mères sur des pliants, les enfants assis dans l'herbe, tous tendus vers le spectacle d'une jeune femme qui se tortille avec un énorme serpent en feutrine verte.
- Keske sèksa? se demande-t-elle sans trop y faire attention. 
Jusqu'au moment où, à peine passée, elle reconnaît la voix de sa fille.
- Nadège! s'écrie-t-elle, incrédule. 
Heureusement les enfants, tout excités par l'action, poussent des cris: personne n'a remarqué Irène, ses emplettes et son indignation.
 

De la fac au lac (Kate)

  

- Mon doux,
mon tout
- Ma violente,
ma serpente
- Mais pas ton amante
- Tu me tentes
À quoi joues-tu ?
Qui es-tu ?
- Ton docteur
Mon cher cœur
La vie est un jeu
- De rôles
- Cliché un peu vieux...
- C'est pas drôle
- Tu es laconique
- Tu as fait fuir toute la clique
C'était pas le scénario !

- Je t'ai sauvé
Idiot
Ils voulaient te tuer !
Tu as reçu mon message ?

- Oui, là je t'emmènerai...
Que leur as-tu dit ?
- À tes amants jaloux ?
Que tu m'avais mise enceinte
- Ce n'est pas vrai
- Mais ils se sont enfuis
Je ne sais où
Bon vent Zéphyr et Apollon !
À son disque j'ai dit non
Cher Hyacinthe
En ce dix-sept août
Je te souhaite
Une bonne fête
Voici tes fleurs

- Quel bonheur !
Mettons-nous en route
Pour les bords du lac
Loin du campus de la fac
Tu quitteras tes oripeaux
Pour que je puisse goûter ta peau
- Mais je transpire...
- Désir, désir...
(extrait du livre X,

)

Attention ! (Je sais, je l'ai déjà dit) (Walrus)

   

En 2006, nous avons emmené nos petites-filles à une des premières éditions du Labyrinthe de Durbuy. Ce labyrinthe est produit en ensemençant un grand champ de maïs selon un plan bien précis.

Cette année-là, le thème était "Le Livre de la Jungle" et la photo de la semaine vous en montre un des personnages : Kaa.

Comme on ne vous la fait pas, vous vous exclamez "Mais Kaa est un python réticulé ! Il n'a donc pas d'anneaux de couleurs sur la peau!". C'est vrai, même Disney ne s'y est pas trompé en s'inspirant de Kipling (sur ce point-là en tout cas). Et vous seriez peut-être même tenté·e d'ajouter "Et c'est un mâle, pas une femelle !"

Et c'est là que je dis "Attention !!!"

Le personnage féminin, ce n'est pas Kaa, c'est l'arbre autour duquel la bestiole s'est enroulée, pas de récrimination abusive !

Si, il y a des arbres mono-sexués, même qu'on les nomme dioïques ! Demandez à Wikisaitoutmaissaitpastoutmalgrétout. 

Allez, on voit mieux la chose sur cette photo-ci :

 


samedi 10 août 2024

Défi #833

 

Version été, image 6 de 9

 

 


Sont grimpés sur les toits

 

 

 

De voyageur à pigeon (Kate)

 
Tu étais venu me rejoindre dans mon tour de France où je découvrais les terroirs, l'architecture.
 
 

Tu étais rentré et je continuais ma tournée.

À la fin, j'avais pris des avions pour retrouver Sophie qui m'attendait au pays. Je voulais la retrouver plus tôt que prévu pour lui dire que je l'aimais mais je ne savais pas où elle était. Elle aussi voyageuse ! Je continuais à la chercher et je la retrouverais, j'en étais sûr, quitte à parcourir la Terre entière.

Et puis, je suis rentré chez moi pour y retrouver la solitude... enfin, pas exactement : ma Sophie était blottie au fond de mon lit, avec toi, mon meilleur ami.

Vous vous êtes enfuis
Je vous ai maudits
Ça fait un sacré moment
Je regarde le Saint Laurent
Je repense à mes tourments
Et avec le temps
En ce dix août
Quoi qu'il m'en coûte
Je te souhaite une bonne fête
Cher Laurent
J'ai poursuivi ma route
La vie est ainsi faite !

  

H comme hommes (Adrienne)

  

- Ils sont comme ça, les hommes! dit Irène à sa fille. Ils s'empressent de tuer en nous exactement ce qui leur plaisait au départ. Hop! un grand coup d'éteignoir!

Elle joint le geste à la parole.
Ah! c'est qu'elle est remontée contre Patrick!

Sa fille ne répond pas. Elle sait ce qui va suivre:

- Chez moi par exemple, ce qui lui plaisait c'était mon petit grain de folie...

C'est vrai qu'elle était jeune et folle!
Qu'on l'aimait pour ce grain, et pour cette façon qu'elle avait de tout tourner à la rigolade, surtout les choses graves.

Sa fille le sait bien, tous ceux qui ont connu sa mère "avant" le lui disent.

- Mais maintenant c'est de loin lui le plus fou de nous deux, fait Irène. Franchement! Vendre notre magnifique appartement à Knokke pour aller s'acheter une bicoque en Bourgogne!

Elle reprend une gorgée de son mocktail.

- Fou, je te dis! Il est devenu complètement maboule!

 

Le Couvreur (Joe Krapov)

 

 ​


Il vient d’arriver une tuile au Couvreur.

La tuile en question a la forme d’un courrier officiel de la ville de Colmar. Son contenu est déstabilisant au possible pour tout individu doté d’un minimum de sens esthétique. C’est un peu comme si Léonard De Vinci recevait ce message :

« Monsieur, 

En raison des jets de concentré de tomate de plus en plus fréquents sur les tableaux de notre musée, nous avons pris la décision de recouvrir de pâte à pizza la vitre qui protège votre portrait de Mona Lisa dite La Joconde.

Cordialement »

La formule d’impolitesse montre que la missive est un e-mail. Si Leonard avait donné son 06, il eût reçu un SMS et ce n’eût pas été mieux.

***

Il vient d’arriver une tuile au Couvreur.

Notre couvreur s’appelle Sébastien Mast. A vrai dire il est plus architecte et artiste plasticien que couvreur. C’est sa belle-mère, Solange Odonte, qui le surnomme ainsi, « Le Couvreur ».

C’est à la suite d’une longue réflexion à partir des sols de la basilique Saint-Marc à Venise que Sébastien Mast a imaginé de disposer artistiquement les tuiles sur les bâtiments qu’il conçoit. Tous les courants de l’histoire de la peinture se retrouvent dans ses réalisations. Il y a des toits « Lascaux », des toits impressionnistes, des toits fauves, des toits cubistes… Son chef-d’oeuvre absolu reste néanmoins son « Festin des dieux en bord de Seine », réalisé sur le toit plat du 9 quai de la Mégisserie à Paris. 

- Il est idiot ou quoi, ton mari ? a demandé un jour Solange Odonte à sa fille. A quoi ça sert de réaliser des œuvres d’art que personne ne peut voir si ce n’est les oiseaux ? Et tout le monde sait, depuis Chaval, que les oiseaux sont des cons !

- Mais enfin, Maman ! Il y a des photos, des objets dérivés, des maquettes, des posters ! C’est ça qui se vend aujourd’hui une fois qu’on a fait le buzz ! Regarde le succès en librairie de « La Terre vue du ciel » de Yann Arthus-Bertrand ! Et avec les drones, rien de plus facile que de réaliser des dévédés !

Solange n’a pas voulu bousculer plus sa fille Béatrice. En son for intérieur elle n’en pense pas moins que la dernière œuvre de Sébastien, « 99+1 » est de la foutaise. Elle se souvient du dernier repas de famille au cours duquel « Le Couvreur » a expliqué s’être inspiré de la salle des fêtes de Faux-la-Montagne dans la Creuse.

- Qu’est-ce qu’elle a de plus que les autres, cette salle polyvalente « qui sert à tout qui ne sert à rien » ? a demandé M. Odonte père qui entretient des rapports plus bienveillants avec son gendre.

- Elle a 99 fauteuils noirs et un fauteuil blanc !

- Quel intérêt ? a demandé Solange.

- Mais, Belle-Maman ! En déplaçant le fauteuil blanc, j’obtiens cent motifs de toiture différents ! D’un seul coup j’ajoute cent pages à mon catalogue. Et je multiplie cela par le nombre de couleurs de tuiles dont je dispose ! « 99+1 rouge et noir », « 99+1 jaune et vert », « 99+1 jaune et blanc »…

- Reprenez donc de ma tarte au citron meringuée, les enfants ! a éludé Solange.

***

Il vient d’arriver une tuile au Couvreur.

Le courrier de la ville de Colmar le met en demeure de repeindre en blanc toutes les toitures qu’il a réalisées dans cette riante commune d’Alsace.


« Par souci écologique et pro-planétaire de lutte contre le réchauffement climatique, le Conseil municipal de Colmar, en sa réunion plénière du 3 juillet 2024 a arrêté que tous les bâtiments de la ville seraient repeints en blanc, y compris et avant tout les toitures. ».

- Bravo ! a pesté Sébastien. Le grand remplacement de la France colorée par la Casbah d’Alger !

Et puis comme le Couvreur n’est pas du genre à se laisser abattre il a téléphoné à son imprimeur.

- Monsieur Brodin-Taupard ? Sébastien Mast à l’appareil ! Vous pouvez encore changer le titre de mon catalogue 2025 ? Oui ? Très bonne nouvelle ! Vous ajoutez juste « Collection Malevitch, semaine du blanc ! »

 

Tout bien réfléchi la tuile n’en est pas une. Elle va satisfaire Beau-Papa qui vote vert et faire taire Belle-Maman qui ne trouve rien à redire au port de l’uniforme par les hussards sur les toits !

Attention ! (Walrus)

   

Ne vous écriez pas "Un toit bourguignon !" à cause d'un vague souvenir des tuiles vernissées multicolores des toits des hospices de Beaune ou du château de La Rochepot !

Non,  regardez bien : les tuiles ont un bout arrondi, en Bourgogne, elles sont rectangulaires et même carrées et, soit dit entre nous, y en a de toutes pareilles dans mon pays sur la cathédrale de Tournai (une des toutes premières capitales de la France, capitale qui a migré progressivement vers le sud : Soissons, Reims...). 

Vernissées à bout arrondi ? Des tuiles comtoises (ben oui, y a pas que des horloges en Franche-Comté) ?

Ben non, regardez bien ici :



Oui, je sais, c'est un peu flou, c'était une plus ancienne génération d'appareils numériques, n'empêche, ça ne vous aura pas empêché de constater la présence de stries sur les tuiles non vernissées. Elles ne se trouvent pas là par hasard : elles servent à faciliter l'écoulement de l'eau. Et ça, c'est typiquement alsacien ! (Je vais quand même demander confirmation à mon beau-fils escaladeur de cathédrales)

La photo a été prise à Colmar.

Quoi ?

En 2011 !
Vous voudriez pas l'adresse exacte aussi ?



Le toit du monde (Lecrilibriste)

 

 

Son toit
C’était pour lui le toit du monde
Il fallait qu’il soit beau
Qu’il ait des couleurs
Pas celle de la brique rouge
Trop commune
Ni celle de l’ardoise grise
Trop triste
Il fallait vraiment
Qu’il ne ressemble à aucun autre
Qu’il soit à lui et à lui seul
Pour abriter sa famille
Et puis c’était son métier
Même si l’on dit que ce sont
Les cordonniers les plus mal chaussés
Lui, ferait de son toit une œuvre d’art

Alors, il a longtemps réfléchi
Longtemps des plans, il a établi
Longtemps les couleurs, il a assorti
Qui ne ressemblaient qu’à lui
Qui faisaient dire à sa femme
Mais enfin, tu n’as pas encore fini ?
A sa fille, Oh Papa
Comme c’est beau ces carreaux
Mais la croix, là, tu l’a pas mise au milieu
Et ces tuiles rondes vertes et jaunes
Comme un chapeau de Ste Catherine
Avec ses bords festonnés
Qui ressemblent à des broderies
Papa, tu es un artiste accompli
Alors Papa était heureux
Il corrigeait, il se surpassait

Et il s’est surpassé
Pour offrir le toit du monde
A toute sa maisonnée

 

Défi #838

    Pour le modèle, vous avez le choix, c'est pas ça qui manque !    Yole